Parenthèses
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Description

J'espère simplement qu'à la lecture de ce texte vous prendrez autant de plaisir que j'en ai eu à l'écrire.
Dans une fiction, lorsqu'on écrit à la première personne, et qu'on entre dans la peau du personnage qui raconte, il est étonnant de constater à quel point les émotions s'amplifient pour devenir parfois si intenses qu'elles en sont presque réelles.
J'aurai également plaisir à connaître vos réactions et à lire vos commentaires. À bientôt donc.

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Publié le 02 juillet 2012
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Licence : En savoir +
Paternité
Langue Français

Extrait

Dominique Lartigue
Parenthèses
Collection Romans / Nouvelles --
Retrouvez cette oeuvre et beaucoup d'autres sur http://www.inlibroveritas.net
Table des matières
Parenthèses..................................................................................................1 Préambule............................................................................................2 Parenthèses..........................................................................................3
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Parenthèses
Auteur :Dominique Lartigue Catégorie :Romans / Nouvelles
J'espère simplement qu'à la lecture de ce texte vous prendrez autant de plaisir que j'en ai eu à l'écrire. Dans une fiction, lorsqu'on écrit à la première personne, et qu'on entre dans la peau du personnage qui raconte, il est étonnant de constater à quel point les émotions s'amplifient pour devenir parfois si intenses qu'elles en sont presque réelles. J ' a u r a i é g a l e m e n t p l a i s i r à c o n n a î t r e v o s r é a c t i o n s e t à l i r e v o s commentaires. À bientôt donc.
Licence: Licence Creative Commons (by) http://creativecommons.org/licenses/by/2.0/fr/
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Préambule
 J'espère simplement qu'à la lecture de ce texte vous prendrez autant de  plaisir que j'en ai eu à l'écrire.  Dans une fiction, lorsqu'on écrit à la première personne, et qu'on entre dans la peau du personnage qui raconte, il est étonnant de constater à quel point les émotions s'amplifient pour devenir parfois si intenses qu'elles en sont presque réelles.     J'aurai également plaisir à connaître vos réactions et à lire vos commentaires. À bientôt donc.
Préambule
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Parenthèses
 La roue tourne, le temps s'écoule plus ou moins rapidement, et le regard qu'on porte sur soi-même et sur les autres évolue au fil des ans.  À 30 ans (disons presque 31), j'étais mariée depuis près de 6 ans avec Quentin. J'avais 25 ans et lui 27 à l'époque, et nous avions vécu ensemble des choses véritablement torrides et intenses. Puis cette sensualité puissante qui nous avait rapprochés s'était étiolée peu à peu.  Quentin s'était de plus en plus investi dans son activité de photographe de mode, et je le soupçonnais fortement depuis un certain temps, de me tromper avec un ou plusieurs de ses modèles.  J'en voulais pour preuve le fait que nos rapports sexuels étaient réduits à leur plus simple expression – Quentin daignait me baiser une ou deux fois par mois – alors qu'au début de notre relation nous étions d'une avidité sans limites dans ce domaine. Le seul problème était que mes « besoins » étaient toujours aussi présents...  Ajoutons à cela le fait que mon activité professionnelle – vente de programmes immobiliers à mi-temps n'était pas à proprement parler exaltante, et très peu rémunératrice.  En d'autres termes, je me sentais frustrée, trahie, délaissée, inassouvie, médiocre et dépendante de quelqu'un qui me négligeait.  C'est pendant cette période que le hasard me fit renouer avec Jennifer, ma meilleure amie en fac, au détour d'un site internet consacré à la recherche d'anciens camarades de classe ou d'anciens collègues.  J'étais vraiment ravie de reprendre contact avec elle, et après quelques échanges de mails, nous étions convenues de nous retrouver pour déjeuner.
 Elle n'avait pas vraiment changé au cours des 7 ou 8 dernières années. Un visage de madone éclairé par des yeux couleur miel, qu’encadraient de longues boucles de cheveux bruns, une silhouette élancée, et de jolies formes. Une très belle jeune femme. Resplendissante.
