Corrigé bac techno 2014 Pondichéry philosophie
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Corrigé bac 2014 (Pondichéry) – Philosophie – Série STG Être libre est-ce faire ce qui nous plaît ? Problématisation possible : Ce sujet invite clairement à interroger la définition commune de la liberté. Une définition à laquelle nous adhérons naturellement car le sentiment de non-liberté est justement le sentiment désagréable de contrariété. On se sent non libre quand on ne peut pas réaliser le but que l'on s'était fixé, qu'on est privé d'un plaisir pourtant possible. Donc la liberté semble être le fait de faire ce qui nous plaît. Mais on peut aussi constater que lorsqu'on fait ce qui nous déplaît, par exemple travailler, on ne sent pas pour autant non-libre si on accepte la nécessité de le faire et si le travail n'est pas entièrement dirigé, décidé par les autres ou par le rythme de la machine. Donc on peut accepter de travailler sans pour autant que cela nous plaise (on ne travaille d'ailleurs souvent que dans la perspective du repos et du temps libre) et sans pour autant se sentir non-libre. Donc ce sujet invitait à se poser plusieurs questions. Faire ce qui nous plaît, est-ce vraiment être libre ? Le sentiment de liberté ressenti quand on fait ce qui nous plaît, ne serait-il pas qu'une illusion, parce qu'on prendrait justement nos désirs pour la réalité ? Et pourquoi la liberté ne pourrait-elle pas - après réflexion - être là, dans le fait de faire ce qui nous plaît aussi ? Un plan possible (parmi d'autres !): I.

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Publié le 15 avril 2014
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Langue Français

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Corrigé bac 2014 (Pondichéry) – Philosophie – Série STG Être libre est-ce faire ce qui nous plaît ?
Problématisation possible : Ce sujet invite clairement à interroger la définition commune de la liberté. Une définition à laquelle nous adhérons naturellement car le sentiment de non-liberté est justement le sentiment désagréable de contrariété. On se sent non libre quand on ne peut pas réaliser le but que l'on s'était fixé, qu'on est privé d'un plaisir pourtant possible. Donc la libertésemble être lefait de faire ce qui nous plaît. Mais on peut aussi constater que lorsqu'on fait ce qui nous déplaît, par exemple travailler, on ne sent pas pour autant non-libre si on accepte la nécessité de le faire et si le travail n'est pas entièrement dirigé, décidé par les autres ou par le rythme de la machine. Donc on peut accepter de travailler sans pour autant que cela nous plaise (on ne travaille d'ailleurs souvent que dans la perspective du repos et du temps libre) et sans pour autant se sentir non-libre. Donc ce sujet invitait à se poser plusieurs questions. Faire ce qui nous plaît, est-cevraimentêtre libre ?Le sentiment de liberté ressenti quand on fait ce qui nous plaît, ne serait-il pas qu'une illusion? Et pourquoi la liberté ne, parce qu'on prendrait justement nos désirs pour la réalité pourrait-elle pas - après réflexion - être là, dans le fait de faire ce qui nous plaît aussi ?
