À une dame trop maigre
2 pages
Français

À une dame trop maigre

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
2 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Voyagez en lisant le poème "À une dame trop maigre" écrit par Jean Auvray et publié en 1623. Ce poète est né en 1580, mort en 1624. "À une dame trop maigre" de Auvray est un poème classique extrait de Le banquet des muses. Profitez de ce poème en le découvrant sur cette page. Et n’oubliez pas que vous pouvez télécharger gratuitement en format PDF le poème À une dame trop maigre et l’imprimer depuis chez vous !
Grâce à ce document PDF sur le poème de Auvray, vous pourrez faire un commentaire ou bien tout simplement profiter de très beau vers de "À une dame trop maigre".

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1623
Nombre de lectures 35
Licence : En savoir +
Paternité, pas d'utilisation commerciale
Langue Français

Extrait

À une dame trop maigre.

Non, je ne l'aime point cette carcasse d'os ;
Qu'on ne m'en parle plus, quoi qu'il y ait du lucre (*) ;
J'aime autant embrasser l'image d'Atropos,
Ou me laisser tomber tout nu dans un sépulcre.

Dès la première nuit de nos embrassements,
J'imaginais sa chambre être un grand cimetière ;
Son corps maigre semblait un monceau d'ossements,
Son linceul un suaire, et sa couche une bière.

Ce serait violer le droit des trépassés
De toucher, sacrilège, à ses membres éthiques ;
Je les baiserais bien s'ils étaient enchâssés,
Comme au travers d'un verre on baise les reliques.

Belle, dis-je (tâtant la peau de son téton),
Pour ne me point blesser lorsque je vous embrasse,
II faudrait vous garnir les membres de coton,
Ou que je fusse armé d'un bon corps de cuirasse.

Quand je touche aux rasoirs de votre hastelet (*),
Je n'oserais mêler mes os avec les vôtres.
Votre mère vous fit disant son chapelet,
Puisque tout votre corps n'est que de patenostres (*).

Au châlit innocent j'eusse dit ces propos :
Pourquoi faut-il, jaloux, que si haut tu caquettes ?
Mais je reconnus la dame au cliquetis des os,
Comme on connaît un ladre au bruit de ses cliquettes.

Son meunier, l'autre jour, revenant du marché
(Piqueur alternatif de cette haridelle),
Me dit qu'il en avait le cul tout écorché,
Et que son âne était plus franche d'amble qu'elle.

Un jour que ce vieux fut d'arquebuse à gibier,
Je tâtonnais partout, je lui dis : Ô m'amie,
Que vous auriez besoin d'un excellent barbier
Pour enfiler les os de votre anatomie !

Ce corps qui va craquant aussitôt qu'on l'étreint
Me semble trop fragile aux amoureux approches ;
II vaut mieux le garder pour le vendredi saint,
Servir de tournevelle au défaut de nos cloches.


* Lucre : Terme péjoratif qui désigne le gain.
* Hastelet : Pièce de porc à rôtir à la broche.
* Patenostres : Oraison, prière, Pater Noster.



.

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents