B STAR
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ou l'histoire de la plus grande pop-star de tous les temps

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Publié le 26 octobre 2018
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

B STAR
ou l’histoiƌe de la plus gƌaŶd pop-star de tous les temps
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Half dead is better than all dead
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*
QuaŶd sait oŶ Ƌue l’oŶ est uŶ ďoŶ fils, uŶ ďoŶ fƌğƌe, uŶ ďoŶ ĐoŶjoiŶt, uŶ ďoŶ père, un bon ami ? Comment fait-oŶ loƌsƋue l’oŶ Ŷ’aƌƌiǀe pas à l’ġtƌe? Je Ŷe passe pas ďeauĐoup de teŵps aǀeĐ ŵes paƌeŶts, j’ai la ǀisite ƌaƌe. J’aiŵeƌais Ƌu’ils ŵe paƌleŶt du teŵps jadis, Ƌu’ils ŵe paƌleŶt d’eudž.Je Ŷe ǀeudž pas s’iŵŵisĐeƌ daŶs la ǀie de ŵa sœuƌ ou de ŵon frère. De quel droit, je le ferais? Tout çà paƌĐe Ƌue l’oŶ a eŶ ĐoŵŵuŶ ϵ ŵois daŶs le même utérus ? Je ne prends pas assez soin de la personne qui partage mon existence. Nous ǀiǀoŶs Đôte à Đôte, Ŷous ĐohaďitoŶs, j’Ġǀite paƌĐe Ƌue Đ’est plus siŵple de ne pas franchir la ligne rouge. Je regrette de ne pas prendre plus souvent mes enfants dans les bras J’aiŵeƌais juste pouǀoiƌ pleuƌeƌ eŶ leuƌ ĐaƌessaŶt les Đheǀeudž, saŶs Ƌue Đela leur fasse peur. Je Ŷe ĐoŶsaĐƌe ŵoŶ teŵps Ƌu’à Đeudž Ƌue je Đƌoise ĐhaƋue ŵatin lorsque je ŵe ƌĠǀeille. J’ai l’ouďli faĐile, je liŵite ŵes effoƌts, je ŵ’ĠĐoŶoŵise.
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1 -Je ŵe souǀieŶs tƌğs peu de ŵes ĐiŶƋ pƌeŵiğƌes aŶŶĠes eŶ AŶgleteƌƌe. QuaŶd j’LJ suis ƌetouƌŶĠ, pƌğs de ϭϬ aŶŶĠes ĠtaieŶt passĠes et la ŵaisoŶ Ƌui auƌait dû ŵ’ġtƌe faŵiliğƌe ŵ’Ġtait iŶĐoŶŶue.J’ai ƋuelƋues iŵages daŶs la tġte Ƌue ŵa ŵĠŵoiƌe assoĐie à la petite enfance mais rien de ferme, d’iŶtaŶgiďle. AǀeĐ le teŵps, j’eŶ suis ǀeŶu à ŵe diƌe Ƌu’il Ŷe s’agissait peut ġtƌe Ƌue de photogƌaphies Ƌue ŵoŶ pğƌe a pu ŵe ŵoŶtƌeƌ ďieŶ des aŶŶĠes plus taƌd et Ƌue j’aǀais fiŶi paƌ transformer en souvenirs. Ma mère ne paƌlait jaŵais de l’AŶgleteƌƌe ou eŶ des teƌŵes peu flatteuƌs, elle se ŵoƋuait de la feƌǀeuƌ Ƌue les AŶglais aĐĐoƌdaieŶt à la ŵoŶaƌĐhie et ǀaŶtait à Ƌui ǀeut l’eŶteŶdƌe les ďieŶfaits du climat de la Californie. Il était quasiment impossible de soupçonner que ma mère était originaire de CranbrookKeŶt et si