Les Anciennes Dynasties Souveraines de Sumer et Akkad
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Revue de l'histoire des religions, t. 72, 1915L. DelaporteLes Anciennes Dynasties Souveraines de Sumer et AkkadLes Anciennes Dynasties Souveraines de Sumer et AkkadDepuis le Déluge jusqu’au temps où Babylone eut conquis l’hégémonie sur toute larégion de Sumer et d’Akkad, onze villes purent se glorifier d’avoir, une ou plusieursfois et pendant des périodes plus ou moins longues, exercé le pouvoir souverain. Àl’époque légendaire qui suit le grand cataclysme, Kish, la première, étend sadomination sur les cités voisines pendant des milliers d’années et trois autres fois illui sera donné de conquérir la prédominance. Ourouk, Our, Awan lui succèdent : lapremière compte cinq dynasties ; la seconde, trois ; la dernière, une seule.Ces données nouvelles nous sont fournies par des listes royales exhumées à Nifferpar l’Expédition de l’Université de Pensylvanie ; les deux tablettes d’où elles sont[1]tirées ont été récemment publiées, traduites et commentées par A. Poebel .Dans leur état primitif elles comprenaient la liste intégrale des rois qui ont exercé lesouverain pouvoir sur les rives du Bas-Euphrate depuis le Déluge jusqu’à ladynastie d’Isin : l’une se termine à la 4e année d’Enlil-bâni, 159e de la dynastie ;l’autre, au règne de Damiq-ilishou, dernier prince de cette race. Malheureusementles documents sont fragmentaires et ne permettent pas de restituer dans sonintégrité la succession des diverses principautés. Des onze villes, sept sontconnues par les ...

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Revue de l'histoire des religions, t. 72, 1915 L. Delaporte
Les Anciennes Dynasties Souveraines de Sumer et Akkad Les Anciennes Dynasties Souveraines de Sumer et Akkad
Depuis le Déluge jusqu’au temps où Babylone eut conquis l’hégémonie sur toute la région de Sumer et d’Akkad, onze villes purent se glorifier d’avoir, une ou plusieurs fois etendant desériodes lusou moins lonues, exercé leouvoir souverain. À
l’époque légendaire qui suit le grand cataclysme, Kish, la première, étend sa domination sur les cités voisines pendant des milliers d’années et trois autres fois il lui sera donné de conquérir la prédominance. Ourouk, Our,Awan lui succèdent : la première compte cinq dynasties ; la seconde, trois ; la dernière, une seule. Ces données nouvelles nous sont fournies par des listes royales exhumées à Niffer par l’Expédition de l’Université de Pensylvanie ; les deux tablettes d’où elles sont [1] tirées ont été récemment publiées, traduites et commentées par A. Poebel. Dans leur état primitif elles comprenaient la liste intégrale des rois qui ont exercé le souverain pouvoir sur les rives du Bas-Euphrate depuis le Déluge jusqu’à la dynastie d’Isin : l’une se termine à la 4e année d’Enlil-bâni, 159e de la dynastie ; l’autre, au règne de Damiq-ilishou, dernier prince de cette race. Malheureusement les documents sont fragmentaires et ne permettent pas de restituer dans son intégrité la succession des diverses principautés. Des onze villes, sept sont connues par les parties conservées du sommaire que le scribe avait pris soin de dresser à la suite de son texte. Après le total des rois des années de règne pour Awan. une lacune correspond à la mention des quatre autres cités qui imposèrent leurs lois avant le règne de Sargon d’Agadé. La première exerça un pouvoir très éphémère ; un seul roi lui est attribué et son gouvernement ne s’étend pas au delà de sept années ; des trois autres nous ne savons rien par les listes, si ce n’est qu’elles ont la priorité sur Agadé mentionné au neuvième rang, avant Goutioum et Isin qui clôt la série. La première dynastie de Kish comporte vingt-trois rois dont les règnes se comptent par centaines d’années. On y trouve le nom d’Etana, ce héros populaire qui se fit enlever dans les airs par un aigle et tenta de monter jusqu’au ciel ; sa légende inspira aux graveurs du troisième millénaire un des plus beaux sujets de leur [2] glyptique .À la suite d’événements inconnus Kish perdit la prépondérance. Le pouvoir passa aux mains de Meskingasher, grand-prêtre de l’E-ana. Cet homme était fills du dieu Sbamash et d’une mortelle, et comme Etana il fut le héros d’une légende. Son fils Enmerkar, le premier, prit le titre de roi d’Ourouk. Lougal-banda, qui lui succéda, était comme Etana un berger ; il joue un rôle important dans la légende de Zou à qui il reprend les tablettes du destin. Douze siècles durant il exerce le pouvoir, lutte contre l’Elam et d’autres contrées voisines, et après sa mort est honoré comme dieu. Doumou-zi, après lui, sera également dieu ; de ce roi-chasseur la déesse Ishtar devient amoureuse ; volontairement ou non elle cause sa mort et descend ensuite aux enfers pour le faire renaître. Sous son règne et sous celui de Gilgamesh, la lutte contre l’Elam se poursuit. Dieu pour les deux tiers et homme pour le reste, d’après sa Geste, Gilgamesh est le fils de la déesse Ninsoun et d’un prêtre de Koullab. La tradition lui attribue divers travaux, par exemple la reconstruction du Toummal de la déesse Ninlil à Nippour, d’après un document que [3] publie Poebel, et la restauration de l’enceinte d’Ourouk, selon une tablette gravée au temps de Sin-gàmil. Combien de rois compte cette première dynastie d’Ourouk et combien de temps elle dura nous l’ignorons ; la tablette qui a conservé les premiers noms nous fait savoir que le pouvoir fut ensuite exercé par la cité d’Our, avec quatre rois, pendant 171 ans. La lutte contre les peuples orientaux ayant été défavorable aux gens de Sumer et d’Akkad, Awan, ville située non loin de Suse, leur imposa son joug pendant 356 ans ; durant cette longue période on compte seulement trois règnes et s’il n’y a pas erreur de chiffre nous sommes encore dans la légende. La tablette n°2 de Poebel nous a servi de guide ; malheureusement on n’en possède que la partie gauche et rien ne subsiste des dynasties successives depuis celle d’Awan jusqu’à celle d’Isin. L’ensemble des tablettes n° 3 et 4 forme un double de la tablette n°2 ; une partie des rois d’Agadé s’y trouvent mentionnés, ainsi qu’un roi d’une précédente série. Ensuite il est établi que Goutioum l’emporta sur Ourouk et garda l’hégémonie 125 ans, jusqu’au jour où Ourouk reconquit le pouvoir. Il existe donc une lacune certaine avant la dynastie d’Agadé et peut-être une autre entre la cinquième d’Ourouk et la troisième d’Our, celle de Doungi. Cette dernière lacune, si elle est réelle, ne saurait être de longue durée. Poebel y place la dynastie d’Adab à laquelle appartient Lougal-ana-moundou et se propose de prouver dans la suite de son étude que cette ville, selon toute probabilité, exerça la royauté sur tout Sumer et Akkad à cette époque. S’il en est ainsi, elle était comptée parmi celles qui dans le sommaire précédaient Agadé. Dans la lacune de plusieurs siècles antérieure au règne de Sargon d’Agadé, trois dynasties sont connues par la tablette de Kish que [4] le P. Scheil a éditée; elles précèdent immédiatement la domination d’Agadé : Opis, avec six rois pendant 99 ans ; la dynastie de Kou-Baou à Kish, comprenant 8 rois en 106 ans ; et, enfin, le règne de Lougal-ziggisi à Ourouk. Il reste à classer : la domination éhémère d’une cité dont le nom tromutilé résiste
à l’identification ; deux périodes de l’hégémonie de Kish ; la seconde dynastie d’Our, avec quatre rois en 108 ans ; une période d’Ourouk et une d’Adab ; enfin, une période d’une ville inconnue. Des deux époques où Kish l’emporte, l’une parait déterminée très exactement par le règne de Me-silim à qui se joignent Our-zag-è, Lou-gal-tarsi et Eobi-Uhtir, que vainquit Enshakoushana roi de Sumer ; pour l’autre, Poebel propose Eanadou de Lagash devenu roi de Kish d’après ses propres inscriptions : ceci est-il suffisant pour l’inscrire dans les listes des princes qui ont exercé une autorité entière sur l’ensemble de pays, et peut-on admettre qu’il ait vécu avant la dynastie d’Opis, deux siècles plus tôt que Lougal-zaggisi ?
La durée de la lacune est impossible à évaluer. Outre que plusieurs chiffres font défaut dans les comptes détaillés, les totaux inscrits sur les tablettes n°2 et n°4 ne peuvent être ramenés l’un à l’autre : celle-ci compte 32.243 ans pour 139 rois ; celle-là 58.876 + (x* 60) années, pour 134 princes.
On peut donc actuellement reconstituer ainsi le schéma des listes royales depuis le Déluge jusqu’à l’époque de l’hégémonie de Babylone.
Notes 1. ↑Arno Poebel,Historical and grammatical Texts. Iniversity of Pennsylvania, The University Museum, Publications of the babylonian section. T. V : textes cunéiformes. T. IV, n° 1 : transcriptions, traduction et commentaires. Philadelphie, 1914. 2. ↑Cf. E.de Sarzec el L. Heuzey,Découvertes en Chaldée, pl. 30bis, fig. 13 ; W. H. Ward,The Seal Cylinders of Western Asia, ch. XXII. 3. ↑Op. cit, n° 6. 4. ↑Cf. t. IV, p. 100.
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