Nino chantait le sud
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un célibataire ne parvient pas , malgré toutes ses conquêtes féminines, à oublier Nina qu'il a profondément aimée!

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Publié le 01 mai 2012
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Langue Français

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                                                 « le sud »...Nino chantait
 Christian ROCQUET
 
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
NINA
Vous venez de quelle agence? Paul, voulant lier conversation, interrogea sa voisine de table, une jolie brune, mince et élancée qui se tenait à sa droite. Tous deux participaient, ce jeudi, à un séminaire, de deux jours, organisé par la hiérarchie; tous les directeurs d'agences bancaires du groupe avaient été réunis. Douai!...Et vous? Cambrai! de l'autre! Pourtant, jamais nous ne nousIncroyable! Nous sommes si proches l'un sommes rencontrés! En face d'eux, l'animateur avait commencé son exposé, mettant fin à leur conversation... Paul était un célibataire d'une trentaine d'années qui avait choisi cette voie professionnelle par défaut. Son rêve l'aurait plutôt conduit vers l'exploration et la découverte de contrées et peuplades sauvages. Aucun rapport avec son actuelle situation! Il se retrouvait là, par un matin de septembre, au Westminster, un confortable hôtel du Touquet. Le soleil offrait ses rayons dans un ciel dégagé par un vent tenace. Sa voisine, visiblement peu intéressée par ce qui se déroulait autour d'elle, dessinait et crayonnait. Tout aussi peu intéressé, Paul griffonna sur la feuille posée devant lui: « C'est ch...et j'ai faim! » Il fit glisser sa feuille vers sa voisine qui s'en empara, la lut et consigna: « Moi aussi! » Le message revint à l'envoyeur qui inscrivit: Vous avez un prénom? Moi c'est Paul!...L'homme aux larges épaules »« Le papier glissa à nouveau et se couvrit de:  Nini ni Nana! »« Nina!...Ni Paul pensa qu'elle ne manquait pas d'humour. Leurs regards se croisèrent. Les yeux de Nina qu'il trouva malicieux brillaient. Un large sourire dégagea ses dents blanches et bien alignées. Il ressentit, pour elle, une attirance particulière, jamais ressentie auparavant. Il la trouvait belle par son port distingué, l'élégance de son chemisier blanc et de sa jupe noire à godets . Elle dégageait un parfum subtil. Son nez aquilin supportait une discrète paire de lunettes. Soucieuse de son image, elle avait soigné un léger maquillage. Comme il la trouvait chic! Simultanément, sans concertation aucune, tous deux avaient jeté un coup d'oeil à leurs montres. Ils échangèrent un sourire à la limite du rire contenu! Ils s'ennuyaient fermement, avec l'impression que le temps se languissait... Heureusement, vint la pause café! Deux serveuses apparurent, déposant sur un table ronde, couverte d'une nappe blanche, tout ce qu'il fallait. Nina s'éclipsa un moment... Elle revint, s'approchant de Paul. Ce dernier lui avança une tasse de café et lui présenta le plateau de viennoiseries. Elle prit un croissant. Lui se servit une tasse et prit un pain au chocolat. Elle s'était écartée, se tenant près d'une fenêtre. Il la rejoignit: Est-ce que je peux vous tenir compagnie ou désirez-vous rester seule? Restez! Mais laissez-moi déguster ce croissant, j'ai trop faim!
