Jean-Baptiste Rousseau — C a n t a t e sPour l’hiver Vous dont le pinceau téméraireReprésente l’hiver sous l’image vulgaire D’un vieillard faible et ...
Vousdont le pinceau téméraire Représente l’hiver sous l’image vulgaire D’unvieillard faible et languissant, Peintres injurieux, redoutez la colère Dece dieu terrible et puissant : Savengeance est inexorable, Son pouvoir jusqu’aux cieux sait porter la terreur ; Les efforts des Titans n’ont rien de comparable Aumoindre effet de sa fureur.
Plusfort que le fils d’Alcmène, IImet les fleuves aux fers ; Leseul vent de son haleine Faittrembler tout l’univers.
Ildéchaîne sur la terre Lesaquilons furieux : Ilarrête le tonnerre Dansla main du roi des dieux.
Plusfort que le fils d’Alcmène, Ilmet les fleuves aux fers ; Leseul vent de son haleine Faittrembler tout l’univers.
Maissi sa force est redoutable, Sajoie est encor plus aimable : C’estle père des doux loisirs ; Il réunit les cœurs, il bannit les soupirs, II invite aux festins, il anime la scène : Les plus belles saisons sont des saisons de peine ; Lasienne est celle des plaisirs. Flore peut se vanter des fleurs qu’elle nous donne ; Cérès,des biens qu’elle produit ; Bacchus peut s’applaudir des trésors de l’automne : Mais l’hiver, l’hiver seul en recueille le fruit.
Lesdieux du ciel et de l’onde, Lesoleil, la terre, et l’air, Touttravaille dans le monde Autriomphe de l’hiver.
C’estson pouvoir qui rassemble Bacchus,l’Amour et les Jeux : Cesdieux ne régnent ensemble Quequand il règne avec eux.
Lesdieux du ciel et de l’onde, Lesoleil, la terre et l’air, Touttravaille dans le monde Autriomphe de l’hiver.