Plaisant séjour des ames affligées
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Honorat de BueilŒuvres complètesOdePlaisant séjour des ames affligées…ODE.1Plaisant séjour des ames affligées ,Vieilles forests de trois siecles âgées,Qui recelez la nuit, le silence et l’effroy,Depuis qu’en ...

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Honorat de Bueil Œuvres complètes Ode Plaisant séjour des ames affligées…
ODE. 1 Plaisant séjour des ames affligées, Vieilles forests de trois siecles âgées, Qui recelez la nuit, le silence et l’effroy, Depuis qu’en ces deserts les amoureux, sans crainte, Viennent faire leur plainte, En a t on veu quelqu’un plus malheureux que moy ?
Soit que le jour, dissipant les étoiles, Force la nuit à retirer ses voiles Et peigne l’orient de diverses couleurs, Ou que l’ombre du soir, du faiste des montagnes, Tombe dans les campagnes, L’on ne me voit jamais que plaindre mes douleurs.
En mon sommeil, aucunefois les songes Trompent mes sens par de si doux mensonges Qu’ils donnent à mes maux un peu de reconfort. Ô dieux ! de quel remede est ma douleur suivie, De ne tenir la vie Que des seules faveurs du frere de la Mort !
Cette beauté dont mon ame est blessée, Et que je vois toujours dans ma pensée, Jusques dedans les cieux commande absolument, Et, si ce petit dieu qui tient d’elle ses armes N’est captif de ses charmes, Il en doit rendre grace à son aveuglement.
Il faut pourtant, aprés tant de tempestes, Borner mes vœux a de moindres conquestes. Je devrois estre sage aux dépens du passé ; Mais ses perfections, ses vertus immortelles Et ses beautez sont telles, Que pour estre insensible il faut estre insensé.
Son œil divin, dont j’adore la flame, En tous endroits éclaire dans mon ame, Comme aux plus chauds climats éclaire le soleil ; Et, si l’injuste sort, aux beautez trop severe, A fait mourir son frere, C’est que le Ciel voulut qu’il n’eût point de pareil.
Ainsi Daphnis, emply d’inquietude, Contoit sa peine en cette solitude, Glorieux d’estre esclave en de si beaux liens. Les nymphes des forests plaignirent son martyre, Et l’amoureux Zephire Arresta ses soûpirs pour entendre les siens.
1. La Harpe trouve ces stances, dont la première lui paroît imitée d’Ovide, d’un ton en général intéressant et d’un rhythme bien choisi. « Mais il faut prendre garde, ajoute-t-il gravement dans une note, à ces expressions équivoques, comme lesamoureux sans crainte ;sans crainte serapporte àviennent faire leur plainte, et paroît à l’oreille se rapporter d’abord àamoureux. » Voilà les auditeurs du Lycée dans une bien bonne voie !
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