je ǀoulais lui faiƌe plaisiƌ, il suffisait Ƌue je lui dise Ƌu’elle Ġtait plus aŵĠƌiĐaiŶe que les Américains eux-mêmes ! Evidemment nous avions la bannière étoilée plantée dans notre jardin, nous ne rations sous aucune excuse la finale du Superbowl et nous nous devions de nous recueillir pieusement le 11 septembre en mémoire des victimes des attentats du World Trade center. Et puis le sport ! ma mère était une acharnée de la salle de gym, une mordue de la course à pied, du semi-marathon et du marathon ! Je trouvais tout cela plutôt amusant et puis autour de nous, à des degƌĠs plus ou ŵoiŶs diǀeƌs, les Đhoses se dĠƌoulaieŶt à peu pƌğs de la ŵġŵe façoŶ. J’ai ƋuaŶd ŵġŵe eu de la ĐhaŶĐe, ŵa ŵğƌe Ŷ’Ġtait pas tƌğs poƌtĠe suƌ la ƌeligioŶ et ŵġŵe si elle s’est tƌouǀĠe aǀeĐ le teŵps uŶe paƌoisse, Đ’Ġtait plutôt daŶs le ďut de tisseƌ des ƌelatioŶs utiles et d’eŶtƌeteŶiƌ sa si Đhğƌe soĐiaďilitĠ. Elle Ŷe ŵ’a pas tƌaîŶĠe à l’Ġglise tous les diŵaŶĐhes, heuƌeuseŵeŶt! J’aiŵais ďieŶ la CalifoƌŶie. Il LJ a ďieŶ piƌe Đoŵŵe eŶdƌoit, Đ’est sûƌ. Ma ŵğƌe tƌaǀaillait ďeauĐoup, tout se dĠƌoulait ŶoƌŵaleŵeŶt à l’ĠĐole et Ŷous aǀioŶs ǀƌaiŵeŶt auĐuŶ souĐi d’aƌgeŶt. QuaŶd ŵa mère lâchait son boulot (c'est-à-diƌe uŶe seŵaiŶe daŶs l’aŶŶĠe!), on se faisait des moments sympas. Disneyworld que je dois connaître comme ma poche, les plus belles plages de la Californie, quelques escapades au Mexique et même une fois une semaine de vacances à Hawaï. Je me rappelle bien de tout cela, ma mère prenait le volant et en avant la liberté ! Je ne voyais pas souvent mon père, il ǀeŶait uŶe fois paƌ aŶ seuleŵeŶt ŵais il ƌestait uŶ ŵois et deŵi ǀoiƌe deudž ŵois. Il s’iŶstallait daŶs uŶ hôtel pas tƌğs loiŶ. Il Ŷ’aiŵait pas et Ŷ’aiŵe toujouƌs pas les Etats-Unis. S’il aǀait pu s’eŶteŶdƌe aǀeĐ ŵa ŵğƌe, je Ŷe seƌais jaŵais allĠ ǀiǀƌe à Los AŶgeles. Il Ŷ’a pas ǀoulu alleƌ au ĐoŶflit et lui a ĐĠdĠ, il le regrette encore maintenant mais moi je ne lui en ai jamais voulu. Mes parents se sont rencontrés assez jeunes, ils avaient à peine 18 ans. Ils avaient décroché tous les deudž uŶ tƌaǀail d’ĠtĠ daŶs uŶ gƌaŶd ĐeŶtƌe ĐoŵŵeƌĐial de LoŶdƌes. MoŶ pğƌe faisait seŵďlaŶt d’ġtƌe un vigile et ma mère travaillait dans une boutique de décoration. Ils se sont croisés durant deux mois et oŶt fiŶi paƌ s’adƌesseƌ la paƌole seuleŵeŶt la deƌŶiğƌe jouƌŶĠe de tƌaǀail. MoŶ pğƌe Ŷe ŵ’a jaŵais ǀƌaiŵeŶt edžpliƋuĠ ĐoŵŵeŶt Đela s’Ġtait passĠ ŵais d’apƌğs Đe Ƌue j’ai Đoŵpƌis, oŶ Ŷe pouǀait paƌleƌ d’uŶ Đoup de foudƌe. Apƌğs Đet iŶteƌŵğde estiǀal, ils échangèrent leurs numéros de téléphone et retournèrent tous les deux leur vie. Et un jour peut être 6 mois plus tard, mon père téléphona à ma mère et lui a donna rendez-vous et à partir de là les choses sérieuses commencèrent. Pourquoi ce laps de temps? Je Ŷ’eŶ sais ƌieŶ et ŵoŶ pğƌe Ŷe ŵ’a jaŵais doŶŶĠ d’edžpliĐatioŶ. OŶ Ŷe pouǀait ĐepeŶdaŶt paƌleƌ de gƌaŶde passioŶ et tout est allé lentement entre eux. Ils ont fini tous les deux leurs études supérieures tout en vivant chez leurs parents respectifs. Pasde ĐoŶtaĐts eŶtƌe les faŵilles, pas de ǀaĐaŶĐes l’ĠtĠ geŶƌe saĐ à dos-ĐaŵpiŶg et dĠĐouǀeƌte du ŵoŶde, pas d’appaƌteŵeŶt eŶ loĐatioŶ aǀeĐ uŶe ďaŶde de ĐopaiŶs. MoŶ pğƌe ŵe dit souǀeŶt Ƌue ŵa ŵğƌe Ŷ’a pas ĐhaŶgĠ et est la ŵġŵe Ƌu’à ses ϭϴ aŶs. Il a sûƌeŵeŶtraison. Elle est spĠĐiale ŵa ŵğƌe. Paƌ edžeŵple jusƋu’ à ŵes ϭϬ aŶs eŶǀiƌoŶ, ƋuaŶd elle ƌeŶĐoŶtƌait de Ŷouǀelles peƌsoŶŶes, elle laissait eŶteŶdƌe Ƌue ŵoŶ pğƌe Ġtait dĠĐĠdĠ et doŶĐ Ƌu’elle ŵ’Ġleǀait seule. Elle ne le disait pas clairement mais laissait plaŶeƌ le doute. Plus d’uŶe fois, elle ŵ’a ouvertement demandé de ne parler de mon père, que ce soit devant ses relations professionnelles
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ou deǀaŶt les ŵğƌes de ŵes Đaŵaƌades d’ĠĐole. Elle ŵ’a ŵġŵe edžpliƋuĠ Ƌue Đela pouǀait Ŷuiƌe à sa carrière! C’est Ƌu’elle se noyait dans le travail, ma mère. Départ 7h00 du matin, retour 22 voire 23h, 6 jours sur 7 voire 7 jours sur 7. Elle était sûrement très bonne dans son métier, elle était reconnue par ses pairs et était rémunérée en conséquence. Tout cet argent ne suffisait pas à son bonheur (elle eŶ gagŶait ďieŶ plus Ƌu’elle Ŷe peut eŶ dĠpeŶseƌ ǀu le peu de teŵps liďƌe Ƌu’elle aƌƌiǀait à dĠgageƌͿ ŵais Đ’Ġtait iŵpoƌtaŶt pouƌ elle, Đela la plaçait suƌ l’ĠĐhelle de la ƌeĐoŶŶaissaŶĐe soĐiale. A LoŶdƌes déjà, elle avait faitpaƌleƌ d’elle, oŶ lui pƌoŵettait uŶ aǀeŶiƌ ďƌillaŶt daŶs le ŵoŶde de la fiŶaŶĐe et des iŶǀestisseŵeŶts. QuaŶd oŶ lui a pƌoposĠ Đe poste eŶ oƌ eŶ CalifoƌŶie, je peŶse Ƌu’elle Ŷ’a pas dû hésiter un quart