Violette Anthémis : Maladroite
12 pages
Français

Violette Anthémis : Maladroite

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Description

Une nouvelle sexy champêtre écrite et illustrée par l'équipe de Dead-Men, avec un bel aperçu de la (généreuse) plastique de Miss Edith Oswald.
Violette retrouve des amis à la campagne. Mais son séjour lui réserve des surprises, certaines plus agréables que d'autres.
La galerie et la nouvelle sont disponibles à cette adresse : http://www.dead-men.fr/violette-anthemis/livre-maladroite.php

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Publié par
Publié le 12 mai 2017
Nombre de lectures 297
EAN13 9791096419074
Licence : En savoir +
Paternité, pas d'utilisation commerciale, pas de modification
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Dead-Men
Violette Anthémis Février : Maladroite Par Dead Man Tôji
Violette Anthémis Février : Maladroite
Visitezhttp://violetteanthemis.dead-men.fr/books.php#fevrier pour inciter Violette à se déshabiller un peu plus ! Chaque mois, retrouvez les péripéties de Violette Anthémis sur http://violetteanthemis.dead-men.fr.
ISBN : 979-10-96419-24-1
1
« Woohoo ! » Violette sauta dans les bras de son amie. Jeanne vivait à la campagne depuis presque deux ans. Depuis qu’elle avait quitté la ville, Violette ne l’avait pas revue alors qu’elles étaient inséparables. Le manque de temps, les mois qui filaient pour se transformer en années. Et puis un beau jour, sur un coup de tête, elle avait pris le train, puis le bus, et voilà qu’elle la serrait contre elle. « Ça fait tellement plaisir de te voir ! — Oh ! Toi aussi, ma chérie ! Ton homme n’est pas là ? — Nathan est parti faire quelques courses. Tu nous as un peu pris au dépourvu. Mais j’ai de quoi t’offrir un verre. Entre ! Il fait un froid de canard dehors ! Et que je te fasse visiter ! » Un petit couloir avec un escalier sur la droite desservait le salon — immense avec une cheminée gigantesque où crépitait joyeusement un bon feu —, la cuisine, des toilettes, une salle de bain et la buanderie avant de donner directement sur le jardin. À l’étage, des chambres et encore des toilettes et une salle de bain. « Nathan aménage encore son bureau, mais moi j’ai le mien. — Avec tes ordinateurs et tout ? — Avec mes ordinateurs et tout. » Jeanne travaillait à distance pour un hébergeur web. Une boîte assez grosse qui lui permettait de gérer ses horaires comme elle l’entendait. C’était aussi une férue de bandes dessinées ; les étagères dans son bureau en débordaient littéralement. « Il fait hyper bon chez toi ! — C’est de la vieille pierre. Frais en été comme en hiver. Nous avons installé un poêle qui chauffe toute la maison. — Et la cheminée ? — Ça, c’est pour le plaisir. Mais viens, on va boire un verre. Installe-toi. » Violette s’assit dans un vieux fauteuil en cuir en face de la flambée qui irradiait tant qu’elle ôta son pull pour rester en débardeur. Jeanne — dont le bout des seins pointait à travers son t-shirt simplement d’avoir ouvert la porte sur le froid — revint avec deuxApple Jacks. Elles trinquèrent et, le temps de deux verres, évoquèrent quelques souvenirs, se racontèrent quelques histoires. Lorsque Nathan arriva, la tête leur tournait déjà légèrement. Il salua Violette, rangea les courses et se joignit à elles pour un troisième verre, sans manquer de laisser tomber dès qu’il le pouvait son regard sur le soutien-gorge de Violette qui dépassait de son haut au moindre mouvement. Après une petite heure et quelques verres de plus, tous les trois passèrent dans la cuisine pour préparer le dîner. « Je me suis dit que puisque nous avions une cheminée à disposition, autant t’en faire profiter. » Les deux filles approuvèrent l’idée de Nathan. Jeanne découpa une côte de bœuf tandis que Nathan faisait revenir des pommes de terre dans de la graisse et que Violette préparait des tartines de terrine de sanglier. « Tout est local, déclara fièrement Jeanne. Ici, nous avons tout à portée de main. — Le marché du village est tout simplement fantastique, renchérit Nathan. Sauf pour le fromage. Bizarrement, impossible de trouver un bon fromager à moins de trente bornes à la ronde. Autant te dire que lorsque nous allons en acheter, nous faisons des provisions pour le mois ! — Et ça coûte une misère comparé à la ville. — C’est vrai qu’on a halluciné avec Jeanne. Cinq kilos de patates pour un euro ? » Violette n’en revenait pas. Grande amatrice du marché, elle y laissait entre trente et
quarante euros toutes les semaines. Et en surveillant son budget, encore ! Nathan porta la marmite jusqu’à un plan de travail puis, en se retournant, lui frôla les fesses. Il leva une main pour s’excuser et Violette sourit. « Désolé. — Y a pas de mal. J’ai vu que vous avez deux voitures, maintenant ? — Obligé, répondit Jeanne en se passant les mains sous l’eau. Même si je travaille à la maison, je serais prisonnière chaque fois que Nathan s’en va. — Avec mon nouveau boulot, précisa ce dernier, je pars parfois pour plusieurs jours. — C’est quoi ton boulot ? » Avant de partir avec Jeanne, Violette se souvenait qu’il travaillait dans le commerce de gros pour la grande distribution. « Je représente une SSII et je démarche les clients. C’est Jeanne qui m’a trouvé les contacts. L’avantage c’est que tant que je prépare les dossiers, je peux le faire à la maison. Mais dès que je dois partir, c’est parfois à l’autre bout du pays, souvent pour quatre ou cinq jours. » Nathan retourna à ses pommes de terre tandis que Jeanne s’en alla cuire la viande et que Violette la suivait pour préparer la table. « Vous avez l’air bien installés. — Le rêve. T’as pas idée. » Nathan les rejoignit, se débarrassa de son plat sur la table et s’en alla déposer un baiser dans le cou de Jeanne.
2
Vieille pierre, d’accord, mais les cloisons intérieures n’étaient pas forcément très épaisses. Incapable de fermer l’œil — pas un bruit de voiture, pas un klaxon ou un cri d’ivrogne, rien ! —, Violette écoutait Jeanne et Nathan faire l’amour. Et ils s’en donnaient à cœur joie, les salauds ! Jeanne gueulait régulièrement comme une poissonnière tandis que Nathan ponctuait de petites plaintes. Un peu jalouse et incapable de résister, Violette laissa sa main descendre le long de son ventre, passer sur le rectangle de poils taillés de son pubis et s’insinuer entre ses cuisses. Elle écouta Jeanne gémir, l’imaginant avec le visage de Nathan entre les jambes. Mais malgré ses caresses et l’insertion d’un ou deux doigts de l’autre main, rien ne vint. De guerre lasse, elle se tourna en soupirant. Le sommeil la trouva un peu après deux heures du matin. Lorsqu’elle se leva, Nathan s’apprêtait à partir. Il dit en avoir pour la journée et être revenu pour l’apéritif. Jeanne dormait toujours, aussi Violette resta seule face à la cheminée en compagnie d’un livre qu’elle avait commencé dans le train. Son amie ne descendit que vers dix heures, simplement vêtue d’un long t-shirt. Elles prirent le café, évoquèrent des souvenirs amusants ou gênants, puis elles prirent une douche. Ensemble, comme lorsqu’elles étaient plus jeunes. À dire le vrai, cette intimité sororale manquait à Violette. Jeanne était sa meilleure amie, son âme sœur. Elles avaient partagé leurs premières expériences sexuelles, les mêmes garçons, leurs premiers pétards, leurs premiers acides, leurs premières gueules de bois. Tout. Sentir ses mains parcourir son dos, l’éponge entre ses omoplates, dans le creux de ses reins, « Comment tu fais pour avoir la peau si douce ? » Violette haussa les épaules. « J’utilise une crème basique. Non, je ne sais pas. Rien de spécial. » Jeanne se colla contre elle. Elle passa ses bras autour de sa taille ; son pouce frôla la base de son sein et Violette frémit.
« Je ne t’ai pas fait visiter le jardin, remarqua Jeanne alors que sa main droite descendait du ventre vers le pubis. — Je n’ai pas eu cet honneur, répondit Violette qui en profita pour se dégager. — Il ne fait pas très beau, les fleurs ne sont pas de sortie et il fait trop froid pour réellement en profiter. Il faudra que tu reviennes, pour ça. Mais je peux te faire visiter quand même. » Elles quittèrent la douche et chacune s’habilla de son côté. Jeanne ne mentait pas. Des rocailles constellaient l’immense jardin, offrant certainement un spectacle ravissant durant la floraison. Contre l’un des murs de la maison, un barbecue en brique noircie attendait les beaux jours. « Tu te souviens du type pour qui je posais ? demanda Violette. — Ivan, le peintre ? — Non, pas Ivan. Tu sais que je l’ai surpris en train de se tripoter au lieu de me dessiner ? — Sérieux ? Mais quel porc ! — Le photographe. Son nom m’échappe... » Jeanne réfléchit. « Philippe ? — Philippe, c’est ça. Il a fait quelques shoots de moi dans un jardin qui ressemblait beaucoup à celui-ci. Je crois que c’était chez ses grands-parents. — Je me souviens de lui. Bizarre, le mec. — Pas plus que ça, non. Tu as couché avec lui, non ? — Oui. Deux ou trois fois. C’est pour ça que je dis qu’il était bizarre. Tu le vois toujours ? — Non ! Non, non. Ça fait des années. Je ne sais même pas si j’ai toujours les photos. — Putain, elles étaient salaces… — Carrément ! — Quand je te dis que ce mec était étrange ! » Réalisant soudainement qu’elles étaient frigorifiées, elles se réfugièrent à l’intérieur pour fumer une cigarette devant la cheminée.
3
Après un joint au coin du feu, Jeanne monta se coucher et Violette se plongea dans un bain chaud. Amusée, elle trouva un canard vibrant sur le bord de la baignoire, mais elle constata avec un brin de déception l’absence de piles. « Jeanne ? lança Nathan depuis le couloir. Jeanne ? — Elle fait une sieste ! Et je suis dans mon bain. » Trop tard, la porte de la salle de bain s’ouvrait déjà. Nathan resta interdit un moment, mais il ne sortit pas. Violette remonta ses bras sur ses seins et s’enfonça un peu plus dans l’eau. « Nathan, c’est un peu gênant. — Pardon. » Il sourit, gêné, et se retira sans la quitter des yeux. Soudain lassée de son bain devenu un peu trop public, Violette enfila un peignoir et sortit. Nathan fumait une cigarette, assis dans le canapé du salon. « Je suis désolé, dit-il. Je n’aurais pas dû. — C’est rien. Nous sommes entre amis. Et ce n’est pas si différent que lorsque nous sommes à la plage, n’est-ce pas ? — Non. En effet. N’empêche. C’était pas cool. » Il tendit une cigarette à Violette qui accepta et s’assit dans le fauteuil en face de lui. « Je pensais qu’on pourrait se faire une soirée ciné. J’ai un rétroprojecteur que j’ai rapporté du boulot. — C’est une bonne idée, oui. Film, pop-corn et des saloperies à grignoter ! — Les films sont dans l’armoire derrière toi, près de la fenêtre. » Violette se retourna vers la monstrueuse armoire normande. Elle prit appui sur ses
mains pour s’extraire du siège, mais un ressort se prit dans le tissu éponge. Violette se retrouva quasi nue devant son ami, seulement retenue par la ceinture du peignoir, les bras prisonniers des manches, à l’instant précis où Jeanne entrait dans la pièce. « Qu’est-ce que vous faites ? » Pour toute réponse, Violette ne parvint qu’à émettre un petit cri de surprise alors qu’elle retombait en arrière. « Nathan ? » Violette tenta de se dépatouiller, mais ne parvint qu’à se planter l’extrémité du ressort dans la fesse droite, ce qui lui arracha un nouveau cri. « Nathan ? Violette ? — Je n’ai aucune idée de ce qui se passe ! se défendit Nathan. Je... » La fin de sa phrase fut étouffée. Dans une nouvelle tentative pour retrouver une position verticale, Violette s’était pris les pieds dans son peignoir et avait basculé en avant sur lui. Son visage disparut entre ses seins. Et dans un réflexe stupide, le jeune homme referma les mains sur ses fesses. « Jeanne, protesta Violette, ce n’est pas du tout ce que tu crois ! Mais pas du tout ! — Je crois bien que si. — Non, mais pas du tout ! » Jeanne avança vers eux. « Ma chérie, s’exclama Violette, attend ! »
4
Violette se cambra, les mains posées sur les accoudoirs, Nathan assis sous elle. Elle le sentit glisser le long de ses fesses, passer entre elles, trouver l’entrée de son sexe et s’y enfoncer. Elle soupira. Un soupir qui venait du ventre. Une goutte de sueur coula de derrière son oreille le long de sa mâchoire et tomba de son menton entre ses seins ; elle roula sur sa peau jusqu’à se perdre dans son nombril. Les mains du jeune homme lui appuyaient sur le ventre ; elles remontèrent jusqu’à sa poitrine pour la caresser. Son corps entier se raidit dans un éclair de plaisir. Entre ses cuisses, les cheveux de Jeanne la chatouillaient. Violette écarta un peu plus les jambes et s’abandonna complètement. Nathan la souleva légèrement. Sa verge quitta son sexe pour se glisser entre ses fesses et s’y introduire avec une insupportable lenteur. « Non, gémit Violette. Pas par là. Il la laissa choir, s’introduisant entièrement en elle. Étourdie par la délicieuse douleur, Violette grogna.
