Contes de bonne Perrette
224 pages
Français

Contes de bonne Perrette

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Description

Extrait : Enfants, auxquels ce livre est dédié, vous avez un âge délicieux. Je l'ai eu avant vous. Et j'en ai joui plus librement et plus pleinement que d'autres, ayant eu cette chance de passer une partie de ma première jeunesse à la campagne. Je travaillais assez peu le De viris illustribus, mais j'apprenais ce qui ne s'enseigne pas : à voir le monde indéfini des choses et à l'écouter vivre. Au lieu d'avoir pour horizon les murs d'une classe ou d'une cour, j'avais les bois, les prés, le ciel qui change avec les heures, et l'eau d'une mince rivière qui changeait avec lui. Mes amis s'appelaient le brouillard, le soleil, le crépuscule, où la peur vous suit dans votre ombre

Informations

Publié par
Nombre de lectures 32
EAN13 9782824712475
Licence : Libre de droits
Langue Français

Extrait

REN É BAZI N
CON T ES DE BON N E
P ERRET T E
BI BEBO O KREN É BAZI N
CON T ES DE BON N E
P ERRET T E
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1247-5
BI BEBO OK
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Ont contribué à cee é dition :
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Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
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 ,    liv r e est dé dié , v ous av ez un âg e délicieux.
Je l’ai eu avant v ous. Et j’ en ai joui plus libr ement et plus plei-E nement que d’autr es, ayant eu cee chance de p asser une p artie
de ma pr emièr e jeunesse à la camp agne . Je travaillais assez p eu le D e
viris illustribus, mais j’appr enais ce qui ne s’ enseigne p as : à v oir le monde
indéfini des choses et à l’é couter viv r e . A u lieu d’av oir p our horizon les
mur s d’une classe ou d’une cour , j’avais les b ois, les prés, le ciel qui chang e
av e c les heur es, et l’ e au d’une mince rivièr e qui chang e ait av e c lui. Mes
amis s’app elaient le br ouillard, le soleil, le crépuscule , où la p eur v ous suit
dans v otr e ombr e ; les fleur s, dont je savais les dy nasties mieux que celles
des r ois d’Ég y pte ; les oise aux, qui ont leur nom é crit dans le mouv ement
de leur v ol ; les g ens de la ter r e , qui sont des silencieux pleins de se cr ets.
Je me rapp elle qu’à certains jour s mon âme déb ordait de joie , et qu’ elle
était alor s si légèr e , qu’ elle me p araissait prête à s’é chapp er et à se fondr e
dans l’ esp ace . Je faisais ma moisson sans le sav oir . D epuis, j’ai r e connu
que la richesse d’impr essions amassé e en ce temps-là est une pr o vision
qui dur e .
A vant de dir e les contes de b onne Per r ee qui ont b er cé cee
enfance heur euse , j’ai donc p ensé que je de v ais e xpliquer en quel milieu ces
1Contes de b onne Per r e e Chapitr e
histoir es m’ ont été apprises, av e c quel esprit disp osé à l’av entur e je les
é coutais et les r etenais ; quelle fut l’humble femme qui me les ré cita.
Elle ne les inv entait sûr ement p as. D e qui les tenait-elle ? Du p euple
où la sour ce de la lég ende , plus ou moins pur e , plus ou moins ab ondante
selon les temps, n’a jamais cessé de couler ? D e quelque p oète ou savant
chez le quel elle aurait ser vi avant d’ entr er dans notr e maison ? N’y ai-je
rien ajouté moi-même , au moins dans le détail ? À quoi b on appr ofondir
ces choses ? J’ en serais au sur plus incap able , n’ayant jamais bien su où
finit le souv enir et où commence le rê v e .
J’aime mieux v ous dir e , enfants, qu’il m’a été doux d’é crir e ce liv r e
à cause de v ous, de v otr e sy mp athie si vite donné e , de v otr e aention
rapide , de v otr e âme tout ouv erte , et aussi p our l’émotion de ce r etour
que nous qui vieillissons, p our suivis p ar la meute gr ossissante des jour s,
nous faisons v er s notr e enfance , liè v r es chassés, qui r e v enons au gîte .
R. B.
n
2Pr emièr e p artie
Souv enir s d’enfant
3CHAP I T RE I
Le p euplier
   que j’avais une douzaine d’anné es, mon frèr e en avait
dix. Nous vivions un p eu plus que les vacances réglementair esI à la camp agne , les mé de cins ayant dé claré que je viv rais
seulement à cee condition ; et nous étions grands dénicheur s de nids, grands
chasseur s à la sarbacane , assoiffés d’av entur es et le cteur s convaincus de
May ne-Reid et de Gustav e Aimard.
Dès le matin, de b onne heur e , quand l’herb e est lourde de r osé e et
que les oise aux sont en é v eil, cher chant les graines, piquant les mouches,
grimp ant aux tr oncs des arbr es, nous courions le v er nos pièg es ou bien
les cordé es tendues aux endr oits cr eux de la rivièr e . Nous savions r e
connaîtr e , à la façon dont le b ouchon d’une ligne se trémoussait, filait en
avant ou plong e ait, la mor sur e du g oujon, de l’ablee ou de la car p e ; un
liè v r e ne gîtait p as dans les envir ons, un loriot ne faisait p as son nid, un
oison ne se pr enait p as p ar le cou entr e les bar r es d’une clair e v oie , sans
que nous en eussions connaissance . Nous avions, comme les trapp eur s,
l’4Contes de b onne Per r e e Chapitr e I
habitude de la file indienne , des cabanes dans les chênes, des signes muets
ou des cris de bêtes sauvag es p our nous r e connaîtr e à distance , des pr
ovisions d’ outils dans le v entr e des vieilles souches. Je dois av ouer cep
endant que nos outils n’étaient p as d’une grande variété , et qu’à l’ e x
ception de deux hacher e aux de fer p our les e xp é ditions lointaines, c’étaient
surtout des b outs de fer r ouillés, de la ficelle et des balles de plomb
donné es p ar les seigneur s. Le soir , quand il n’y avait plus de jour du tout,
faute de mieux, nous lisions. L’ e x cellente comtesse de Ségur , à laquelle
je suis r e v enu depuis, nous semblait un p eu r ose , comme sa colle ction. Il
nous fallait du drame . Jules V er ne commençait à p eine à tailler sa plume ;
mais nous avions les Chasseur s d’ our s, les V acances des jeunes Bo er s, la
Guer r e aux bisons, les Enfants de la prairie , et je savais p ar cœur , dans
Gérard le T ueur de lions, l’ap ostr ophe qui r emuait mon cœur : « Disciples
de Saint-Hub ert, mes frèr es, c’ est à v ous que je m’adr esse . V ous v o y
ezv ous en pleine forêt, la nuit, deb out contr e un g aulis d’ où s’é chapp ent des
r ugissements cap ables de couv rir le br uit du tonner r e ? »
Oui, oui, je me v o yais deb out le long du g aulis, et je frémissais de la
tête aux pie ds.
Le lendemain je tr ouvais que le théâtr e habituel de nos cour ses n’
offrait p as assez de dang er s, puisqu’ on n’y r encontrait ni lions, ni bisons, ni
tr oup e aux de p é caris fouillant de leur s dents blanches les racines d’un p
etit chêne-lièg e où le chasseur s’ est réfugié , et nous r eg ardions av e c envie ,
mon frèr e et moi, les lointains bleus.
’y avait-il dans les lointains bleus ?
Un jour , un des p lus longs de l’anné e , nous nous étions fait ré v eiller
à cinq heur es du matin p ar une vieille domestique indulg ente à nos
fantaisies. Dès la v eille , nous avions rang é sur un

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