Grèce. - Administration intérieure
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'Grèce. - Administration intérieureRevue des Deux MondesT.1, 1829Grèce. - Administration intérieureGRÈCE.ADMINISTRATION INTÉRIEURE.panhellénium. – conseil ministériel.Au moment où le dernier protocole de Londres vient d’étendre les limites fixées à laGrèce par la déclaration du 15 novembre, il nous a paru nécessaire de réunirquelques renseignemens sur la situation intérieure de ce pays et sur sonadministration recomposée par le président.Lorsque le comte Capo d’Istria arriva en Grèce, il ne put d’abord juger par lui-mêmede ce qui devait convenir au peuple qu’il était appelé à gouverner. Il se vit entouréd’individus qui trompèrent sa confiance, et ne cherchèrent, si l’on en croit le bruitgénéralement accrédité, qu’à exploiter le trésor public à leur profit. Pendant long-temps il fut impossible au président de connaître la vérité.M. Capo d’Istria ouvrit enfin les yeux. Il s’aperçut que, sans rencontrer jamais derésistance ouverte, il trouvait une opposition sourde et constante qui ne feraitqu’acquérir de la force et rendre plus difficile encore la marche de l’administration. Ilreconnut, quoique rien ne soit défini en Grèce, qu’il existait pourtant des intérêtsmatériels qu’il n’était pas permis de froisser sans s’exposer à des réactionscontinuelles. Il put s’assurer aisément que toutes les ruses administrative seraientdécouvertes, toutes les arrière-pensées devinées, et que lutter de subtilité avec lesGrecs, C’était s’exposer à être vaincu. Il parut ...

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'Grèce. - Administration intérieure
Revue des Deux MondesT.1, 1829 Grèce. - Administration intérieure
GRÈCE.
ADMINISTRATION INTÉRIEURE.
panhellénium. – conseil ministériel.
Au moment où le dernier protocole de Londres vient d’étendre les limites fixées à la Grèce par la déclaration du 15 novembre, il nous a paru nécessaire de réunir quelques renseignemens sur la situation intérieure de ce pays et sur son administration recomposée par le président.
Lorsque le comte Capo d’Istria arriva en Grèce, il ne put d’abord juger par lui-même de ce qui devait convenir au peuple qu’il était appelé à gouverner. Il se vit entouré d’individus qui trompèrent sa confiance, et ne cherchèrent, si l’on en croit le bruit généralement accrédité, qu’à exploiter le trésor public à leur profit. Pendant long-temps il fut impossible au président de connaître la vérité.
M. Capo d’Istria ouvrit enfin les yeux. Il s’aperçut que, sans rencontrer jamais de résistance ouverte, il trouvait une opposition sourde et constante qui ne ferait qu’acquérir de la force et rendre plus difficile encore la marche de l’administration. Il reconnut, quoique rien ne soit défini en Grèce, qu’il existait pourtant des intérêts matériels qu’il n’était pas permis de froisser sans s’exposer à des réactions continuelles. Il put s’assurer aisément que toutes les ruses administrative seraient découvertes, toutes les arrière-pensées devinées, et que lutter de subtilité avec les Grecs, C’était s’exposer à être vaincu. Il parut dès-lors décidé à s’occuper sérieusement des intérêts, de ce peuple, d’autant plus exigeant, que son existence tout entière repose sur ces intérêts, et qu’il n’en est distrait par aucune théorie.
Le premier acte qui signala le nouveau système fut l’éloignement de l’avocat Gianata, le plus ferme appui des intrigans du dehors. Le comte Capo d’Istria devint moins accessible à ses compatriotes qui abondent en Gèce, le panhellénium fut [1] recomposé ,et de nouveaux ministres furent nommés. Le rappel de Coletti indique suffisamment d’esprit des derniers changements. Coletti est tout-puissant sur l’armée irrégulière, presque entièrement composée de Romélioies, et plus que tout autre, il pourrait en opérer la dissolution, si l’on prenait le parti de la licencier. C’est un homme de talent, qui connaît la Grèce, ses ressources, ses intrigues, qui peut tirer parti des unes et faire bientôt disparaître les autres, s’il veut sérieusement employer à l’avantage de ses compatriotes l’activité un peu inquiète dont il est doué. Viennent après lui Spiliadis, secrétaire d’état, Tricoupy, aux affaires étrangères, Pérouca, à l’intérieur, et Viaro, frère du président, aux finances.
Pérouca s’est peu fait remarquer jusqu’à présent ; mais on s’accorde à lui reconnaître des lumières et de la capacité. Tricoupy et Spiliadis paraissent offrir les garanties qu’on peut désirer dans le poste que chacun d’eux occupe; quant au comte Viaro, il est à craindre que ses fonctions ne soient au-dessus de ses moyens.
On assure que des propositions d’un grand intérêt pour la Grèce seront soumises [2] au nouveau conseil ministériel. Nous ne chercherons pas à pénétrer les secrets de laoliti uetoutefois il est deuxuestions dont l’imortance aellera
probablement son attention : nous voulons parler de l’organisation de l’armée, et de la culturedes terres.
