La Foire Saint-Germain
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Description

Évadez-vous en lisant le poème "La Foire Saint-Germain" écrit par Paul SCARRON (1610-1660). "La Foire Saint-Germain" de SCARRON est un poème classique. Vous avez besoin de ce poème pour vos cours ou alors pour votre propre plaisir ? Alors découvrez-le sur cette page. Le téléchargement de ce poème est gratuit et vous pourrez aussi l’imprimer.
Grâce à ce document PDF sur le poème de SCARRON, vous pourrez faire une analyse détaillée ou bien vous évader grâce au vers de "La Foire Saint-Germain".

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Paternité, pas d'utilisation commerciale
Langue Français

Extrait

La Foire Saint-Germain

[...] Ici le bel art de piper
Très impunément se pratique ;
Ici tel se laisse attraper
Qui croit faire aux pipeurs la nique.
Approchons ces gens assemblés,
Hommes parmi femmes mêlés
J'y vois, ce me semble, une dupe,
Car ce beau porte-point-coupé,
D'un touffu panache huppé,
Près de cette brillante jupe
Qui bien plus que son jeu l'occupe,
Qu'est-ce, qu'un damoiseau dupé ?

Qu'ils sont d'accord, ces assassins
Qui de paroles s'entremangent !
Qu'ils sont pour faire des larcins
De leurs dés qu'à tous coups ils changent !
Que ces deux démons incarnés
Sont sur ce pauvre homme acharnés,
Qui perd tout en grattant sa tête
Et sans dire le moindre mot !
Ha l qu'il a bien trouvé son sot,
Celui-là qui jure et tempête !
Et que l'autre fait bien la bête
Avec son serment de bigot !

Foire, l'élément des coquets,
Des filous et des tire-laine,
Foire, où l'on vend moins d'affiquets
Que l'on ne vend de chair humaine !
Sous le prétexte des bijoux
Que l'on fait de marchés chez vous
Qui ne se font bien qu'à la brune !
Que chez vous de gens sont déçus !
Que chez vous se perdent d'écus !
Que chez vous c'est chose commune
De voir converser sans rancune
Les galants avec les cocus !

Tout ce qui reluit n'est pas or
En ce pays de piperie,
Mais ici la foule est encor
Sans respect de la pierrerie.
Menez-moi chez les Portugais :
Nous y verrons à peu de frais
Des marchandises de la Chine :
Nous y verrons de l'ambre gris,
De beaux ouvrages de vernis
Et de la porcelaine fine
De cette contrée divine
Ou plutôt de ce paradis.

Nous achèterons des bijoux,
Nous boirons de l'aigre de cèdre.
Mais comment diable ferons-nous
Pour trouver une rime en èdre ?
N'importe ! ne radoubons rien
Èdre et cèdre riment fort bien,
N'en déplaise à la Poésie ;
La fabrique de tant de vers
Sur tous ces objets si divers,
Dont j'ai l'âme toute farcie,
M'a fatigué la fantaisie
Et mis l'esprit presque à l'envers. [...]

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