ÉCOLE CENTRALE DES ARTS ET MANUFACTURES « ÉCOLE CENTRALE PARIS »
THÈSE présentée par Xavier Brunetaud
pour l’obtention du
GRADE DE DOCTEUR
Spécialité : Physico-Chimie des Matériaux
Laboratoire d’accueil : MSSMat
Recherche effectuée au Laboratoire Central des Ponts et Chaussées
SUJET : Etude de l’influence de différents paramètres et de leurs interactions sur la cinétique et l’amplitude de la réaction sulfatique interne au béton
soutenue le : 8 décembre 2005
devant un jury composé de :
Pr. Jean Marie Fleureau Président
Pr. Karen Scrivener Rapporteurs Pr. Micheline Moranville
Pr. Denis Damidot (Directeur de thèse) Examinateurs Angélique Vichot Loïc Divet Patrick Rougeau
2005-41
- 1 -
- 2 - Remerciements Ce travail a été réalisé au service Physico-Chimie des Matériaux du Laboratoire Central des Ponts et Chaussées (LCPC) en collaboration avec l’Association Technique de l’Industrie des Liants Hydrauliques (ATILH), le Centre d’Etude et de Recherche de l’Industrie du Béton (CERIB), et du côté universitaire, l’Ecole des Mines de Douai et l’Ecole Centrale Paris.
Les innombrables souvenirs accumulés durant ces trois années de thèse sont autant de reflets des innombrables personnes que j’ai côtoyées. Que chaque personne dont j’ai croisé la route soit assurée qu’elle a gagné sa place dans mes souvenirs et mon estime.
ÉCOLE CENTRALE DES ARTS
ET MANUFACTURES
« ÉCOLE CENTRALE PARIS »
THÈSE
présentée par
Xavier Brunetaud
pour l’obtention du
GRADE DE DOCTEUR
Spécialité : Physico-Chimie des Matériaux
Laboratoire d’accueil : MSSMat
Recherche effectuée au Laboratoire Central des Ponts et Chaussées
SUJET : Etude de l’influence de différents paramètres et de leurs interactions sur la
cinétique et l’amplitude de la réaction sulfatique interne au béton
soutenue le : 8 décembre 2005
devant un jury composé de :
Pr. Jean Marie Fleureau Président
Pr. Karen Scrivener Rapporteurs
Pr. Micheline Moranville
Pr. Denis Damidot (Directeur de thèse) Examinateurs
Angélique Vichot
Loïc Divet
Patrick Rougeau
2005-41
- 1 -
- 2 - Remerciements
Ce travail a été réalisé au service Physico-Chimie des Matériaux du Laboratoire Central des
Ponts et Chaussées (LCPC) en collaboration avec l’Association Technique de l’Industrie des
Liants Hydrauliques (ATILH), le Centre d’Etude et de Recherche de l’Industrie du Béton
(CERIB), et du côté universitaire, l’Ecole des Mines de Douai et l’Ecole Centrale Paris.
Les innombrables souvenirs accumulés durant ces trois années de thèse sont autant de reflets
des innombrables personnes que j’ai côtoyées. Que chaque personne dont j’ai croisé la route
soit assurée qu’elle a gagné sa place dans mes souvenirs et mon estime.
Je tiens tout d’abord à exprimer ma gratitude à mes rapporteurs de jury, Mme Karen Scrivener
et Mme Micheline Moranville. Comme semble le vouloir une regrettable coutume, leur
patience puis leur rapidité de lecture ont été mises à contribution, voilà un point sur lequel je
n’ai pas réussi à innover.
Je remercie M Jean-Marie Fleureau de l’Ecole Centrale Paris de m’avoir accueilli au
laboratoire MSSMat et d’avoir présidé le jury lors de ma soutenance de thèse.