de seconde, mon père et moi ne pouvions faire le poids face aux millions de dollars Ƌu’elle allait deǀoiƌ gĠƌeƌ d’uŶe ŵaiŶ de ŵaîtƌe. Cela Ŷe sigŶifie pas Ƌu’elle Ŷe ŵ’aiŵait pas ou Ƌu’elle Ŷ’aǀait pas souhaitĠ ŵa ŶaissaŶĐe. Je Ŷe suis tout de ŵġŵe pas uŶ eŶfaŶt du hasaƌd, Ŷous ème sommes au 21 siècle. Ce n’est pas uŶe ŵğƌe eŶǀahissaŶte, toujouƌs deƌƌiğƌe ses petits, pƌġte à saĐƌifieƌ sa ǀie de feŵŵe pouƌ ses eŶfaŶts. Ce Ŷ’est pas ŶoŶ plus uŶe peƌsoŶŶe tƌğs dĠŵoŶstƌatiǀe Ƌui ǀous Đouǀƌe de ďaiseƌs, Ƌui ǀous pƌeŶd daŶs les ďƌas dğs Ƌue l’eŶǀie lui pƌeŶd. Je dirais que sur uŶe ĠĐhelle de ϭ à ϭϬ, ϭ ĠtaŶt la ŵğƌe la plus distaŶte, la plus fƌoide Ƌue l’oŶ peut aǀoiƌ et ϭϬ la ŵğƌe - poule dans toute sa splendeur, je placerais ma mère à 3. Moi fiŶaleŵeŶt ça ŵe ĐoŶǀeŶait tƌğs ďieŶ, j’Ġtais d’uŶ teŵpĠƌaŵeŶt Ƌue je Ƌualifierais avec le recul d’autosuffisaŶt. La solitude Ŷe ŵe pesait pas ŵais je Ŷe la ƌeĐheƌĐhais pas. Je ŵ’adaptais à la situatioŶ, ŵa ŵğƌe Ġtait là et taŶt ŵieudž. Elle Ŷ’Ġtait pas là, taŶt pis. Je saǀais Ƌu’au fiŶal je pouǀais Đoŵpteƌ suƌ elle. Si j’aǀaisbesoin de quoi que ce soit, mon père était également joignable même si phLJsiƋueŵeŶt uŶ oĐĠaŶ Ŷous sĠpaƌait et j’aǀais uŶe supeƌ ŶouŶou d’oƌigiŶe ĐoloŵďieŶŶe, TĠƌĠsa, Ƌui s’est oĐĐupĠe de ŵoi jusƋu’à Đe Ƌue je sois eŶ âge de ƌesteƌ seul à la ŵaisoŶ. EŶ Đasd’uƌgeŶĐe, je pouvais appeler ma mère mais entre ses réunions interminables et ses déplacements réguliers en Australie, à Vancouver ou à Honk-KoŶg, Đ’Ġtait toujouƌs uŶ peu ĐoŵpliƋuĠ.Ma ŵğƌe uŶ jouƌ eut uŶe supeƌ idĠe. Elle dĠĐida Ƌu’eŶ ǀƌai petit ĐalifoƌŶieŶ ;d’adoptioŶͿ plutôt ŵigŶoŶ, je deǀais teŶteƌ ŵa ĐhaŶĐe Đoŵŵe ŵaŶŶeƋuiŶ eŶfaŶt. J’ai de la ĐhaŶĐe, je pƌeŶds ďieŶ le soleil, j’ai les LJeudž ďleus et jusƋu’à ŵes ϭϱ aŶs eŶǀiƌoŶ, j’Ġtais blond naturellement. Et me voilà donc à courir les agences de mannequin pour enfants et les castings. Au début je ne trouvais pas cela très aŵusaŶt, je ŵe deŵaŶdais Ƌuelle ŵouĐhe aǀait piƋuĠ ŵa ŵğƌe. J’ai dû faiƌe ŵoŶ pƌeŵieƌ ĐastiŶg à ϲ ans et rapidement ma frimousse est apparue sur les panneaux publicitaires et les écrans pour des puďliĐitĠs de ǀġteŵeŶts ou pouƌ des paƌĐs d’attƌaĐtioŶ loĐaudž. Cela se passait plutôt ďieŶ aǀeĐ les autƌes eŶfaŶts, à foƌĐe d’ĠĐuŵeƌ les ĐastiŶgs, je ƌetƌouǀais des Đaŵaƌades de mon âge et on se ŵaƌƌait fiŶaleŵeŶt ďieŶ. Le plus pĠŶiďle daŶs Đes ĐastiŶgs, Đ’ĠtaieŶt fiŶaleŵeŶt les paƌeŶts Ƌui ǀiǀaieŶt et faisaieŶt ǀiǀƌe à leuƌ eŶfaŶt ĐhaƋue ĐastiŶg Đoŵŵe uŶe ĠleĐtioŶ pƌĠsideŶtielle. J’Ġtais jeune mais je voyais bien ce que lespğƌes ou les ŵğƌes ĠtaieŶt Đapaďles de faiƌe Ŷ’iŵpoƌte Ƌuoi pouƌ mettre en avant leur trop mignon rejeton : les compliments au directeur de casting, les cadeaux en tout genre aux assistants, photographes, maquilleurs, les palabres interminables avec les agents si possiďle le plus foƌt possiďle pouƌ Ƌue l’oŶ eŶteŶde ďieŶ tous le salaiƌe ŵiƌoďolaŶt Ƌu’aǀait touĐhĠ le fils ou la fille loƌs de soŶ deƌŶieƌ ĐastiŶg. Le pƌoďlğŵe, Đ’est Ƌue Đette attitude fiŶissait paƌ dĠteiŶdƌe sur les enfants, pas sur les plus petits qui restaient encore tendres mais à partir de 9, 10 ans, certains eŶfaŶts deǀeŶaieŶt odieudž et ŵĠpƌisaŶts. Moi, ŵa ŵğƌe Ŷ’Ġtait pas là, je Ŷ’aǀais pas Đette pƌessioŶ; Đ’est TĠƌĠsa Ƌui ŵ’aĐĐoŵpagŶait, doŶĐ tout Đe ĐiƌƋue Ŷe ŵe ĐoŶĐeƌŶait pas. Je ŵe ƌappelle juste des loŶgs ŵoŵeŶts d’atteŶte Ƌue TĠƌĠsa Đoŵďlait eŶ ŵe ƌaĐoŶtaŶt les histoiƌes edžtƌaoƌdiŶaiƌes Ƌu’elle et sa famille avaient vécu en Europe avant leur installation aux Etats-Unis. Ma ŵğƌe Ŷe s’est jaŵais ƌeŵise eŶ Đouple. DuƌaŶt ŵoŶ eŶfaŶĐe, je Ŷ’ai jaŵais ƌeŶĐoŶtƌĠ au petit-dĠjeuŶeƌ uŶ hoŵŵe iŶĐoŶŶu et ŵal ƌasĠ Ƌui se souƌiait ďĠateŵeŶt. BieŶ plus taƌd, j’ai appƌis Ƌu’elle avait entretenu pendant des années une liaison régulière avec un des employés de sa société, célibataire endurci que certaiŶs soupçoŶŶaieŶt d’ġtƌe hoŵosedžuel. C’est la seule histoiƌe Ƌue je lui ĐoŶŶais. Je Ŷ’ai jaŵais doŶĐ eu de petit fƌğƌe ou de petite sœuƌ, et j’aǀoue Ƌue Đela ŵe ŵaŶƋuait paƌfois. MoŶ pğƌe, ƋuaŶt à lui, s’est ƌeŵis eŶ Đouple eŶ AŶgleteƌƌe, je deǀais aǀoiƌ ϭ0-12 ans, avec uŶe feŵŵe ĐhaƌŵaŶte Ƌu’il ĐoŶŶaissait depuis loŶgteŵps, uŶe loiŶtaiŶe ĐousiŶe d’uŶe aƌƌiğƌe-grand tante totalement inconnue pour ma part. Hélas sa compagne a succombé quelques années plus tard
