La lecture à portée de main
Description
Informations
Publié par | Menestrel |
Nombre de lectures | 2 |
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Langue | Français |
Extrait
Quand je suis à tes pieds, comme un fidèle au temple
Immobile et pieux, quand fervent je contemple
Ta bouche exquise ou flotte un sourire adoré,
Tes cheveux blonds luisant comme un casque doré,
Tes yeux penchés doù tombe une douceur câline,
Ton cou svelte émergeant dun flot de mousseline,
Lombre de tes longs cils sur ta joue et tes seins
Où mes baisers jaloux sabattent par essaims,
Quand jabsorbe ta vie ainsi par chaque pore,
Et, comme un encensoir brûlant qui sévapore,
Quand je sens, dun frisson radieux exalté,
Tout mon coeur à longs flots fumer vers ta beauté,
Toujours ce vain désir inassouvi me hante
Demporter avec moi tes yeux vivants damante,
De les mettre en mon coeur comme on garde un bijou
Afin de les trouver à toute heure et partout.
Aussi quand je men vais, pour conserver dans lâme
Encore un peu de toi qui brille, douce flamme,
Aux lèvres que tu tends vers mes lèvres damant
À longs traits, à longs traits, je bois éperdument
Dune soif de désert, vorace, inassouvie,
Comme si je voulais te prendre de ta vie ! ...
Mais en vain... car à peine une dernière fois
Tai-je envoyé mon coeur suprême au bout des doigts,
En me retrouvant seul sur le pavé sonore
Dans la rue où là-bas ta vitre brille encore,
Je sens parmi le vent nocturne sexhaler
Tout ce que javais pris de toi pour men aller...
Et de tout son trésor mon coeur triste se vide,
Car ton subtil amour, ô femme, est plus fluide
Que leau vive, quon puise aux sources dans les bois
Et quon sent, malgré tout, fuir au travers des doigts...