Le Juif
21 pages
Français

Le Juif

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Description

Le narrateur : Filippo Ebreo, y résume ses malheurs depuis le décès de son père jusqu’à son retour sur le sol italien, où, rentrer de France, il se retrouve aussi pauvre que le jour où il a quitté son pays natal ... Extrait : Enfin, je la rencontrai 

Informations

Publié par
Nombre de lectures 66
EAN13 9782824711492
Langue Français

Extrait

ST EN DHAL
LE JU I F
BI BEBO O KST EN DHAL
LE JU I F
1927
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1149-2
BI BEBO OK
w w w .bib eb o ok.comLicence
Le te xte suivant est une œuv r e du domaine public é dité
sous la licence Cr e ativ es Commons BY -SA
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encourag é à le fair e .
V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.A UX CU RI EUX
,  14 et 15 Janvier 1831.
N’ayant rien à lir e , j’é cris. C’ est le même g enr e de plaisir , maisT av e c plus d’intensité . — Le p oêle me gêne b e aucoup . Fr oid aux
pie ds et mal à la tête .
n
1LE JU I F
( F I LI PO EBREO )
― J’étais alor s un fort b el homme . . .
― Mais v ous êtes encor e r emar quablement bien. . .
― elle différ ence  ! J’ai quarante-cinq ans  : alor s je n’ en avais que
tr ente  ; c’était en 1814. Je n’avais p our moi qu’une taille avantag euse et
une rar e b e auté . D’ailleur s, j’étais juif, méprisé de v ous autr es chrétiens,
et même des juifs, car j’avais été longtemps e x cessiv ement p auv r e .
―  On a le plus grand tort de mépriser . . .
― Ne v ous meez p as en frais de phrases p olies  : je me sens ce soir
disp osé à p arler , et, p our moi, je ne p arle p as ou je suis sincèr e . Notr e
vaisse au chemine bien, la brise est char mante  ; demain matin nous ser ons à
V enise . . . Mais, p our r e v enir à l’histoir e de la malédiction dont nous p
arlions et de mon v o yag e en France , j’aimais bien l’ar g ent en 1814  ; c’ est la
seule p assion que je me sois jamais connue .
Je p assais toute la jour né e dans les r ues de V enise , av e c une p etite
cassee sur laquelle étaient étalés des bijoux d’ or  ; mais, dans un tir oir
se cr et, j’avais des bas de coton, des mouchoir s et autr es mar chandises
anglaises de contr ebande . Un de mes oncles, à la mort de mon pèr e et
2Le Juif Chapitr e
après l’ enter r ement, dit qu’à chacun d e nous, nous étions tr ois, il ne r
estait qu’un capital de cinq francs  ; ce b on oncle me gratifia d’un nap olé on
( vingt francs). D ans la nuit, ma mèr e dé camp a en emp ortant vingt et un
francs  ; il ne me r estait que quatr e francs. Je v olai à une de mes v oisines
un étui de violon que je savais qu’ elle avait mis au g aletas  ; j’allai acheter
huit mouchoir s de toile r oug e . Ils me coûtaient dix sous, je les r e v endais
onze sous. Le pr emier jour , je v endis quatr e fois tout mon fonds de b
outique . Je débitais mes mouchoir s à des matelots du côté de l’ar senal. Le
mar chand, étonné de mon activité , me demanda p our quoi je n’achetais
p as une douzaine de mouchoir s à la fois  : il y avait une b onne demi-lieue
de sa b outique à l’ar senal. Je lui av ouai que je n’avais que quatr e francs
au monde , que ma mèr e m’avait v olé vingt et un francs. . . Il me donna un
fort grand coup de pie d, qui me jeta hor s de sa b outique .
Le lendemain, à huit heur es, je n’ en étais p as moins chez lui  : j’avais
déjà v endu les huit mouchoir s de la v eille au soir . Comme il faisait chaud,
j’avais couché sous les procuraties  ; j’avais vé cu, j’avais bu du vin de Chio
et j’avais cinq sous d’é conomie sur le commer ce de la v eille . . . V oilà la vie
que j’ai mené e de 1800 à 1814. Je semblais av oir une béné diction de Dieu.
Et le juif se dé couv rit av e c un r esp e ct tendr e .
Le commer ce me fav orisait à tel p oint que je suis ar rivé plusieur s fois
