Mopse, entre les devins, l’Apollon de cet âge, Avaittoujours fait espérer Qu’un soleil qui naîtrait sur les rives du Tage En la terre du lis nous viendrait éclairer.
Cette prédiction semblait une aventure Contrele sens et le discours, N’étant pas convenable aux règles de nature Qu’un soleil se levât où se couchent les jours.
Anne qui de Madrid fut l’unique miracle, Maintenantl’aise de nos yeux, Au sein de notre Mars satisfait à l’oracle, Et dégage envers nous la promesse des cieux.
Bien est-elle un soleil : et ses yeux adorables, Déjàvus de tout l’horizon, Font croire que nos maux seront maux incurables Si d’un si beau remède ils n’ont leur guérison.
Quoi que l’esprit y cherche, il n’y voit que des chaînes Quile captivent à ses lois. Certes c’est à l’Espagne à produire des reines, Comme c’est à la France à produire des rois.
Heureux couple d’amants, notre grande Marie Apour vous combattu le sort ; Elle a forcé les vents, et dompté leur furie : C’est à vous de goûter les délices du port.
Goûtez-le, beaux esprits, et donnez connaissance, Enl’excès de votre plaisir, Qu’à des cœurs bien touchés tarder la jouissance, C’est infailliblement leur croître le désir.
Les fleurs de votre amour, dignes de la racine, Montrentun grand commencement : Mais il faut passer outre, et des fruits de Lucine Faire voir à nos vœux leur accomplissement.
Réservez le repos à ces vieilles années Parqui le sang est refroidi. Tout le plaisir des jours est en leurs matinées : La nuit est déjà proche à qui passe midi.