À Mme Mallarmé - Samedi, (31 mars 1866)
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Stéphane MallarméCorrespondance 1862-1871À Mme MallarméCannes, Villa Delamp,Samedi, (31 mars 1866)Ma bonne petite,Ne m’en veuille pas, si je ne t’ai pas écrit dès hier. J’ai dû, à peine sorti du lit oùj’avais dormi toute la matinée, fatigué de ...

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Extrait

Stéphane Mallarmé Correspondance 1862-1871 À Mme Mallarmé
Ma bonne petite,
Cannes, Villa Delamp, Samedi, (31 mars 1866)
Ne m’en veuille pas, si je ne t’ai pas écrit dès hier. J’ai dû, à peine sorti du lit où j’avais dormi toute la matinée, fatigué de ma nuit en chemin de fer, sortir avec le cher Lefébure. Hier et aujourd’hui ont été consacrés à visiter Cannes, le port, et la [1] plage, qui sont autant de merveilles. Lundi, j’irai aux îlesen bateau, et mardi à Nice.
Ma pauvre chérie, que nous te regrettons à toute minute, devant cette mer bleue et divine, qui joue à nos pieds, et se perd à l’infini ! Vraiment, j’ai parfois envie de te faire venir ici, et de demeurer l’été, avec un congé. Si, comme me le dit Lefébure, je pouvais trouver des leçons ! Que cet air et ce soleil te seraient bons. Déjà, avec tant d’heures de paresse et de promenades, choyé par le bon Lefébure, il me [2] semble que je ressuscite. Le ciel est un azur de Pâques. Je veux te raconter ma soirée à Avignon. Pas d’Aubanel. Les Brunet ont été charmants, mais hélas ! pauvre mignonne, ne m’ont chargé pour toi que de leurs meilleures amitiés, sans oser, peut-être, t’inviter. Que fais-tu donc, seule, mon enfant ? Et que devient petite Geneviève. Lui parles-tu de papa, et dit-elle : « Le monstre ! » Raconte-moi bien ta vie, chère abandonnée, qui en as le temps. Pour moi qui ne suis à la villa de Lefébure qu’avant les repas, je dois te quitter, car on couvre la table. Pardonne-moi de ne guère t’envoyer dans cette lettre que des baisers ; les détails et les histoires, je tiens tant à te les dépeindre à loisir, que j’attends les premiers jours de notre réunion. Adieu, donc, bon ange, prends courage et pense à moi, comme je pense à toi [3] devant tout ce [qui]est beau. Je t’envoie mille baisers que tu partageras avec ce [4] bon « Rotet ». Ton
STÉPHANE.
= Je t’écrirai dès que j’aurai ta réponse. = Tu me diras si l’on m’a fait demander au Lycée Vendredi, et ce qui a pu arriver ; ― si on a le Mardi ; ― et tout. = Si, du Lycée, on demandait une « note d’examen de Pâques » tu la trouverais en plusieurs pages, avec ce titre, rien qu’en ouvrant mon buvard de classe = Soigne-toi bien, et tâche de te distraire un peu = Je profite de ces derniers mots pour t’embrasser encore.
Ton STÉPH.
1. ↑Les îles de Lérins, au large de Cannes 2. ↑Mallarmé écrit la veille du jour de Pâques. 3. ↑En changeant de page, Mallarmé avait oublié le relatif. 4. ↑Corr. Ilithotetsurnom mystérieux de Geneviève (formé sur le verbe ce roter? sur l’allemandrot?).
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