Un plan possible (parmi d'autres !):
I. Spontanémenton associe la liberté à faire que ce qui nous plaît qui semble être la liberté
- Car c'est quand nous ne pouvons pas le faire, que nous avons le sentiment d'être entravé. Cette entrave crée un déplaisir frustrant qui va contre notre mouvement naturel en tant qu'être sensible et de désir, d'où le sentiment de ne pas être libre. Notre définition de la liberté étant donc dérivée de notre désir et de notre plaisir, elle ne peut être qu'associée au fait de ne faire que ce qui nous plaît. - Cette définition de la liberté correspond donc au fait que nous avons comme butd'être dans le plaisir et non dans le déplaisir. Ce but est celui de tout homme en tant qu'il aspire naturellement au bonheur. Et on peut penser comme Freud que cette association du bonheur à un état de plaisir n'est que l'expression du principe de plaisir qui régit notre inconscient, notre ça. Dès lors dès que la réalité et ses limites naturelles, sociales, morales vient s'opposer à nos élans nous sommes frustrés et avons le sentiment de ne pas être libre. - Sans faire référence à l'analyse freudienne, on peut comme le souligne Calliclès dans leGorgiasde Platon, penser que la liberté est là, car c'est « ce qui est beau et juste selon la nature ». Si nous sommes animés de désirs et que nous avons la force de le satisfaire, y renoncer ou être contraint d'y renoncer, procure un sentiment d'impuissance déplaisant, qu'il est naturel d'associer à une contrariété ou de contrainte. Dès lors, la liberté ne peut être que de «laisser prendre à ses passions tout l’accroissement possible, au lieu de les réprimer » et d'y répondre, avec courage et détermination. - Le désir, même s'il est ressenti comme un impératif à satisfaire, n'est pas du même ordre que le besoin vital. Celui-ci nous est imposé par notre nature animale. Lorsque je mange, certes je suis content car la douleur de la faim a disparu, mais il n'y a plaisir que quand le besoin est rassasié ou quand le met est aussi à la hauteur de mes papilles. Donc le désir n'étant pas le besoin et sa nécessité, et le plaisir étant sa satisfaction, on a tendance à penser que le désir échappant à la
nécessité du besoin, aurait pu ne pas être, et n'est que parce que je l'ai décidé, fait être, d'où un sentiment de plaisir qui ne serait que le plaisir de la liberté éprouvée
On ne peut donc qu'associer, semble-t-il, la liberté au fait de ne faire que ce qui nous plaît car le plaisir procure le sentiment d'absence de résistance à notre mouvement choisi, la sensation d'avoir surmonté une résistance, de s'être libéré. Sans plaisir, le sentiment de liberté ne semble pas pouvoir être présent, et la présence du plaisir semble suffire pour avoir un sentiment de liberté.Mais justement si cette définition est dérivée de nos désirs, ne peut-elle pas être une illusion ?décide-t-on vraiment de nos désirs? Faire ce qui nous plaît est-ce vraiment Et faire ce que l'on veut ?
II. Fairece qui nous plaît n'est pas une condition suffisante pour être libre, car
- Ce n'est pas parce qu'ily a sentiment de liberté dans le plaisir , d'absence de contrainte, qu'il y a liberté au sens d'absence de nécessité. Si notre plaisir n'est que la satisfaction d'un désir dont nous n'avons pas décidé, le sentiment de liberté ne peut être qu'illusoire malgré le plaisir. Or on peut penser que nous ne choisissons pas nos désirsseuls : désir mimétique. - Le plaisir peut aussi cacher une servitude :certes on a du plaisir parce que nous satisfaisons un désir. Mais aurions-nous pu ne pas avoir ce désir, en avoir un autre? On peut penser que derrière le plaisir peut se cacher un esclavage du désir. C’est ce que souligne Durkheim en prenant l'exemple du tyran qui ne règne qu'à condition d'obéir à ses penchants et ses pulsions, et qui n'est qu'un esclave qui s'ignore. Associer la liberté au plaisir, c'est aussi se condamner à aller de plaisir en plaisir, car le plaisir présuppose contraste et pour cela, il doit être varié, sans cesse renouvelé. On peut donc finir par être captif de cette recherche du plaisir. On peut aussi souligner que le désir étant par définition insatiable, nous nous condamnons par là à aller de désir en désir sans cesse. -Le plaisir, c'est aussi la tentation de l'agréable immédiat à laquelle on cède sans avoir pris le temps de juger et de se décider.Le plaisir et sa recherche nous déterminent plus que nous les déterminons. On peut dès lors distinguer faire ce qui nous plaît et faire ce que l'on veut. La volonté présuppose le temps d'une délibération, de peser les raisons, d'arbitrer, de poursuivre ou de fuir ce qui se présente à notre entendement, et de se déterminer. -La séduction du plaisir immédiat peut même nous faire passer à côté du bon, que nous aurions pu saisir par la raison ou même à côté d'un plaisir plus grand, d'une véritable satisfaction, celle d'avoir su et pu résister à la tentation, autre manière de goûter au plaisir de la libération, de la liberté. -Si on cherche le plaisir, on peut même préférer la servitude à la liberté: confort de la minorité, exigence de sécurité avant la liberté, absence de l'angoisse de la responsabilité. En ce sens La Boétie a écrit unDiscours de la servitude volontaire (1549)qui s'explique par les «drogueries »qui font que le peuple se soumet au tyran. «Les théâtres, les jeux, les farces, les spectacles, les gladiateurs, les bêtes curieuses, les médailles, les tableaux et autres drogues de cette espèce étaient pour les peuples anciens les appâts de la servitude, la compensation de leur liberté ravie, les instruments de la tyrannie. » - Sans compter que ne faire que ce qui nous plaît, c'est faire parfois ce qui déplaît aux autres.dès lors en portant atteinte à la liberté des autres, c'est à terme à la nôtre que nous Et attentons, même si la liberté de fait n'est pas une garantie de liberté intérieure, qui seule fait la liberté.
Doncplaisir ressenti n'est pas une preuve de liberté et faire ce qui nous plaît n'est pas une le condition suffisante pour être libre, la liberté est donc plutôt de ne faire que ce que l'on veut, c'est-à-dire ce qu'on a véritablement choisi en connaissance et de manière contingente et non contrainte. Dans ce cas, la liberté n'est pas du côté du désir et du plaisir masquant une hétéronomie. Elle est du côté d'une réelle autonomie, où on ne s'abandonne pas aux désirs et plaisirs déréglés et imprudents, mais où on est maître de soi, de nos désirs , où on se donne soi-même ses propres règles en accord avec notre nature. On pouvait s'arrêter là, mais on pouvait aussi se demander pourquoi l’on oppose souvent en philosophie et en société, le fait d’être libre et de faire ce qui nous plaît. On pouvait alors faire une troisième partie et se demander si être libre, c'est ne faire que ce qui nous déplaît. III. Certesla liberté n'est pas forcément dans le fait de ne faire que ce qui nous plaît, mais ce n'est pour autant exclure systématiquement de faire ce qui nous plaît. Ce qui nous plaît ne s'oppose pas toujours à la raison et à la liberté. - Argumentde Spinoza,le plaisir n'est pas en soi contraire à la raison. Tout plaisir quand il reste un vrai plaisir est raisonnable car modéré et en accord avec notre nature. - Argument de Berlin, dansLa liberté et ses traîtres(1952, BBC) contre Rousseau, même s'il le reconnaît comme un défenseur de la liberté. Il lui reproche de diviser l'homme en deux avec d'un côté « l'homme véritable en lui » (qui est raison et veut le bien) et de l’autre,un « être illusoire » (qui écoute ses désirs ou intérêts et ne veut pas le bien qu'il veut à son insu). Il critique cette « mythologie de l'être véritablequi donne le droit de contraindre les gens » sous prétexte qu'ils ne savent pas ce qu'ils veulent, ne veulent pas vraiment, car finalement « on ne veut pas vraiment quelque chose à moins de la vouloir d'une manière spéciale» (+ conforme à la raison, qu'est censée incarnée la loi comme volonté générale). Ainsi, même si Rousseau se prétendait « l'amoureux le plus ardent et le plus passionné de la liberté », il est selon Berlin « l'un des plus sinistres et des plus formidables ennemis de la liberté de toute l'histoire de la pensée moderne ». - Argument de Stuart Mill, dansDe la liberté: pour lui, la seule limite qu'on peut imposer à la liberté de chacun, c'est de ne pas nuire à autrui. Le reste, chacun doit pouvoir faire ce qui lui convient, « tant que la liberté ne s’exerce qu’à ses risques et périls ». Et la voie de la raison n'est pas la seule, les désirs ne sont pas qu'« unpéril ou un piège». Selon lui, les désirs sont une énergie naturelle précieuse, il n’y a pas de «plan de vie» meilleur en soi. «Le plan de vie le meilleur »l’est «parce qu’il est personnel». Mill défend l'excentricité, l'originalité, une « affirmation païenne de soi » contre « l’abnégation chrétienne de soi » exigée par la religion au nom de la morale ou la société. Dans ce cas, la condition de la liberté ne serait pas la suppression du désir ou le refus du plaisir, mais dans la connaissance de ses désirs et dans la volonté délibérée et déterminée d'y répondre dans les limites du respect de la liberté d'autrui, c'est-à-dire sans lui nuire.
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