Il fit silence et n'intervint que lorsqu'elle eut frotté sa bouche et ses mains avec une serviette en papier. Je vois que voue êtes mariée! Mon mari, Michel est commercial et sillonne la France. Je l'ai épousé il y a dix ans. Nous n'avons pas d'enfants. Et vous? Je suis célibataire et sans attache! C'est un choix égoïste car je veux protéger ma liberté! Pour être franc, je dois aussi avouer que l'occasion de convoler ne s'est jamais réellement présentée! Une voix domina le brouhaha ambiant: Mesdames et messieurs, si vous le voulez bien, nous allons reprendre les travaux! Déjà! Soupira-t-elle. Contraint et soumis, chacun regagna son siège!... S'approchant d'un paper-board, l'animateur fit résonner: A présent nous allons aborder les relations avec le personnel! » Nina reprit son gribouillage. Paul observa ses mains manucurées aux longs doigts fins; elle portait, à l'annulaire droit , une bague en argent, sertie d'une émeraude, celui de gauche s'ornait d'une alliance, en argent, elle aussi, et d'une bague de la même matière portant un diamant. Se sentant observée, elle tourna la tête vers lui en souriant. A plusieurs reprises , ils échangèrent des sourires... L'exposé monocorde sur la nature humaine, les dominants-dominés et autres calembredaines n'intéressaient pas du tout ces deux êtres qui venaient de faire connaissance...
Comme il aurait préféré courir les pieds nus sur la plage ou dans les dunes plantées d'oyats!
Enfin arriva l'heure du déjeuner! Tous gagnèrent la salle à manger, d'aucuns se frottant les mains à l'idée de se substanter! Nina et Paul s'assirent à la même table, côte à côte. Il lui offrit ses rondelles de concombre, elle lui offrit son maïs! Ils ne dédaignèrent pas les côtes d'agneau mais négligèrent la semoule. La petite note sucrée du repas fut apportée par les tranches d'ananas à la Chantilly... Paul proposa: La pause durant jusque quatorze heures, cela vous dirait d'aller prendre le café, ailleurs? Bonne idée! Allons-y! Ils se levèrent et s'éclipsèrent... Ils s'installèrent à une terrasse. Le soleil compensait à peine la fraîcheur du vent! Ce besoin de couper la journée et de changer de cadre avait été adopté par d'autres stagiaires... Paul ne put s'empêcher de lui demander:  mariéeTout à l'heure, vous m'avez dit: « sans enfant », j'ai alors ressenti comme un soupçon de regret dans votre voix. nous allons nous tutoyer, ce sera plus simple! Ensuite, pour ce qui est de taTout d'abord, question, indiscrète, je veux bien répondre! Tu as évoqué, toi, un désir de liberté, c'est pour ce même désir que je ne veux pas d'enfants! Déjà, le mariage commence à me peser! J'ai épousé mon mari parce que je l'ai trouvé beau! S'il y a quelques années en arrière cela me suffisait, désormais, j'aspire à autre chose, mes sentiments ont évolué! Quand, en fin de semaine, il rentre de sa tournée, nous vivons côte à côte. C'est la routine, le train-train! Heureusemnt, j'ai ma soupape de sécurité, je joue dans une troupe
de théâtre amateur, dérivatif qui me permet de rencontrer des gens en dehors du travail, et de la maison où je suis toujours seule!  Pour parler vrai, je ne me sens pas de taille à élever un enfant et à tout sacrifier pour lui!  Avec Michel, j'ai peu de choses en commun, nous n'avons pas les mêmes goûts, les mêmes envies; il ne s'intéresse qu'à ses canaris et à la chasse! Je ne suis que sa boniche! Paul intervint: Je te sens triste et désabusée. Tu me conforte dans mon idée du célibat! Tu apportes de l'eau à mon moulin! Cependant, je vais te faire une confidence, il y a des moments où je me sens très seul! J'ai beau aller au concert, au théâtre ou au cinéma, tout cela reste insuffisant pour combler un vide indéfinissable mais patent! Nina avoua: Ces deux jours de stage, bien que peu folichons, vont me sortir de la routine et de l'habitude! Mais, surtout, je suis contente de t'avoir rencontré! Paul rougit: Il en est de même pour moi! Alors, chassons nos problèmes et profitons-en à fond! Allez, de si jolis yeux n'ont pas le droit d'être tristes! Les aiguilles de l'horloge s'étant, pour une fois affolées, ils durent se lever pour regagner l'hôtel...
