Raoul de Cambrai
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Description

Raoul de CambraiAnonymee eChanson de geste du X siècle remaniée au XII siècleédition de 1882Texte entierArticle encyclopédiqueSommaire>>>>>>>>>>>>>>Raoul de Cambrai : Texte entierRaoul de Cambrai : IntroductionINTRODUCTION.—[1]La première édition de la chanson de Raoul de Cambrai a été publiée en 1840 dans cette collection des Romans des douzepairs qui commença, il y a un demi-siècle, l’œuvre, souvent interrompue et souvent reprise, de la publication de notre vieille littératureépique. Si nous avons cru pouvoir proposer à la Société des Anciens Textes français une nouvelle édition de Raoul de Cambrai,alors que tant d’autres de nos anciens poèmes sont encore inédits, c’est qu’il nous a paru que l’importance véritablementexceptionnelle de l’ouvrage justifiait notre entreprise ; c’est aussi parce que nous nous sommes crus en mesure d’apporter au travaildu premier éditeur des améliorations considérables. Nous avons pu, en effet, par une collation attentive de l’unique manuscrit qu’onpossède de Raoul de Cambrai, rectifier un grand nombre de fausses lectures qui souvent rendent inintelligible le texte de la première[2] [3]édition . Nous avons même rétabli quelques vers omis par notre devancier . De plus, si nous n’avons pas réussi à découvrir unsecond manuscrit de ce poème si intéressant, mais parfois si corrompu par la négligence des copistes, il nous a du moins étéloisible de faire usage de notes du président Fauchet, parmi lesquelles se ...

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Langue Français
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Extrait

Raoul de Cambrai
Anonyme
e eChanson de geste du X siècle remaniée au XII siècle
édition de 1882
Texte entier
Article encyclopédique
Sommaire
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Raoul de Cambrai : Texte entier
Raoul de Cambrai : Introduction
INTRODUCTION.

