Irvin Yalom - Le problème Spinoza

Jean-François Ponge

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• Publié par: ponge
• Publié le: 13 août 2016
• Nombre de lectures: 7
• Langue: Français

Extrait

Irvin Yalom - Le problème Spinoza

Une note de lecture par Jean-François Ponge

CoŶtƌaiƌeŵeŶt à d’autƌesde ses romans ("Mensonges sur le divan", "Et Nietzsche a pleuré"), l’huŵouƌ eŶ deŵi-teiŶte, si tLJpiƋue de Đet auteuƌ, a dispaƌu. Caƌ l’heuƌe est gƌave. Il s’agit ƌieŶde moins que d’uŶe ƌeŵise eŶ Đause de l’esseŶĐe ŵġŵe dela religion, la croyance en un "au-delà" et en l’oƌigiŶe diviŶede textes sacrés. Le célèbre philosophe Spinoza, rejeté par la communauté sépharade d’Aŵsteƌdaŵ, ĐƌoLJait eŶ la Natuƌe (à laƋuelle il identifiait Dieu) et rejetait toute idée de vie après la ŵoƌt. Ses tedžtes, suƌ lesƋuels tƌaŶspiƌeŶt eŶĐoƌe aujouƌd’hui Ŷoŵďƌe de ďaĐhelieƌs, oŶt iŶspiƌĠ maints philosophes, parmi les plus grands, et sa vision humaniste et universaliste est toujours d’aĐtualité,d’autaŶt plus eŶ Đes teŵps où la ƌeligioŶ devieŶt pƌĠtedžte à ƌĠgleƌ ses Đoŵptes. Irvin Yalom met en miroir les destins de deux personnages que tout oppose au-delà des presque quatre siècles qui les séparent. Le théoricien nazi Alfred Rosenberg, qui a ĐoŶtƌiďuĠ à l’asĐeŶsioŶ pƌodigieuse d’Adolf Hitleƌ, se posait uŶ pƌoďlğŵe à pƌopos de Đe SpiŶoza,vénéré par Goethe, dont il était peƌsuadĠ Ƌu’il Ŷe pouvait pas ġtƌe tout à fait juifavec une intelligence aussi brillante. La question qui est en filigrane dans ce double récit, mêlant faits réels (historiquement avérés) et imaginaires (des peƌsoŶŶages vieŶŶeŶt s’ajouteƌ, gĠŶĠƌaŶtdiscussions et polémiques), est bien: Ƌu’est-Đe Ƌu’ġtƌe juif? SaŶs appoƌteƌ de ƌĠpoŶse, l’auteuƌ fait Đe Ƌu’il sait si ďieŶ faiƌe, Ŷous ƌaĐonter une histoire, mais avec intelligence, en laissant le lecteur, comme un de ses patients sur le divan, apporter lui- même ses réponses.