L'après-midi, un nouvel intervenant aborda des problèmes plus techniques: chèques sans provisions, agios, prêts, intérêts et autres domaines que tous avaient à traiter sur le terrain... Rien ne troubla la somnolence générale d'après repas! Nina et Paul écoutèrent un peu et compulsèrent les documents fournis. Ils se sentaient, tous deux, gais, joyeux voire euphoriques! Ils auraient blagué si le lieu n'avait réfreiné leur envie! Nina, en son for intérieur, commençait à ressentir l'émotion qui fut sienne lors de sa première rencontre amoureuse, se demandant ce qui lui arrivait! Cet qu'elle découvrait s'intéressait à elle! Il avait un physique agréable; ses yeux bleus aux longs cils recourbés, sa haute stature qui lui semblait rassurante et protectrice, lui procuraient une sensation bizarre, faite d'attirance physique et intellectuelle, qui la rendait heureuse, l'éloignant de ses soucis quotidiens... Elle avait décelé chez lui une certaine sensibilité. Elle avait relevé son humour et sa culture. Tout l'intéressait!.. Une pause cigarettes interrompit le cours pour quelques minutes. Ils se séparèrent pour discuter avec d'autres stagiaires. Pourtant, il n'arrivait pas à détacher ses yeux de cette femme, se déplaçant, avec grâce, d'un groupe à l'autre, accueillie par le larges sourires de la gent masculine! Elle plaisait! Parfois, elle laissait échapper un éclat de rire. Il la sentait heureuse et détendue! La pause s'acheva et le travail repris jusqu'à seize heures trente, où le groupe fut libéré. Le dîner n'était servi qu'à dix-neuf heures. Nina accepta, enthousiaste, la proposition de son nouvel ami: aller voir le coucher de soleil sur la mer!
Ils remontèrent, chacun dans sa chambre, et se refirent une beauté, puis plus tard, de retrouvèrent à l'accueil. Il l'emmena dans son coupé Mercédès à Sainte-Cécile plage. Il gara la voiture sur le parking du bord de mer. Quand ils en descendirent, le vent les gifla, jouant avec leurs cheveux. Ils otèrent leurs chaussures et descendirent sur la plage. Seul, au loin, un homme promenait son chien. Des mouettes s'attardaient auprès des flaques d'eau ou prenaient leur envol en criaillant. A l'horizon, deux bateaux de pêche détachaient leurs silhouettes, entourés par une nuée d'oiseaux. Quand ils furent arrivés au pied des vagues, il lui prit la main. Elle le laissa faire. Il proposa: On court? Il n'attendit pas sa réponse et l'entraîna le long des flots, vent du nord dans le dos! Heureux comme des gamins, ils gambadaient, traversant des flaques dont l'eau jaillissait à leur passage... Légèrement essoufflée, elle voulut s'arrêter; mains sur les hanches, elle tentait de récupérer. L'effort lui avait rosi le visage. Paul désigna un blockhauss, vestige de la dernière guerre mondiale: nous y mettre à l'abri pour attendre le coucher de soleil.Nous allons Assis sur le côté du fortin, ils regardèrent le soleil qui commençait à piquer du nez. Il lui sembla qu'elle tremblait légèrement: As-tu froid? Un peu! Il ôta sa veste et la posa sur ses épaules. Elle le remercia. A leur grand regret, l'astre n'atteignit jamais les flots et disparut derrière une bande nuageuse! Cependant le ciel s'empourpra et se teinta de mauve... Elle le rapprocha, posant la tête sur son épaule. Il passa un bras autour de sa taille. Ils passèrent un long moment dans cette position, silencieux, sans bouger, les yeux rivés sur l'horizon... Ni l'un , ni l'autre ne voulait troubler cette félicité qui les berçait! Des étoiles apparurent dans le ciel. Elle décolla sa tête de l'épaule , elle lui fit face. Ils s'embrassèrent. Elle fit glisser la veste sur le sable et s'allongea dessus, sur le dos tout en attirant Paul, vers elle. Elle murmura: J'ai envie de toi! Moi aussi! Il releva sa robe et fit glisser sa culotte qui se roula. Il caressa son pubis puis sa vulve, dont il sentit l'humidité; l'envie lui fit ouvrir sa braguette et sortir sa verge; il la pénétra lentement. Elle posa ses mains au niveau des reins de son partenaire pour l'attire davantage en elle. Il commença un va-et-vient qu'il accéléra peu à peu. Nina se tortillait, poussant de petits cris...Son corps se raidit brusquement, au moment même où l'homme se laissa aller! Elle cria! Ils venaient de jouir en même temps! Il se retira, s'allongea près d'elle prenant sa main droite dans dans la sienne. Ils restèrent un long moment , silencieux, les yeux levés vers les étoiles, brillant plus que d'ordinaire!...
