SOCIOLOGIE DES ORGANISATIONS finale
8 pages
Français

SOCIOLOGIE DES ORGANISATIONS finale

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
8 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

1 SOCIOLOGIE DES ORGANISATIONS Lusin BAGLA FICHE DE LECTURE REALISEE PAR SABINE DUBOIS ET MIREILLE FLOCH DESU Coaching 2011 Lusin Bagla, maître de conférences de sociologie à l'université d'Orléans, nous présente, en première partie, l'évolution des stratégies managériales et des formes d'organisation suivant les activités. Elle analyse le passage des organisations pré-tayloriennes au post-bureaucratiques. Nous verrons comment ces formes d'organisation cherchent les moyens de contrôle et les techniques de gestion des salariés, dans le but de réduire l'incertitude et d'améliorer l'efficacité.
  • cœur de métier
  • modèle universel d'efficacité
  • cumul d'activité industrielle
  • relations industrielles
  • comportement humains
  • comportements humains
  • comportement humain
  • contrat social
  • contrôle
  • contrôles
  • organisation
  • organisations
  • travail
  • travaux
  • action
  • actions

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 304
Langue Français

Extrait

SOCIOLOGIE DES ORGANISATIONS

Lusin BAGLA

FICHE DE LECTURE REALISEE PAR SABINE DUBOIS ET MIREILLE FLOCH

DESU Coaching 2011


Lusin Bagla, maître de conférences de sociologie à l’université d’Orléans, nous présente, en première
partie, l’évolution des stratégies managériales et des formes d’organisation suivant les activités. Elle
analyse le passage des organisations pré-tayloriennes au post-bureaucratiques.
Nous verrons comment ces formes d’organisation cherchent les moyens de contrôle et les techniques
de gestion des salariés, dans le but de réduire l’incertitude et d’améliorer l’efficacité.

èmeLa 2 partie se centre sur les approches critiques des sociologues. Celles-ci mettent les hommes et
leur action au cœur de l’analyse organisationnelle pour faire ressortir les limites de la rationalité, de
l’efficacité, du contrôle et de la prévisibilité pour souligner la difficulté de borner l’organisation par des
frontières fixes.

I – Vers l’organisation moderne

èmeLa modernité débute au 18 s et va impliquer de rationaliser la vie en société.

Cette rationalisation passe par :

 un Etat-nation qui tend à l’unité et à la généralisation, en réduisant la diversité et la pluralité ;
 une activité économique qui quitte le cadre domestique pour aller vers des organisations
spécialisées, la division du travail et la production de masse standardisée ;
 la primauté de la connaissance donnée à la science, au détriment des autres modes de
connaissance fondés sur l’intuition et l’expérience. La confiance se porte désormais sur les experts,
les systèmes ;
 la standardisation du temps et des mesures. La diversité des étalons de mesure va disparaître au
profit de principes de mesure abstraits et universels. L’horloge mécanique va scander les heures, à
la place du rythme des saisons, des données naturelles et des lieux géographiques. Plus personne
ne peut « voir midi à sa porte » et « avoir deux poids et deux mesures ».

En période de transition, du monde rural au monde urbain, les organisations vont chercher des
compromis.

1) Trouver et contrôler au mieux la main d’œuvre

Les industries débutantes se sont adaptées au contexte social en recherchant une main-d’œuvre plus
docile -femmes et enfants-, en s’implantant dans des zones où la main d’œuvre était stable et dans
celles où les corporations avaient moins d’influence. Elles se sont également appuyées sur les rapports
sociaux traditionnels, maîtres compagnons et chefs de famille.

En permettant parfois le cumul d’activité industrielle et agricole, les industriels n’ont pas rompu
l’attachement à la terre, au village, à la communauté, et ont ainsi amorti le choc des transitions.
La gestion paternaliste les place au cœur de la communauté par une emprise quasi exclusive sur
l’activité associative, culturelle, religieuse, éducative, commerciale et la santé. Bienfaiteurs de la
communauté, ils instaurent un réseau d’obligations réciproques et obtiennent, en retour, la paix sociale.

2) Contrôler les partenaires

Pour limiter les zones d’incertitude dans les comportements potentiels de partenaires qu’ils ne
connaissent pas personnellement, les entrepreneurs choisissent des groupes présentant des
1caractéristiques communes, ethniques, religieuses, géographiques et soudés par des liens de solidarité
et de confiance. Cela permet de rendre leurs comportements prévisibles.

3) Contrôler l’espace, le temps, la technologie

En regroupant les ouvriers en un seul lieu, l’usine permet de les surveiller et de les punir au besoin.

Pour maintenir la main d’œuvre au travail, l’entrepreneur va, s’il le faut, adapter son action pour tenir
compte des croyances des ouvriers (recours à un chaman par exemple).

Mais c’est surtout en se rendant maître du temps de travail et de loisir des ouvriers, que l’employeur
régule et discipline, et c’est là qu’il rencontrera les plus fortes résistances. La rétribution ne se fait plus à
la tâche (système artisanal) mais à l’heure, la journée, la semaine de travail. L’ouvrier vend son temps.

Enfin, l’employeur va recourir aux innovations technologiques pas seulement pour augmenter la
productivité mais aussi pour contrôler une main-d’œuvre trop revendicative et la remplacer par des
ouvriers moins qualifiés et moins solidaires. Ainsi, selon les pays et la plus ou moins grande importance
des traditions syndicales, la maîtrise des choix technologiques, de l’organisation et de la division du
travail appartiendra soit totalement, soit partiellement à l’employeur.

II - Taylorisme et bureaucratie : le « contrat social moderne »

Avec l’avènement des machines, une dimension matérielle et économique va s’ajouter à la dimension
morale et politique des Lumières. L’ingénieur va devenir une figure centrale d’une organisation tournée
vers la rationalisation et la norme, dont Taylor est le chantre. Ce modèle se retrouve dans la
bureaucratie.

1) La philosophie sociale du taylorisme et de la bureaucratie

Dans l’organisation moderne, l’autorité tire sa légitimité de techniques de contrôle représentées par un
corps d’expertise. L’obsession de l’amélioration de la production va s’appliquer à l’énergie humaine.

Taylor a tiré ses idées des expériences qu’il a conduites en 1880-1881 chez Midvale Steel Works pour
accélérer la coupe des métaux : il s’agissait de décomposer toutes les phases d’une opération de travail
en gestes simples, pour qu’un ouvrier, même non qualifié, puisse la réaliser. On augmentait ainsi la
productivité à un moindre coût.

La standardisation des machines et des pièces, ainsi que la formalisation des savoir-faire acquis et
développés par les ouvriers a permis également de contrôler le travail, en rendant possible la mesure de
la productivité et en réduisant l’intervention humaine.

Taylor propose un contrat social fondé sur l’abandon des luttes afin d’augmenter la part de chacun.
Quant au salaire différentiel « à la pièce », il y trouve une solution équitable et efficace. Adapté aux
Etats-Unis, où la main d’œuvre immigrée est abondante, peu qualifiée et peu chère, le taylorisme peine
d’abord à s’imposer en France, pays de petites entreprises familiales privilégiant le savoir-faire, mais finit
par se diffuser dans le monde entier.

Le taylorisme ne fait pas pour autant l’unanimité. De nombreuses voix s’élèvent contre l’aliénation du
travail ouvrier, appauvri et parcellisé. Certains soulignent que les managers ne sont pas des
représentants neutres de la science, mais ont un rôle idéologique et de surveillance.

Dans l’organisation bureaucratique, c’est également le système qui prévaut sur l’homme. Les relations
de travail sont réduites aux relations entre fonctions, ce qui réduit les tensions et assure la continuité de
l’activité organisationnelle.

Pour éviter tout favoritisme, le recrutement, la promotion, l’attribution des responsabilités, se font en
fonction de critères universels et objectifs (concours, diplômes, ancienneté).

2Inscrites dans une structure hiérarchique pyramidale, les obligations de chacun sont définies, de sorte
de réduire l’arbitraire, les incertitudes, et de rendre les comportements prévisibles.

Avec le développement de nouvelles technologies, l’expansion des marchés, les activités des
entreprises sont plus dispersées. Pour améliorer sa rentabilité et sa productivité, tout en contrôlant et
coordonnant mieux son activité, l’entreprise moderne va « intégrer » la plupart des fonctions qu’elle
confiait autrefois à des organisations autonomes. « Faire » coûte souvent moins cher que « faire faire ».

2) Les relations industrielles modernes

Le mode de travail salarié devient prépondérant et avec lui devient prégnante la question de la
répartition des richesses. Cela va se traduire par de l’absentéisme, un turnover élevé, un défaut
d’adhésion aux objectifs, voire des grèves.

Les employeurs vont alors rechercher un compromis et c’est Ford qui, par l’instauration d’un salaire
permettant aux salariés d’acquérir la Ford T, va inspirer le courant régulationniste. Ce courant pose que
les facteurs économiques, sociaux, politiques et idéologiques sont interconnect

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents