LE TRAITÉ DE PEINTURE DE DONAT NONNOTTE, ANCIEN ÉLÈVE DE FRANÇOIS ...
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LE TRAITÉ DE PEINTURE DE DONAT NONNOTTE, ANCIEN ÉLÈVE DE FRANÇOIS ...

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221 LE TRAITÉ DE PEINTURE DE DONAT NONNOTTE, ANCIEN ÉLÈVE DE FRANÇOIS LE MOYNE. DISCOURS PRONONCÉS À L'ACADÉMIE DE LYON ENTRE 1754 ET 1779 Par Anne PERRIN KHELISSA Extrait de : Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, 4e série, tome 10, Lyon, Édition de l'Académie, 2011, p. 221-371. L'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon conserve l'ensemble des discours que le peintre Donat Nonnotte (1708-1785) prononça dans ses assemblées entre 1754 et 1779.
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Extrait

LE TRAITÉ DE PEINTURE DE DONAT NONNOTTE,
ANCIEN ÉLÈVE DE FRANÇOIS LE MOYNE.
DISCOURS PRONONCÉS À L’ACADÉMIE DE LYON ENTRE 1754 ET 1779
Par Anne PERRIN KHELISSA

eExtrait de : Mémoires de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, 4 série,
tome 10, Lyon, Édition de l’Académie, 2011, p. 221-371.


L’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon conserve l’ensemble des
discours que le peintre Donat Nonnotte (1708-1785) prononça dans ses assemblées entre
1754 et 1779. Seulement deux de cette vingtaine d’écrits avaient paru à ce jour : celui portant
sur le dessin et celui sur François Le Moyne. Une édition complète s’avérait utile : depuis
longtemps, elle était appelée des vœux de plusieurs chercheurs (1) ; la richesse et la
cohérence du corpus la justifiaient.
Les contributions académiques de Donat Nonnotte Ŕ portraitiste dont les œuvres ont
par ailleurs été étudiées par Sylvie Martin de Vesvrotte (2) Ŕ représentent une source
documentaire importante pour l’histoire de l’art et de la culture lyonnaise dans la seconde
emoitié du XVIII siècle. Elles sont aussi un témoignage significatif de l’élaboration d’une
pensée académique en province, à un moment où le développement des écoles de dessin en
France vivifie le débat sur l’enseignement artistique, posant la question de leur place et de
leur enjeu sociaux.
Souhaitons dès lors que leur édition suscitera de nouveaux commentaires de la part
des spécialistes de l’histoire lyonnaise et qu’elle pourra fournir aux historiens de la théorie
artistique un matériel inédit propice à la discussion. Sans vouloir établir ici une lecture
définitive de ces textes, nous voudrions proposer quelques pistes de réflexions, qui mettent
en évidence les rapports étroits que Nonnotte entretenait avec le milieu académique parisien,
et montrer que son engagement pédagogique s’inscrivait dans une démarche commune à
d’autres établissements artistiques en France. C’est également dans cette perspective que
nous avons annoté son Traité de peinture, voulant expliciter les modalités de la diffusion des
savoirs sur l’art à l’époque.