Bien entendu, ils arrivèrent très en retard pour le repas, mais on consentit à les servir quand même! Ils dinèrent, en tête à tête, heureux, détendus, encore sous le charme des instants délicieux qu'ils venaient de vivre. Il éprouva un peu de fierté quand elle lui avoua que, pour la première fois , elle avait eu un orgasme! Ils se séparèrent pour prendre une douche; Elle lui glissa à l'oreille: le 104, à tout à l'heure!...Ma chambre, c'est
Quand il frappa à la porte de Nina, celle-ci lui ouvrit la porte habillée d'un déshabillé en soie, couleur saumon. Elle aperçut la bouteille de champagne et les deux verres que Paul tenait dans ses mains, et dit: Tu penses à tout! Il s'était fait monter le tout quelques instants auparavant. Lyrique il clama: C'est la fête! « C'est la fête dans mon coeur,  Car je rejoins le bonheur  Qui, dans la chambre attend  Le merveilleux amant! » Elle demanda: C'est de qui? De moi, et impromptu! Trève de bavardages, je fais sauter le bouchon! Le liège lissa une trace près du lustre du plafond! Le liquide mordoré emplit les flûtes...Ils trinquèrent à leur rencontre et à leur amour naissant. Assis sur le lit, ils burent le champagne, frais , juste à point, échangeant des bisous entre chaque gorgée; Il posa son verre sur la table de chevet, elle en fit autant. Leurs yeux brillaient. Ils n'eurent pas besoin de parler. Debout, elle dévoila sa nudité. Sur la peau laiteuse de sa poitrine se détachaient les aréoles marron de ses seins qui dardaient. Il y posa les lèvres, puis lècha les têtons qu'il titilla et mordilla. Il se laissa glisser à la hauteur de son ventre plat qu'il embrassa. Ses mains descendirent en caresses de part et d'autre d'un corps frémissant, pour s'arrêter à la hauteur des cuisses. Elle appréciait , attendant le moment où la bouche de son amant allait agacer son clitoris et envahir son sexe. Alors elle se sentit presque défaillir. Il se redressa excité et la pénétra. Leurs deux corps brûlaient! Ils firent l'amour debout! A nouveau, ils s'assirent sur le lit. Paul emplit les verres, ils se désaltérèrent, comme pour calmer ce feu qui ,les avait consumés, assèchant leurs bouches... Brève fut la pause! Nina intima: Déshabille–toi! Il le fit sans réticence aucune. Elle put détailler son corps mince, peu musclé, peu velu mais équilibré. Elle posa son regard sur le sexe de son partenaire, émergeant à peine, de la toison auburn. En riant, pointant le doigt vers lui, elle demanda: Qu'est-ce que ce machin rabougri?...Approche, je vais m'en occuper! Allonge-toi! Il obéit. Elle vint le rejoindre, l'embrassant voracement sur la bouche. Elle couvrit son corps
d'une multitude de baisers et de morsures légères. Elle se laissa glisser pour couvrir le sexe de son amant de bisous. Le verge se dressa, turgescente! Fière de lui avoir redonné vie, elle la happa goulûment, tout en la tenant de la main droite. Elle s'en occupa un long moment, puis, n'y tenant plus, elle remonta son corps pour la faire pénétrer en elle! Paul déversa alors sa semence. Cependant Nina continua à s'activer, à la recherche de sa propre jouissance...Enfin dans un soupir, elle se dégagea!... Ils étaient comme anéantis, vidés, restant inertes , cherchant à récupérer. Puis, elle réclama à boire, ils vidèrent la bouteille... Ils se mirent une nouvelle fois à nu, mais cette fois-ci en paroles! Ils évoquèrent leurs enfances, leur jeunesse, leurs centres d'intérêt... Ils avaient l'impression que leurs corps avaient retrouvé une température normale, seules, leurs oreilles chauffaient! Sûrement le champagne! » pensa Nina. Si elle ne partageait pas le goût de Paul pour le football, elle n'y comprenait rien, par contre, ils se découvrirent de nombreux points communs dans leurs goûts: la littérature, la peinture, la politique. La conversation se prolongea... Paul n'avait pas regardé sa montre, mais il lui sembla qu'une heure venait de se passer depuis le dernier verre de champagne, lorsqu'elle lui sussura: J'ai encore envie! Allait-il pouvoir subvenir à cette requête qui l'affola? Un doute l'envahit sur ses capacités à répéter l'acte! Allait-il la décevoir? Sans trop savoir où il allait, il couvrit son corps de caresses et de baisers, lui glissant des mots doux à l'oreille...La main aventureuse de Nina prit son sexe qu'elle caressa puis agita. Quand ce dernier se gonfla, il fut soulagé! La chevauchée reprit ses droits, jusqu'à l'extase!...
Paul, exténué par la répétition, n'en pouvait plus alors qu'elle semblait épanouie! Bien que craignant de la choquer, il lui annonça son intention de regagner sa chambre. Elle acquiesça, sans remarque, entièrement plongée dans le ravissement des instants qu'elle venait de connaître! Il prit une douche, sa rhabilla, lui fit la bise, regagna sa chambre et se coucha sur le lit tout habillé! Nina, toute à sa félicité ne s'endormit que beaucoup plus tard...
Le lendemain, au petit-déjeuner, ils se saluèrent simplement, mais ils échangèrent des regards complices... La matinée leur apporta son lot de renseignements et de conseils... Après le déjeuner, ils gagnèrent la plage. C'est assis sur le sable qu'ils devisèrent. Une nouvelle fois, elle aborda la monotonie de sa vie de couple et la désillusion qu'elle génère. Paul raconta sa vie de célibataire. Elle voulut savoir s'il avait eu une vie amoureuses. Il n'évoqua que des passades, car , jusqu'alors, rien de sérieux ne lui était arrivé... Au dessus d'eux, le ciel déroulait son gris-clair. Le vent était disparu. La température frôlait l'agréable. Quelques rares personnes se baladaient le long du cordon littoral sablonneux... La mer s'était retiré très loin, laissant derrière des « baches », terme local pour désigner de
grandes flaques, où les mouettes piailleuses se baignaient... Tout était calme, incitant au silence et à l'introspection! Elle posa la tête sur l'épaule de son compagnon, détendue, se sentant bien et appréciant l'instant privilégié qui parvenait à lui faire oublier son mal de vivre conjugal. Ne serait-ce qu'un bref instant, Paul n'avait jamais été aussi épris d'une femme qu'il l'était actuellement! La soudaineté de ce sentiment l'étonnait et l'enthousiasmait! Il vivait, pour l'heure, dans un autre monde, sur une autre planète! Jamais il n'avait ressenti une telle attirance pour une femme! Une femme qui dégageait charme et beauté mais aussi qui avait des connaissances étendues, qui s'intéressait à des tas de choses, qui cultivait l'humour. Une femme qui avait envie de vivre, faisant de chaque seconde, un moment de fête et de recherche du bonheur! Comme elle, il se comportait en jouisseur!
