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Publié par | bibebook |
Publié le | 14 janvier 2013 |
Nombre de lectures | 27 |
EAN13 | 9782824710617 |
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Langue | Français |
Extrait
LÉON BLO Y
EX ÉGÈSE DES LI EUX
COMMU NS
BI BEBO O KLÉON BLO Y
EX ÉGÈSE DES LI EUX
COMMU NS
1902
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1061-7
BI BEBO OK
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V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.A REN É MART I N EA U
, , notr e p etite chap elle de Sainte- Anne
et de Saint-René , si humble et si p auv r e , là-bas, près de l’O cé an.R En souv enir de cee chap elle et de l’hospitalité de K er
SaintRo ch, je v ous prie d’accepter la dé dicace de ce liv r e , plus grav e et plus
doulour eux qu’il n’ en a l’air , où j’ai montré , comme il m’a plu, le mal
dont on meurt.
V otr e nom affr onté au mien, dès cee pr emièr e p ag e , v ous condamne
à p artag er mes disgrâces. Ami de l’é crivain mal famé que v ous osâtes
nommer un vivant, comment é chapp eriez-v ous à v otr e destin ?
Notr e r encontr e fut un miracle app elé p ar la D ouleur et on ne
manquera p as de v ous dir e que la p er sistance de notr e amitié en est un autr e .
Le plus étonnant pr o dig e n’ est-il p as qu’un homme se soit é vadé av e c
enthousiasme des Lieux Communs où l’ o n dîne p our v enir hér oïquement
r ong er av e c moi des crânes d’imbé ciles dans la solitude ?
Lagny , 31 dé cembr e 1901.
LÉON BLO Y .
n
1 ’, 30 septembr e , sous l’inv o cation de saint
Jérôme , auteur de la V ulg ate , app ariteur de tous les Pr ophètes, in-J v entoriateur plein de gloir e des Lieux Communs éter nels.
Est-ce là manquer de r esp e ct à cet étonnant do cteur que l’Église honor e
du titr e de Maximus , et que le Concile de T r ente a implicitement dé claré
le Notair e de l’Esprit-Saint ? Je ne le cr ois p as.
D e quoi s’agit-il, en effet, sinon d’ar racher la langue aux imbé ciles,
aux r e doutables et définitifs idiots de ce siè cle , comme saint Jérôme
réduisit au silence les Pélagiens ou Lucifériens de son temps ?
Obtenir enfin le mutisme du Bour g e ois, quel rê v e !
L’ entr eprise , je le sais bien, doit p araîtr e fort insensé e . Cep endant je
ne désespèr e p as de la démontr er d’une e x é cution facile et même agré able .
Le v rai Bour g e ois, c’ est-à-dir e , dans un sens mo der ne et aussi g énéral
que p ossible , l’homme qui ne fait aucun usag e de la faculté de p enser et
qui vit ou p araît viv r e sans av oir été sollicité , un seul jour , p ar le b esoin
de compr endr e quoi que ce soit, l’authentique et indiscutable Bour g e ois
est né cessair ement b or né dans son lang ag e à un très-p etit nombr e de
formules.
Le rép ertoir e des lo cutions p atrimoniales qui lui suffisent est e
xtrê2Ex égèse des Lieux Communs Chapitr e
mement e xigu et ne va guèr e au delà de quelques centaines. Ah ! si on
était assez béni p our lui ravir cet humble trésor , un p aradisiaque silence
tomb erait aussitôt sur notr e glob e consolé !
and un emplo yé d’administration ou un fabricant de tissus fait
obser v er , p ar e x emple : « qu’ on ne se r efait p as ; qu’ on ne p eut p as tout
av oir ; que les affair es sont les affair es ; que la mé de cine est un
sacerdo ce ; que Paris ne s’ est p as bâti en un jour ; que les enfants ne demandent
p as à v enir au monde ; etc., etc., etc., » qu’ar riv erait-il si on lui pr ouvait
instantanément que l’un ou l’autr e de ces clichés centenair es cor r esp ond
à quelque Ré alité divine , a le p ouv oir de fair e osciller les mondes et de
dé chaîner des catastr ophes sans mer ci ?
elle ne serait p as la ter r eur du p atr on de brasserie ou du
quincaillier , de quelles affr es le phar macien et le conducteur des p onts et
chaussé es ne de viendraient-ils p as la pr oie , si, tout à coup , il leur était
é vident qu’ils e xpriment, sans le sav oir , des choses absolument e x
cessiv es ; que telle p ar ole qu’ils viennent de pr ofér er , après des centaines de
millions d’autr es acéphales, est ré ellement dér obé e à la T oute-Puissance
cré atrice et que , si une certaine heur e était ar rivé e , cee p ar ole p our rait
très-bien fair e jaillir un monde ?
Il semble , d’ailleur s, qu’un instinct pr ofond les en av ertisse . i n’a
r emar qué la pr udence cauteleuse , la discrétion solennelle , le morituri
sumus de ces brav es g ens, lor squ’ils énoncent les sentences moisies qui leur
fur ent légué es p ar les siè cles et qu’ils transmer ont à leur s enfants ?
and la sag e-femme pr ononce que « l’ar g ent ne fait p as le b onheur »
et que le mar chand de trip es lui rép ond av e c astuce que , « né anmoins, il y
contribue », ces deux augur es ont le pr essentiment infaillible d’é chang er
ainsi des secrets pré cieux, de se dé v oiler l’un à l’autr e des ar canes de vie
éter nelle , et leur s aitudes cor r esp ondent à l’imp ortance ine xprimable de
ce nég o ce .
Il est tr op facile de dir e ce que p araît êtr e un lieu commun. Mais ce
qu’il est, en ré alité , qui p our ra le dir e ?
Pour quoi, autr ement, me serais-je r e commandé à saint Jérôme ? Ce
grand p er sonnag e ne fut p as seulement le consignatair e p our toujour s de
la Par ole qui ne chang e p as, des Lieux Communs pleins de foudr es de la
T rès-Sainte T rinité . Il en fut surtout l’inter prète , le commentateur inspiré .
3Ex égèse des Lieux Communs Chapitr e
A v e c une autorité b e aucoup plus qu’humaine , il enseigna que Dieu a
toujour s p arlé de Lui-même e x clusiv ement, sous les for mes sy mb oliques,
p arab oliques ou similitudinair es de la Ré vélation p ar l’Écritur e , et qu’il a
toujour s dit la même chose de mille manièr es.
J’ espèr e que ce D o cteur sublime daignera fav oriser de son assistance
un p amphlétair e de b onne v olonté qui serait si heur eux de mé contenter ,
une fois de plus, la p opulace de Niniv e , éter nellement « incap able de
distinguer sa dr oite de sa g auche », — et de la mé contenter à un tel p oint que
des colèr es inconnues se dé chaînassent.
Ce résultat serait obtenu, sans doute , si la céleste douceur ne m’était
p as r efusé e d’établir , en l’ir réfutable ar gumentation d’une diale ctique de
br onze , que les plus inanes b our g e ois sont, à leur insu, d’ effrayants pr
ophètes, qu’ils ne p euv ent p as ouv rir la b ouche sans se couer les étoiles,
et que les abîmes de la Lumièr e sont immé diatement inv o qués p ar les
g ouffr es de leur Soise .
n
4CHAP I T RE I
Dieu n’en demande p as tant !
un commentair e du Co de civil ! P
laisanterie tr op facile et qu’il faut laisser charitablement à MM. lesQ jour nalistes ou cler cs d’huissier s. Le cas est grav e .
N’ est-ce p as une o ccasion de stup eur de song er que cee chose est dite ,
plusieur s millions de fois p ar jour , à la face conspué e d’un Dieu qui
« demande » surtout à êtr e mangé ! Le mar ch