La fin des anges
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Description

il s'agit d'un début de roman... Ou de nouvelle, les portes restent ouvertes... cependant j'aurais voulu avoir une première appréciation pour savoir dans quelle direction avancer...
Merci donc de laissez vos commentaires sur ce début...

Informations

Publié par
Publié le 07 février 2012
Nombre de lectures 631
Licence : Tous droits réservés
Langue Français

Extrait

I
Lorsque le train entra en gare, Lola se leva, passa une main dans ses cheveux et regarda
autour d’elle. Personne ne bougea, même le jeune garçon qui écoutait de la musique avait
cessé de danser. C’était comme si le temps s’était arrêté, plus un bruit autre que celui de sa
respiration ne parvenait à ses oreilles. Par la fenêtre du train elle vit un garçon très séduisant.
Il avait des cheveux courts bruns, légèrement en brosse, un keffieh autour du cou et dans ses
yeux une lueur de timidité qui l’attirait comme un aimant. Elle monta alors dans le train et le
bruit repris son cours. Les portes se refermèrent et par la fenêtre elle pu voir que le jeune
garçon avait recommencé à danser, les chiens aboyaient et à l’horizon le ciel était rose, le
soleil se couchait avec timidité et pour Lola cela était très beau.
Lola s’assit sur la banquette à côté, face au garçon qu’elle avait aperçu. A côté de lui se
trouvait un sac bleu comme la nuit, de celui-ci dépassait un plumier noir, une farde et un
cahier sur lequel elle pouvait lire : Diégo Legna. Diégo, elle aimait ce prénom et se mit
lentement à fredonner la chanson de Michel Berger…
Diégo portait un large pull noir et un jeans trop large qui lui arrivait à mi-fesses. Il avait à la
main un crayon avec lequel il dessinait. Lola ne put pas bien le voir mais elle aperçut le corps
d’une jeune fille et de son dos poussaient deux grandes et belles ailes blanches qui
paraissaient aussi douce que le matin d’été, lorsque le soleil vient vous caresser le visage pour
ne pas vous réveiller trop brusquement ! Pour que cet instant soit doux et que l’on puisse s’en
souvenir toute la journée…
Le visage du garçon aussi était doux, et plus Lola l’observait et plus elle tombait sous le
charme. Diégo leva les yeux vers elle et leurs yeux se croisèrent un vingtième de seconde
avant que Lola ne repose les siens sur le décor que lui offrait gratuitement la SNCB. En y
repensant, ce vingtième de seconde parut pour elle comme une éternité remplie de légendes et
d’illusions. Les lunettes roses qui venaient de tomber sur le nez de Lola retombèrent aussitôt
lorsqu’elle entendit une voix féminine dire « bonjour » ! Le genre de bonjour qui vous dit
combien vous êtes merveilleux et que l’on est heureux d’enfin vous retrouver. Puis le bruit
d’un long baiser résonna dans le wagon comme pour faire comprendre à Lola qu’elle était de
trop. Une discussion commença et Lola releva la tête, lançant des regards pleins d’espoir et de
rêves brouillés. La discussion était basée sur une cousine du nom de Marie… Une cousine,
comment Lola n’y avait-elle pas pensé de suite ? Cette fille qu’elle entendait parler était
sûrement une cousine voir même une sœur. Encouragée par cette nouvelle possibilité, Lola
tourna la tête vers ses deux voisins avec un petit sourire pourtant d’une grande satisfaction.
Elle remarqua de suite que chacune de leurs mains étaient restées chez elle et que leurs yeux
se croisèrent sans pour autant se voir, ce n’était donc pas sa petite copine ! La fille avait de
longs cheveux blonds rassemblés en une longue tresse parfaite, elle avait un sourire fort large
et sur ses lèvres brillaient mille paillettes.
Les yeux de Diégo étaient d’un bleu profond comme le ciel à ses plus beaux jours, Lola s’y
perdit quelques secondes… Juste le temps de faire le tour du monde et de revenir la tête pleine
de souvenirs.
Le train ralenti son allure, il allait donc s’arrêter, depuis qu’elle était montée dedans c’était le
premier arrêt que Lola remarquait, sûrement parce que cet arrêt était le sien… Elle ne mit
guerre de temps à savoir si oui ou non elle descendrait à son arrêt ou si elle suivrait Diégo
jusqu’au bout…
Les portes du train se refermèrent sur le dos des gens qui, aimant la routine, étaient descendu
pour rentrer chez eux, comme cet homme à lunette et aux cheveux noir qui n’est autre que le
voisin de Lola. Tous les jours il rentre chez lui au train de 18h. Il passe la porte de chez lui,
embrasse sa femme et ses 2 garçons de 5 et 8ans, se dirige au salon, y enfile ses pantoufles et
boit un café. A 19h il regarde les informations à la télé et à 19h35 la soupe est servie, ensuite
un film à la télé et à 23h il rentre dans son pyjama en flanelle bleu que sa femme lui a offert
pour ses 38ans le mois dernier.
Tous les soirs et tous les matins se ressemblent, il y aurait de quoi se perdre dans les jours s’il
n’avait pas d’agenda pour ses clients. Mais quel genre de personne peut supporter ce type de
vie ? Lola, elle, aimait l’imprévu, les surprises et détestait par-dessus tout la monotonie. Elle
était pleine de vie et depuis toujours elle rêvait du prince charmant et elle était prête à tout
pour le trouver, comme en ce moment ! Tandis qu’elle pensait à tout ça, elle ne s’était pas
aperçue que deux grands yeux bleus la regardaient imperturbablement.
Trois arrêts plus tard les yeux bleus descendirent
du train et derrière eux suivit Lola. Le nom
de la ville lui parut déjà comme enchanté « Rivage ». Elle suivit Diégo le long de la grande
rue qui menait au centre dans lequel se trouvaient pleins de vieux magasins comme ceux qui
apparaissent dans les histoires que vos parents vous racontaient lorsque vous étiez petit.
Un peu plus loin se trouvait un parc avec de grands arbres verdoyants se baissant sur le
passage comme pour vous saluer. Au centre du parc, une fontaine, grande et belle faisait
autant rêver que la fontaine de Trévis mais avec plus de simplicité. Lola se disait que c’était
l’endroit idéal pour faire la connaissance de son futur mari, celui qui serait le père de ses
enfants et avec qui elle viendrait faire des pique-niques dans ce parc. Elle s’y voyait déjà, tous
les deux main dans la main, deux enfants en bas âge courant autour d’eux…Soudain, sans
crier gare, une fille étonnement belle et aux beaux et longs cheveux blonds se jeta dans les
bras de se père indigne qui rendit à cette briseuse de ménage un long baiser.
Lola ferma les yeux et les lèvres de Diégo vinrent se poser sur les siennes comme deux
plumes d’ange qui petit à petit se transforme en épine et la blessèrent en déversant en elle un
poison qui descendait lentement dans ses veines.
Déçue, triste, Lola regagna la gare pour prendre le premier train qui la ramènerait chez elle.
Deux jours plus tard, Lola rentra à l’école, elle était à présent en cinquième secondaire et avait
ses 16ans depuis une semaine. Sa classe était pareille à celle de l’année dernière. Toutes les
têtes qu’elle n’avait pas vues depuis 2 mois étaient là. Leur titulaire était monsieur Seguin,
comme le gardien de chèvre dans l’histoire que sa maman lui racontait étant petite. Ce
dernier leur annonçait la venue d’un nouvel élève dans leur classe. Changer d’école étant une
chose difficile les élèves devraient lui faire un accueil à la grandeur de la réputation de
l’établissement. A peine ce petit discours fut-il terminé que 2 coups se firent entendre à la
porte de la classe et qu’un jeune garçon entra. Lola était en grande conversation avec Anna et
ne releva la tête que lorsque le nom de Diégo Legna vint se glisser malgré tout à ses oreilles.
Lola restait là, interdite, assise sur son banc à regarder Diégo sans dire un mot ni oser bouger
ne serait-ce que le petit doigt. « Plutôt mignon » lui glissa Anna. Lola, elle, pensait à toute
vitesse ; elle revoyait les yeux bleus du train, ce père charmant et ce mari indigne qui en
aimait une autre. Lorsque les yeux de Diégo firent le tour de la classe, Lola détourna les yeux
et les plongea dans ses feuilles. Elle ne les voyait pas mais, là, tout au fond elle savait que 2
grands yeux bleus la fixaient….
Lorsque la sonnerie retentit elle ramassa vite ses affaires et s’en fut hors de la classe, Anna sur
ses talons.
A la récréation, les élèves de cinquièmes ont pour habitude de se tenir au milieu de la cours
auprès des bancs tandis que les rhétos se tiennent près des escaliers et des murets du bâtiment
D. Aujourd’hui, Lola était enfermée dans les toilettes, ne sachant plus quoi faire ! Son
assurance naturelle venait de prendre son envol. Comme si elle avait été enfermée trop
longtemps dans ce corps et qu’elle pensait qu’une pause lui était bien méritée.
Derrière la porte, Anna attendait, inquiète et énervée à la fois par le comportement de son
amie.
- Mais qu’est-ce que tu fous Lola ? Y a un truc qui va pas ?
La voix d’Anna arrivait de bien loin pour Lola. Les pensées de celle-ci étaient focalisées sur
Diégo Legna ! Au bout d’un moment, Lola leva les yeux et là, au plafond, elle vit tournoyer
sa confiance, libre, les ailes déployées. Lola sourit, tandis les mains en formant un bol pour la
rattraper et sentit une chaleur se répandre à travers tout son corps. Elle inspira un grand coup
et ouvrit la porte de la toilette devant laquelle s’impatientait Anna. Celle-ci la regardait droit
dans les yeux, un sourcil relevé. Voyant la tête de son amie, Lola ne put s'empêcher de rire et
prit une grande respiration pour raconter à Anna toute l'histoire, celle qu'elle avait baptisée:
« l'histoire de Rivage ». Mais, au moment où elle ouvrit la bouche, ce sont les mots « tracasse
pas, ce doit être la rentrée, ça me met toujours dans de drôles d’états » qui sortirent…
En retournant chez elle, Lola ne pu s’empêcher de repenser à cette histoire avec Diégo… Tout
cela lui apparu comme un signe : c'était Lui! C'était son prince charmant, celui qu'elle
attendait, celui qui l'aimait plus que tout pour ce qu'elle était, sans aucune condition.
Simplement il ne le savait pas encore…
II
La semaine qui suivit fut pour Lola une semaine d’observation. Elle suivait Diégo du regard
et épiait ses moindres faits et gestes.
Diégo était un garçon solitaire et plutôt bon élève. Lors des récréations il restait souvent seul
dans un coin de la cour pour dessiner. Discret il ne disait aucun mot en classe à moins qu’un
professeur ne le lui demande, c’est à peine si Lola pouvait connaitre le son de sa voix.
Lola n’avait qu’un but : parfaire l’image qu’elle avait de Diégo pour se le représenter au
mieux à chaque instant, où qu’elle soit.
La semaine suivant, Lola décida de passer de la théorie à la pratique, elle avait bien cerné le
sujet maintenant c’était à lui de la cerner. Lola voulait qu’il découvre par lui-même qu’ils
étaient faits l’un pour l’autre. Elle ne pouvait raisonnablement pas le lui dire, d’abord leur
conte de fée aurait été gâché, ensuite il l’aurait probablement prise pour une extravagante.
Il fallait donc la jouer fine, se faire connaitre de lui sans pour autant avoir l’air de lui sauter
dessus. Comme elle hésitait sur la démarche à suivre, elle décida de faire ce que sa mère
faisait toujours quand elle voulait résoudre un problème : une liste !
Lola créa donc sa liste de solutions en incluant les idées les plus farfelues qu’il soit afin de ne
rien négliger. Elle trierait par la suite les idées possibles, les idées impossibles et les idées
potentiellement réalisables (juste au cas où).
Ainsi donc, elle entra dans la classe de géographie avec un air déterminé, sans attendre Anna
qui pourtant la coursait depuis un bon moment dans les couloirs, alla s’installer au fond de la
classe, sorti son bloc de feuille et attendit impatiemment que le cours commence pour qu’elle
puisse elle-même commencer à écrire sans attirer l’attention.
Anna s’installa à côté d’elle, essoufflée et un peu surprise du comportement de son amie. Elle
entama la conversation pour tenter de comprendre ce qu’il se passait dans la tête de Lola
depuis une semaine, mais le visage de Lola resta fermé, résigné et le cours débuta. Sur quoi
Anna prit à son tour son bloc de feuille et commença à prendre note en lançant des
grognements agacés à sa voisine.
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