Le stage allait se terminer le soir...Ils devaient trouver un prétexte pour prolonger cette rencontre. Elle chercha une excuse pour rester sur place. Paul s'octroyant, de temps à autre, des week-end, son absence passerait inaperçue. Dès la clôture du stage, chaque participant n'eut qu'une idée, rentrer le plus vite possible chez soi!Personne ne s'attarda! Attendant le départ des collègues, Nina et Paul patientèrent, chacun dans sa chambre... Puis , il descendit à l'accueil et prolongea d'une nuit l'occupation de sa chambre. Quand il remonta voir Nina, celle-ci téléphonait à son mari: Allo! Michel, c'est moi! Je voulais te prévenir que je ne rentrerai que demain! ... direction organise une matinée d'initiation au golf, pour lesPourquoi? Parce que la volontaires! J'ai envie d'essayer! ... Bien! Bisous et à demain! C'est fait! Elle s'accrocha au cou de son amant, couvrant son visage de bisous! Paul emmena bagages de Nina dans sa chambre, pendant qu'elle alla rendre les clés de la 104. Elle revint. A peine rentrée, elle se déshabilla. Que fais-tu? vais prendre une douche! Tu viens?Je Ils se retrouvèrent, tous deux, dans la cabine. Leurs corps se resserrèrent dans une étreinte, sous l'eau qui ruisselait. Ils se couvrirent, mutuellement, de baisers et de caresses. Nina sentit le sexe de Paul se durcir. Elle lui tourna le dos , se pencha, et de sa main droite saisit le membre viril qu'elle introduisit en elle. Penché sur le dos de Nina, Il lui caressa les seins, malaxant du bout de ses doigts leurs extrémités. Elle remua d'avant en arrière, il la laissa agir. Elle accéléra la cadence. Il l'accompagna jusqu'à ce qu'il ne puisse plus se contrôler! Alors, elle se redressa, se retourna et ils échangèrent un long baiser passionné, sous l'eau qui continuait à dégouliner. Ils se lavèrent, puis se séchèrent l'un l'autre....
Dès qu'ils furent rhabillés, ils décidèrent d'aller se promener en ville... Ils découvrirent la Place du Marché et la rue Saint-Jacques, pour descendre, ensuite, main dans la main, vers le front de mer. Sur la corniche, un banc les accueillit. En l'absence du soleil, le jour tomba rapidement... Elle avait faim, lui aussi. Elle eut envie d'un « moules-frites ». Ils entrèrent dans une brasserie. Deux bières pression accompagnèrent les moules à la crème et les frites croustillantes à souhait! Il la regardait se régaler, sans fard. De temps à autre, elle se frottait le menton, mouillé par le jus des lamellibranches. Elle les dégustait, lentement, une à une, attrapant la chair avec une coquille vide. Ses doigts luisaient. Il croyait avoir en face de lui l'image du bonheur! Nina au pays des merveilles! Ils burent un café puis décidèrent de se rendre au cinéma. On y projetait « Le bonheur est dans le pré ». Le film leur plut. Ils découvrirent les qualités d'acteur d'Eddy Mitchell, celles de Michel Serrault n'étant plus à prouver!.. Sur le chemin du retour, elle prit Paul par la taille, se serrant contre lui. Parfois, ils interrompaient leur progression pour s'embrasser. Les rues étaient désertes, simplement troublées par le passage, au compte-goutte, d'automobiles pressées... Il pensa qu'une nouvelle fois, il allait devoir se montrer à la hauteur dès qu'ils auraient franchi le pas de la chambre! L'appétit sexuel de Nina le déroutait un peu... Ce qu'il avait pressenti s'avéra juste. Par trois fois, il dut répondre aux besoins de sa bien-aimée! Il en termina, allongé sur le ventre, les bras en croix, en sueur, le coeur battant la chamade! Elle , de son côté, continuait à le couvrir de baisers. N'en pouvant plus, il proposa: Et si nous dormions,  Déjà! Dit-elle désappointée. Elle se plia, néanmoins, au souhait formulé!
Elle se réveilla la première, caressant d'emblée, le torse de son amour qui ouvrit les yeux. Ce dernier ne put contrôler une érection...Elle alla à la rencontre du sexe dressé, dégagea le drap, et entreprit une fellation jusqu'à son achèvement. Il prit du plaisir... Elle se leva et prit la direction de la douche. Il évita de l'accompagner! Il préféra se laver tandis qu'elle se maquillait. Elle demanda: Nous avons la matinée pour nous, que faisons-nous? J'ai envie d'aller à Etaples, au marché aux poissons! Pourquoi pas! C'est original! C'est ce qu'ils entreprirent après avoir pris le petit déjeuner, payé la note et embarqué les bagages... Chacun prit son automobile pour arriver sur les lieux... En prévision de leurs repas du soir, ils achetèrent des filets de sole et une portion de
crevettes grises. Ils n'en parlaient pas , mais reprendre le cours d'une vie normale les attristaient. Après avoir bu une bière dans un estaminet, ils reprirent la route jusqu'à Montreuil sur Mer où ils déjeunèrent. Paul avait choisi un restaurant qu'il connaissait, le meilleur! Ils prirent une coupe de champagne à l'apéritif. L'excellence du repas et des crus servis n'arrivèrent pas à chasser l'idée, insoutenable pour Nina, qu'ils devraient bientôt se séparer! Ils reprirent la route, qu'elle ouvrit au volant de sa voiture couleur tournesol. A un certain moment, elle clignota à droite pour s'engager dans un chemin menant à travers champs. Il la suivit. Elle stoppa son véhicule. Il la rejoignit, s'asseyant sur le siège du passager avant. Il l'entendit, presque suppliante: Prends–moi, encore! Ses yeux mouillés de larmes la faisait ressembler à une enfant. Ses mains dégagèrent le sexe de Paul, puis elle ôta sa culotte et vint se placer sur son amant, engloutissant l'objet du désir entre ses cuisses. Ils ne firent plus qu'un!... Les jambes tremblantes, il regagna son véhicule. Ils venaient de se dire « au revoir! ».
Le lundi suivant, Nina téléphona à la banque,sur le téléphone de Paul. Elle lui raconta son dimanche: elle avait participé à un repas familial et s'était ennuyée à mourir, incapable d'ôter de son esprit les merveilleux instants qu'ils avaient passés ensemble. Elle alla même jusqu'à se refuser à son mari, prétextant une migraine... De son côté, il lui dit qu'il était allé assister à une rencontre de football mais que son esprit se trouver loin du rectangle vert. Ce jour-là, le foot lui sembla insipide! Ils prirent rendez-vous pour le jeudi suivant, ils prétexteraient, tous deux, un déplacement au siège régional à Lille. Ce jour arriva plutôt rapidement, le travail les ayant accaparés; Dès dix heures , le matin, ils se retrouvèrent sur la place d'un village, situé à peu près à égale distance de leurs deux agences. Laissant le véhicule de Nina sur le parking de la place, ils embarquèrent dans celui de l'homme. Ils prirent la direction de la vallée de la Sensée, réputée dans la région pour ses étangs et ses aires de camping... A un certain moment, l'auto s'écarta de la route pour s'engager dans un chemin de terre, vers l'orée d'un bois revêtu de sa parure automnale. Ils s'arrêtèrent et descendirent du véhicule. Il ouvrit le coffre et en sortit un plaid qu'il étala sur le bord du chemein. Il lui prit la main et dit simplement: Viens! Il s'allongea sur le dos, elle prit place au-dessus de lui...Ils s'embrassèrent longuement...
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