À la manière des Belles Histoires des Pays d en Haut
50 pages
Français

À la manière des Belles Histoires des Pays d'en Haut

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Description

Les textes de ce blogue transposent des éléments du monde actuel à l'époque des Belles histoires des pays d'en haut, soit la fin du 19e siècle (1885-1890).
Malgré ces intrusions du monde moderne dans leur univers, les personnages de nos récits restent ce qu’ils ont été dans le téléroman original. Ils gardent leur couleur et leur verdeur. Nous avons été fidèles à la parlure de leur époque.

Informations

Publié par
Publié le 01 septembre 2019
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

1
 Les textes de ce livre numérique transposent des éléments du monde actuel à l'époque des Belles histoires des pays d'en haut, soit la fin du 19e siècle (1885-1890).  Malgré ces intrusions du monde moderne dans leur univers, lespersonnages des Belles histoires restent cequ’ils ont été dans le téléroman original. Ilsgardent leur couleur et leur verdeur devant ces situations nouvelles.  Ces textes, nous les avons écrits avant toutpour nous divertir en espérantque vous aurez autant deplaisir à les lireque nous à les écrire. Ce livre est également un hommage à tous ceux et celles qui, deprès et de loin, ont contribué à la création de cette série téléviséequi nous a apporté tant de bonheur tout au long de nos vies, de notre enfance à notre vieillesse.  C'était aussi,pour deux vieux amis retraités, l'occasion de faire revivre la mémoire de ces personnages en discutant entre nous de comment ils auraient bienpu réagir et de cequ'ils auraient bienpu dire dans les étranges situations dans lesquellesnous les avonsplacés. Bref, nous avons écrits ces petits textes pour prolonger le plaisir entre amis.
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Le bar de danseuses
Séraphin a envoyé Ti-Père et Todore enquêter sur un bar de danseuses qui vientd’ouvrirà Saint-Jérôme. Ti-Père revient seul faire son rapport à Monsieur le maire.-Viande à chien, Père Ovide, vous êtes tout seul ! Avez-vousperdu Todore en chemin ? -Todore est resté à Saint-Jérôme unejournée deplus. Ym’adit de vous dire quec’estpour investiguer zé enquêter la situâtionplus enprofondeur. -Investiguer zé enquêter la situâtionplus enprofondeur ! Viande à chien ! C’estpour continuer à se rincerl’œilque Todore est restéplus longtemps à Saint-Jérôme. Pis venezpas me dire le contraire, Père Ovide ! -Vous avez raison, Monsieur le maire ! Moé, chuparti tout suite aprèsque j’aieufini de voir cequ’yavait à voir. Unpostillond’laReinepeutpas rester longtemps dans une place comme ça crétaque. -Quec’estque vous avez vu, Père Ovide ? -Des créatures en corset à baleinesqui se trémoussaientpisqui se tortillaient comme des anguilles en chaleur autour d’unpôteau en métal sur une espèce de tribune Autour, y avait des petites tables rondes avec des ..hommes assisqui les regardaient danser en buvant des boissons enivrantes. -Viande à chien ! Un escandale,unmortel ! Pis dire que ça sevrai péché passe icitte dans la province de Québec, dans le dominion du Canadâ !
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Pis àpart de ça, Père Ovide ? -Les danseuses avaient desgrossespoitrines charnuses…-Taisez-vous, Père Ovide ! Vous avez lesyeuxquipétillent de luxure rien qu’àenparler. Vous êtes aussipireque Todore ! Deuxpareils ! Viande à chien ! Pis les hommesqui étaient là,c’étaientqui ? -Des notables de Montréalpis des Américains : des touristespis des hommesd’affaires.peut-être pas Monsieur le maire, mais yVous me crèrez sontprêts àpayer unepiassepour un shot de whiskyou de caribou. Y boivent aussi de la bière. Ça aussic’estunepiassepar consommâtion.J’aiparlé aupropriétaire, un Irlandais de Pointe-Saint-Charles. Ym’aditqu’yavait clairé 600piasses rienqu’entroisjours. -Viande à chien ! Laissez-moi calculer. On va continuer notre conversâtion dans le haut-côté, Père Ovide. Je viensd’avoirune idée. Dans le haut-côté -Je vas ouvrir un bar de danseuses drette icitte à Saint-Adèle,pisc’estvous, Père Ovide,qui allez être lepropriétaire…surpâpier. Le vraipropriétaire,ça va être moé. En tant que maire,j’peuxpas me parmette de mettre mon nom commepropriétaired’unbar de danseuses nues. Ça nuirait à ma réputâtion. -Pis moé, ma réputâtion, quec’estque vous enfaites ? -Vous, Père Ovide, vous avezpus rien àparde. Tout le monde saitque vous aimez prendre unp’titcoup, que vous regardez les créatures pis que vous aimezjouer àl’argin.-Ouais ! Pis le curé Labelle,quec’estquec’estque vouspensezqu’yva penser de ça ? -Depuisque laprovinces’estdéclarée laïque,ypeutpus rien dire. Y a rien pu faire pour empêcher ça à Saint-Jérôme,ypourra pas rien faire pour empêcher ça icitte à Sainte-Adèle. Comme de raison, enpublic,j’m’envas continuer à supporter le curé Labellepis à condamner les bars de danseuses. J’veuxqu’ontrouve une bâtissepisqu’onouvre le bar avantque les touristes arrivent au début del’été.
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-C’estben beau la bâtisse mais ça vaprendre aussi des danseuses. Todore pis moé, onpourraitpeut-êtrefairepasser les entrevues aux candidates. J’suissûrque Todore va êtred’accordavec ça. -Ben correct ! Mais oubliezpas une chose, Père Ovide, même si vous aimez les créatures corporantes, Todorepis vous,ça veutpas direque toutes les danseusesque vous allez choisir devraient ressembler à la Lionne ou à la grosse Georgiana. Ça enprendpour tous lesgoûts. Pensez-vousque Rosa-Rosepourrait…-Ça, Monsieur le maire,c’estla Lionnequi va décider. -Enparqua,quand on seraprêt à signer lespâpiers, onprendra un rendez-vous avec le notaire Le Potiron. Dansl’étudedu notaire Lepotironquelques moisplus tard -MyMy, Monsieur le maire ! Je dois avouerque vous me mettez dans une situationfort embarrassante et dans un dilemme moral digned’unetragédie de Corneille.D’unepart, vous me ditesqu’entantquefervent catholique, vous êtes opposé aux bars de danseuses ;d’autrepart, vous affirmez, sans doute avec raison,qu’étantdonnéque, de toutefaçon, les bars vont ouvrir puisque la loi le permet, autant que ce soient defervents catholiques comme vousqui en soient lespropriétairespour éviterque les revenus dupéché n’aboutissentdans des mains impies. Votre raisonnement, mon cher ami, ressemble beaucoup à de la casuistique. -La casuquoi ? Parlez donc comme toutl’mondenotaire. -C’estunefaçon de raisonner développéepar les Jésuitesqui consiste à discourir de tellefaçonque cequi apparaissait deprime abord comme inacceptable et allant àl’encontrede la moral, devienne légitime,je dirais plus,je dirais même, acceptable auxyeux de tous. Mais bon,puisque vous êtes le client etque mon sermentm’obligeàgarder confidentielle la relation entre un notaire et son client,je vais doncpparer lespapiers attestantque Monsieur Ovide Ruisselet sera propriétaire du club de danseuses tout en sachantquec’estvous, Monsieur le maire,qui serez le véritable propriétaire. Jem’enlave les mains.-C’estdiguidou !