[1]La première édition de la chanson de Raoul de Cambrai a été publiée en 1840 dans cette collection des Romans des douze
pairs qui commença, il y a un demi-siècle, l’œuvre, souvent interrompue et souvent reprise, de la publication de notre vieille littérature
épique. Si nous avons cru pouvoir proposer à la Société des Anciens Textes français une nouvelle édition de Raoul de Cambrai,
alors que tant d’autres de nos anciens poèmes sont encore inédits, c’est qu’il nous a paru que l’importance véritablement
exceptionnelle de l’ouvrage justifiait notre entreprise ; c’est aussi parce que nous nous sommes crus en mesure d’apporter au travail
du premier éditeur des améliorations considérables. Nous avons pu, en effet, par une collation attentive de l’unique manuscrit qu’on
possède de Raoul de Cambrai, rectifier un grand nombre de fausses lectures qui souvent rendent inintelligible le texte de la première
[2] [3]édition . Nous avons même rétabli quelques vers omis par notre devancier . De plus, si nous n’avons pas réussi à découvrir un
second manuscrit de ce poème si intéressant, mais parfois si corrompu par la négligence des copistes, il nous a du moins été
loisible de faire usage de notes du président Fauchet, parmi lesquelles se trouve la copie, faite d’après un ms. perdu, d’environ 250
vers de notre poème. On verra plus loin que de ces extraits peuvent se déduire d’utiles notions sur la composition de la chanson ;
bornons-nous à dire pour le moment que nous y avons recueilli, outre d’importantes variantes, plusieurs vers qui manquent dans le
manuscrit unique du poème, où malheureusement plusieurs feuillets ont été enlevés. Enfin nous croyons avoir recueilli sur les
personnages mis en scène, sur la formation du poème, sur son histoire pendant le moyen âge, un certain nombre de témoignages
qui, jusqu’à ce jour, n’avaient point été utilisés.
I. - ANALYSE DU POÈME
La chanson de Raoul de Cambrai se divise, à première vue, en deux parties très distinctes par le fond et par la forme. Jusqu’à la
tirade CCXLIX inclusivement le poème est rimé, à partir de la tirade CCL il est en assonances. Contrairement à l’opinion qui, de
prime abord, semblerait la plus probable, c’est la partie rimée qui est la plus ancienne. Le reste est une continuation sensiblementplus récente. Nous verrons plus loin que le manuscrit utilisé par Fauchet ne contenait que la partie en rimes. Mais nous croyons que
les deux cent quarante-neuf premières tirades du poème ont été originairement composées en assonances. Les hémistiches de pur
remplissage, les innombrables chevilles dont abonde cette partie de la chanson décèlent la main d’un réviseur assez malhabile qui
aura cru apporter au vieux poème un sensible perfectionnement en substituant des rimes aux assonances un peu rudes dont s’était
contenté l’auteur primitif. Ce travail de révision, auquel bien peu de nos anciennes chansons de geste ont échappé, a dû être opéré
evers la fin du xii siècle, et c’est peu après qu’un auteur inconnu s’est avisé de souder à l’ancien poème mis en rimes une continuation
qui n’a plus rien du caractère en même temps historique qu’héroïque de l’œuvre primitive. Au temps où la rime tendait à se substituer
à l’assonance, certains romanciers restaient fidèles à l’ancienne mode. Nous possédons des poèmes, Huon de Bordeaux, par
eexemple, qu’on ne saurait faire remonter plus haut que la seconde moitié du xii siècle, dans lesquels règne encore l’assonance.
Nous ne devons donc pas être surpris qu’il se soit trouvé un versificateur de la vieille école pour continuer en assonances le poème
qui venait d’être mis en rimes.
L’analyse qui suit fera ressortir la différence de conception et de ton qui sépare les deux œuvres mises bout à bout.
Le comte Raoul Taillefer, à qui l’empereur de France avait, en récompense de ses services, concédé le fief de Cambrai et donné sa
sœur en mariage, est mort, laissant sa femme, la belle Aalais, grosse d’un fils. Ce fils, c’est Raoul de Cambrai, le héros du poème. Il
était encore petit enfant lorsque l’empereur voulut, sur l’avis de ses barons, donner le fief de Cambrai et la veuve de Raoul Taillefer au
manceau Gibouin, l’un de ses fidèles. Aalais repoussa avec indignation cette proposition, mais, si elle réussit à garder son veuvage,
[4]elle ne put empêcher le roi de donner au manceau le Cambrésis .
Cependant le jeune Raoul grandissait. Lorsqu’il eut atteint l’âge de quinze ans, il prit pour écuyer un jeune homme de son âge,
Bernier, fils bâtard d’Ybert de Ribemont. Bientôt le jeune Raoul, accompagné d’une suite nombreuse, se présente à la cour du roi qui
le fait chevalier et ne tarde pas à le nommer son sénéchal.
Après quelques années, Raoul, excité par son oncle Guerri d’Arras, réclame hautement sa terre au roi. Celui-ci répond qu’il ne peut
en dépouiller le manceau Gibouin qu’il en a investi. « Empereur, » dit alors Raoul, « la terre du père doit par droit revenir au fils. Je
serais blâmé de tous si je subissais plus longtemps la honte de voir ma terre occupée par un autre. » Et il termine par des menaces
de mort à l’adresse du manceau (tirade xxxiv). Le roi promet alors à Raoul de lui accorder la première terre qui deviendra vacante.
Quarante otages garantissent cette promesse.
Un an après, le comte Herbert de Vermandois vient à mourir. Raoul met aussitôt le roi en demeure d’accomplir sa promesse. Celui-ci
refuse d’abord : le comte Herbert a laissé quatre fils, vaillants chevaliers, et il serait injuste de déshériter quatre personnes pour
l’avantage d’une seule. Raoul, irrité, ordonne aux chevaliers qui lui ont été assignés comme otages de se rendre dans sa prison (tir.
xli). Ceux-ci vont trouver le roi qui se résigne alors à concéder à Raoul la terre de Vermandois, mais sans lui en garantir aucunement
la possession. Douleur de Bernier, qui, appartenant par son père, au lignage de Herbert, cherche vainement à détourner Raoul de
son entreprise (tir. xlvi).
Malgré les prières de Bernier, malgré les sages avertissements de sa mère, Raoul s’obstine à envahir la terre des fils Herbert. Au
cours de la guerre, le moutier d’Origny est incendié, les religieuses qui l’habitaient périssent dans l’incendie, et parmi elles Marsens,
la mère de Bernier, sans que son fils puisse lui porter secours. Par suite, une querelle surgit entre Bernier et Raoul. Celui-ci, emporté
par la colère, injurie gravement son compagnon et finit par le frapper d’un tronçon de lance. Bientôt revenu de son emportement, il
offre à Bernier une éclatante réparation, mais celui-ci refuse avec hauteur et se réfugie auprès de son père, Ybert de Ribemont (tir.
lxxxviii).
[5]Dès lors commence la guerre entre les quatre fils de Herbert de Vermandois et Raoul de Cambrai. Les quatre frères rassemblent
leurs hommes sous Saint-Quentin. Avant de se mettre en marche vers Origny, ils envoient porter à Raoul des propositions de paix qui
ne sont pas acceptées. Un second messager, qui n’est autre que Bernier, vient présenter de nouveau les mêmes propositions. Raoul
eût été disposé à les accueillir, mais son oncle, Guerri d’Arras, l’en détourne. Bernier défie alors son ancien seigneur : il veut le
frapper, et se retire poursuivi par Raoul et les siens. Bientôt le combat s’engage. Dans la mêlée, Bernier rencontre son seigneur et de
nouveau il lui offre la paix. Raoul lui répond par des paroles insultantes. Les deux chevaliers se précipitent l’un sur l’autre et Raoul est
tué (tir. cliv).
Guerri demande une trêve jusqu’à ce que les morts soient enterrés. Elle lui est accordée, mais, à la vue de son neveu mort, sa colère
se réveille et il recommence la lutte. Il est battu et s’enfuit avec les débris de sa troupe (tir. clxxii).
On rapporte à Cambrai le corps de Raoul. Lamentations d’

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