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• Publié par: popgun.ebooks
• Publié le: 26 octobre 2013
• Nombre de lectures: 32
• Licence : En savoir +
  Paternité, partage des conditions initiales à l'identique
• Langue: Français

Extrait

Chuut... Tais-toi ! Dis-je. - Mais j'ai peur... - - Chuuut, insistais-je. Fais le mort !

Durant de longues minutes qui paraissent une vie, les deux journalistes cachés sous des cadavres, prient tous les dieux pour que les rebelles ne les voient pas. Ils scrutent leurs pieds, marcher au pas en tirant des coups de feu en l'air pour intimider les éventuels résistants.

- J'en peux plus, gémit Philippe, il faut que je sorte de là... - Attends encore un peu, si tu tiens à ta vie, restes tranquille ! A peine avais-je fini ma phrase que les rebelles démarraient les voitures et partirent en faisant crisser les pneus suivis de leurs cris de joie qui s'évanouissaient dans le silence de la guerre. Je me dégageais enfin du mort qui vomissait son sang et j'aidais Philippe à sortir de ce chaos morbide.

- Rishar, je ne vais pas tenir... Pourquoi je suis venu ici, pourquoi ai-je voulu te suivre ? Philippe craque, il ne peut plus contenir ses larmes. Il a cru que sa dernière heure avait sonné. - Allez, il faut que l'on récupère nos appareils et que nous fassions un article pour le journal dès ce soir. Philippe regarde Rishar interloqué. Comment peut-il penser à travailler avec toute ces horreurs autour de nous ? Mais il ne put se résoudre à fouiller parmi ces corps inertes.

Allez on y va ! J'ai retrouvé les appareils. - Philippe se leva tant bien que mal et suivit Rishar jusqu'à ce qu'une main sortit de nulle part lui accroche la cheville et l'envoi au sol dans le bruit sourd de son cri d'effroi. « Aidez-moi... Aidez-moi... »

Rishar prend le relais et sort de la fosse un jeune homme à moitié défiguré. Mais celui-ci meurt aussitôt alors qu'il tente de le redresser pour le mettre en sécurité. - Bon, on a perdu assez de temps ici, nous devons nous mettre à couvert.Debout ! Ordonnais-je à Philippe.

Ce dernier se releva dans un univers qu'il ne pensait pas découvrir. Il a envi de vomir, de voir tout ce sang, tous ces morts dégoulinants, s'en est trop pour lui. Il se laisse guider par Rishar jusqu'à leur replis dans un vieil hôtel en ruine, occupé principalement par la Croix Rouge. Rishar laisse Philippe entre les mains de Lydia, une infirmière bénévole, avant de repartir vers le centre ville pour envoyer son rapport avec les photos. Il a trouvé une connexion internet dans un sous-sol aménagé à cet effet.

En entrant dans le bâtiment, alors qu'il pense être en sécurité, il découvre le cadavre d'un enfant gisant sur les marches, quelques pas plus tard, il voit trois autres cadavres égorgés qui déversent leur sang sur les escaliers telle une cascade . La planque a été trouvée, saccagée et ceux qui s'y sont réfugiés ont été abattus comme des chiens. A cet instant précis, Rishar se fait une promesse. Que cette mission serait sa dernière. Il réussi tout de même à envoyer son article avant de repartir.

La nuit a prit place, une lueur puante flotte dans l'air. En voyant l'hôtel à quelques pas, Rishar commence à sentir la tension se relâcher. Il arrive en lieu sûr. Mais à peine a t-il le temps de franchir de ce qu'il reste de l'entrée de l'hôtel, qu'il sent un coup sur sa nuque qui lui fait perdre l'équilibre. A peine à terre il reçoit un coup de crosse sur sa tête. Il est sonné, mais pas encore fini. Un des hommes qui l'a frappé, le soulève par le col en lui parlant en arabe, mais Rishar ne comprend pas ce que ce sanguinaire lui hurle. Dans une dernière provocation il cogne dans l'entre-jambe de son bourreau, ce qui le fait plier et Rishar en profite pour lui asséner une droite qui le fait tomber à son tour. Mais la brute n'est pas seul, Rishar a juste le temps de s'échapper et s'éloigner du danger.

Il cherche Philippe mais il reste introuvable. Sur son passage, il récupère les armes de rebelles morts, prêt à en décimer quelques uns. Tapis dans un recoin, il voit l'ombre d'un de ces enfoirés, il reconnaît l'uniforme. Sans un bruit il se lève, tend le bras, vise et appuie sur la gâchette.Une balle, un tir, un mort !Fier de lui, il s'approche de sa proie pour constater le décès et, en retournant le corps, il s'aperçoit qu'il vient d'abattre Philippe.