Samantha Smith (Livre 1) La course des hypatuces
156 pages
Français

Samantha Smith (Livre 1) La course des hypatuces

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Description

Résumé
Après avoir détruit la Terre, l'Homme doit trouver une nouvelle planète. Elle s'appellera Isgarte.Malgré une harmonie apparente entre les humains et les espèces animales, l'hybris des Hommes perdure. Chaque année des courses d'oiseaux géants, nommés Hypatuces, sont organisées pour satisfaire les foules. Mais tous ne sont pas en accord avec cette tradition...À 25 ans, Samantha Smith et son hypatuce Zéphyr s'inscrivent à la prochaine course, avec comme but secret de mettre fin à cette compétition cruelle. Parviendra-t-elle à l'interdire ? Et à quel prix ?Un roman d'anticipation écologique palpitant qui vous invite à la réflexion.

Informations

Publié par
Publié le 20 septembre 2020
Nombre de lectures 14
EAN13 978-2-310-048
Langue Français

Extrait

1
Sarah Vingerhoets
Samantha Smith
Livre 1 La course des hypatuces
Roman
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INTRODUCTION
Nous sommes sur la planète d’Isgarte, recouvrant des milliers de terres. La planète Terre fut détruite par la race humaine en quelques années. Bon nombre d’espèces animales s’étaient éteintes définitivement. Les gens, dit-on, à cette époque lointaine devaient porter en permanence un masque à oxygène. Pour survivre, les hommes n’ont eu finalement d’autre choix que chercher un nouvel endroit où vivre. Après avoir envoyé plusieurs centaines de vaisseaux spatiaux, ils finirent par découvrir une planète semblable à la Terre. Cette planète était certes désertique, mais il y avait de l’eau ! Les hommes, à force de persévérance et de savoirs, y ont fait pousser des végétaux, et ont construit une multitude de villages. Après quelques décennies, leur planète ressemblait à la Terre, avant sa destruction ! Alors seulement, les hommes lui ont donné un nom : Isgarte. Leur vie avait pris un tout autre sens, et une nouvelle ère avait commencé.
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1 LA CAGE
De temps à autre, les chamans nous parlent de leurs ancêtres, les habitants de la planète Terre. Ils évoquent leurs villages bizarres, s’étendant sur des kilomètres, et dont les maisons de fer touchaient les nuages ; ils nous parlent de leurs véhicules, polluant l’atmosphère et enfin, de l’extinction de la quasi-totalité de leurs espèces animales. Ils racontent aussi comment les hommes ont dû imaginer une nouvelle façon de vivre pour s’adapter à l’environnement hostile de leur nouvelle planète : Isgarte. Grâce à leur choix de vivre en équilibre avec leur nouveau monde, les hommes virent, avec un étonnement sans fin, de nouvelles espèces apparaître.
Nous étions en l’an 322 ou 3041 selon l’ancien calendrier.
Je m’appelle Samantha Smith, tout le monde m’appelle Sam, j’ai vingt-cinq ans et vis à Blécisco. Blécisco est un tout petit village vallonné aux maisons de pierres et de roseaux. Dès leur plus jeune âge, hommes et femmes doivent obligatoirement apprendre à entretenir le village ainsi qu’à chasser en harmonie avec la nature. Ils doivent aussi savoir colorer les tissus en utilisant des produits naturels, tout comme découvrir et aimer les animaux sauvages. Et, en priorité les hypatuces ! Ce sont des oiseaux géants, mais avec quatre pattes, comme un éléphant, plaisantent les anciens. Parmi les hypatuces, il y a beaucoup d’espèces et chaque espèce a un plumage de couleur différentes. L’hypatuce aime voler le jour et dormir la nuit. Mais il n’a besoin que de quatre à cinq heures
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de sommeil. Ces animaux sont dotés d’une puissance extraordinaire. Mais cet animal est rare, et seuls les plus chanceux et les plus braves peuvent en apprivoiser un. Tout ça, je l’ai appris de mon père. Mon père, bien que chasseur, se passionnait pour cette espèce. Il adorait les monter, m’avait-il dit un jour. J’avais le même rêve : chevaucher l’un de ces magnifiques animaux pour qu’il puisse me faire voler au-delà des nuages et me faire parcourir des endroits de rêve. Chaque année, de grandes courses étaient organisées dans des villes ou villages sélectionnés par tirage au sort. J’avais entendu qu’il était question qu’une course ait lieu dans notre région cette année. Si tel était le cas, j’en apprendrais plus au festival des commerçants qui devait avoir lieu bientôt. Nous sommes en décembre ; la neige tombe depuis deux jours, conférant au village une allure spectrale, d’autant