L’étude des discours de Nonnotte révèle une connaissance vaste et précise de la
littérature artistique de son temps ; elle atteste également une attention particulière à
l’actualité de la production contemporaine. Son parcours professionnel permet de saisir les
étapes de sa formation intellectuelle et les fondements de sa culture, visuelle et littéraire.
Après une formation initiale dans l’atelier de son oncle, peintre décorateur de
Besançon, Nonnotte se rendit à Paris où il intégra, en 1731, l’atelier de François Le Moyne
(3). Il participa aux grands chantiers que ce dernier dirigeait à l’église Saint-Sulpice, dans la
chapelle consacrée à la Vierge, et au château de Versailles, dans le Salon d’Hercule. Des
tâches importantes furent confiées à Nonnotte et il semble que Le Moyne lui ait donné sa
pleine confiance, le considérant comme un véritable collaborateur. Nonnotte trouvait alors un
complément solide à l’apprentissage qu’il avait reçu à ses débuts, ainsi qu’une chance
nouvelle de se faire connaître. Il commença à tisser des relations avec la cour et les élites
parisiennes et à se forger un réseau de futurs clients. Les protecteurs de Le Moyne, en
particulier le duc d’Antin, lui étaient favorables et prévoyaient de l’envoyer à Rome comme
pensionnaire de l’Académie de France. Mais le duc mourut en 1736, avant de pouvoir
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honorer sa promesse. L’année suivante, le suicide de François Le Moyne finit de bouleverser
les aspirations de Nonnotte. Perdant à la fois un ami et un appui efficace, il renonça à une
carrière de peintre d’histoire et se spécialisa dans le genre du portrait. Les commandes s’y
trouvaient plus facilement et garantissaient de meilleurs revenus.
Mais la connaissance qu’avait acquise Nonnotte des différentes parties de la peinture,
nécessaire au traitement des sujets historiques, constituait pour lui un véritable atout. Il avait
été confronté aux exigences propres au grand décor plafonnant ; le style de Le Moyne l’avait
initié aux charmes de la couleur et à la grâce du pinceau. Nonnotte s’était également
constitué à Paris une culture visuelle solide, en étudiant et en copiant les œuvres des grands
maîtres (anciens et contemporains), conservées dans les collections royales et chez les
amateurs qu’il côtoyait. Sa réception à l’Académie royale de peinture et de sculpture, le
26 août 1741, avec deux portraits de Pierre Dulin et de Sébastien Leclerc (4), marqua une
nouvelle étape.
Gage de reconnaissance, elle lui permit d’abord d’asseoir sa réputation et d’élargir sa
clientèle. Les toiles qu’il présenta au Salon du Louvre les années suivantes reçurent de
bonnes critiques. Même La Font de Saint-Yenne, dont l’aversion pour le portrait est bien
connue, admettait que les éloges qu’on lui adressait étaient mérités, et qu’il n’était pas
indigne de ses illustres prédécesseurs : Rigaud, Largillierre et François de Troy (5). Plusieurs
membres de l’Académie royale lui commandèrent leur portrait ou celui de leurs proches : il
peignit par exemple le sculpteur Robert Le Lorrain, qui avait été recteur de l’établissement
en 1737, ainsi que « Madame Lépicié en muse », l’épouse du secrétaire et historiographe en
titre. Nonnotte se lia aussi avec Jean Daullé, qui réalisa plusieurs gravures d’après ses
compositions, notamment le portrait de M. de Gauffecourt. Sa relation avec le graveur se
maintint durablement et tous deux collaborèrent à plusieurs projets, dont celui de
l’illustration des Œuvres de Louise Charly, lyonnoise dit Labé, surnommé la belle Cordière,
qui parut à Lyon chez les frères Duplain en 1762. L’amitié entre les deux hommes fut scellée
sur l’inscription de l’autoportrait gravé de l’artiste. En dessous du médaillon portant la tête
de profil, est indiqué : « Dessiné par lui-même [Nonnotte] et gravé par son ami, Daullé, grav.
du Roi et de l’Acad. Imp. D’Ausbourg ».
La fréquentation de l’Académie royale de peinture et de sculpture était aussi une
façon pour Nonnotte d’enrichir sa culture artistique. La qualité littéraire de ses discours
montre qu’il était lettré ; son style est soigné et précis. Il maîtrisait parfaitement le
vocabulaire des beaux-arts alors en usage, ainsi que les outils de pratique présentés dans les
traités destinés aux artistes (par exemple ceux de François Tortebat sur l’anatomie et
d’Edme-Sébastien Jeaurat sur la perspective). Les ouvrages de Roger de Piles, de l’abbé
du Bos, d’Antoine Coypel lui étaient familiers ; il n’hésita pas à y faire explicitement
référence dans ses discours, à citer des passages de leurs ouvrages ou à les paraphraser.
Nonnotte n’ignorait pas non plus les anciennes conférences lues à l’Académie royale de
Paris, qui avaient fait l’objet de publications, comme celle de Charles Le Brun sur
l’expression. Qu’il possédât un savoir théorique avant son entrée à l’Académie, ou qu’il
l’enrichît en son sein, Nonnotte s’en servit dans l’élaboration de ses différents discours, dès
le premier qu’il rédigea en 1754. Il composa des réflexions construites, parfois savantes, ce
qui n’était pas commun chez les artistes de sa génération.
Il se nourrit également des discussions qui animaient les assemblées lors de la lecture
des conférences. Entre 1741 et son installation à Lyon, vers 1750-1751, il fut assidu à ces
rencontres, qui prirent un essor nouveau à partir de la nomination de Charles-Antoine Coypel
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à la tête de l’institution, en 1747 (6). Nonnotte assista notamment aux conférences que les
amateurs tels le comte de Caylus et Claude-Henri Watelet composaient de plus en plus
régulièrement, ayant été invités par le directeur à alimenter le discours académique. La
présence de Nonnotte en séance explique que nous ayons trouvé une forte parenté entre sa
pensée pédagogique et celle d’un Jean-Baptiste Massé ou d’un Louis Galloche, dont les
réflexions ne furent pas éditées de son temps. Il se pourrait également que le peintre ait
demandé à ses confrères parisiens de lui envoyer des copies de leurs conférences, une fois
quitt&#

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