Nous aurions mieux fait De n’avoir pas connu Les garde-fous, Les cartes de photocopie, Les fossés…
De n’avoir pas vu Qu’un grossier personnage Donnant des coups de pied A un sac en cuir…
Si nous pouvions servir de pommade Aux yeux qui sombrent Aux cœurs à plat d’amour… Nous savons que toutes nos souffrances Sont dues à notre existence d’homme… Ils ne comprennent pas du tout L’importance de notre jeunesse perdue De nos années passées au travail. Si nous pouvions au moins Leur faire accepter Que nous sommes des hôtes…
Les réactions montrées à notre égard Ne sont pas dues à notre paresse… Même à attraper des oiseaux avec notre bouche C’est difficile qu’ils nous acceptent… Notre faute, c’est d’être basané ou noir…
Nous aurions mieux fait De n’avoir pas connu Les garde-fous, Les cartes de photocopie, Les fossés…
Üzeyir Lokman ÇAYCI Mantes La Ville, le 21.03.1997 Traduit par : Yakup YURT