L esprit des glaces
18 pages
Français

L'esprit des glaces

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
18 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Extrait de la publication Extrait de la publication Extrait de la publication DU MÊME AUTEUR Aux éditions Casterman : Barbak l’étrangleur Prix Tatoulu 1999 Pauvre Alfonso ! Une moitié de wasicun Prix Saint-Dié jeunesse 1996 Vieille Gueule de papaye Prix jeunesse d’Eaubonne 1997 Nisrine et Lucifer Les secrets de Faith Green Tam-Tam « Je bouquine » 1998 Prix du livre d’or des jeunes lecteurs de Valenciennes 1999 Prix des lecteurs du collège Pablo-Neruda de Bègles 1999 Prix « Été du livre » jeunesse de Metz 1999 Prix du roman historique de poitiers 1999 Prix littéraire du collège de Bayeux 1999 Grand prix des jeunes lecteurs de la PEEP 1999 Prix des incorruptibles 1999 Prix Chronos Suisse 2000 Prix des jeunes lecteurs, Thoigny -sur-Marne, 2000 Prix « Plaisir de lire », Auxerre, 2000 Prix Versele 2000 (catégorie 5 chouettes) Prix Mange-livres de Carpentras 2000 Prix Auvergne-Sancy 2001 Des crocodiles au paradis La deuxième naissance de Keita Telli Ba Prix « Graine de lecteurs » de Billère 2001 Trèfle d’or Les frontières Teri-Hate-Tua Les Hermines Aux éditions Hachette : Txontxongilo Camille la louve Aurélien Malte La guerre des plaines bleues Aux éditions Thierry Magnier : L’ogre blanc Le père Tire-Bras Extrait de la publication JEAN-FRANÇOIS CHABAS L’ESPRIT DES GLACES ILLUSTRÉ PAR HERVÉ BLONDON Extrait de la publication AVENTURES ROMANS Pour Sylvie, la femme aux yeux d’or. Extrait de la publication 1 DES CHOCOLATS? Nnutak, la mère de ma mère, était une femme très étrange.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 100
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Extrait