plus que ses habitants préfèrent rester cantonnés chez eux. J’ajoute quelques bûches dans les flammes quand j’entends tambouriner à la porte avec insistance : — Ça va, ça va il n’y a pas le feu ! m’écrié-je, en me précipitant pour aller ouvrir. Mon ami d’enfance halète sur le seuil ; il a manifestement couru jusqu’ici. — Daniel, qu’est-ce qui t’arrive ? — Hhh… (il respire péniblement) Excuse-moi Sam de te déranger, mais les élans bleuâtres se sont encore échappés de l’enclos. Il faut vite aller les chercher avant qu’ils ne s’éloignent trop loin dans la forêt. — J’enfile une veste et j’arrive ! Je prends ma veste sur le portemanteau en bois et sors en courant. Daniel se retourne vers moi en me disant : — Nous allons prendre les chevaux ! Je saute sur mon cheval et nous nous mettons à galoper sur
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une pente enneigée quand Daniel crie : — Là-bas, ils sont là-bas ! Effectivement, on les voit bien, ils marchent tranquillement vers la forêt. Daniel et moi trottons de part et d’autre du troupeau. Les élans poussent des cris en nous voyant nous approcher d’eux. — Treize, quatorze, quinze… C’est bon, ils sont tous là. On peut les ramener dans l’enclos. Les élans bleuâtres galopent maintenant à toute vitesse devant nous, craignant nos bâtons. Nous les suivons, tout en essayant de maintenir nos chevaux. Heureusement ils connaissent bien l’endroit, nous n’avons pas de difficulté à tous les ramener sains et saufs. Arrivés dans le village, j’ouvre l’enclos aux élans pour qu’ils puissent entrer. Daniel referme la porte en la poussant. — Eh bien, je ne pensais pas qu’on les trouverait aussi facilement ; heureusement que tu étais là Sam. — Heureusement surtout que tu m’as prévenue à temps ! — Autre chose, Sam, le festival a commencé et à cette occasion des commerçants arrivent aujourd’hui pour vendre leurs produits. Tu viendras voir ? — Ah, oui, j’avais complètement perdu ça de vue, ils arriveront dans combien de temps environ ? Daniel s’approche du cadran solaire positionné sur un piédestal à quelques mètres de lui : — Dans une heure environ. Partante ? — Dac, à toute… Une heure plus tard, nous traversons le village en pleine animation. Le festival bat son plein. Je vois beaucoup d’enfants déguisés en monteurs d’hypatuces. Certains d’entre eux possèdent même un fouet. Personnellement, je ne vois pas l’utilité d’en avoir un, même pour jouer. Il y a beaucoup de monde devant les cracheurs de feu et les jongleurs qui usent de
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leur talent pour impressionner de jeunes demoiselles. Il y a aussi des vendeurs de billets pour la grande course des hypatuces ! Les cavaliers, quels que soient leur origine ou leur niveau, peuvent participer à cette course, à condition de posséder un hypatuce. Surtout, ici, dans les terres du Nord, un hypatuce est rare et cher mais il arrive qu’on puisse en acheter un à l’occasion d’un festival. Je n’ai jamais vu autant de monde dans mon village ! Soudain une voix plus forte que les autres nous propose de nous approcher… Un homme se tient sur une scène devant nous ; il appelle son public avec un mégaphone. Un rideau rouge se trouve derrière lui… quand j’entends un bruit strident… — Mesdames, messieurs, si vous voulez voir du spectaculaire, vous ne vous êtes pas trompés d’adresse. Car nous fêtons aujourd’hui la vingt-septième course annuelle d’hypatuces, qui aura lieu dans cette belle ville de Libayi. J’entends des cris de joie retentir autour de moi. — Hé oui, aujourd’hui est un grand jour, car pour la première fois un hypatuce est à vendre dans votre pays de Minteran ! Il nous pointe du doigt. — Et parmi vous, je me demande : QUI sera prêt à l’acheter pour tenter la victoire et ainsi gagner une somme faramineuse, qui lui permettra de ne plus travailler jusqu’à la fin de ses jours ? L’offre est valable pour tout le monde, que vous soyez d’ici ou non. Il y a chaque année, treize cavaliers qui se battent pour gagner la course. Et chaque fois un héros parmi eux remporte le prix du meilleur cavalier de l’année. Maintenant laissez-moi vous présenter cet animal merveilleux, et ceux qui souhaiteront faire la course pourront tenter de l’acheter ! Que les enchères commencent ! Voici à présent l’incroyable… Un enfant tire alors sur une ficelle et le rideau tombe.