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 La chaleur de nos retrouvailles et peut-être le vin que nous avions bu firent que je me confiai à elle, sans pudeur, comme à l’époque pas si lointaine où nous étions presque inséparables.  Jennifer m’écouta avec patience et gentillesse lui raconter longuement mes frustrations, mon sentiment d’être trahie, négligée.  Mais je dois te paraître assommante à détailler tous mes petits tracas… lui dis-je en guise de conclusion. Toi, en revanche, tu me sembles parfaitement épanouie.  — Tu ne m’assommes pas du tout avec tes « petits tracas comme tu » dis. À quoi servirait d’avoir une amie si on ne peut pas se confier à elle„?  — Parle-moi de toi. Tu es mariée„? Que fais-tu„?  — Mariée, je l’ai été, poursuivit Jennifer. Pas très longtemps en fait, un peu plus d’un an le temps de me rendre compte que je n’avais pas choisi le bon partenaire, et j’ai repris ma liberté. — C’est peut-être ce que je devrais faire… répondis-je, songeuse. Et         tu travailles dans quoi„? — Eh bien, c’est un peu compliqué en fait…        Elle s’interrompit quelques instants, comme si elle cherchait ses mots, avant de reprendre :  — Je travaille en indépendante à la création de sites internet depuis deux ou trois ans, mais c’est un secteur très difficile et je ne gagne pas encore réellement ma vie même si c’est une activité passionnante.  Les vêtements de créateur et les bijoux qu’elle portait témoignaient cependant d’une certaine opulence…  — Tu ne me sembles pourtant pas dans une misère sans fond, poursuivis-je en regardant ostensiblement son bracelet qui devait représenter à lui seul de nombreux mois de mes modestes revenus professionnels.  — Disons que j’ai une autre activité par ailleurs…  — Rémunératrice si j’en crois ce que je vois…  Ma remarque sembla l’avoir piquée au vif.  — Exactement„! Et agréable de surcroit, reprit-elle vivement. Mais je ne pense pas que cela t’intéresse, ajouta-t-elle en se radoucissant.  — Pourquoi dis-tu ça„?  Elle semblait maintenant un peu gênée.
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 — Disons que c’est une activité un peu… particulière.  — Mais encore„?  — Hum… tu te souviens de mon penchant pour les hommes et pour le sexe en général„?  Bien sûr que je m’en souvenais. C’était d’ailleurs un euphémisme, car à l’époque de la fac Jennifer et moi avions couché avec à peu près tous les mâles de notre entourage, totalement délurées et véritablement assoiffées d e s e x e . E t c ’ é t a i t p e u t - ê t r e u n e d e s c h o s e s q u i m e m a n q u a i e n t maintenant…  — Oui, très bien, et…„?  Jennifer baissa la voix.  — Eh bien disons que je joins l’utile à l’agréable. J’ai donné une dimension… professionnelle à mes penchants…  Je ne comprenais pas encore vraiment ce qu’elle voulait dire.  — Tu peux être plus précise„?  Et ce fut à son tour de se confier à moi, comme une digue qui cédait. Et le moins qu’on puisse dire est que j’étais à mille lieues de me douter de ce qu'elle me raconta.
 — Il y a environ deux ans, une jeune femme m'a demandé de lui créer une page web en m'indiquant que son contenu était un peuspécial. Il s'agissait en fait d'une annonce sur des sites spécialisés où elle proposait ses services pour de la relaxation et des massages. Tu as déjà dû voir ça„?  — Je crois, oui...  — L'annonce comportait quelques photos d'elle nue et en sous-vêtements, ainsi qu'un petit texte proposant une séance de massage érotique d'une heure chez elle, suivie d'un numéro de téléphone portable.  — Mais c'est de la prostitution...  — Pas vraiment. Nous nous étions rencontrées deux ou trois fois, et je me suis permis de lui poser quelques questions. Elle m'a d'abord dit ce que ça lui rapportait, et crois-moi c'est déjà assez conséquent sur la base de quinze ou vingt « séances » par mois...  — Et qu'est-ce que tu entends par « séances »„?  — C'est très variable en fonction du client. Pour être claire, hormis le massage proprement dit, ça va de la masturbation à la pénétration en
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passant par la fellation selon ce qu'elle souhaite proposer.  Mais j'imagine qu'il y a des risques... ?  — En fait, pas tant que ça... D'abord le numéro de portable n'est utilisé que pour les appels provenant des annonces. Ensuite, elle donne rendez-vous au client dans un endroit très fréquenté près de chez elle„; cela lui permet de ne pas donner suite si elle juge que le client n'est pas fiable. Enfin, lorsqu'elle ramène le client dans son appartement, soit elle utilise un système qui transmet les sons de son appartement chez une amie à proximité, soit il y a une de ses amies dans une des pièces voisines où elle n'entre pas.  — Et toi, tu fais... la même chose„?  Oui. Ça te choque„?  — Je ne sais pas...  — En fait, elle m'avait proposé d'« assister » en jouant le rôle de l'amie     dans la pièce voisine. Je l'ai fait à quelques reprises, et je dois avouer avoir trouvé cela très excitant. Elle m'a ensuite proposé de participer si je le souhaitais en m'indiquant que certains clients appréciaient un massage à « quatre mains ». C'est comme ça que je me suis jetée à l'eau.  Je restai muette et songeuse quelques instants. Après tout, ça ne m'étonnait qu'à moitié de Jennifer qui avait toujours adoré le sexe et qui avait trouvé ce moyen de joindre l'utile à l'agréable...  — Et tu as ensuite volé de tes propres ailes„? poursuivis-je.  — Exactement. J'avais un appartement dans le 14ème qui m'avait été légué par une tante. Il est situé dans un petit immeuble discret, dans une petite rue à proximité de l'avenue du Maine. L'emplacement idéal.  — Tu fais ça depuis longtemps„?  — Presque deux ans.  Et tu n'as jamais eu de... problèmes„?  — Non. Quelques demandes exotiques de temps à autre, mais rien d'inquiétant ou que je ne puisse refuser. Avoue que ça t'intéresse... ajouta-t-elle avec un sourire complice.  — Je n'ai pas envie de faire la pute, répondis-je brusquement sans réfléchir.  » Je suis désolée, ce n'est pas ce que je voulais dire... poursuivis-je aussitôt.
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 — Pas grave, dit-elle en souriant. Mais tu n'es peut-être pas la mieux placée pour porter un jugement alors que tu te fais tringler sans même jouir lorsque ton mec veut bien te faire l'aumône de baiser avec toi...  Sa réplique me fit l'effet d'une gifle. Et me ramena à la triste réalité de mon quotidien. Elle n'avait pas tort.  Je serrai doucement sa main dans la mienne.  — Excuse-moi, repris-je d'une voix douce. Tu as raison et je n'ai aucun jugement à porter. Tu es toujours ma meilleure amie et j'ai beaucoup d'affection pour toi. C'est juste que je suis un peu surprise...  — Moi aussi j'ai toujours beaucoup d'affection pour toi. Ça me fait un immense plaisir de te revoir, et j'aimerais qu'on se revoie bien plus souvent si tu le souhaites.  — Bien sûr que je le souhaite„!  — Alors on se rappelle très vite.  Nous nous quittâmes en nous embrassant comme les deux adolescentes que nous étions restées.
 Je passai, comme souvent, la soirée seule, Quentin étant retenu quelque part pour son travail. Probablement avec un de ses modèles...  Je me couchai de bonne heure et laissai mon esprit vagabonder dans l'obscurité de la chambre. Je repensais à ce que m'avait dit Jennifer, et j'essayais de m'imaginer avec un inconnu que je massais avant de le masturber. Ça me rappelait les débuts de ma sexualité, quand je branlais les garçons avec lesquels je sortais et qu'ils devenaient pressants...  Puis je m'imaginai que je suçais l'inconnu après l'avoir massé. Là encore, les souvenirs de fellations à des garçons insistants remontaient à ma mémoire.  Je sentais une douce chaleur m'envahir lentement.  Laissant libre cours à mon inspiration, je m'imaginai ensuite qu'un bel inconnu me prenait langoureusement après que je l'ai massé. D'autres souvenirs affluèrent.  La chaleur devenait intense dans mon ventre.  Mes mains glissèrent entre mes cuisses. Mon sexe n'attendait que mes doigts pour s'embraser. L'orgasme me transperça quelques instants plus tard. Je sombrai ensuite rapidement dans un sommeil peuplé de rêves
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érotiques.
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 J'étais seule dans le lit lorsque je me réveillais le lendemain matin. Le ciel bleu annonçait une journée radieuse. Et Quentin n'était pas rentré de la nuit. Cela lui arrivait de temps à autre, et il me fournissait toujours une vague excuse liée à un travail qu'il avait été obligé de terminer... avec l'un ou l'autre de ses modèles certainement.  Nous étions mercredi, et je devais passer la journée sur la bulle de vente d'un programme près de la Défense. Je renseignai quelques rares clients potentiels, en relançai d'autres par téléphone, mais aucun ne signa de réservation.  J'appelai Jennifer vers 17 heures.  — Ça te dirait de déjeuner avec moi demain„? lui proposai-je.  — Avec plaisir ma chérie.
 Nous nous retrouvâmes dans un restaurant proche de la Tour Montparnasse.  Alors, comment va ma meilleure amie„? me dit-elle d'un ton enjoué.  — J'ai déjà vu mieux...  Et je racontai ma soirée seule, Quentin qui avait découché pour la énième fois, mon boulot qui ne m'apportait rien...  — Qu'est-ce que je peux faire pour toi„? demanda-t-elle en me prenant la main.  — Je ne sais pas... J'en ai marre de la vie que je mène, de mon boulot de merde, de mes frustrations, de devoir mendier auprès de mon mari pour qu'il daigne me « tringler » comme tu dis, et de finir par me caresser parce qu'il n'est pas là...  J'étais au bord des larmes. Jennifer passa un bras autour de mes épaules.  — Je suis là, murmura-t-elle avec douceur. Je ne suis peut-être pas exemplaire, mais je suis là si tu as besoin de moi.  — Tu es adorable, répondis-je avec un pauvre sourire.  Elle essuya une larme sur ma joue avant d'y poser un baiser.  — Aller, viens„! Je vais te changer les idées, dit-elle avec entrain en se levant.
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