Jean-Baptiste Chassignet—Mespris de la vie et consolation contre la mort
« Quand le fruit est cueilli la feuille ternissante »
Quand le fruit est cueilli la feuille ternissante Est de nulle valeur ; quant les raisins contrains Ont passez par deus fois sous les pressoirs estrains On jette à l’abandon la pressure fumante. Le moulin s’allentit, quant la meule tournante Pour exercer son tour n’a farines ny grains ; Je dis que les viellars de leur fin sont prochains Quant l’amendier fleurit sur leur teste branlante. Encore en y at il qui pignant leurs cheveus De viellesse chenus voyent de leurs neveus Et des filz de leurs filz la maison toute pleine Et ne s’estiment vieus, ne considerant pas Lors que le chaud esté sur les arbres ameine Les fruits delicieus, que les fleurs tombent bas.