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— Hypaaatuce ! J’entends à nouveau ce bruit strident… Un oiseau gigantesque se débat dans une immense cage pour tenter d’en sortir. Des exclamations et des applaudissements retentissent tout autour de moi. — Contemplez, mesdames et messieurs, cet animal impressionnant, majestueux. Les ailes de l’animal sont si grandes, qu’il lui est impossible de les déployer dans cette cage. Je regarde l’oiseau dans toute sa splendeur : ses impressionnantes serres pointues, mais aussi sa longue queue grisâtre qui remue fortement, ses cornes blanches. Son torse est d’une couleur bleu marine et des lignes courbées ‒ de la même couleur que le torse ‒ colorent le plumage dorsal. L’animal est magnifique mais semble apeuré par la foule qui s’agglutine face à lui. — Je vous invite dès à présent à acheter cette bête en commençant par le prix de cinq cents dyens. J’écoute vos enchères, aussi hautes qu’il vous sera possible de le faire. J’aperçois un hypatuce de cette couleur pour la première fois. Il est d’une grande beauté, quel splendide animal ! Sa beauté m’émeut. Je chuchote à Daniel : — Tu as vu, il est magnifique ! Daniel regarde l’animal avec un peu de tristesse. — Ouais, mais j’aurais souhaité qu’on nous le montre d’une autre manière que dans une cage. — Voilà ! continue l’homme. À vous de lancer vos prix. Des exclamations et des chuchotements se répandent aussitôt. Le brouhaha de la foule semble agiter l’hypatuce, qui pousse un cri de colère. Le vendeur intervient : — L’animal est nerveux. Il vient de passer des heures, enfermé dans une cale, ce cri en témoigne. Mais c’est un
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animal docile et affectueux. Bientôt grâce à l’un ou l’une d’entre vous, il trouvera un maître et la liberté de mouvement qui l’apaisera. Alors qui veut acheter ce magnifique hypatuce ? Soyez en sûrs, si vous l’achetez, vous ne le regretterez pas. — Moi, Moi, Moi… ! Une dizaine de bras se sont levés. Ce sont toutes des personnes qui portent des vêtements chics et recherchés, qui se distinguent de la majorité de la foule. — Du calme, dites- moi à combien vous êtes prêts à l’acheter ? — Je monte l’offre à quinze mille ! Un autre crie : — Quinze mille cinq cents ! — Moi à seize mille huit cents ! — Dix-huit mille ! Le vendeur écoute les voix avec attention. — Alors dix-huit mille, qui est prêt à monter plus haut pour cet animal… personne ? Daniel se tourne vers moi : — C’est ta chance, saisis-la, toi qui as toujours rêvé d’avoir un hypatuce, tu pourras enfin réaliser ton rêve. — Tu es fou ou quoi ? Je n’ai jamais dit que j’en voulais un maintenant, je ne suis pas prête à faire des courses, je n’ai jamais monté un hypatuce, même si c’est mon rêve depuis longtemps, tu le sais… — Justement, continue Daniel. C’est le moment de réaliser ton rêve, de dépasser tes peurs… — Tu oublies l’essentiel, je n’ai pas les sous ! — Je t’avancerai ! Allez, saisis ta chance. Ne la bousille pas. Les mots de mon ami me déstabilisent. Et si c’était possible ? Je sens monter un désir irrésistible, et si… j’osais ? Mes lèvres tremblent… Je veux sortir un nombre, mais j’hésite trop longtemps… À cet instant, Daniel crie :
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— Dix-huit mille sept cents ! — Hooo… ! s’exclament les gens de surprise. — Daniel ! arrête ça, je ne pourrai pas payer les pierres à feu et la nourriture, oublie cet animal ; dis-lui que tu abandonnes cette offre. Mais Daniel a l’air plus décidé que jamais, il veut me pousser à réaliser mon rêve. — Dix-huit mille sept cents dyens. Qui dit mieux ?! — Dix-huit mille neuf cents ! crie à nouveau quelqu’un dans la foule. Daniel se décide enfin à abandonner, il pousse un soupir. — Félicitations Monsieur ! poursuit le présentateur en s’adressant au nouvel acquéreur, vous venez de gagner ce superbe hypatuce à dix-huit mille neuf cents dyens. L’homme se dirige vers l’animal le regard avide, il tient son hypatuce fermement par le cou dès que le vendeur ouvre la porte de la cage. Daniel et moi regardons avec regret l’hypatuce s’en aller avec son nouveau propriétaire. Nous nous dirigeons chez moi, ne prêtant plus aucune attention aux étals du marché.
***
Une fois arrivée, j’enlève mon manteau en laine et le dépose sur une chaise. — Daniel, tu veux quelque chose à boire ou à manger ? — Non merci. J’ai déjà ce qu’il faut dans mon sac. Je découpe une tranche de pain et m’installe à table en face de lui. Daniel sort des biscuits secs de son sac. — Je suis désolé que tu n’aies pas pu acheter cet animal. — Daniel, ce n’est pas grave, tu sais. — Mais attends… ton père en possédait un avant ! — Et alors ?
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