Le Ciel au mois d octobre 1873
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Le Ciel au mois d'octobre 1873

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Le Ciel au mois de octobre 1873Amédée Guillemin1873Le Ciel au mois d'octobre 1873Ce n’est pas sortir du domaine de l’astronomie que de parler des marées et desbourrasques qui, à cette époque de l’année, ont coutume d’aborder les côtesoccidentales de l’Europe avec une violence particulière ; le voisinage de l’équinoxeest toujours signalé de cette façon dans les derniers jours de septembre et souventdans les premiers du mois d’octobre : les raisons astronomiques de cet état dechoses sont connues de tout le monde, ce qui nous dispensera de nous étendre surce sujet. Bornons-nous à mentionner la grande marée de syzygie, du 7 au 8octobre, qui est annoncée comme l’une des plus considérables du siècle ; elle estcaractérisée par le nombre 1,14, nombre par lequel il faudra multiplier l’unité dehauteur de chaque port, pour avoir la hauteur des plus grandes eaux à la marée dece jour. Mais on ne doit pas oublier que cette hauteur peut-être sensiblementmodifiée par la force et la direction du vent régnant.Les mauvais temps de l’équinoxe touchent encore les astronomes sous un autrepoint de vue ; le ciel étant fréquemment pluvieux, couvert de nuées ou de brumesépaisses, est peu favorable aux observations célestes. Ces circonstances ont dûêtre particulièrement désagréables cette année aux observateurs qui avaientplusieurs comètes, nouvelles ou nouvellement retrouvées à surveiller, la comète IV,1873, découverte le 23 août dernier par MM. Paul et Prosper Henry, dont MM ...

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Le Ciel au mois de octobre 1873 Amédée Guillemin
1873 Le Ciel au mois d'octobre 1873
Ce n’est pas sortir du domaine de l’astronomie que de parler des marées et des bourrasques qui, à cette époque de l’année, ont coutume d’aborder les côtes occidentales de l’Europe avec une violence particulière ; le voisinage de l’équinoxe est toujours signalé de cette façon dans les derniers jours de septembre et souvent dans les premiers du mois d’octobre : les raisons astronomiques de cet état de choses sont connues de tout le monde, ce qui nous dispensera de nous étendre sur ce sujet. Bornons-nous à mentionner la grande marée de syzygie, du 7 au 8 octobre, qui est annoncée comme l’une des plus considérables du siècle ; elle est caractérisée par le nombre 1,14, nombre par lequel il faudra multiplier l’unité de hauteur de chaque port, pour avoir la hauteur des plus grandes eaux à la marée de ce jour. Mais on ne doit pas oublier que cette hauteur peut-être sensiblement modifiée par la force et la direction du vent régnant.
Les mauvais temps de l’équinoxe touchent encore les astronomes sous un autre point de vue ; le ciel étant fréquemment pluvieux, couvert de nuées ou de brumes épaisses, est peu favorable aux observations célestes. Ces circonstances ont dû être particulièrement désagréables cette année aux observateurs qui avaient plusieurs comètes, nouvelles ou nouvellement retrouvées à surveiller, la comète IV, 1873, découverte le 23 août dernier par MM. Paul et Prosper Henry, dont MM. Rayet et André ont pu étudier le spectre, et qu’ils soupçonnaient devoir devenir visible à l’oeil nu, puis les comètes V et VI, nouvelles apparitions des comètes périodiques de Brorsen et de Faye. Les observatoires européens seront peut-être plus heureux en octobre qu’en septembre. Faisons donc une rapide revue des phénomènes célestes pendant le mois qui va courir.
La portion du ciel que nous aurons plus spécialement en vue, en octobre, au-dessus de l’horizon de notre zone tempéré boréale, comprendra, outre la zone circumpolaire dont nous ne dirons rien parce qu’elle est toujours la même pendant toute l’année, les constellations qui se groupent autour du carré de Pégase : le Renard, l’Aigle, la Lyre à l’occident, Andromède, Persée, le Taureau, à l’orient, les Poissons et la Baleine vers le sud. Signalons notamment deux ou trois objets célestes bien connus, mais qui ne perdent pas pour cela de leur intérêt, au point de vue de l’astronomie sidérale. C’est d’abord l’étoile variable 0 de la Baleine, la fameuse Mira, dont la période est de 331 jours 20 heures, qui, pendant ce temps, atteint d’abord l’éclat d’une étoile de deuxième grandeur, conserve cet état pendant quinze jours, décroît ensuite jusqu’à devenir, au bout de trois mois, invisible à l’œil nu. Pendant cinq autres mois, elle reste invisible, mais tout ce qu’on sait, c’est qu’elle diminue jusqu’à devenir inférieure en éclat aux étoiles de onzième grandeur ; il serait intéressant, croyons-nous, d’étudier ses phases d’indivisibilité avec plus de soin et de précision. Le catalogue d’Argelanderdonne, pour 1840, à cette étoile 32°49’ d’ascension droite et 3°42’ de déclinaison australe. Une autre variable, non moins intéressante, est Algol, de la Tête de Méduse, dans la constellation de Persée. Sa période, beaucoup plus courte que celle de Mira, n’est que de 2 jours 20 heures et 49 minutes, de la seconde à la quatrième grandeur. Enfin, un autre objet curieux à observer est la célèbre nébuleuse d’Andromède, au sujet de laquelle les amateurs pourront exercer leur vue, puisqu’elle est assez aisément visible à l’œil nu. Nous l’avons ainsi souvent distinguée, même à Paris. Dans les lunettes tant soit peu puissantes, on distingue parfaitement la forme d’ovale allongé de la nébuleuse, que sa lumière transparente faisait comparer « à la flamme d’une chandelle vue à travers une feuille de corne » ce sont les expressions de Simon Marius, astronome du dix-septième siècle, qui a le premier attiré sur les nébuleuses l’attention suivie des astronomes. Les plus récentes et les plus intéressantes observations que nous connaissions de la nébuleuse d’Andromède sont celles de l’astronome américain Bond. Grâce à la puissante lunette de Cambridge, ce savant a pu la décomposer partiellement en étoiles ; il en a compté plus de 1,500. Quant à la forme elliptique de la nébulosité, elle s’est trouvée passablement modifiée par le grossissement. Il serait curieux de l’observer à nouveau, avec un instrument d’une pareille puissance, afin de comparer les dessins de cet objet singulier avec celui de Bond, et aussi dans le but de vérifier si quelque changement physique s’opère, avec les années, dans le sein de ces agglomérations d’étoiles ou de matière nébuleuse ; c’est un côté de l’astronomie physique qui nous paraît bien négligé en France. L’Observatoire de Marseille, grâce au télescope de Foucault, serait seul en état de poursuivre des études de ce genre. La même nébuleuse a été étudiée par M. W. Huggins, au point de vue spectroscopique. Cet astronome a constaté dans le
spectre de la nébuleuse, spectre en apparence continu, l’absence de la totalité du rouge et d’une partie de l’orangé, et il remarque que l’amas stellaire d’Hercule, facile à résoudre en étoiles, présente un spectre précisément semblable.
Un mot maintenant des planètes.
Mercure, pendant le mois d’octobre, parcourra de la Vierge dans la Balance, une longue ligne à peu près parallèle à l’écliptique. Il n’est toujours pas aisé à voir, pour ne pas dire impossible, puisqu’il ne se couche que peu de temps après le soleil, un er uart d’heure environ le 1octobre et une demi-heure à la fin du mois.
Mercure en octobre 1873 Vénus sera toujours visible le matin, trois heures environ avant le lever du soleil. D’un point situé très-près de l’étoile φ du Lion, cette planète va, en en longeant l’écliptique entrer, dans la Vierge, où elle atteindra à la fin octobre une position très-voisine du point d’où était parti Mercure au commencement.
Vénus et Jupiter en octobre 1873
C’est aussi dans cette même région céleste que Jupiter se verra, de 2 heures à 4 heures avant le soleil. Il se mouvra du Lion dans la Vierge, entre des points ayant m m pour ascensions droites 11h. 17et 11 h. 40, et pour déclinaisons boréales 5° 44’ et 3° 23’.
De toutes les planètes principales, c’est toujours Saturne qui présentera, pendant ce mois, les circonstances les plus favorables à l’observation. Il passe, en effet, au m méridien, 7 h. 10du soir à 5 h. ¼ environ, c’est-à-dire entre une heure et une demi-heure après que le soleil est couché, et il ne se couche lui-même qu’entre onze heures et demie et dix heures et demie du soir. Mais il est toujours peu élevé au dessus de l’horizon, dans nos latitudes du moins, et les influences atmosphériques sont généralement gênantes dans ces conditions, pour qui veut faire des études minutieuses sur les particularités physiques d’un astre aussi curieux que Saturne. Les plus récentes acquisitions dans ce genre sont, croyons-nous, les nombreuses observations et mesures micrométriques de P.-G. Bond, et encore les observations spectroscopiques de MM. Janssen et Huggins, d’où il paraît résulter qu’il y a de la vapeur d’eau dans l’atmosphère de Saturne. Cette planète est sur les confins des constellations du Sagittaire et du Capricorne.
Uranus est dans le cancer ; Neptune dans les Poissons. La première de ces er grosses planètes, bien petites à l’œil, se lève vers minuit le 1octobre, vers 10 h.
½, à la fin du mois. Elle sera donc d’une observation facile : on pourra la voir comme une étoile de dixième grandeur, un peu au nord de deux étoiles de même éclat distantes de quelques minutes et dont la plus méridionale est marqué 0 dans le catalogue de Boyer. Uranus, à qui l’on attribuait d’abord six, puis huit satellites, est-il réduit à quatre, comme le prouveraient les dernières observations de Lassell ? C’est ce que les astronomes, munis des plus puissants instruments et observant dans un ciel très-pur, pourraient seuls décider, car si quelques-uns des satellites de Saturne sont très-difficiles à voir, ceux d’Uranus ne sont pas non plus d’une observation aisée. Neptune est en opposition le 19 octobre ; précisément à la même date, Saturne sera en quadrature.
Point rayonnant de l'essaim d'étoiles filantes du 18 au 20 octobre d'après A. Herschel - Étoile V d'Orion Du 18 au 20, du 25 au 26 octobre, essaim périodique d’étoiles filantes à observer. Le point radiant du premier est, d’après A. Herschel, l’étoile ν d’Orion ; celui du second essaim, déterminé par Herrick, est voisin de l’étoile ξ des Gémeaux.
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