Extrait de la publication
Extrait de la publication
Extrait de la publication
DU MÊME AUTEUR Aux éditions Casterman : Barbak l’étrangleur Prix Tatoulu 1999 Pauvre Alfonso ! Une moitié de wasicun Prix SaintDié jeunesse 1996 Vieille Gueule de papaye Prix jeunesse d’Eaubonne 1997 Nisrine et Lucifer Les secrets de Faith Green TamTam « Je bouquine » 1998 Prix du livre d’or des jeunes lecteurs de Valenciennes 1999 Prix des lecteurs du collège PabloNeruda de Bègles 1999 Prix « Été du livre » jeunesse de Metz 1999 Prix du roman historique de poitiers 1999 Prix littéraire du collège de Bayeux 1999 Grand prix des jeunes lecteurs de la PEEP 1999 Prix des incorruptibles 1999 Prix Chronos Suisse 2000 Prix des jeunes lecteurs, Thoigny surMarne, 2000 Prix « Plaisir de lire », Auxerre, 2000 Prix Versele 2000 (catégorie 5 chouettes) Prix Mangelivres de Carpentras 2000 Prix AuvergneSancy 2001 Des crocodiles au paradis La deuxième naissance de Keita Telli Ba Prix « Graine de lecteurs » de Billère 2001 Trèfle d’or Les frontières TeriHateTua Les Hermines Aux éditions Hachette : Txontxongilo Camille la louve Aurélien Malte La guerre des plaines bleues Aux éditions Thierry Magnier : L’ogre blanc Le père TireBras
Extrait de la publication
JE A N FR A N Ç O I SCH A B A S
L’ESPRIT DES GLACES
I L L U S T R É PA RHE R V ÉBL O N D O N
Extrait de la publication
Pour Sylvie, la femme aux yeux d’or.
Extrait de la publication
DES1CHOCOLATS? N nutak, la mère de ma mère, était une femme très étrange. Elle vivait à la lisière de la grande forêt, au nord du nord, là où l’hiver est si violent qu’il fend les pierres et peut de sa main gla cée étouffer un homme en une heure. Je n’avais jamais rencontré ma grandmère quand mes parents et moi partîmes pour passer chez elle un séjour d’une semaine. J’avais alors sept ans. Le voyage ne fut pas facile. Nous habitions la ville, plus de trois cents kilomètres au sud de la maison de Nnutak, et j’avais cru que nous pourrions aller chez elle en voiture, mais mon père m’avait expli qué que la nuit, les liquides gèleraient dans notre automobile qui n’était pas conçue pour les grands froids. Aussi avionsnous parcouru en train la plus
Extrait de la publication
7
grande distance possible ; arrivés à un village, nous avions loué deux scooters de neige. Mon père s’était installé sur une machine, avec les bagages, et j’avais été solidement attaché derrière ma mère, qui che vauchait l’autre scooter.
L’hôtesse nous attendait, raide, mains aux hanches, campée sur une marche du perron de sa grande maison. La première phrase qu’elle pro nonça fut : — Je déteste ces engins. Elle désignait les scooters. — Ils puent, ils font un bruit d’enfer, ils dérangent le monde. Ma mère, fatiguée par le voyage, répondit avec humeur : — Il aurait fallu venir à pied ? — Et pourquoi pas ? Pourquoi pas, péronnelle ? — Je vois que tu te portes bien, Maman, dit ma mère sur ce ton ironique qui m’inquiétait toujours, car il annonçait l’orage. — Très bien. Et toi, le gamin, tu ne viens pas m’em brasser ? Lorsque je me trouvai en face de Nnutak, je fus déconcerté par ses iris, d’un bleu si clair qu’il se confondait presque avec le blanc de l’œil. Le visage
8
Extrait de la publication
était rond, mais les pommettes hautes et proémi nentes semblaient tirer vers les tempes la peau cra quelée du menton et des joues. C’était une trace du sang des peuples du Nord. Ma grandmère avait aussi de longs et épais cheveux blancs, qui pen daient jusqu’à sa taille. Une pipe était coincée dans la ceinture de sa robe. Et ses mains, grosses, rouges, aux doigts et aux ongles fendus, étaient celles d’un homme. Elle me prit par les épaules, me souleva de terre et posa sa bouche sur la mienne, un court ins tant. Ses lèvres avaient la rugosité de l’écorce. — Alors c’est toi, Constantin ? — Euh… — Ce garçon ne se souvient pas de son prénom ? Il m’a l’air bien ahuri. Ma mère ouvrit la bouche ; je vis distinctement mon père lui marcher sur le pied. Nnutak me reposa au sol, comme on le fait d’un chat. — C’est égal. Il n’est pas trop laid.
La maison était immense ; des fenêtres de certaines pièces on avait vue sur la toundra, un champ de solitude sans fin. Depuis la cuisine, on donnait sur l’orée de la forêt. À part à construire un igloo en pleine banquise, il me semblait impossible d’être plus isolé.
Extrait de la publication
9
Le bout de papier était l’emballage d’une tablette de chocolat.
Les ultimes paroles de Nnutak, je les trouvai dans la lettre qu’elle avait laissée à mon intention, posée sur le rebord d’une étagère dans l’armoire de sa chambre. « Constantin, la maison est à toi. N’utilise pas d’en gin à moteur pour tes déplacements. Marche. » Il y eut beaucoup de monde à l’enterrement de ma grandmère. Des hommes, surtout. La plupart s’en allèrent dès la fin de la cérémonie. Je raccompagnai ma mère au train, lui demandai d’embrasser mon père, puis j’emportai l’urne qu’on m’avait remise, rentrai à la maison et préparai mes bagages. Dans le miroir, au soir qui précéda ma longue route, je me découvris deux cheveux blancs. Je remontai jusqu’aux glaces éternelles, plus haut qu’Ulysse, Nnutak ou moi n’avions jamais été. Je dus casser l’urne, dont le couvercle avait été soudé par la condensation et le gel, pour offrir aux vents les cendres de la femme aux mains d’homme, aux yeux de chien. Quand je revins à la maison, j’étais fatigué. Je pris une journée de repos, puis me mis à vernir le der nier canoë que Nnutak avait construit. Lorsque
Extrait de la publication
85
j’eus passé la première des cinq couches, je sortis de la remise pour aller déjeuner. Levant la tête vers le ciel, j’y lus que le printemps serait précoce, et beau.
Extrait de la publication
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents