Lettres (Baudelaire)/Texte entier
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Charles Baudelaire : Lettres 1841-1866, 1907CHARLES BAUDELAIRELETTRESJUSTIFICATION DU TIRAGE[269]Droits de traduction et de reproduction réservés pour tous pays.CHARLES BAUDELAIRE—Lettres1841-1866PARISSOCIÉTÉ DV MERCVRE DE FRANCEXXVI, RVE DE CONDÉ, XXVI—MCMVIIL’an mil huit cent vingt et un, le onzième jour du mois d’Avril, onze heures dumatin,Par devant nous, Antoine Marie Fieffé, adjoint à M. le Maire du onzièmearrondissement, faisant les fonctions d’officier de l’État-civil,Est comparu :M. Joseph François Baudelaire, ancien chef de bureau de la Chambre des Pairs,âgé de soixante et un ans, demeurant à Paris, rue Hautefeuille, n° 13, quartier del’École de Médecine,Lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin, né d’avant-hier, neuf, à troisheures de relevée, susdite demeure,De lui, déclarant, et de la dame Caroline Dufays, son épouse, mariés à Paris auonzième arrondissement, le neuf Septembre mil huit cent dix-neufAuquel enfant a déclaré vouloir donner les prénoms de Charles Pierre.Lesdites déclaration et présentation faites en présence de :M. Claude Ramey, statuaire, membre de l’Institut, âgé de soixante-cinq ans,demeurant rue et maison de Sorbonne, n° 11, premier témoin,M. Jean Naigeon, peintre, conservateur du Musée royal du Luxembourg, âgé desoixante-deux ans, demeurant rue de Vaugirard, n° 7, second témoin.Et ont les père et témoins signé avec nous le présent acte de naissance, aprèslecture.BAUDELAIRE. RAMEY. NAIGEON. FIEFFÉ ...

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Langue Français
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Extrait

Charles Baudelaire : Lettres 1841-1866, 1907
CHARLES BAUDELAIRE
LETTRES
JUSTIFICATION DU TIRAGE
[269]
Droits de traduction et de reproduction réservés pour tous pays.
CHARLES BAUDELAIRE

