Ecrire N°004
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Description

Magazine pour la promotion du livre, Écrire se veut une lucarne pour les auteurs d'ici et d'ailleurs. Dans ce numéro, découvrons Aïcha Yatabary, une nouvelliste de talent.

Informations

Publié par
Publié le 15 novembre 2014
Nombre de lectures 62
Licence : Tous droits réservés
Langue Français

Extrait

Édito
Ecrire, le magazine de l’auteur. Quelle idée derrière un tel concept? C'est un magazine qui fait la pro-motion de l'auteur et de ses oeu-vres. L'auteur est un modèle pour beaucoup de lecteurs, mais com-ment est-il venu à l'écriture ? Nous ne saurons pas s'il n'existe pas un magazine qui met l'auteur en avant. Ce magazine donne la latitude à l'auteur lui-même, de dire ce qu'il veut que l'on sache de lui. Concernant le livre, l'auteur ici, parle de ses œuvres et, surtout, du sentiment qui l'animait à l'écriture de telle ou telle autre œuvre. Je pense que les lecteurs qui, eux aussi, rêvent d’écrire un jour puis-sent bénéficier de l'exemple de leur modèle. «On ne peut pas mieux connaitre une personne si nous ne l'écoutons pas nous parler d’elle-même». Et cette semaine, l'auteure AïchaYATABARYest mise en pre-mière ligne dans Ecrire pour em-mener ses lecteurs et lectrices à mieux la connaître. Surtout, à sa-voir ce qu'ils ne sauraient pas aupa-ravant. Allons donc à sa découverte et bonne lecture à tous.
Beatus Scient
A Ï C H nisme et la Qui est Aïcha YATABAR rigueur dans est méde-YATABARY ?le travail intel-cin, humani- lectuel car elle taire, mais avant tout écrivain. fut sévère plutard dans l’appren-J’avais voulu être écrivain depuis tissage des leçons, les devoirs et toujours. les exercices de mathéma-J’avais deux ans et demi quand tiques. Elle était ‘matheuse’ et je pleurais en suppliant ma ne pouvait supporter que sa fille mère de m’inscrire à l’école car fut nulle dans cette matière. je voulais Les ma-apprendre à t h é m a -écrire mais t i q u e s en vain. étaient ma Les établis- b ê t e sements me noire. t r o u v a i e n t Je pleurais trop jeune-il pour aller y a vingt huit à l’école ans- ou quand Ma mère a j’étais en donc été la r e t a r d première à pour les m’appren- c o u r s . dre à écrire Mais les -à la maison- mathématiques, on m’aurait mis Elle m’apprenait à tracer des les formules de Pythagore et les traits et des ronds mais moi je équations en fichiers dans mon pleurais encore. cerveau que son disque dur les -Je veux écrire vite comme toi. aurait rejeté. C’est plutard avec Ecrire des phrases. Voilà ce que un professeur de mathéma-je voulais. tiques, de physiques et de chi-Elle était enseignante et titulaire mie que j’allais aimer les d’un DESS en économie. Elle matières scientifiques… m’a inculqué le perfection-
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Le magazine des auteurs
Mon père aussi était très exigeant à propos de mes résultats sco-laires. J’essayais de lui donner satisfac-
tion. J’avais sauté la classe de CM1 mais j’étais une littéraire. C’est plus tard en seconde C que j’ai commencé à avoir des pro-blèmes… Assise dans ma classe de Seconde C, j'avais les idées vagabondes. Je me demandais ce que j'y faisais. J'avais vu l'affiche d'un concours de
nouvelles national, 'Une histoire pour l'an 2000', on était en l'an 2000. J'avais quinze ans; Je me suis dit, pourquoi pas? Pourquoi ne pas tenter ma chance? J'y ai participé et ai été l'une des lau-réates pour ma nouvelle 'L'école de la vie'. Ce concours qui a été révélateur
de l'écrivain ivoirien Camara NAN-GALA -mon pro-fesseur de chimie et de mathématiques à l'époque, pour l'anecdote- m'a ré-vélé ma passion pour l'écriture, et depuis, je n'ai pas arrêté...! Je voulais saluer ici M Camara NAN-GALA, le profes-seur de mathématiques et de physiques chi-mie -d'abord- qui avait un don rare pour transmet-tre le savoir qu'on appelle péda-gogie; Celui qui a réussi à me faire aimer les mathématiques, et la chimie, ce qui m'a permis plus tard d'espérer faire la Médecine -c'est un autre débat et je ne veux pas faire de digression cette fois- moi si nulle en Mathématiques...