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-Je me sens comme PoncePilate…maisAleajacta est!-Quoi ? Quec’estque vous avez dit Monsieur le notaire ? -Rien, rien,je meparlais à moi-même. Le curé Labelle et le Végétarisme
Le curé Labelle et son secrétaire Dubouquet sont à table, au presbytère, pour le souper. - Du ragoût de boulettes, mon plat préféré Dubouquet. Un régal ! Mais les boulettes sont bien pâles? -des boulettes deMonseigneur, c’est un plat végétarien. Les boulettes sont sarrasin. Ça remplace la viande et c’est meilleur pour la santé.-Végétarien? Mais c’est quoi encore ça? Vous avez toujours des idées à la mode. Vous lisez trop de revues de Montréal. - Eh bien Monseigneur, le régime végétarien est un régimequi exclut les protéines d'origine animale de l'alimentation. On les remplacepar des protéines végétales telles que le soja, les légumineuses ou encore les céréales.
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- Êtes-vous tombé sur la tête Dubouquet? J’ai besoin de viandepour faire mesjournées comme Sous-ministre de la colonisation. Avec vos boulettes de sarrasin dans une heureje n’auraiplus d’énergie. Du sarrasin, comme les galettes à Séraphin, l’avare. Vous voulez ma mort?- Au contraire Monseigneur,je veuxque vous restiez en vie longtemps. Vous mangez tropVos artères sont surement bouchées.de viande rouge. Votre cœur en souffre.-Mon cœur? J’ai le cœur solide, un cœur de bâtisseur. On m’appelle le Roi du Nord et un roi mange ce qu’il aime. Rapportez-moi ça à la cuisine. -Bon, vous êtes le roi. J’avaispensépour demain demander à la cuisinière de pparer une tourtière au tofu et haricots verts ajouta Dubouquet avec un sourire moqueur. -Oubliez ça Dubouquet. Une autre affaire, du tofu! Lejoint
À l'aubarge Bidou : J’vousgage cinqpiasses, Pére Ovide,quejpeux faire fumer unjoint à Séraphin. Le Père Ovide : Crétak,jamais d’la vie ! Séraphin fumerajamais unjoint. J’ te gage cinq piasses que tu réussiras pas à faire fumer un joint à Séraphin.
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Plus tard chez Séraphin Donalda : Envoye-donc Séraphin ! Unpetitjoint, ça t’ferait du bien. Pour tes nerfs mon mari. Bidou : Pis enplus d'aider à rilaxer,ç'a l'airqueça aiderait à soulager les rhumatimes. Pis enplus de ça, c'est légal. Notepremier ministre Justin Laurier, le fils dugrand Wilfrid, a légalisé la marijuanapis asteure tout le mondepeut en fumer commequi dirait légalement. Séraphin : Ouais ! Viande à chien, moé qui a mal dans les os ! Pis si c'est gal...Viande à chien,j'pensequeje va l'asseyer ! Bidou : Tiens Séraphin ! Je te l'ai allumé. Aspire la boucanepisgarde-la dans tespômons leplus longtempspossible ! Séraphin tousse unpeu au début mais finitpar fumer sonjoint. Séraphin se retrouve seul avec Donalda après le départ de Bidouqui est parti en ricanant. Séraphin : Bidou ou ! ou ! ou ! Tuparles d'un drôle de nom. Hi ! Hi ! Hi ! Donalda, Hi ! Hi ! Hi ! Donalda...Donald Duck Hi ! Hi ! Hi ! Donalda : Viens te coucher, Séraphin. Tu déparles. Pour l’amour de moé. Y estpassé neuf heures. Séraphin : Nonpas tousuite Donald Duck. J'ai afffére dans l’haut-côté. Séraphin est dans le haut-côté en train de caresser son or Viande à chien, mon or ! Or ! Or ! Or ! Ya tu unplus beau mot dans la langue française. Hi ! Hi ! Hi !Ça coule comme du miel dans legosier. J'me sens relaxe pis généreux. J'pense que je va donner un dix piasses en or à