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à une maladie très rare et mon père, je pense, n’a jaŵais tƌouǀĠ la foƌĐe paƌ la suite de ĐoŵŵeŶĐeƌ uŶe Ŷouǀelle histoiƌe aǀeĐ ƋuelƋu’uŶ.Coŵŵe je le disais tout à l’heuƌe, tout se passait ďieŶ à l’ĠĐole. Je Đƌois Ƌue j’Ġtais assez douĠ ŵais Ŷe forçais pas plus que cela mon talent. Je ne me faisais tout simplement pas remarqué. Je fréquentais un établissement sans histoire où les frais de scolarité étaient si élevés que lorsque cette question était abordée entre adultes, ceux-Đi se seŶtaieŶt daŶs l’oďligatioŶ de ďaisseƌ d’uŶ toŶ, Đoŵŵe daŶs les filŵs d’espioŶŶage. EǀideŵŵeŶt l’ĠtaďlisseŵeŶt Ŷ’Ġtait Ƌue peu ƌepƌĠseŶtatif de la diǀeƌsitĠ de la glorieuse Amérique, que des petits blancs avec des parents CSP +++ avocats, stars de télévision, eŶtƌepƌeŶeuƌs daŶs l’iŶfoƌŵatiƋue ou iŶteƌŶet etĐ. L’aŵďiaŶĐe Ŷ’Ġtait pas militaire mais la morale Ġtait stƌiĐte, teŶue iŵpeĐĐaďle, ĐoŵpoƌteŵeŶt à la hauteuƌ, pas de gƌossiğƌetĠ etĐ. Je Ŷ’ai pas de ŵauǀais souǀeŶiƌs de ŵoŶ passage daŶs Đet ĠtaďlisseŵeŶt, je Ŷ’ai pas ŶoŶ plus de tƌğs ďoŶs. Je côtoyais des enfants la plupart gentils, quelquefois turbulents, pas forcément bien élevés, je ŵ’eŶteŶdais plutôt ďieŶ aǀeĐ eudž ŵais je Ŷ’ai jaŵais ǀƌaiŵeŶt eu de ǀĠƌitaďles aŵis. Je Ŷe sais pas pouƌƋuoi. Ma ŵğƌe Ŷe ĐoŵpƌeŶait pas ; j’auƌais dû ŵe lieƌ aǀeĐ ƋuelƋues Đaŵaƌades, alleƌ eŶcamp avec eux dans les montagnes ou faire des parties de baskets après les cours. Parfois elle insistait et j’iŶǀitais uŶ Đaŵaƌade Đhez Ŷous pouƌ passeƌ l’apƌğs-ŵidi sous l’œil ďieŶǀeillaŶt de TĠƌĠsa. Tout se passait ďieŶ ŵais il Ŷ’LJ aǀait pas de suite. Je préférais écouter Térésa me raconter la vie ou bien rester seul dans ma chambre. EŶfaŶt, Je Ŷ’Ġtais pas tƌğs ŵusiƋue. QuaŶd j’LJ peŶse ŵaiŶteŶaŶt, Đela ŵe seŵďle totaleŵeŶt iƌƌĠaliste, je Ŷe peudž passeƌ aujouƌd’hui uŶe jouƌŶĠe saŶs ĠĐouteƌ uŶmorceau ou la radio. Ma mère, elle, Ŷ’ĠĐoutait de la ŵusiƋue Ƌue daŶs sa ǀoituƌe et Đ’Ġtait le plus souǀeŶt du ƌoĐk ĐalifoƌŶieŶ. Quand elle était à la maison, en général elle mettait la télévision et sa préférence allait aux chaînes d’iŶfoƌŵatioŶ ou audž ĐhaiŶes ďouƌsiğƌes. J’Ġtais du Đoup tƌğs tĠlĠǀisioŶ, je ŵe gaǀais de dessiŶs aŶiŵĠs et de sĠƌies tĠlĠ. Je Ŷ’ai pas suiǀi ŶoŶ plus de Đouƌs de ŵusiƋue ou appƌis à joueƌ d’uŶ iŶstƌuŵeŶt, ŵis à paƌt uŶe iŶitiatioŶ à l’ĠĐole assez ďasiƋue. Ma ŵğƌe pƌĠfĠƌait Ƌue je ŵe tƌouǀeun spoƌt plutôt Ƌu’uŶ iŶstƌuŵeŶt de ŵusiƋue. Elle ŵ’a fait tout essaLJeƌ des aŶŶĠes duƌaŶt, ďasket-ball, ŶatatioŶ, teŶŶis etĐ pouƌ fiŶaleŵeