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[1]Notes sur le Japon J. DumoretRevue des Deux MondesT.1, 1831Notes sur le JaponLes villes du Japon sont grandes, belles et bien bâties. La plupart sont au centre de l’empire. Miakou (Méaco) , qui en est la capitale,est située sur le bord septentrional d’un lac au trentière degré de latitude et au cent soixante-neuvième de longitude. C’étaitanciennement une ville fort importante, car son enceinte avait vingt-un milles de tour. Mais les habitans, dans leurs révoltes et dans lesguerres qu’ils se faisaient, en ayant détruit la plus grande partie, elle n’est guère maintenant que le tiers de ce qu’elle fut autrefois.Mais ce qui reste de cette ville est encore fort beau et mérite d’être vu. C’est à Miakou que le souverain réside; c’est là que se trouve[2]le tribunal suprême, où trois personnes sont chargées du soin de rendre la justice . Ouchakaïa est une ville considérable etimportante. Les habitans y sont riches et aisés. Cette ville est aussi le centre du commerce, et c’est là que se réunissent tous lesmarchands. Le moins riche de ses habitans a un capital de 1000 piastres, et celui qui tient le milieu entre les plus riches et ceux qui lesont le moins possède un capital de 30,000 écus. Quant aux principaux commerçans, leur fortune est immense. Trois mille soldatsenviron, campés hors des murs, veillent sans cesse à la garde de la ville. Lorsqu’ils ont besoin d’y aller, ils y entrent un à un, deux àdeux, et puis ils se retirent.Boungoum est le chef-lieu d’une ...

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[1] Notes sur le Japon J. Dumoret
Revue des Deux MondesT.1, 1831 Notes sur le Japon
Les villes duJaponsont grandes, belles et bien bâties. La plupart sont au centre de l’empire.Miakou (Méaco), qui en est la capitale, est située sur le bord septentrional d’un lac au trentière degré de latitude et au cent soixante-neuvième de longitude. C’était anciennement une ville fort importante, car son enceinte avait vingt-un milles de tour. Mais les habitans, dans leurs révoltes et dans les guerres qu’ils se faisaient, en ayant détruit la plus grande partie, elle n’est guère maintenant que le tiers de ce qu’elle fut autrefois. Mais ce qui reste de cette ville est encore fort beau et mérite d’être vu. C’est àMiakouque le souverain réside; c’est là que se trouve [2] le tribunal suprême, où trois personnes sont chargées du soin de rendre la justice.Ouchakaïaune ville considérable et est importante. Les habitans y sont riches et aisés. Cette ville est aussi le centre du commerce, et c’est là que se réunissent tous les marchands. Le moins riche de ses habitans a un capital de 1000 piastres, et celui qui tient le milieu entre les plus riches et ceux qui le sont le moins possède un capital de 30,000 écus. Quant aux principaux commerçans, leur fortune est immense. Trois mille soldats environ, campés hors des murs, veillent sans cesse à la garde de la ville. Lorsqu’ils ont besoin d’y aller, ils y entrent un à un, deux à deux, et puis ils se retirent.
Boungoumle chef-lieu d’une province. Cette ville est fort grande, et estassisedans une belle position. On y trouve beaucoup de chrétiens. Il y a aussi un collège où ces derniers apprennent la langue japonaise, et où les naturels du pays vont étudier le latin et le portugais. Elle a un port excellent sur le bord de la mer.
Kouïapossède une idole, connue parmi les habitans sous le nom deKounboudassy. C’est dans cette ville qu’on enterre les princes et les grands de l’empire. On vient de très-loin pour y ensevelir les morts. Mais si on éprouve de la difficulté à inhumer le cadavre, on lui arrache une dent.Aussi les habitans du pays croient que, quand on enterre là une seule partie du corps d’un individu, cette personne ressuscitera dans l’autre monde avec tout ce qui composait son être. Ils pensent que ceKounboudassyest l’inventeur des [3] lettres qu’ils emploient. Ils disent aussi que, pareil auMahdy quenous attendons, il n’est pas encore mort; qu’il a fait creuser un tombeau, qu’il y est entré, qu’il est disparu et qu’il paraîtra de nouveau. On a bâti sur sa tombe un grand oratoire où lesBonzes se portent en foule, et où ils vont faire leurs prières.
Fioungouest située à dix-huitparasangesdeMiakou. En l’année 1596 de Jésus-Christ, un tremblement de terre ayant renversé une partie de cette ville, et le reste ayant été brûlé et ruiné dans les révoltes des habitans, cette cité est maintenant déchue et n’offre rien de remarquable. MaisNagouzaki (Nangasaki)est une ville grande et importante. Elle est située au milieu d’une île (l’île deXimo). Dansiken, Founaloum etToussasont des villes fameuses et considérables. Voici le nom des autres, d’après le livre deLaurent : Koungousimaest auprès de la mer; ses habitans embrassèrent les premiers le christianisme.Kakataest un grand port. Aux environs deDoukousada, on trouve les villes deZéwaou, deManéfati, deBoundyen, deTchikoun, d’Iouavami, deTaïngou, deKoukhy, de Rimeet deFianouiama. LesBonzesde ces contrées habitent la plupart cette dernière ville, ce qui lui donne une grande importante.