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Bidou. Le lendemain à l'aubarge Bidou : Vous me devez cinqpiasses, Pére Ovide. Séraphin a fumé unjoint. Le Père Ovide : Je te crépas, Bidou ! Bidou : Y m'a donnéun dixpiasses en or. Regardez l’pére !Le Père Ovide : Ben là,j'te cré. Sérapin auraitjamais fait ça siyavait été dans son état normal. Chez SéraphinSéraphin : Damné Bidou ! Qu'ybrûle dans les flammes d’l'enferpour l'étarnité ! Donalda : T'as fait une bonne action mon vieux. Avec son dixpiasses en or, Bidou vapouvoir acheter sonparmispour cultiver de la marijuana. Séraphin : Spa crèyable,j’me sus faite avouère. Viande à chien !Todore a un "sideline" : Il vend de l'assurance-habitâtion
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-M'sieu l’maire,j’me sus lancé en afféres. J’vends de l’assurance hâbitation, pis dins deux langues àpart de ça. C’est nouveau. Onpeutpas arrêter l'progrès. Comme on ditpas deprogrèspas d’avancement,pas d’avancement pas deprogrès. Si vot maisonpassait au feu oupire ce serait inacceptable et inadmissible. Pour vous, rapportque vous êtes maire,préfet de comté, président d’la commission scolaire, agent des terres,j’vous fais unprix d’ami, 35 cennespar mois.-M’prends tupour la riche héritière mon Todor, 35 cennespar mois? Mon argentj’lagagne à la sueur de mon front. J’me lève à barre dujourpour la gagner. J’vaspas t’donner une vielle cenne noire. Non, non,pas une token mon Todore. Pendant que t‘es là, tu devrais penser à ton hinpothèque aréméréqui tire à sa fin betôt. C’est dû dans un mois, un moispas une journée deplus. Sinonj’vous saisi, toépis ta femme.- Arc-en ciel , M’sieu l’maire, élupar exclamation àpart ça, faites-vouspas d’soucis avec ça. Ma bellegrosse Georgiana va s’en occuper. Son bas est presqueplein. Pis... l’assurance M'sieur l’maire?- Non, tu comprends ça Todore? Déguidine.Fautquej’travaille dans les livres de la colonization. À la revoyure. Donalda,qui a épié la conversation, essaie de le convaincre deprendre l’assurance.-Mon vieux, tupensespasqu’on devrait s’assurer? Avec toute l’argent de la chambre mystérieuse, tes sacs d’avoine…-Viande à chien la femme, 35 cennespar mois, c'est ben tropcher ! Une vraie fortunepour du mondepauvre comme nous autres.. Enparqua,pas question la femme. Des assurances…viande à chienquiya des hommes fous sus à terre. Enfait, leprix régulier était de 55 cennespar mois mais Todore afait un bon "deal" à Séraphinpour s’attirer ses bonnesgrâces.
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Quelques semainesplus tard, une tornade ravage les Laurentides. Les maisons et les bâtiments de ferme de Séraphin, Bidou et Alexis sont détruitespar une tornade. Bidou et Alexis reçoivent chacun 500piasses de la compagnie d'assurances. L'or de Séraphin était en sécurité dans un coffre de métal mais il fulmineparcequ'il ne recevrapas d'argent de la compagnie d'assurance. - Viande à chien ! Direquej'auraispu avoir 500 beaux bills du Dominion. Le mariagepour tous
Séraphin revient du village où il est allé à la malle. En entrant, il lance furieusement sur la table de la cuisine deux enveloppes. Donalda lui demandepourquoi il al’aircontrarié.-Viande à chien ! -Quec’estqu’ya Séraphin ?T’aspasl’airde bonne humeur ! -Y fallaitqueçam’arrive,à moé ! -Quoi ? Quec’estqui est arrivé ? - Une invitâtion !C’estle Père Ovide qui mel’adonnée…enmain propre. -Une invitation pour quoi ?
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