Idylle (Louisa Siefert)
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Louisa Siefert — Rayons perdusIdylleIDYLLEMaintenant sous le ciel tout repose ou tout aime.Lamartine.Sur l'herbe du verger, au pied de la charmille,Le jeune homme est assis près de la jeune fille.Chaque ...

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Extrait

Louisa SiefertRayons perdus Idylle
IDYLLE
Maintenant sous le ciel tout repose ou tout aime. Lamartine.
Sur l'herbe du verger, au pied de la charmille, Le jeune homme est assis près de la jeune fille. Chaque étoile à son tour pique le firmament ; Mille senteurs dans l'air, mille chansons bénies Unissent leurs parfums, croisent leurs harmonies ; La nuit vient lentement.
Les montagnes au sud, par l'ombre atténuées, Agrafent sur leur sein le manteau de nuées Dont la splendeur du soir revêt leur nudité ; Le vent passe embaumé de thym, de menthe & d'ambre, Et, couronné de fruits, voici venir septembre Aussi doux que l'été.
Les ménages charmants des pinsons, des mésanges Emplissent les rameaux de murmures étranges, Ivres comme au printemps de leur nouvel amour ; Et le paysan las, sa bêche sur l'épaule, Aiguillonne ses bÏufs avec sa grande gaule Pour hâter le retour.
Au village à présent chaque foyer scintille. Le jeune homme est assis près de la jeune fille : En souriant, leurs deux mères les ont laissés ; Sous le regard de Dieu, seuls, ils restent ensemble. Lui, le cœur palpitant, la contemple ; elle, tremble Les yeux sur lui fixés.
L'obscurité pourtant aux flancs de la montagne Descend d'un pied furtif & peu à peu les gagne, Quelques moments encore, ils ne se verront plus ;
Dans le vallon pourtant une vapeur légère Flotte & s'étend déjà des champs pleins de fougère Aux sapins chevelus.
Ils se taisent toujours. Mais derrière eux, sur l'herbe, Est-ce un jeu de la nuit nonchalante & superbe Qui rapproche sans cesse & bientôt confondra Leurs deux ombres en une ? & de ses mains puissantes Aura joint tout à fait leurs têtes rougissantes Quand la lune viendra ?
La nature au repos chante avec indolence Son éternel poëme. — O nature, silence ! Quel que soit ton génie, il est outre-passé ; Un plus sublime accord nous émeut les entrailles, Car, ici, le baiser des saintes fiançailles Vers Dieu s'est élancé !
Les mères à pas lents sont enfin revenues, Et les deux amoureux aux âmes ingénues Sont allés les presser dans leurs bras triomphants : « — Nous ne formerons plus qu'une famille, « Mères, mères, voici votre fils, votre fille, « Bénissez vos enfants ! »
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