Je tire mon chapeau à mon directeur de thèse, Denis Damidot, qui a dans l’ensemble réussi à
manœuvrer en terrain quelques fois glissant en ménageant les susceptibilités. J’espère m’être
investi à ses côtés de quelques notions sur l’art de la nuance et de la conciliation. Je remercie
aussi les membres du département Génie Civil de l’Ecole des Mines de Douai pour leur
assistance lors de mes séjours dans ce laboratoire.
J’exprime ma reconnaissance à Alain Capmas et Angélique Vichot de l’ATILH. Angélique
m’a beaucoup appris, même s’il m’a fallu parfois quelques temps pour le réaliser. Détecter et
reconnaître ses erreurs est une qualité difficile à développer lorsque l’on essaie de prendre
de l’assurance.
Les nombreux trajets entre le LCPC de Paris et le CERIB ont oxygéné mes activités
parisiennes. J’ai toujours été très bien accueilli au CERIB ; Patrick Rougeau et Claude Badoz,
y sont pour beaucoup, mais je n’oublie pas le reste de l’équipe matériaux.
- 1 - Mes activités m’ont mené au CTG de Guerville. Je remercie Benigne Bollotte, Gilbert
Noworyta puis Fabrice Decroix, et leur équipe de techniciens, de m’avoir réservé du temps et
de l’attention.
Les moments d’échange et de sympathie passés en présence d’Eric Brouard resteront de très
bons souvenirs. J’espère que sa route lui permettra de continuer à motiver de jeunes recrues.
J’ai eu la chance et le grand plaisir de travailler avec Richard Linder à l’Ecole Nationale des
Ponts et Chaussées. J’espère que climat de la vallée de la Durance prendra bien soin de cet
homme atypique.
Mes premières pensées vont naturellement à mon équipe d’adoption, le service Physico-
Chimie des Matériaux du LCPC. Il règne dans cette galère une saine émulation garantissant
une bonne vitesse de croisière. Il faut en remercier le capitaine Daniel André, et ses seconds :
Loïc Divet, Thierry Chaussadent, Philippe Touzé puis Philippe Briquet. A bord, Laetitia,
Gérard, Fabienne, Françoise et Karim s’occupent de l’itinéraire et de la maîtrise d’équipage.
Annie, Assia et Patricia maintiennent le cap pendant que les thésards idéaux (Manu, David,
Elise) investissent la vigie et les techniciens de rêve (Thierry, Steph L & Steph F, Delphine,
JP, Aurélie, Céline, Nico, Frank, Arnaud, Etienne, et surtout Dominique) souquent ferme. Je
souhaite bon vent à Alexandre Pavoine qui m’a ouvert la route. Je ne risque pas d’oublier
cette équipe que je ne manquerai pas de revoir avec beaucoup de plaisir.
J’adresse tout particulièrement ma gratitude à Loïc Divet, qui est à l’origine de ce projet de
recherche, et qui m’a conseillé et permis de garder le cap pendant cette thèse.
Mes remerciements vont aussi à la division béton et composites cimentaires, où j’ai réalisés
mes essais mécaniques destructifs, aidé par C. Boulet.
J’ai été très touché par la présence de ma famille lors de ma soutenance, je leur dois une
bonne part de ma volonté. Enfin, je dois féliciter celle qui m’a supporté durant ces trois ans en
acceptant ce Paris : ma compagne Sandrine, nous avons fait ce voyage à deux.
Je dédie cet ouvrage à mon grand père Henri Brochet, qui avait la tête dans les étoiles, les
pieds dans la terre de Champagne, et le cœur parmi nous.
