Germaine
196 pages
Français

Germaine

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Description

Extrait : L'assemblée se récria sur la naïveté du bonhomme qui enterrait ses écus tout vifs, au lieu de les faire travailler. Quinze ou seize exclamations s'élevèrent en même temps. Chacun dit son mot, trahit son secret, enfourcha son dada, secoua sa marotte. Chacun frappa sur sa poche et caressa bruyamment les espérances certaines, le bonheur clair et liquide qu'il avait emboursé le matin. L'or mêlait sa petite voix aiguë à ce concert de passions vulgaires~

Informations

Publié par
Nombre de lectures 33
EAN13 9782824711980
Licence : Libre de droits
Langue Français

Extrait

EDMON D ABOU T
GERMAI N E
BI BEBO O KEDMON D ABOU T
GERMAI N E
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1198-0
BI BEBO OK
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Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
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V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.CHAP I T RE I
Les étr ennes de la duchesse
   de la r ue de l’Univ er sité , entr e le numér o 51 et le
57, on v oit quatr e hôtels qui p euv ent compter p ar mi les plusV b e aux de Paris. Le pr emier app artient à M. Pozzo di Bor g o ; le
se cond, au comte de Mailly ; le tr oisième , au duc de Choiseul ; le der nier
au bar on de Sanglié . C’ est celui qui fait l’angle de la r ue Belle chasse .
L’hôtel de est une habitation de noble app ar ence . La p orte
cochèr e s’ ouv r e sur une cour d’honneur soigneusement sablé e et tapissé e de
tr eilles centenair es. La log e du suisse est à g auche , caché e sous un lier r e
ép ais où les moine aux et les p ortier s babillent à l’unisson. A u fond de la
cour à dr oite , un lar g e p er r on, abrité sous une mar quise , conduit au v
estibule et au grand escalier . Le r ez-de-chaussé e et le pr emier sont o ccup és
p ar le bar on tout seul ; il jouit sans p artag e d’un vaste jardin b or né p ar
d’autr es jardins, p euplé de fauv ees, de merles et d’é cur euils qui v ont de
l’un chez l’autr e en pleine lib erté , comme s’ils étaient habitants d’un b ois,
et non cito y ens de Paris.
1Ger maine Chapitr e I
Les ar mes des Sanglié , p eintes à la cir e , se répètent sur tous les mur s
du v estibule . C’ est un sanglier d’ or sur champ de gueules. L’é cusson est
supp orté p ar deux lé v rier s et sur monté d’un tortil de bar on av e c cee
lég ende : SANG LI É A U RO Y . Une demi-douzaine de lé v rier s vivants, gr
oup és suivant leur fantaisie , s’ag acent au pie d de l’ escalier , mordillent les
vér oniques en fleur dans les vases du Jap on, ou s’aplatissent sur le tapis en
allong e ant leur tête ser p entine . Les valets de pie d, assis sur des banquees
de Be auvais, se cr oisent solennellement les bras, comme il convient à des
g ens de b onne maison.
Le 1 ᵉʳ janvier 1853, v er s les neuf heur es du matin, tous les domestiques
de l’hôtel tenaient sous le v estibule un congrès tumultueux. L’intendant
du bar on, M. Anatole , v enait de leur distribuer leur s étr ennes. Le maîtr e
d’hôtel avait r e çu cinq cents francs, le valet de chambr e deux cent
cinquante . Le moins fav orisé de tous, le mar miton, contemplait av e c une
tendr esse ine xprimable deux b e aux louis d’ or tout neufs. Il y avait des
jaloux dans l’assemblé e , mais p as un mé content, et chacun disait en son
lang ag e que c’ est plaisir de ser vir un maîtr e riche et g énér eux.
Ces messieur s for maient un gr oup e assez pior esque autour d’une
des b ouches du calorièr e . Les plus matineux avaient déjà la grande
liv ré e ; les autr es p ortaient encor e le gilet à manches, qui est la p etite tenue
des domestiques. Le valet de chambr e était tout de noir habillé , av e c des
chaussons de lisièr e ; le jardinier r essemblait à un villag e ois endimanché ;
le co cher était en v este de tricot et en chap e au g alonné ; le suisse , en
baudrier d’ or et en sab ots. On ap er ce vait çà et là , le long des mur s, un fouet,
une étrille , un bâton à cir er , une tête de loup , et des plume aux dont je ne
sais p as le nombr e .
Le maîtr e dor mait jusqu’à midi, en homme qui a p assé la nuit au club :
on avait bien le temps de se mer e à l’ ouv rag e . Chacun faisait d’avance
emploi de son ar g ent, et les châte aux en Esp agne allaient b on train. T ous
les hommes, p etits et grands, sont de la famille de Per r ee qui p ortait un
p ot au lait.
« A v e c ça et ce que j’ai de côté , disait le maîtr e d’hôtel, j’ar r ondirai
ma r ente viagèr e . On a du p ain sur la planche , Dieu mer ci ! et l’ on ne se
laissera manquer de rien sur ses vieux jour s.
— Parbleu ! r eprit le valet de chambr e , v ous êtes g ar çon ; v ous n’av ez
2Ger maine Chapitr e I
que v ous à p enser . Mais, moi, j’ai de la famille . A ussi, je donnerai mon
ar g ent à ce p etit jeune homme qui va à la Bour se . Il me trip otera quelque
chose .
— C’ est une idé e , ça, monsieur Ferdinand, r ep artit le mar miton.
Portez-lui donc mes quarante francs, quand v ous ir ez. »
Le valet de chambr e rép ondit d’un ton pr ote cteur : « Est-il jeune !
’ est-ce qu’ on p eut fair e à la Bour se av e c quarante francs ?
— Allons, dit le jeune homme en étouffant un soupir , je les merai à
la caisse d’ép ar gne ! »
Le co cher p artit d’un gr os é clat de rir e . Il frapp a sur son estomac en
criant : « Ma caisse d’ép ar gne , à moi, la v oici. C’ est là que j’ai toujour s
placé mes fonds, et je m’ en suis bien tr ouvé . Pas v rai, pèr e Altr off ? »
Le pèr e Altr off, suisse de pr ofession, Alsacien de naissance , grand,
vig our eux, ossu, p ansu, lar g e des ép aules, énor me de la tête , et aussi r
ubicond qu’un jeune hipp op otame , sourit du coin de l’ œil et fit av e c sa
langue un p etit br uit qui valait un long p oème .
Le jardinier , fine fleur de Nor mand, fit sonner son ar g ent dans sa main,
et rép ondit à l’honorable pré opinant : « Allais, mar chais ! ce qu’ on a bu, on
ne l’a plus. Il n’ est tel placement qu’une b onne cachee dans un vieux mur
ou dans un arbr e cr eux. Ar g ent bien enfouie , les notair es ne la mang ent
p oint ! »
L’assemblé e se ré cria sur la naïv eté du b onhomme qui enter rait ses
é cus tout vifs, au lieu de les fair e travailler . inze ou seize e x
clamations s’éle vèr ent en même temps. Chacun dit son mot, trahit son se cr et,
enfour cha son dada, se coua sa mar oe . Chacun frapp a sur sa p o che et
car essa br uyamment les esp érances certaines, le b onheur clair et liquide
qu’il avait emb our sé le matin. L’ or mêlait sa p etite v oix aiguë à ce concert
de p assions v ulg air es ; et le cliquetis des piè ces de vingt francs, plus
capiteux que la fumé e du vin ou l’ o deur de la p oudr e , eniv rait ces p auv r es
cer v elles et accélérait le baement de ces cœur s g

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