Les Amours (Jean de Sponde)
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Les Amours (Jean de Sponde)Jean de Sponde1597Sommaire1 Sonnets d'Amour1.1 I. Si c'est dessus les eaux que la terre est pressee1.2 II. Quand je voy les efforts de ce Grand Alexandre1.3 III. Qui seroit dans les Cieux, et baisseroit veuë1.4 IV. En vain mille beautez à mes yeux se presentent1.5 V. Je meurs, et les soucis qui sortent du martyre1.6 VI. Mon Dieu, que je voudrois que ma main fust oisive1.7 VII. Si j'avois comme vous mignardes colombelles1.8 VIII. Ce tresor que j'ay pris avecques tant de peine1.9 IX. Si tant de maux passez ne m'ont acquis ce Bien1.10 X. Je ne bouge non plus qu'un escueil dedans l'onde1.11 XI. Tous mes propos jadis ne vous faisoyent instance1.12 XII. Mon cœur ne te rends point à ces ennuis d'absence1.13 XIII. Tu disois, Archimede, ainsi qu'on nous fait croire1.14 XIV. Quand le vaillant Hector, le grand rampart de Troye1.15 XV. Ceste brave Carthage, un des honneurs du monde1.16 XVI. Je prens exemple en toy, courageuse Numance1.17 XVII. Je sens dedans mon ame une guerre civile1.18 XVIII. Ne vous estonnez point si mon esprit qui passe1.19 XIX. Je contemplois un jour le dormant de ce fleuve1.20 XX. Les Toscans batailloyent donnant droit dedans RomeSonnets d'AmourI. Si c'est dessus les eaux que la terre est presseeSi c'est dessus les eaux que la terre est presse Comment se soustient-elle encor si fermement ? Et si c'est sur les vents qu'elle a son fondement Qui la peut conserver sans estre renversee ?Ces justes ...

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Les Amours (Jean de Sponde) Jean de Sponde 1597
Sommaire 1 Sonnets d'Amour 1.1 I. Si c'est dessus les eaux que la terre est pressee 1.2 II. Quand je voy les efforts de ce Grand Alexandre 1.3 III. Qui seroit dans les Cieux, et baisseroit veuë 1.4 IV. En vain mille beautez à mes yeux se presentent 1.5 V. Je meurs, et les soucis qui sortent du martyre 1.6 VI. Mon Dieu, que je voudrois que ma main fust oisive 1.7 VII. Si j'avois comme vous mignardes colombelles 1.8 VIII. Ce tresor que j'ay pris avecques tant de peine 1.9 IX. Si tant de maux passez ne m'ont acquis ce Bien 1.10 X. Je ne bouge non plus qu'un escueil dedans l'onde 1.11 XI. Tous mes propos jadis ne vous faisoyent instance 1.12 XII. Mon cœur ne te rends point à ces ennuis d'absence 1.13 XIII. Tu disois, Archimede, ainsi qu'on nous fait croire 1.14 XIV. Quand le vaillant Hector, le grand rampart de Troye 1.15 XV. Ceste brave Carthage, un des honneurs du monde 1.16 XVI. Je prens exemple en toy, courageuse Numance 1.17 XVII. Je sens dedans mon ame une guerre civile 1.18 XVIII. Ne vous estonnez point si mon esprit qui passe 1.19 XIX. Je contemplois un jour le dormant de ce fleuve 1.20 XX. Les Toscans batailloyent donnant droit dedans Rome
Sonnets d'Amour
I. Si c'est dessus les eaux que la terre est pressee
Si c'est dessus les eaux que la terre est presse  Commentse soustient-elle encor si fermement ?  Etsi c'est sur les vents qu'elle a son fondement  Quila peut conserver sans estre renversee ? Ces justes contrepoids qui nous l'ont balancee  Nepanchent-ils jamais d'un divers branslement ?  Etqui nous fait solide ainsi cet Element,  Quitrouve autour de luy l'inconstance amassee? Il est ainsi, ce corps se va tout souslevant  Sansjamais s'esbranler parmi l'onde et le vent,  Miraclenompareil, si mon amour extreme Voyant ces maux coulans, soufflans de tous costez  Netrouvoit tous les jours par exemple de mesme  Saconstance au milieu de ces legeretez.
II. Quand je voy les efforts de ce Grand Alexandre
Quand je voy les efforts de ce Grand Alexandre,  D'unCesar dont le sein comblé de passions  Embrazetout de feu de ces ambitions,  Etn'en laisse apres soy memoire qu'en la cendre. Quand je voy que leur gloire est seulement de rendre,  Apresl'orage enflé de tant d'afflictions,  Calmesdessous leurs loix toutes les nations  Quivoyent le Soleil et monter et descendre: Encor que j'ay dequoy m'engueillir comme eux,  Quemes lauriers ne soyent de leurs lauriers honteux,  Jeles condamne tous et ne les puis deffendre: Ma belle c'est vers toy que tournent mes espris,  Cestirans-la faisoyent leur triomphe de prendre,
 Etje triompheroy de ce que tu m'as pris. III. Qui seroit dans les Cieux, et baisseroit veuë Qui seroit dans les Cieux, et baisseroit veuë  Surle large pourpris de ce sec element,  Ilne croiroit de tout, rien qu'un poinct seulement  Unpoinct encor caché du voile d'une nuë: Mais s'il contemple apres ceste courtine blüe,  Cecercle de cristal, ce doré firmament,  Iljuge que son tour est grand infiniment,  Etque ceste grandeur nous est toute incognuë. Ainsi de ce grand ciel, où l'amour m'a guidé  Dece grand ciel d'Amour où mon oeil est bandé  Sije relasche un peu la pointe aigue au reste, Au reste des amours, je vois sous une nuict  Dumonde d'Epicure en atomes reduit,  Leuramour tout de terre, et le mien tout celeste. IV. En vain mille beautez à mes yeux se presentent En vain mille beautez à mes yeux se presentent,  Mesyeux leur sont ouvers et mon courage clos,  Uneseule beauté s'enflamme dans mes os  Etmes os de ce feu seulement se contentent: Les vigueurs de ma vie et du temps qui m'absentent  Dubien-heureux sejour où loge mon repos,  Alterentmoins mon ame, encor que mon propos  Etmes discrets desirs jamais ne se repentent. Chatouilleuses beautez, vous domptez doucement  Tousces esprits flotans, qui souillent aisement  Desabsentes amours la chaste souvenance: Mais pour tous vos efforts je demeure indompté:  Ainsije veux servir d'un patron de constance,  Commema belle fleur d'un patron de beauté. V. Je meurs, et les soucis qui sortent du martyre Je meurs, et les soucis qui sortent du martyre  Queme donne l'absence, et les jours, et les nuicts  Fonttant, qu'à tous momens je ne sçay que je suis  Sij'empire du tout ou bien si je respire. Un chagrin survenant mille chagrins m'attire  Etme cuidant aider moy-mesme je me nuis,  L'infinimouvement de mes roulans ennuis  M'emporteet je le sens, mais je ne le puis dire. Je suis cet Acteon de ces chiens déschiré!  Etl'esclat de mon ame est si bien alteré  Qu'ellequi me devroit faire vivre me tuë: Deux Desses nous ont tramé tout nostre sort  Maispour divers sujets nous trouvons mesme mort  Moyde ne la voir point, et luy de l'avoir veuë. VI. Mon Dieu, que je voudrois que ma main fust oisive
Mon Dieu, que je voudrois que ma main fust oisive,  Quemabouche et mes yeux reprissent leur devoir.  Escrireest peu : c'est plus de parler et de voir  Deces deux oeuvres l'une est morte et l'autre vive. Quelque beau trait d'amour que nostre main escrive,  Cesont tesmoins muets qui n'ont pas le pouvoir  Nile semblable poix, que l'oeil pourroit avoir  Etde nos vives voix la vertu plus naïve. Mais quoy : n'estoyent encor ces foibles estançons  Etces fruits mi rongez dont nous le nourrissons  L'Amourmourroit de faim et cherroit en ruine : Escrivons attendant de plus fermes plaisirs,  Etsi le temps domine encor sur nos desirs,  Faisonsque sur le temps la constance domine.
VII. Si j'avois comme vous mignardes colombelles
Si j'avois comme vous mignardes colombelles  Desplumages si beaux sur mon corps attacgez,  Onauroit beau tenir mes esprits empeschez
 Del'indomptable fer de cent chaines nouvelles: Sur les aisles du vent je guiderois mes aisles  J'iroisjusqu'au sejour où mes biens sont cachez,  Ainsivoyant de moy ces ennuis arrachez  Jene sentirois plus ces absences cruelles. Colombelles hélas ! que j'ay bien souhaité  Quemon corps vous semblast autant d'agilité  Quemon ame d'amour à vostre ame ressemble: Mais quoy, je le souhaite, et me trompe d'autant,  Ferois-jebien voller un amour si constant  D'unmonde tout rempli de vos aisles ensemble? VIII. Ce tresor que j'ay pris avecques tant de peine Ce tresor que j'ay pris avecques tant de peine  Jele veux avec peine encore conserver,  Tardifa reposer, prompt a me relever,  Ettant veiller qu'en fin on ne me le suprenne. Encor que des mes yeux la garde plus certaine  Aupresde son sejour ne te puisse trouver,  Etqu'il me peut encor en l'absence arriver  Qu'unautre plus prochain me l'empoigne et l'emmaine. Je ne veux pas pourtant me travailler ainsi,  laseule foy m'asseure et m'oste le soucy:  Etne chanera point pourveu que je ne change. Il faut tenir bon œil et bon pied sur ce point,  Agaigner un beau bien on gaigne une loüange,  Maison en gaigne mille à ne le perdre point. IX. Si tant de maux passez ne m'ont acquis ce Bien X. Je ne bouge non plus qu'un escueil dedans l'onde XI. Tous mes propos jadis ne vous faisoyent instance XII. Mon cœur ne te rends point à ces ennuis d'absence XIII. Tu disois, Archimede, ainsi qu'on nous fait croire XIV. Quand le vaillant Hector, le grand rampart de Troye XV. Ceste brave Carthage, un des honneurs du monde XVI. Je prens exemple en toy, courageuse Numance XVII. Je sens dedans mon ame une guerre civile Je sens dedans mon ame une guerre civile  D'unparti ma raison, mes sens d'autre parti,  Dontle bruslant discord ne peut estre amorti  Tantchacun son tranchant l'un contre l'autre affile. Mais mes sens sont armez d'un verre si fragile  Quesi le coeur bientost ne s'en est departi  Toutl'heur vers ma raison se verra converti,  Commeau party plus fort plus juste et plus utile. Mes sens veulent ployer sous ce pesant fardeau  Desardeurs que me donne un esloigné flambeau,  Aurebours la raison me renforce au martyre. Faisons comme dans Rome, à ce peuple mutin
 Demes sens inconstans arrachons-les enfin,  Etque notre raison y plante son Empire. XVIII. Ne vous estonnez point si mon esprit qui passe Ne vous estonnez point si mon esprit qui passe  De travail en travail par tant de mouvemens,  Depuis qu'il est banni dans ces esloignemens,  Tout agile qu'il est ne change point de place. Ce que vous en voyez, quelque chose qu'il face,  Il s'est planté si bien sur si bons fondemens,  Qu'il ne voudrait jamais souffrir de changemens  Si ce n'est que le feu ne peust changer de place. Ces deux contraires sont en moy seul arrestez  Les foibles mouvemens, les dures fermetez :  Mais voulez vous avoir plus claire cognoissance Que mon espoir se meurt et ne se change point ?  Il tournoye à l'entour du poinct de la constance  Comme le ciel tournoye à l'entour de son poinct. XIX. Je contemplois un jour le dormant de ce fleuve Je contemplois un jour le dormant de ce fleuve  Quitraine lentement les ondes dans la mer,  Sansque les Aquilons le façent escumer  Nibondir, ravageur, sur les bords qu'il abreuve. Et contemplant le cours de ces maux que j'espreuve  Cefleuve dis-je alors ne sçait que c'est d'aimer,  Siquelque flamme eust peu ses glaces allumer  Iltrouveroit l'amour ainsi que je le treuve. S'il le sentoit si bien, il auroit plus de flots,  L'Amourest de la peine et non point du repos,  Maisceste peine en fin est du repos suyvie Si son esprit constant la deffend du trespas,  Maisqui meurt en la peine il ne merite pas  Quele repos jamais luy redonne la vie. XX. Les Toscans batailloyent donnant droit dedans Rome Les Toscans batailloyent donnant droit dedans Rome  Lesarmes à la main, la fureur sur le front,  Quandon veit un Horace avancé sur le pont,  Etd'un coup arrester tant d'hommes par un homme. Apres un long combat et brave qu'on renomme  Vaincunon de valeur, mais d'un grand nombre il rompt  Desa main le passage et s'eslance d'un bond  Dansle Tybre, se sauve, et sauve tout en somme, Mon amour n'est pas moindre, et quoy qu'il soit surpris  De la foule d'ennuis qui troublent mes esprits,  Il fait ferme et se bat avec tant de constance Que pres des coups il est esloingné de danger,  Ets'il se doit enfin dans ses larmes plonger,  Ledernier desespoir sera son esperance.
Ma belle languissait dans sa funeste couche
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