- 2 - Résumé court
La formation différée d’ettringite (ou Delayed Ettringite Formation) est une pathologie des
matériaux cimentaires qui a fait l’objet d’un grand nombre de recherches ces dernières
années. Si l’ettringite ne se forme que partiellement pendant les premières heures
d’hydratation (sa solubilité augmente avec la température et la teneur en alcalins), la
précipitation tardive de cette ettringite dans un matériau durci, conservé en ambiance humide,
sans faire appel à une source extérieure de sulfate, peut s’accompagner d’un gonflement du
matériau. La formation différée de l’ettringite peut être diagnostiquée lorsque ce gonflement
génère un endommagement à l’échelle du matériau ou de la structure. Ce phénomène peut se
traduire en laboratoire par une expansion de toute la masse de béton pouvant dépasser 1 %,
qui peut alors être à l’origine de dégradations importantes à l’échelle d’une structure. De nos
jours, il n’existe que peu de cas reconnus du fait que cette pathologie requiert la concomitance
de nombreux paramètres. Les rares cas d’attaque sulfatique interne ont été rencontrés sur des
bétons préfabriqués traités thermiquement et des pièces massives de béton coulé en place non
traitées thermiquement. Dans ce deuxième cas, la chaleur dégagée par l’hydratation du ciment
peut alors suffire à générer des températures importantes au cœur de la pièce.
Les principaux paramètres nécessaires à l’apparition de cette pathologie sont maintenant
relativement bien connus : un échauffement du béton dépassant 65°C pendant une durée
suffisante, des teneurs en sulfates, alcalins et aluminates du ciment élevées et un
environnement de conservation très humide. Il reste par contre à préciser l’impact de chacun
de ces paramètres et principalement déterminer les interactions qui semblent être à l’origine
de la grande divergence des modèles expérimentaux proposés dans la littérature. Un autre
centre d’interrogation concerne le rôle exact de l’ettringite dans l’expansion et plus
précisément la source initiale du gonflement et le mécanisme global conduisant aux
dégradations qui affectent les caractéristiques mécaniques du matériau. Cette étude a pour but
de répondre à ces interrogations.
Dans une première partie, une importante campagne expérimentale vient étudier l’influence
des paramètres tels que la température et la durée d’échauffement, le rapport E/C, le type de
granulat, la composition et la finesse du ciment, sur les expansions induites par la DEF, ainsi
que leur impact sur les caractéristiques du matériau. Cette campagne, conçue sur le principe
des plans d’expériences, a permis de mettre en évidence le rôle majeur de certains paramètres
- 3 - et surtout de montrer que les interactions, notamment entre la température et la durée de
l’échauffement, sont de première importance. Les modèles empiriques générés, validés d’un
point de vue statistique, permettent d’estimer avec une grande précision les expansions et les
caractéristiques mécaniques des bétons étudiés.
La deuxième partie concerne l’élaboration d’un mécanisme global de la dégradation
s’appuyant sur la synthèse des connaissances actuelles et étayé par les expériences et
observations réalisées pendant cette étude. Ce mécanisme fait intervenir différents points clefs
comme l’expansion homogène de la matrice cimentaire, la précipitation de l’ettringite dans les
grains de Hadley, et la précipitation de l’ettringite aux interfaces pâte / granulat.
Short abstract
Delayed ettringite formation (DEF) is a pathology of cementitious materials that has been
widely studied these past years. If ettringite forms only partially during the beginning of
cement hydration (its solubility increases with temperature and alkali content), the late
crystallization of the remaining ettringite in a hardened material stored in wet conditions,
without any external sulphate supply, can be associated with a global swelling of the material.
DEF can be identified if this swelling generates damage at the level of the material or the
structure. This phenomenon can cause concrete specimens to expand by about 1 % in
unrestrained conditions of expansion, leading to important damage in field structures as
cracks affecting the whole concrete. Nowadays there are only few recognized cases because
this pathology requires the concomitance of several conditions. These cases have been
identified in steam-cured precast concretes and in non-heat-treated massive concrete
members. In this second case, the heat associated with cement hydration can generate by itself
high temperature in the heart of the concrete member.
The main parameters required to develop this pathology are now relatively well known : a
temperature higher than 65°C during a adequate time, high sulphate, alk