A l’égard de l’armée, il s’agit de savoir si, dans l’état actuel des choses, il est ou n’est pas utile de former des troupes régulières. De très bons esprits sont divisés sur ce point. Les uns pensent qu’il serait moins coûteux et plus en harmonie avec les coupures du territoire, d’établir dans chaque localité des milices nationales soumises à un mode uniforme d’organisation. Les autres soutiennent que le gouvernement ne peut garantir partout aux propriétés et aux personnes la protection à laquelle elles ont droit, qu’en ayant une force régulière, à sa disposition; que c’est là pour lui le seul moyen d’assurer l’exécution de ses décrets et de ses mesures administratives en général; que tant qu’il ne pourra transmettre des ordres sans appui matériel, il luttera vainement contre l’esprit de localité qui entretient, dans chaque endroit, l’influence des chefs en opposition avec celle du gouvernement, et qui fait, pour ainsi dire, de ce pays autant de petits états qu’il y a d’îles et de provinces. Cependant nous croyons qu’on s’exagère généralement l’importances des capitaines grecs dans les diverses localités.; il ne serait pas très difficile de détacher le peuple de ces capitaines, qui sont en général de petits despotes avides et cruels, et dont le pouvoir repose en grande partie sur la misère de ceux qui les entourent. Qu’on donne aux Grecs un peu de bien-être, qu’on leur garantisse leurs droits contre ces hommes dont ils seront les égaux devant la loi, qu’on leur ouvre une nouvelle carrière, soit par l’agriculture, soit par des travaux publics, et l’on verra si dans quelque temps il restera de cette influence de caste autre chose que le souvenir des maux qu’elle aura causés.
Nous avons déjà exprimé le vœu que le président donnât des soins particuliers à l’encouragement del’agriculture. Cette pensée ne saurait être pesée trop mûrement. La Morée offre, sous ce rapport, de puissantes ressources; il ne s’agit que de les mettre en œuvre. Bien différente de la population insulaire, celle de la Grèce continentale est facile à ployer aux vues du gouvernement, surtout lorsqu’elles auront pour but de mettre en produit les terres incultes, et d’établir dans le pays l’esprit de propriété et d’industrie. Les instrumens aratoires manquent; on devrait en distribuer. Les nouvelles méthodes de culture, dont l’expérience a démontré l’utilité, sont inconnues dans tout le pays, il faudrait en introduire l’essai pur des concessions de terrain faites à quelques étrangers, auxquels on imposerait certaines conditions. Le président semble redouter l’établissement des étrangers, et en cela son opinion est d’accord avec celle des Grecs mais doit-il seconder ces vues étroites, ces misérables jalousies de sectes, qui prennent leur source dans le fanatisme religieux? il doit savoir que Ies Grecs ne redoutent autre chose, dans la présence d’hommes qui ne sont pas nés en Grèce, qu’une religion qui n’est pas la leur, et que, par cette crainte, ils éloignent d’eux les capitaux et l’industrie qui pourraient leur venir du dehors. Le gouvernement ne devrait pas associer à de si puériles considérations, et en appelant des colonies d’agriculteurs en Morée, en offrant de certains avantages à de grands capitalistes qui ouvriraient des routes et des canaux, il développerait en peu de temps toutes les richesses d’un territoire d’autant mieux situé pour prospérer, que les îles qui l’entourent, se livrant exclusivement au commerce, pourraient exploiter avec intelligence les produits abondans de la culture du sol.
Si le cabinet s’élève à la hauteur de ses fonctions, s’il sait, dans l’examen des questions qui lui seront soumises, apprécier l’état des mœurs, les besoins du pays, et mettre de côté tout esprit d’égoïsme et de parti, la Grèce reprendra un nouvel aspect, et saura enfin se rendre digne de la généreuse protection de l’Europe.
1. ↑ Espèce de grand conseil composé de vingt-quatre membres. Voici de quelle manière les opinions y paraissent partagées. MEMBRES ANCIENS Andréa Zaïmi, de Morée : opposition P. Mavromichali, id : opposition Anagn. Delighiani, id : opposition C. Zografo, id : opposition Andréa Papadopoulo, id : opposition Hadgi Apotoli, d’Ipsara : opposition Jean Mexi, de Spezzia : opposition A Mavrocordato, de Constantinople : opposition Grégoire Souzzo, id : douteux Christ. Clonaris, de Zagori : opposition > Christ. Eynian, de Patrazzick : douteux Tatzi Manghina, de Volo : douteux V. Capo d’Istrias, de Corfou : kybernitiques ou partisans du président Andréa Métaxa, de Céfalonie : kberniti uesou artisansdu résident
A. Condostavto, de Chio : kybernitiques ou partisans du président J. Stavro, d’Ianina : kybernitiques ou partisans du président MEMBRES NOUVELLEMENT NOMMES J. Coletti, de Calavrita : kybernitiques ou partisans du président Jean Nako, de Livadie : kybernitiques ou partisans du président Pano Rango, d’Agrapha : kybernitiques ou partisans du président Dem. Perouga, d’Argos : kybernitiques ou partisans du président Anas. Garalambi, de Calavrita : kybernitiques ou partisans du président N. Rénieri, de Candie : kybernitiques ou partisans du président J. Contouma, de Myconi : douteux Michel Caïri, d’Andros : douteux 24 membres divisés en : opposition : 9 - kybernitiques ou partisans du président : 10 – douteux : 5 2. ↑« Le conseil ministériel est composé des premiers secrétaires des trois sections du panhellénium, du secrétaire du gouvernement pour les relations étrangères et du secrétaire d’état » (Art. 1er du 5-17 février 1829). Les minitres ci-dessus ont été nommés conformément à cet article.
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