à doubler mon capital dans une seule jour né e . Souv ent je pr enais une g
ondole et j’allais v endr e des bas aux marins embar qués. Mais, dès que j’avais
amassé un p etit p é cule , ma mèr e ou ma sœur tr ouvaient un préte xte p our
se ré concilier av e c moi et me le dér ob er . Une fois elles me conduisir ent
dans une b outique d’ orè v r erie , prir ent des b oucles d’ or eilles et un collier ,
sortir ent comme p our un instant et ne r e vinr ent plus, me laissant en g ag e .
L’ orfé v r e me demandait cinquante francs  ; je me mis à pleur er , je n’avais
sur moi que quator ze francs  ; je lui indiquai le lieu où était ma cassee  : il
y env o ya  ; mais p endant que je p erdais du temps chez l’ orfé v r e , ma mèr e
m’avait aussi enle vé ma cassee . . . L’ orfé v r e me r ossa d’imp ortance .
and il fut las de me bar e , je lui e xpliquai que , s’il v oulait me laisser
mes quator ze francs et me prêter un p etit tir oir de table dans le quel je
pratiquerais un double fond, je me ferais fort de lui p ay er dix sous p ar jour  :
c’ est à quoi je ne manquai p as. L’ orfé v r e finit p ar me confier des p endants
d’ or eilles qui valaient jusqu’à vingt francs  ; mais il ne me p er meait de
3Le Juif Chapitr e
g agner que cinq sous sur chaque piè ce .
En 1805, j’avais un capital de mille francs. Alor s je considérai que
notr e loi nous ordonne de nous marier  ; je song e ai à accomplir ce de v oir .
J’ eus le malheur de de v enir amour eux d’une fille de ma nation nommé e
Stella. Elle avait deux frèr es, qui étaient, l’un four rier dans les tr oup es
françaises, et l’autr e g ar çon de caisse chez le p ay eur . Souv ent la nuit ils
la meaient dehor s d’une chambr e qu’ils o ccup aient en commun au r
ezde-chaussé e , du côté de San Paolo . Je la tr ouvai un soir qui pleurait. Je la
pris p our une fille , elle me sembla jolie  ; je lui offris de lui p ay er p our dix
sous de vin de Chio . Ses lar mes r e doublèr ent  ; je lui dis qu’ elle était une
soe , et p assai.
Mais elle m’avait semblé bien jolie  ! Le lendemain, à la même heur e ,
dix heur es du soir , mes v entes à la place Saint-Mar c étant finies, je r ep assai
au lieu où je l’avais r encontré e la v eille  : elle n’y était p as. T r ois jour s
après je fus plus heur eux  ; je lui p arlai longtemps  : elle me r ep oussa av e c
hor r eur .
« Elle m’aura v u p asser av e c ma cassee r emplie de bijoux d’ or ,
p ensai-je  ; elle v eut que je lui fasse cade au d’un de mes collier s, et, p
arbleu  ! c’ est ce que je ne ferai p as. » Je m’imp osai de ne plus p asser dans
cee r ue  ; mais, malgré moi et pr esque sans me l’av ouer , je me mis à ne
plus b oir e de vin, et chaque jour je faisais bourse à part de cee é
conomie . J’ eus la folie bien plus grande de ne p as fair e commer ce av e c ce fonds.
D ans ce temps-là , monsieur , mes fonds triplaient chaque semaine .
and j’ eus é conomisé douze francs, c’était le prix de mes collier s d’ or
les plus communs, je p assai plusieur s fois dans la r ue de Stella. Enfin, je
la r encontrai  ; elle r ejeta mes pr op os g alants av e c hor r eur . Mais j’étais
le plus joli g ar çon de V enise . D ans la conv er sation, je lui dis que depuis
tr ois mois je me privais de vin p our é conomiser la valeur d’un de mes
collier s, et p ouv oir le lui offrir . Elle ne rép ondit p as, mais me consulta sur
le malheur qui lui était sur v enu depuis qu’ elle ne m’avait v u.
Ses frèr es se réunissaient p our r ogner les espè ces d’ or qu’ils p ouvaient
se pr o cur er . ( Ils plong e aient les se quins et les nap olé ons dans un bain
d’ e au-forte .) Le four rier avait été mis en prison, et de p eur d’inspir er des
soup çons, celui qui était g ar çon de caisse chez le pagatore ne v oulait fair e
aucune démar che en sa fav eur . Stella ne me demandait p as d’aller à la
4Le Juif Chapitr e
citadelle

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