Jacques et Marie
384 pages
Français

Jacques et Marie

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Description

Napoléon Bourassa (21 octobre 1827- 27 août 1916) est un architecte, un peintre et un écrivain québécois. Extrait : Or, le curé ne pouvant pas se marier, personne n'avait donc à se disputer sa main

Informations

Publié par
Nombre de lectures 29
EAN13 9782824712727
Licence : Libre de droits
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

NAPOLÉON BOU RASSA
JA CQU ES ET MARI E
BI BEBO O KNAPOLÉON BOU RASSA
JA CQU ES ET MARI E
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1272-7
BI BEBO OK
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Fontes :
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– Christian Spr emb er g
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V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.   a été entendu dans Rama ; on y a entendu des
plaintes et des cris lamentables ; Rachel pleurant ses enfants etU ne v oulant p oint r e ce v oir de consolations, p ar ce qu’ils ne sont
plus. . …
Saint Mathieu.
Nous nous sommes assis sur le b ord des fleuv es de Bab ylone ; et là
nous av ons pleuré en nous souv enant de Sion. . ..
Psaume CXXX V I.
n
1Pr ologue ¹
   les T r o y ens e xilés donnaient des noms aimés aux lieux
inconnus où ils étaient v enus cher cher une nouv elle p atrie .O A u temps de la conquête , on vit ar riv er quelques familles
démembré es, rallié es p ar le même malheur , chassé es de leur s fo y er s comme
les enfants d’Ilion. Ces infortunés s’ar rêtèr ent sur les b ords de la Petite
Rivière de Montréal, à cet endr oit où elle semble pr endr e plaisir à r e v enir sur
son cour s, comme p our mieux ar r oser les plaines fertiles qu’ elle sillonne
et rafraîchir ses ondes sous les ombrag es des or mes g é ants qui les abritent.
Après av oir entamé la forêt et assé ché le sol p ar des travaux her culé ens,
ils y fixèr ent leur s demeur es.
Pour eux, la ter r e qui allait b oir e leur s sueur s et leur s lar mes, r e cueillir
leur s der nièr es esp érances, donner des fleur s à leur vieillesse et g arder
leur s cendr es bénies, ne p ouvait p as s’app eler autr ement que celle où ils
avaient appris à connaîtr e tout ce que la vie donne de délices dans les
joies pur es du fo y er , durant ces b e aux jour s d’illusions et de my stèr es
qui char ment toute jeunesse ici-bas : ils fir ent comme ces autr es pèlerins
de l’ A usonie , ils nommèr ent le coin de ter r e qu’ils v enaient d’adopter la
Petite-Cadie, du nom de la p atrie p erdue .
1. Fait p our la Revue canadienne.
2Jacques et Marie Chapitr e
T ous les pr oscrits sont frèr es, qu’ils soient victimes des Gr e cs ou des
Anglais, et le g énie de l’infortune a p artout la même p o ésie de lang ag e .
Ces familles étaient v enues là , les unes après les autr es, comme
viennent les débris d’un naufrag e sur la même falaise , quand, après bien
des v ents contrair es, une brise continue se met à souffler v er s la ter r e . D es
pèr es qui avaient eu des familles nombr euses ar rivèr ent av e c
quelquesuns de leur s enfants, ou av e c ceux de leur s v oisins seulement ; des jeunes
filles, p arties av e c leur s vieux p ar ents, se r endir ent av e c les p ar ents des
autr es ; un homme qui comptait plusieur s frèr es p ar vint au ter me de la
r oute av e c deux ou tr ois ne v eux : il n’ entendit jamais p arler de ceux qui
étaient r estés en ar rièr e ; quelques amis, quelques alliés réussir ent à se
r ejoindr e à différ ents inter valles, mais cela fut rar e . Un jeune homme qui
s’était fait marin p ar vint à r e cueillir plusieur s des siens disp er sés sur
différ ents rivag es.
D ans le cour s de leur s p érégrinations, il y en a qui franchir ent des
esp aces incr o yables, à pie d, à trav er s les forêts, le long des fleuv es, sur
les rivag es arides de la mer . T antôt ils fur ent ar rêtés p ar la maladie et
la misèr e , d’autr es fois ils s’ég arèr ent longtemps. On offrit à
quelquesuns le travail des esclav es, à d’autr es un salair e , mais un salair e donné
p ar des mains étrangèr es. Mais tous préférèr ent continuer leur chemin.
Ils cher chaient un ciel ami qui leur rapp elât celui qu’ils ne de vaient plus
r e v oir , ou ils mouraient en le cher chant. . .
N’ ont-ils p as bien g agné ce pie d de ter r e où ils ont enfin pu s’asse oir
p our r ompr e en famille le p ain de l’ e xil, et raconter leur s tristes ré cits à
des cœur s cap ables de les compr endr e et de pleur er av e c eux, sans r
emords ? Sans doute , ils ap er çur ent des lar mes dans les y eux des étrang er s
qui les v o yaient p asser , mais à ceux-là ils ne p ouvaient fair e entendr e leur
lang ag e , et ils p ortaient à leur s y eux la mar que d’un crime national.
C’ est au milieu de cee p etite colonie d’humbles mais hér oïques
infortunés ; c’ est dans leur s champs, près de leur s chaumes déjà pr ospèr es, que
naquit et grandit mon pèr e , et c’ est aussi là , dans cee Petite-Cadie, qu’il
m’ est ar rivé de v oir le jour .
Fondateur s de la p ar oisse , les pr emier s dans l’aisance , les A cadiens
se sont liés av e c toutes les familles qui s’étaient fix é es autour de leur s
établissements : la mienne tient à leur sang p ar toutes ses g énérations ; et
3Jacques et Marie Chapitr e
j’ en suis fier , car ces brav es g ens n’ ont app orté sous le toit qui les a r e çus
que les traditions de l’honneur le plus vig our eux et des v ertus les plus
r obustes.
Je n’ai pu connaîtr e ceux qui vinr ent déjà grands dans le p ay s,
malgré l’âg e avancé qu’ils ont aeint ; je me rapp elle seulement av oir v u les
enfants de l’ e xil, ceux qui naquir ent après le dép art, sur des vaisse aux, ou
dans les p orts de la Nouv elle- Angleter r e , et que leur s mèr es p ortèr ent sur
leur sein tout le long de la r oute . Je me souviens surtout d’av oir entendu
raconter souv ent, quand j’étais p etit, l’histoir e doulour euse de toutes ces
familles, et ces tristes ane cdotes ont e x er cé mon cœur à la pitié .
Je ne sache p as qu’aucune ait été noté e . Il serait difficile aujourd’hui
de les r e cueillir dans leur e x actitude primitiv e : malgré que la sour ce en
soit un p eu éloigné e , il s’y est é videmment intr o duit b e aucoup de v
ersions étrangèr es et inv raisemblables ; elles ne p euv ent donc tr ouv er place
que dans le r e cueil des lég endes de mon villag e . Mais prises dans leur
ensemble , elles p our r ont toujour s ser vir à témoigner d’un fait cr uel de
l’histoir e , comme ces débris de la natur e morte , disséminés dans les div erses
stratifications du glob e , annoncent les catacly smes qui l’ ont b oule v er sé .
L

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