UHW.tft # TORONTO UBR*RY U- REVUE DES LANGUES ROMANES REVUE DES LANGUES ROMANES Tome XLVII (V e Série — Tome VII) SOCIÉTÉ DES LANGUES ROMANES MONTPELLIER LUT REVUE DES LANGUES ROMANES HISTOIRE DES TERMES TECHNIQUES DE LA VERSIFICATION FRANÇAISE Alexandrin. — Les savants 1 qui se sont occupés de l'his- toire de la versification'française on cru jusqu'à présent que « le plus ancien exemple de l'emploi de ce mot, au sens technique dont il s'agit, était » fourni par le Doctrinal de la secunde Voici » rétorique (1432) de Baudet Harenc, dont l'unique manuscrit f). se trouve à la bibliothèque du Vatican («Reg. », 146 le passage en question (Voir : Sont dittes fais « lignes alexandrines pour ce que une ligne des cette taille Renan et du roy Alexandre fu fait de Darembert, « Archives des Mis- Mais je puis affirmer, avec les preuves à l'appui, que le mot « alexandrin » se trouve déjà dans un petit traité, composé avant 1425, intitulé « Les règles de la seconde réthorique », et qui est encore inédit « Rime sions » I, 278). : Alexandrine » pour faire romans est pour le présent de douze 1 Cf. « Grundriss », § 60, ainsi que «Romania ». XXII. p. 255. xlvii. - Jairvier- Février 1903. 6 HISTOIRE DES TERMES TECHNIQUES en son masculin exemple : silabes ...
UHW.tft
#
TORONTO UBR*RY
U-
REVUE
DES
LANGUES ROMANES
REVUE
DES
LANGUES ROMANES
Tome XLVII
(V e Série
—
Tome
VII)
SOCIÉTÉ DES LANGUES ROMANES
MONTPELLIER
LUT
REVUE
DES
LANGUES ROMANES
HISTOIRE DES TERMES TECHNIQUES
DE LA VERSIFICATION FRANÇAISE
Alexandrin.
—
Les savants
1
qui se sont occupés de l'his-
toire de la versification'française
on cru jusqu'à présent que
«
le
plus ancien exemple de l'emploi de ce mot, au sens technique
dont
il
s'agit, était
»
fourni par
le
Doctrinal de la secunde
Voici
»
rétorique
(1432) de Baudet Harenc, dont l'unique manuscrit
f).
se trouve à la bibliothèque du Vatican («Reg. », 146
le
passage en question
(Voir
:
Sont dittes
fais
«
lignes alexandrines
pour ce que une ligne des
cette taille
Renan
et
du roy Alexandre fu fait de Darembert, « Archives des Mis-
Mais je puis affirmer, avec les preuves à l'appui, que le mot « alexandrin » se trouve déjà dans un petit traité, composé avant 1425, intitulé « Les règles de la seconde réthorique », et qui est encore inédit « Rime
sions
» I,
278).
:
Alexandrine
»
pour
faire
romans
est
pour
le
présent de douze
1
Cf.
«
Grundriss
», §
60, ainsi
que «Romania
».
XXII.
p. 255.
xlvii.
- Jairvier- Février 1903.
6
HISTOIRE DES TERMES TECHNIQUES
en son masculin exemple
:
silabes ehascune ligne
et de
XIII en fémi-
nin. Et sont à ceste
Seigneurs or faites pais pour Dieu le Roy divin Chevalier et sergent escuier et meschin Et vous orrez chanson d'un noble palasin, etc.
(Bibl. Nat. Manuscrits.
r°) ».
«Nouv.
acq. françaises», 4237,
f°
10,
Littré ne cite pas d'exemple antérieur à Ronsard; Hatzfeld
et
fieury » (1529) de Geoffroi
Darmesteter ne remontent pas plus haut que le « ChampTory (cf. B. iii. v°), cependant, même en laissant de côtelés mss., ils auraient pu trou«
ver des exemples, tant dans par Henri de Croy mais
L'art et science de rhétorique
»
(Toulouse, imprimé par Vérard,
qu'il faut
1493,
f°
b.
iii.
r°),
signé
maintenant attribuer à Jean
Molinet
2
,
que dans
«
Le grand
3
et vrai art de pleine rhétori-
que
»
de Pierre Fabri (1521
).
Assonance (rime de
Dictionnaire général
Goret).
—
Pour
le
mot
«
assonance
»
je ne connais pas d'exemple antérieur à celui que donne
«
le
»
de Hatzfeld et Darmesteter.
On
sait
que
les théoriciens
du moyen âge ont donné à
léonine
»
l'as-
sonance
le
nom
de «rime de Goret» ou de «rime en Goret»,
«
par opposition à la rime
dont
des
ils
dérivaient
le
animaux. Cette expression appliquée à l'assonance ne se rencontre pas avant e la fin du XV siècle: « Rime en Goret », est quant les dernières sillabes de la ligne participent en aucunes lettres.
de celui du lion,
le
nom
plus
noble
Exemple
:
C'est le lict de nostre coûte
On
1
le fait
quant on se couche.
petit traité fera partie du recueil des Arts de rhéque M. E. Langlois prépare depuis quelque temps et qui doit paraître prochainement dans la collection des Documents inédits (cf. « Romania », janv. 1903, p. 170). — N. R. Le recueil de M. Langlois a paru depuis la première rédaction de l'article présent. Il contient, en effet, le traite dont il est question ici. ! Sur cette question voir la thèse de M. Ernest Langlois « De
Sans doute que ce
torique
du
XV
8
siècle
:
Artibus rhetoriese rhythmicEe
a
»,
Parisiis, 1890, p. 51. sqq.
II, p. 3.
Cf. l'édition
de Héron, Rouen, 1890,