5
Ils regardaient la télévision, enlacés nus dans le canapé. Un vieux film d’épouvante français où de jeunes femmes très peu vêtues couraient sans cesse pour tenter en vain d’échapper à des vampires. Lorsqu’elles furent enfin capturées, elles subissaient des sévices sexuels saphiques. De temps à autre, Nathan s’enfouissait dans Violette ou Jeanne, ou bien une main trouvait un sexe pour le caresser. Lorsqu’il était trop épuisé pour bander, le jeune homme se laissait sucer jusqu’à retrouver sa vigueur. Quand Jeanne s’occupait ainsi de son compagnon, Violette aimait à faire courir sa langue entre la vulve et l’anus. Si au contraire elle prenait Nathan dans sa bouche, alors Jeanne s’amusait à la titiller du bout des doigts d’une main tandis que ceux de l’autre s’enfonçaient dans l’orifice libre. La sueur mélangée aux sécrétions, l’insouciance, un peu d’herbe et quelques verres. De
quoi leur faire tourner la tête. À un moment, fatigués, ils s’abandonnèrent à la somnolence durant quelques minutes. Le pelvis de Violette appuyé contre les fesses de Nathan et la poitrine de Jeanne écrasée dans son dos. Cette dernière avait passé un bras autour de Violette et sa main épousait son sein gauche. Dans sa paume, le téton durcissait doucement. Les doigts de Violette trouvèrent le sexe de Nathan. Elle le caressa tendrement jusqu’à ce qu’il retrouve sa vigueur, jusqu’à ce qu’elle sente le sang battre sous la fine peau. Alors elle accentua ses cajoleries. « C’est mon homme, protesta Jeanne. C’est moi qu’il doit prendre. » Elle changea de place pour se caler dos à Nathan. Violette dirigea le sexe du jeune homme jusqu’aux cuisses de son amie. Mais la position et le canapé un peu étroit compliquaient les choses. Le gland effleurait les lèvres de Jeanne pour systématiquement revenir à ses fesses. Violette l’humidifia avec un peu de salive et, d’une main experte, elle l’appuya contre l’anus. Et elle l’y fit pénétrer. Juste un peu pour commencer. Jeanne gémissait et se contractait légèrement, mais Violette poussa le sexe plus profondément dans ses fesses. Lorsqu’elle le jugea suffisamment enfoncé, elle passa son bras par-dessus Nathan jusqu’à trouver le pubis de Jeanne. Elle appuya fermement jusqu’à ce que la verge du jeune-homme soit complètement introduit dans sa compagne. Les yeux fermés, ivre de volupté, Jeanne s’abandonnait progressivement. Violette lui caressait le clitoris, enfonçant régulièrement un ou deux doigts dans son sexe trempé. « Viens face à moi ! » demanda Jeanne. Violette se déplaça, le couple se recula, et elle s’installa jambes grandes ouvertes sur le visage de son amie. Jeanne lui agrippa les fesses et l’approcha d’elle pour que sa langue l’atteigne enfin. Une décharge électrique de plaisir et de jouissance pure lui remonta le long du dos ; les sensations redoublèrent lorsque Jeanne enfonça une phalange dans son anus. Deux heures lascives s’écoulèrent ainsi. Après quoi Violette décida qu’il était temps de passer à table et de visionner un autre film.
6
Nathan dut s’absenter les jours suivants pour le travail. Une urgence pour laquelle il se porta volontaire en échange de la promesse d’un taux de salaire horaire doublé. Violette et Jeanne en profitèrent pour explorer les environs. Elles écumèrent le marché bio du village voisin, visitèrent une ruine médiévale, firent l’amour près d’une rivière, participèrent à une fête aux légumes dans la ville la plus proche et se promenèrent au gré des chemins vicinaux. Toutes ces choses habituelles lorsqu’on se retrouve à la campagne et que le Soleil ne faiblit pas. De temps en temps, lorsque Jeanne travaillait, Violette se baladait seule. Elle s’offrait alors de longues marches sur les petites routes le long des champs ou dans la forêt. La semaine s’écoula sans crier gare, tant et si bien que Violette se retrouva à court de vêtements propres. C’était, dans son esprit, le signal du départ et bien qu’elle le regrettât, elle l’annonça à son amie. « Balivernes, répondit Jeanne en balayant le problème d’un geste théâtral de la main. Fais donc une machine. Tu ne vas pas déjà partir ! Nathan rentre demain. Justement, nous pensions inviter quelques amis demain. Au pire, je te prête des vêtements. Mais tu ne peux pas partir maintenant, je te l’interdis ! » Violette battit en retraite, au fond bien contente de pouvoir prolonger son séjour et de profiter encore un peu de ses amis. « D’accord. Mais je dois absolument faire une lessive.
Je n’ai plus de soutif et il ne me reste qu’une seule culotte. » Jeanne l’étudia. Elle pouvait lui prêter des habits, aucun problème, mais sa poitrine n’égalait pas celle de Violette. Jamais elle ne rentrerait dans l’un de ses soutiens-gorge. « Tu sais quoi ? Je lancerai une machine durant la nuit. On pourra l’étendre demain matin. Avec le temps qu’il fait, ce sera sec dans la journée. » Alors, autant dire tout de suite qu’entre les joints du soir et le film qui alla avec, les deux jeunes femmes perdirent toute notion du temps et qu’elles se réveillèrent le lendemain matin sans qu’aucune machine ait été programmée. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, Violette décida qu’elle pouvait se passer de soutien-gorge pour une journée. Jeanne lui prêta une paire de jeans et une chemise à manches courtes, Violette fourra son linge sale dans le tambour de la machine à laver, et les deux jeunes femmes profitèrent du beau temps pour siroter quelques cafés dehors. Le Soleil chauffait raisonnablement la campagne, deux rouges-gorges s’échangeaient des mondanités, bref, la vie était belle. « Qui vient cet après-midi ? — Un couple qui habite la grande maison quand on va vers la rivière, des amis à eux que je ne connais pas bien, Marianne et Jean-Luc… — De la fac ? — Oui. — Ils sont ensemble ? — Tu ne le savais pas ? — Je n’ai pas vraiment de nouvelles depuis une éternité ! — Ils vont même avoir un petit d’ici quelques mois. Et Jean-Luc tient un blog très en vue. — C’est son métier ? Journaliste gonzo, comme il aime à le dire. C’est l’un des rares blogueurs à gagner sa vie sur internet. — Mince ! — Il y aura aussi Viviane, Laurent, Bruno. Sophie et Fabien devraient faire un saut un peu plus tard, après le travail. — Je ne connais pas Fabien. C’est le nouveau mec de Sophie ? — Nouveau, nouveau… ça fait bien deux ans qu’ils sont ensemble. Il est infirmier, ils se sont connus à la clinique. — Deux ans déjà ? — Ben ouais ma vieille ! C’est que tu te fais rare. » Elles allumèrent des cigarettes et Jeanne s’accorda un temps de réflexion. « Il y aura aussi Édouard, de Bretagne. Il vient en vacances chez Bruno. — Il n’est pas en Argentine ? — Il est revenu cette semaine. Bruno doit le récupérer à la gare aujourd’hui. C’est pour ça que ça aurait été dommage que tu partes déjà. Oh, et il y a aussi Rocio, mon pote péruvien. Et Simon, Jacques, Lola, les trois Frank… — Ils ont toujours un groupe à eux trois ? — Plus que jamais. Ils ont sorti un 45 tours qui a bien marché et ils vont signer chez un gros label. Autant te dire qu’ils ont intérêt à jouer ce soir ! » Jeanne poursuivit une liste de noms que Violette crut sans fin, puis elles se resservirent du café, fumèrent une nouvelle cigarette et profitèrent comme il se doit de la clémence du temps. Après quoi Jeanne s’excusa pour aller préparer le barbecue et le buffet de ce soir. Violette resta seule à écouter les oiseaux piailler ; elle les imaginait se chamaillant pour elle ne savait trop quoi.
7
La corde à linge traversait toute la pièce. Comme l’essorage de ma machine laissait à
désirer — Jeanne l’avait prévenue —, Violette essorait le linge encore trempé dans une bassine avant de le secouer énergiquement et de l’étendre. Elle avait tardé et lézardé trop longtemps au Soleil, maintenant elle devait se presser pour avoir le temps de se changer avant que les premiers invités arrivent. Sa tâche accomplie, Violette ramassa la bassine, mais à trop se hâter, elle lui glissa des doigts. La chemise et le jeans trempés, la jeune femme hésita un moment. Dans cet état, elle ne pouvait décemment pas traverser la maison jusqu’à sa chambre au risque de gâter le plancher. Tant pis. Elle ôta ses jeans, manqua de perdre l’équilibre, et étendit les pantalons avec le reste de ses affaires. Puis elle déboutonna sa chemise et la suspendit aussi. Comme sa culotte était également mouillée, Violette se dit qu’au point où elle en était, autant la mettre à sécher avec le reste. Totalement nue, elle se pressa de regagner sa chambre, mais, pour les besoins de l’histoire, elle glissa dans une flaque d’eau et bascula en avant. Fort heureusement, la corde à linge retint sa chute et même si elle la cisailla sous les seins, au moins Violette ne s’étala pas de tout son long. La jeune femme se releva, glissa de nouveau pour les mêmes raisons et s’empêtra dans le long fil blanc. Plus elle tentait de s’en libérer, plus ses liens se resserraient, s’enroulant de plus belle à mesure qu’elle manœuvrait pour leur échapper. Tant et si bien qu’elle finit saucissonnée et incapable de bouger.
8
Jeanne coupait des poivrons en écoutant sur une enceinte portable de la musique diffusée par son téléphone. De belles pièces de viande marinaient en attendant d’être grillées. Un énorme tas de frites déjà passées dans un premier bain ne demandait plus qu’à être plongé dans le second avant d’être servi. Des carottes coupées en lamelles patientaient au milieu de petites coupelles pleines d’une sauce blanche à la ciboulette. Les crevettes baignaient encore à proximité des encornets. Et un immense saladier contenait avec peine de la laitue, des copeaux de fromage, du jambon de pays et des croûtons à l’ail. Lorsque les moteurs des premières voitures attirèrent son attention, Jeanne était fin prête. Elle sortit accueillir ses invités dans la cour, claqua la porte derrière elle, et se jeta dans les bras de Marianne et Jean-Luc. Derrière eux, Sophie, Fabien, Édouard et Bruno discutaient déjà à bâtons rompus du dernier téléphone à la mode, ultime acquisition de Fabien qui ne se lassait pas de le montrer à la ronde. Le temps de saluer tout ce petit monde, et Nathan arriva, talonné par Rocio et les trois Frank. « Et Violette ? demanda Marianne. — Elle doit finir de se préparer, dit Jeanne. — Ça fait tellement longtemps que je ne l’ai pas vue ! » Les garçons comparaient leurs téléphones portables — de véritables merveilles de technologie — et les filles s’échangeaient les derniers ragots. Jusqu’à ce que Nathan avise la porte fermée. « Tu as la clé ? demanda-t-il à Jeanne. — Non, j’ai dû la laisser à l’intérieur. Ce n’est pas grave, l’autre porte est ouverte. Comme ça, ceux qui ne connaissent pas découvriront l’envers du décor. — J’espère que la vue de mes caleçons ne vous gênera pas. » Les railleries fusèrent immédiatement, comme quoi non, tout le monde les connaissait. Nathan emmena le petit groupe qui déjà s’impatientait de passer à table. L’un des Frank parlait déjà de rouler un pétard, puisque Laurent devait rapporter « une herbe du tonnerre ». Mais lorsque Nathan poussa la porte et que tous entrèrent à sa suite les téléphones à la
main, ils découvrirent Violette entièrement nue, bien ficelée et sanglée dans sa corde à linge.
Et c’est ainsi que de nombreuses photographies de Violette nue prisonnière d’une corde à linge trouvèrent le chemin du web.
© Dead-Men, 2015 http://www.dead-men.fr
© Violette Anthémis, 2015 http://violetteanthemis.dead-men.fr
Violette Anthémis est incarnée par Miss Edith Oswald.
Photographie de couverture : Dead-Men & Miss Edith Oswald
Visitezhttp://violetteanthemis.dead-men.fr/books.php#fevrier pour inciter Violette à se déshabiller un peu plus ! Chaque mois, retrouvez les péripéties de Violette Anthémis sur http://violetteanthemis.dead-men.fr.
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