Le Décaméron
302 pages
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Le DécaméronBoccacetraduction de Francisque ReynardXIVe siècleTexte sur une page, Format PdfPréface du traducteur LE DÉCAMERONAvant-propos Première JournéeDeuxième JournéeTroisième JournéeQuatrième JournéeCinquième JournéeSixième JournéeSeptième JournéeHuitième JournéeNeuvième JournéeDixième JournéeConclusion de l’auteurTable des MatièresLe Décaméron : Texte entierPRÉFACE DU TRADUCTEUR―――En France, on s’imagine que Boccace est un auteur de contes plus licencieux les uns que les autres, et l’on dit en souriant d’un airmalin : les contes de Boccace, comme on dirait : les contes de La Fontaine. Or, si rien n’est moins exact, rien ne saurait mieuxdonner la mesure de notre superbe indifférence en fait de littérature étrangère.Quelqu’un qui nous avait observés de près a dit, avec autant d’à-propos hélas ! que d’esprit, que ce qui distingue les Français desautres peuples, c’est leur ignorance profonde en géographie ; il aurait pu aussi justement ajouter : leur ignorance à peu près complètedes littératures étrangères. Les œuvres des écrivains étrangers sont quasi inconnues en France. Les lettrés – encore est-cel’exception – savent le nom des plus illustres, connaissent le titre de leurs principaux ouvrages, au besoin peuvent en citer une phraseou deux, et, grâce à ce mince bagage, acquièrent une facile réputation d’érudit. Mais combien y en a-t-il parmi nous qui se soientdonné la peine d’étudier les chefs-d’œuvre que la renommée consacre au delà de ...

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Langue Français
Poids de l'ouvrage 42 Mo

Extrait

Le Décaméron
Boccace
traduction de Francisque Reynard
XIVe siècle
Texte sur une page, Format Pdf
Préface du traducteur
LE DÉCAMERON
Avant-propos
Première Journée
Deuxième Journée
Troisième Journée
Quatrième Journée
Cinquième Journée
Sixième Journée
Septième Journée
Huitième Journée
Neuvième Journée
Dixième Journée
Conclusion de l’auteur
Table des Matières
Le Décaméron : Texte entier
PRÉFACE DU TRADUCTEUR
―――
En France, on s’imagine que Boccace est un auteur de contes plus licencieux les uns que les autres, et l’on dit en souriant d’un air
malin : les contes de Boccace, comme on dirait : les contes de La Fontaine. Or, si rien n’est moins exact, rien ne saurait mieux
donner la mesure de notre superbe indifférence en fait de littérature étrangère.
Quelqu’un qui nous avait observés de près a dit, avec autant d’à-propos hélas ! que d’esprit, que ce qui distingue les Français des
autres peuples, c’est leur ignorance profonde en géographie ; il aurait pu aussi justement ajouter : leur ignorance à peu près complète
des littératures étrangères. Les œuvres des écrivains étrangers sont quasi inconnues en France. Les lettrés – encore est-ce
l’exception – savent le nom des plus illustres, connaissent le titre de leurs principaux ouvrages, au besoin peuvent en citer une phrase
ou deux, et, grâce à ce mince bagage, acquièrent une facile réputation d’érudit. Mais combien y en a-t-il parmi nous qui se soient
donné la peine d’étudier les chefs-d’œuvre que la renommée consacre au delà de nos frontières ? Combien y en a-t-il qui soient
assez familiers avec la Divine Comédie de Dante, par exemple, pour parler avec quelque autorité de cet incomparable poème qui a
tracé en pleine ritéobscurité du moyen âge un si éclatant sillon de lumière ? On nous apprend au collège, quand on veut bien nous
l’apprendre, que la Divine Comédie est une conception de génie, mais on se garde de nous en mettre une ligne sous les yeux, et
nous allons toute notre vie d’homme instruit, ou prétendu tel, parlant avec un enthousiasme banal d’une chose que nous n’avons
jamais vue et que nous n’avons nulle envie de voir. Nous citons à tout propos, avec l’aplomb ordinaire des gens qui ne savent rien, lefameux Lasciate ogni speranza, pour faire voir que nous possédons notre texte, mais il ne faut pas nous demander plus. Nous
serions même fort embarrassés de dire à quel endroit du poème se trouve ce passage que tout le monde cite par ouï-dire, et à quoi il
a trait.
Ce que je dis de la Divine Comédie peut s’appliquer à n’importe quel chef-d’œuvre étranger. Pétrarque et Arioste sont encore moins
lus chez nous que Dante. Nous avons, pendant cent cinquante ans, repoussé Shakespeare, et quand nous avons consenti à le laisser
pénétrer jusqu’à nous, c’est à la condition qu’il nous arriverait émondé, mutilé, châtré par un Ducis. Je ne suis pas bien sûr qu’il
n’existe pas encore des gens disposés, sur la foi de Voltaire, à traiter de « barbare » le poète d’Hamlet et d’Othello. Quelques-uns
d’entre nous, les moins ignares, savent que Camoëns a fait les Lusiades, Milton le Paradis perdu, Klopstock la Messiade, mais c’est
tout. Il n’est pas vingt Français qui puissent se vanter d’avoir lu d’un bout à l’autre ces poèmes qui ont immortalisé leurs auteurs. Si
nous connaissons l’épisode de Marguerite, du Faust de Gœthe, c’est grâce surtout à la peinture d’Ary Schœffer et à la musique de
Gounod. Quant au reste, nous n’en soupçonnons pas un traître mot, et nous n’en avons cure.
Voilà pour les plus grands, pour ceux dont il n’est pas permis de ne pas savoir le nom. Pour les autres, quelque soit le degré de
célébrité dont ils jouissent dans leur pays, nous ignorons la plupart du temps jusqu’à leur existence.
Boccace a subi le sort commun chez nous aux écrivains étrangers, et bien que ce nom soit presque aussi populaire en France qu’au
delà des Alpes, nous ne le connaissons pas mieux que Dante et Shakespeare. Que dis-je ? Son cas est plus particulier encore. Si
nous ne connaissons ni Dante ni Shakespeare, ou si nous ne les connaissons que très imparfaitement, nous ne nous en faisons pas
du moins une idée par trop fausse. Nous savons, d’une manière générale, que Dante a écrit un poème où il raconte ses
pérégrinations imaginaires à travers l’enfer, le purgatoire et le paradis, et que Shakespeare a composé de nombreux drames dont
les plus célèbres nous sont connus, ne fût-ce que par leur titre ; tandis que nous avons de Boccace et de son œuvre une idée
absolument erronée.
Boccace n’a point écrit de contes, dans le sens du moins que nous attachons à ce mot. Il a laissé, entre autres ouvrages en prose et
[1]en vers, dénotant tous un écrivain de premier ordre , un livre intitulé le Décaméron, d’un mot grec qui veut dire les dix journées.
Dans ce livre, son chef-d’œuvre et son vrai titre de gloire, Boccace nous dit comment, pour fuire la peste de 1348, sept jeunes dames
et trois jeunes gens de Florence formèrent joyeuse compagnie et s’en allèrent vivre aux champs, au sein des plaisirs et des
amusements de toutes sortes, dans l’oubli le plus complet des horreurs qui désolaient leur malheureuse cité. Il nous décrit leurs ébats
à travers les campagnes enchanteresses de l’Arno ; puis, quand ils sont las des plaisirs de la table, du chant ou de la danse, de la
promenade ou de la pêche, il nous les montre se rassemblant autour de quelque belle source d’eau murmurante, sous les grands
arbres de quelque parc ombreux, pour raconter, chacun à son tour, à la mode florentine, des nouvelles sur les sujets les plus divers,
mais dont le fond à peu près invariable est une histoire d’amour gaie ou triste, lamentable ou folle, suivant l’humeur de celui qui
raconte, ou suivant le sujet imposé par le roi ou la reine de la journée. Si, dans quelques-unes de de ces nouvelles, le narrateur
dépasse parfois les bornes du bon goût ou de la décence, ce n’est qu’accidentellement, et le ton général de l’œuvre est sérieux sans
jamais être pédant, et très souvent dramatique sans cesser d’être simple.
Tel est le sujet du livre, mais il a une portée autrement grande que celle de simples récits destinés à distraire ou à émouvoir les belles
lectrices auxquelles Boccace l’a spécialement dédié. C’est la peinture vivante de toute une époque, de la société telle qu’elle était au
[2]quatorzième siècle ; depuis le serf courbé sur la glèbe, jusqu’au très haut et très puissant baron qui n’a qu’un mot à dire, un signe à
faire, pour envoyer impunément à la mort femme, enfants, vassaux ; depuis la courtisane qui se vend, jusqu’à la grande dame qui se
donne, en passant par l’humble fille qui gagne sa vie en travaillant, et chez laquelle la passion souveraine, l’amour, n’agit pas avec
moins d’empire que chez les princesses de sang royal ; depuis le pauvre palefrenier épris de la reine et parvenant, à force
d’intelligence et de volonté, à satisfaire sa passion, jusqu’au roi bon enfant et paterne, qui se laisse cocufier comme un simple
bourgeois de Florence ; depuis le moine fainéant et goinfre, coureur de femmes et montreur de reliques fantastiques, telles que les
charbons du gril de saint Laurent ou les plumes de l’ange Gabriel, jusqu’au sinistre inquisiteur, « investigateur de quiconque avait la
bourse pleine » ; jusqu’à l’abbé mîtré et crossé, détenteur de biens immenses et tenant nuit et jour table ouverte à tous venants. Et
tous ces personnages ont une allure si naturelle, ils se meuvent dans un cadre si vrai, si bien ajusté à leur taille, que nous les voyons
aller et venir comme si nous avions vécu au milieu d’eux en plein quatorzième siècle.
Dans un ordre d’idées non moins élevé, le Décaméron est une éloquente et courageuse protestation de bon sens et de l’esprit de
libre examen contre l’abêtissement organisé en système par la scolastique de l’école et la superstition monacale. On a peine à croire
que Boccace ait pu écrire sur le clergé de son temps les virulentes satires que s

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