Lettres
1841-1866
PARIS
SOCIÉTÉ DV MERCVRE DE FRANCE
XXVI, RVE DE CONDÉ, XXVI

MCMVII
L’an mil huit cent vingt et un, le onzième jour du mois d’Avril, onze heures du
matin,
Par devant nous, Antoine Marie Fieffé, adjoint à M. le Maire du onzième
arrondissement, faisant les fonctions d’officier de l’État-civil,
Est comparu :
M. Joseph François Baudelaire, ancien chef de bureau de la Chambre des Pairs,
âgé de soixante et un ans, demeurant à Paris, rue Hautefeuille, n° 13, quartier de
l’École de Médecine,
Lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin, né d’avant-hier, neuf, à trois
heures de relevée, susdite demeure,
De lui, déclarant, et de la dame Caroline Dufays, son épouse, mariés à Paris au
onzième arrondissement, le neuf Septembre mil huit cent dix-neuf
Auquel enfant a déclaré vouloir donner les prénoms de Charles Pierre.
Lesdites déclaration et présentation faites en présence de :
M. Claude Ramey, statuaire, membre de l’Institut, âgé de soixante-cinq ans,
demeurant rue et maison de Sorbonne, n° 11, premier témoin,
M. Jean Naigeon, peintre, conservateur du Musée royal du Luxembourg, âgé desoixante-deux ans, demeurant rue de Vaugirard, n° 7, second témoin.
Et ont les père et témoins signé avec nous le présent acte de naissance, après
lecture.
BAUDELAIRE. RAMEY. NAIGEON. FIEFFÉ.
1841
À MONSIEUR AD. AUTARD DE BRAGARD
[Île de Bourbon.] Le 20 Octobre 1841.
Mon bon Monsieur Autard,
Vous m’avez demandé quelques vers à Maurice pour votre femme, et je ne vous ai
pas oublié. Comme il est bon, décent, et convenable, que des vers, adressés à une
dame par un jeune homme passent par les mains de son mari avant d’arriver à elle,
c’est à vous que je les envoie, afin que vous ne les lui montriez que si cela vous
plaît.
Depuis que je vous ai quitté, j’ai souvent pensé à vous et à vos excellents amis. Je
n’oublierai pas certes les bonnes matinées que vous m’avez données, vous,
Madame Autard, et M. B
Si je n’aimais et si je ne regrettais pas tant Paris, je resterais le plus longtemps
possible auprès de vous, et je vous forcerais à m’aimer et à me trouver un peu
moins baroque que je n’en ai l’air.
Il est peu probable que je retourne à Maurice, à
moins que le navire sur lequel je pars pour Bordeaux (l’Alcide) n’y aille chercher des
passagers.
Voici mon sonnet :
Au pays parfumé que le soleil caresse,
J’ai vu, dans un retrait de tamarins ambrés,
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Donc, je vais vous attendre en France.
Mes compliments bien respectueux à Madame Autard.
1844
À SAINTE-BEUVE
Monsieur,
Stendhal a dit quelque part ceci, ou à peu près : J’écris pour une dizaine d’âmes
que je ne verrai peut-être jamais, mais que j’adore, sans les avoir vues.
Ces paroles, Monsieur, ne sont-elles pas une excellente excuse pour les importuns,
et n’est-il pas clair que tout écrivain est responsable des sympathies qu’il éveille ?
Ces vers ont été faits pour vous, et si naïvement que, lorsqu’ils furent achevés, je
me suis demandé s’ils ne ressemblaient pas à une impertinence, et si la personne
louée n’avait pas le droit de s’offenser de l’éloge. — J’attends que vous daigniezm’en dire votre avis.
Tous imberbes alors, sur les vieux bancs de chêne,
Plus polis et luisants que des anneaux de chaîne,
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
BAUDELAIRE-DUFAYS.
17, Quai d’Anjou.
1845
A MONSIEUR R
Monsieur,
Vous m’appelez ultra-libéral, et vous pensez m’injurier. Je vous devrais des
remerciements pour toute réponse. Cependant, examinons de plus près cette
déshonorante épithète. J’ouvre le dictionnaire, et je trouve que l’acception première
de ce mot est : qui aime à donner. Dans ce sens-là, je gage, vous vous direz ultra-
libéral avec moi, et peut-être même ne me donnerez-vous plus ce titre ; mais vous
le prendrez sans doute, et vous serez ainsi, dans votre propre opinion, plus libéral
que moi ; or, comme il n’est pas supposable que vous vouliez vous insulter, je puis
déjà regarder comme tournant à ma louange la moitié la plus belle de la valeur de
ce mot.
Dans un sens figuré, il veut dire : qui a des idées grandes, libres, nobles et
généreuses. Je crois pouvoir affirmer encore que vous croyez penser noblement,
agir généreusement, et que vos pensées sont libres autant qu’élevées. Voilà donc
encore une  louange que je vous arrache, ou du moins que je partage avec vous.
Il est un troisième sens attaché à ce mot, peu  précisé encore, qu’on entend mieux
qu’on ne le  définit, et que l’esprit mesure néanmoins exactement dans ces mots :
opinions libérales, telles que  les professent le pieux Lanjuinais, le vertueux La
Fayette, l’austère Beauséjour, le sévère d’Argenson.   Si, attachant à mon nom,
comme un opprobre, le mot libéral dans cette dernière acception, vous me
confondez avec ces hommes célèbres, je n’ai plus à rougir. S’il est de plus
honnêtes gens, comme je n’en doute pas, puisque vous le dites, ils ont atteint la
perfection du haut de laquelle ils lancent tant de lumière qu’on ne peut les fixer.
J’aime la clarté qui me guide, et non celle qui, m’éblouissant, me conduit dans les
précipices.
Auriez-vous entendu par ultra-libéral cet homme qui ne vit que dans le désordre et
la démoralisation? Qu’il se présente, le premier je lui crie anathème. Mais je le
trouve partout. Je le vois près de vous, aujourd’hui, rougir dans le sang la couleur
qu’il appelle sans tache, et qu’il n’a prise que pour l’interposer entre lui et ses
accusateurs.
Monsieur, après m’être bien examiné, je ne puis croire que vous ayez voulu
défigurer à ce point, en ma faveur, un mot qui n’est terrible que pour les sots du haut
monde et en général les ennemis des gouvernements qui se reposent sur la vertu et
la justice, parce qu’ils garantissent la liberté et l’éga- lité. Or, comme je ne vous
crois ni sot, ni ennemi de la liberté et de l’égalité civiles, je vous remercie
sincèrement de la bonté que vous avez de me donner le plus beau titre que puisse
porter un citoyen.
Funeste effet des passions, tu ne fascineras pas mes yeux! Je le sens au fond de
mon coeur : il est des hommes vraiment libéraux, parce qu’il est des hommes qui
aiment encore la vraie gloire et la vertu.
Je vous salue, Monsieur.A MONSIEUR
Le 30 juin 1845.
... Je me tue, parce que je suis inutile aux autres et dangereux à moi-même. Je me
tue, parce que je me crois immortel et que j'espère... Montrez-lui mon épouvantable
exemple et comment le désordre d’esprit et de vie mène à un désespoir sombre et
à un anéantissement complet. — Raison et utilité, je vous en supplie...
1846
A LA SOCIÉTÉ DES GENS DE LETTRES
Messieurs,
Désirant participer aux avantages que la Société des Gens de Lettres assure à ses
membres pour la reproduction de leurs ouvrages, je vous prie de vouloir bien
m’admettre à en faire partie,
Et d’agréer l’assurance de ma plus haute considération.
BAUDELAIRE-DUFAYS,
Rédacteur de L’Esprit public et du Corsaire-Satan, auteur de deux brochures sur
les Salons de 1845 et de 1846.
33. Rue Coquenard.
A LA SOCIÉTÉ DES GENS DE LETTRES
Monsieur le Président,
Une nécessité imprévue me détermine à avoir recours à la caisse de la Société,
pour une somme de 85 fr. M. Godefroy vous établira ma situation vis à vis de la
Société. Je ne dois rien, et c’est la première fois que je vous adresse une demande
semblable. Dans quelques jours, je déposerai ici une nouvelle pour le Bulletin.
Veuillez agréer, Monsieur le Président et cher confrère, l’assurance de mes
sentiments fraternels.
CHARLES BAUDELAIRE-DUFAYS.
25. Rue des Marais-du-Temple.
A MONSIEUR GODEFROY
Monsieur,
Je vous prie de bien vouloir remettre immédiatement à M. Lireux la lettre suivante,

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