Trois choses donnent de la célébrité à la ville deNarabou: la première est une idole d’airain dont la grandeur surpasse le colosse de Rhodes; la seconde, c’est qu’on y trouve beaucoup de cerfs apprivoisés : le peuple les adore. La troisième, c’est qu’il y a auprès de la ville un grand lac rempli de poissons; comme ils sont consacrés aux idoles, on les nourrit tous les jours avec du riz. Il est défendu de les pêcher.
On trouve ensuite les villes deNagzou, deTounoukatou, d’Owiad, deMiniet deKawatchitou, qui est la principale ville de la tribu de Soun. On voit àBandougrand collège des leBonzes. Akoutiaune ville fameuse, où les marchands se réunissent pour leur est commerce; mais comme elle est située au nord de l’île, le froid y est très-rigoureux. Il y a dans leJaponun grand nombre de ports de mer; le plus fameux est celui d’Okhinoufamanous, où l’on voit aborder en tout temps une qualité innombrable de vaisseaux.
Des édifices et des monumens
L eJapondes temples magnifiques, et des monastères pour les religieux des deux sexes. Les palais y sont vastes et possède [4] somptueux. Le toit du palais du roi, d’après le récit dePolo ,est couvert de planches dorées au lieu de plomb. Les plafonds de ses maisons de campagne sont recouverts de feuilles d’or ; ils sont aussi ornés de peintures, et ils s’élèvent à une hauteur prodigieuse. Le roi de ce pays, appeléTaïkou, a fait bâtir, de nos jours, un palais magnifique. On a employé, pour le couvrir, mille nattes d’un prix inestimable, connues sous le nom detatamis. Les extrémités de ces nattes sont garnies de soie et d’or, et travaillées avec un art admirable. Chacune d’elles a huit coudées de long sur quatre de large. Les planches qui ont servi à leur cet édifice sont d’un bois très-précieux, et confectionnés avec le plus grand soin. Il est presque impossible de décrire les belles choses et les ornemens que renferme ce palais. Devant le portique, on voyait une grande place, destinée à plusieurs espèces de jeux), en forme d’amphithéâtre, de façon que les deux côtés étaient séparés l’un de l’autre. De grandes tours à trois et à quatre étages ornaient encore l’édifice. On trouve auJaponun grand nombre de bâtimens pareils à celui dont nous venons de faire la description; mais comme cette île éprouve très-souvent des tremblemens de terre, la plupart des maisons sont en bois. Cependant on voit de temps en temps des édifices bâtis en pierres de taille.
Des fleuves et des montagnes
Il y a auJaponune grande quantité de petits fleuves, et on trouve dans certains endroits des eaux thermales dont l’effet estcertainet immédiat. A côté deMiakou, on voit un grand lac rempli de poissons, et dont les bords sont entourés de jardins appartenant aux Bonzes. Il y a aussi auJaponde très-hautes montagnes: deux surtout sont célèbres et remarquables par leur élévation. A chaque instant, on voit sortir des feux du sommet de l’une d’elles, et lediable, dit-on, porté sur un nuage éclatant de lumière, se montre à quelques dévots adorateurs d’iodles qui, s’inclinant à ses pieds, lui adressent des prières. La seconde de ces montagnes se nomme Kidjienouiama; elle est plus élevée que les autres de quelquesparasanges.
J. DUMORET.
1. ↑Traduit de l’ouvrage turc,Djihan Numa, de Hadji-Khalfah, premier secrétaire et ministre des finances d’Amurat IV. 2. ↑MeacoouMiaco, grande et célèbre ville impériale, dans l’île deNiphon, dont elle était autrefois la capitale. LeDaïri, c’est-à-dire l’empereur ecclésiastique, y fait sa résidence avec une ombre d’autorité religieuse pour le consoler de la véritable, dont le Kubo, ou empereur séculier, l’a dépouillé. Méacole grand magasin de toutes les manufactures du estJaponla principale ville de commerce. Elle est bâtie et régulièrement, et toutes ses rues sont coupées à angles droits. On y comptait, en 1675, d’après un recensement qui divisait le peuple par religions, plus de six cent mille âmes. Le célèbre voyageurKoempfer écritMiacodans son histoire duJapon. Ce nom, en japonais, ne signifie que ville; on le donne par excellence à Méaco, de même que les RomainsdisaientUrbs, pour désigner la ville deRome. Elle est située dans la province deJamatto. Le pèreRiccioli, dans sa Géographie réformée, établit une double position deMéaco, savoir : Longitude 156° 24’ ou 157° 23’. Latitude 35° 45’ OU 36° 0’. etMac Carthy, dans son nouveau Dictionnaire géographique : Latitude nord 35° 24’; longitude est 151° 10’. 3. ↑Voyez sur leMahdyattendu par les Musulmans la notice sur l’apparition d’un nouveau prophète musulman enAfrique, publiée dans un des précédens numéros de laRevue des deux Mondes. 4. ↑C’est le célèbre voyageurMarco Polqui le premier a signalé en Europe l’existence duJapon.
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