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Ensuite, je voudrais saluer l'humain qui comme nous savions qu'il était aussi écrivain, a été la première personne -et la seule- à qui j'ai osé montrer la nouvelle avant de la soumettre au concours -auquel il participait aussi-
Il m'a encouragée et aussi corri-gée, tout en omettant de me dire qu'il participait aussi au concours. Je ne l'ai su que plus tard quand il a été lauréat et que l'œuvre com-mune -nous étions dix lauréats-, 'Une histoire pour l'an 2000' a été publiée par les éditions CEDA en 2000...
Le magazine des auteurs
Je dois tout à mon père et à ma mère. Mon père nous a quittés il y a trois ans. Ça semble être une question de rhétorique que de dire que l’on doit tout à ses deux géni-teurs mais dans mon cas, ce n’est pas un pléonasme. Grâce à leur rigueur et aux valeurs qu’ils m’ont inculquées, de même que les encouragements sur le plan intellectuel, j’ai pu donner ce que j’avais de meilleur en moi. Beaucoup de personnes ont don pour l’écriture mais n’ont pas for-cément cette rigueur pour le faire, le courage d’écrire mais aussi le temps. Ecrire. C’est une grâce d’Allah. Je suis croyante, simplement. Je re-mets tout entre les mains d’Allah. En dehors de ma mère, mon père et ma foi en Allah, en dehors de monsieur Camara NANGALA, j’ai rencontré des personnes qui m’ont aussi aidé à concrétiser mes objectifs, m’ont soutenue, suppor-tée, portée . La famille, les amis, l’Amour. Elles se recon-naîtront. Qu’elles en soient à ja-mais remerciées.
La vie est faite pas les mots qui POURQUOI J’ECRIS ? de rencontres. e terminent en Notre naissance est une rencontre ‘iste ’-Islamiste, Populiste, Fémi-avec notre mère. Le mariage est niste- Je me méfie de ce mot. une rencontre avec l’Amour. La Je suis une femme qui se bat pour mort est une rencontre avec Allah. l’amélioration de la condition de la Je ne saurais parler de ma rencon- femme. Simplement. Humble-tre avec l’écriture sans parler de ment. Efficacement. mes deux grand-mères. J’ai passé J’écris aussi pour l’Afrique. Je suis plus de temps avec ma grand- pour le ‘métissage culturel’ mais un mère paternelle. Des femmes si métissage où l’Afrique ne fait pas dignes…C’est de là que tout est que subir l’influence de l’Occident, parti. Concernant l’écriture, j’ai su un métissage où elle participe, elle pourquoi je voulais écrire. donne. Mais cela se conquiert et Je voulais panser les douleurs silen- ne s’octroie pas. Cela s’ cieuses de ces femmes. Le mariage arrache –pacifiquement, patiem-forcé, la violence faite à la femme ment- mais ne se quémande pas. Africaine, la femme-objet mais Ne restons pas muets. Les Afri-aussi la femme-matérialiste. Com- cains doivent se donner la p ment partir à l’assaut du monde arole d’eux même. quand on n’a pas soigné nos tares? Les Africains aiment accuser l’Oc-Comment partir à la conquête des cident de l’échec de l’Afrique. Il est autres quand on n’est pas parti à la vrai que l’Occident en est respon-conquête de soi-même ? sable en partie à cause de la colo-Panser les grandes douleurs nisation –qui a été une véritable muettes des femmes Africaines, agression- la traite des noirs et le des femmes maliennes, des néocolonialisme, les accointances femmes ivoiriennes, des femmes avec les dictateurs africains qui pil-de L’Afrique de l’ouest, l’Afrique lent le peuple. Mais n’est ce pas la centrale, l’Afrique australe, du mentalité même de l’Africain qu’il nord. faut réformer ? L’Africain réfléchit à Cicatriser toutes les douleurs des court terme. Il est vrai qu’il est plus femmes. difficile d’entrer dans l’histoire et Cicatriser toutes les blessures des d’accomplir de grandes choses femmes. quand on est plus occupé à survi-Peut-être est-ce pour cela que j’ai vre qu’à vivre. Mais ce n’est pas im-fait la médecine. possible. Il faut juste que nous Je ne suis pas féministe. Je n’aime prenions notre destin en main
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C’est vrai que les miracles exis-tent mais ils n’arrivent qu’une fois sur dix milles. Si nous devons at-tendre un miracle pour que le développement de l’Afrique s’opère cette entreprise risque d’être très aléatoire… Ne votons plus pour un homme -ou une femme- politique pour un poste, un tee-shirt, ou 1000FCFA pour le transport qui seront ensuite réinvestis dans un plat de riz. C’est vrai que c’est dur mais si nous agissons et ré-fléchissons à court terme, ne nous plaignons pas si des années après nous nous retrouvons au chômage, si une parente à nous n’a pas pu bénéficier des soins adéquats par faiblesse du sys-tème sanitaire, ne nous plai-gnons pas de la corruption…
L’Afrique doit arrêter de se plaindre sans cesse, sortir de la léthargie, la flagellation, l’auto flagellation et soigner ses tares…Réformons notre mentalité ! J’écris également pour une autre raison. Dans ma pratique médicale, je me suis rendu compte que les personnes vivant avec le Sida étaient stigmatisées dans la société. Cela semble uto-pique mais du plus profond de mon âme mais je n’aime pas l’injustice. Je me suis mise très tôt à prendre en charge médicale-ment, communautairement et psychologiquement des femmes et des enfants vivant avec le VIH. J’ai fait aussi de la sensibilisation dans le cadre d’une association de jeunes médecins de lutte contre le sida au Mali. Car je suis entre la culture Ivoi-rienne et Malienne. Quand je suis près de la lagune Ebrié, le fleuve Niger me manque. Quand je suis sur les bords du fleuve Niger, la lagune Ebrié me manque. J’ai aussi des influences de la culture française. Mais mon plat préféré reste le foutou ou l’alloco- c’est aléatoire - je n’arrive pas à faire un choix. Donc j’ai cherché des fonds avec l’OMS et j’ai conçu, présenté une émission de sensibilisation
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sur le sida et la santé de la repro-duction en général, à l’adresse des jeunes et des femmes. C’était une émission télévisée in-titulée ‘Bien ou quoi ?’. Les supports servent encore à sensibiliser les associations de femmes et de jeunes. Nous avons réalisé à l’époque deux émissions pilotes. Merci à Kader Dieng, le réalisa-teur de l’émission, un jeune bourré de talent et à Kader KEITA une mine d’or d’infogra-phiste qui a réalisé le montage. Merci à Saleck, Ousmane NIENTAO et tous ceux qui m’ont aidé à réaliser cette émis-sion de sensibilisation. Quand j’étais en France pour mes études, j’ai aussi écrit un ar-ticle sur le sida comme arme de guerre à l’encontre des femmes. Il a été diffusé sur le site de l’Ob-servatoire International des Vio-lences lors des Conflits Armés. On peut le lire sur mon blog ai-chayatabary.over-blog.com. Je suis aussi bloggeuse à mes heures perdues pour partager mon univers avec mes lecteurs. Car je n’oublie jamais mes lec-teurs. J’ai un lien spécial avec tous ceux qui me lisent. Mon écriture est sincère, pas préten-tieuse. Simple et digeste… Cela m’emmène directement à la question « Qu’est ce que j’écris ? »
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liste. L’ouvrage col-lectif a été publié par L’Harmattan sous le titre de ‘Monsieur Bleu clair et autres nouvelles’ en 2009. Je voudrais profiter de l’occasion pour saluer le premier prix du concours, N’Fana Diakité, et aussi mes autres co-auteurs Jo-seph KODJO et Sali-mata TOGORA également lauréats du concours. L’autre nouvelle que j’ai publiée dans ce recueil ‘Mémoires QU’EST-CE QUE J’ECRIS ? d’une jeune fille déran-gée’ a obtenu le prix La nouvelle que j’ai écrite en Femme Enfant et Famille en 2000 lors du concours orga-2010. Elle aborde le thème nisé par les éditions CEDA in-du sida et de la précarité fi-titulée ‘L’école de la vie’ nancière des familles qui parlait du sida, de la jeunesse, conduisent à la dérive les de la difficulté de donner ‘la jeunes filles… bonne éducation’ à son en-Voilà, ces récompenses de fant. même que les encourage-La deuxième nouvelle a éga-ments de mes aînés m’ont lement été publiée lors d’un permis de poursuivre mais concours de nouvelles. Lau-aussi de m’améliorer malgré réat du prix de la meilleure la pratique de la Médecine et nouvelle de langue française, le fait que je sois également organisé par le CCF de Ba-consultante pour l’ONU-mako. Intitulé « Il était une SIDA des fois… fois, un dîner au foie gras », L’occasion m’est donnée de elle parle de l’amour matéria-
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remercier M Ousmane DIARRA, un aîné écrivain pu-blié chez Gallimard qui ne cesse d’encourager toujours et encore les jeunes plumes que nous sommes. Je ne peux pas parler de mon histoire avec l’écriture sans citer Isabelle KASSY FO-FANA. Toujours ouverte et souriante, elle fut celle qui a permis la découverte en 2000 des jeunes talents que nous avons été. En Côte d’Ivoire, dans le do-maine de l’écriture, je sou-haite particulièrement dire merci à un grand frère, Au-guste GNALEHI, critique lit-téraire, à vous mes grands frères Cheick SOILE le maî-tre poète et Josué GUEBO, président de l’AECI, à deux amis qui me sont très chers, Yahn AKA et Jean Valère DJE-ZOU qui m’a présentée au monde… Comment parler de moi sans parler des rencontres que j’ai faites ? Ce sont elles qui ont forgées ce que je suis deve-nue. Si j’ai oublié quelqu’un, ce n’est pas de l’autosuffi-sance ou du mépris. C’est une étourderie et je m’en ex-cuse déjà.
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Je remercie toutes ces per-sonnes qui ont été ‘déclen-cheur de bonheur et de joie’ dans ma vie. Mon souhait le plus ardent est que ma pré-sence dans leur vie leur soit source de bonheur. Merci à ma sœur Kadi, à toi Sirandou avec tout mon amour. Merci à Alain et’ Marie-T’ GE-RARD, à Mathieu. Merci à mon fils. : merci à toi Jean -marie, Zorro. Le super héros existe vraiment et moi je connais sa cachette; Merci Wilfried ADOU. Merci aux lecteurs qui m’en-couragent ou m’aiment, sim-plement. C’est grâce à l’énergie que Dieu me donne à travers vous que j’écris.
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voir éditer J’ai un ou- p r o c h a i n e -vrage à paraî- ment qui parle PROCHAINES PARU-tre bientô es tares de la TIONS LITTERAIRES... sur le drame société afri-de l’immigration clandestine de caine contemporaine. Le ma-l’Afrique subsaharienne vécue riage forcé, l’occultisme, le par une femme noire qui est poids de la société, l’amour, le également enceinte, aux édi- grand, et les dérives de la jeu-tions Edilivre. J’ai une autre pu- nesse africaine… blication en cours chez Edilivre, On en reparlera InchALLAH, un texte qui est en réalité un comme on dit chez nous. long poème en prose et parle Que Dieu vous bénisse, qu’il d’une histoire d’amour entre me permette de vous donner un homme âgé d’une cinquan- toujours à travers mes écrits taine d’années et une femme autant d’amour, une palette beaucoup plus jeune. d’émotions, de bonheur. J’ai un roman écrit depuis l’âge de dix huit ans que je souhaite
Questionnaire à satisfaire pour l’interview.
1. Voudriez-vous bien nous parler de votre vie, de votre naissance jusque au-jourd’hui, en passant par votre enfance et votre jeunesse ?
2. Pourrions-nous en savoir davantage sur vos produc-tions littéraires ?
3. Quelle est votre histoire avec l’écriture ?
4. Pour l’écriture de cha-cune de vos œuvres, y a-t-il des épisodes enrichissants qui pourraient plaire à nos lecteurs ? Quelles ont été vos motiva-tions pour chacune d’elles ?
5. Quels sont vos projets en tant qu’écrivain ?
Le texte doit faire au moins 8 pages A4.
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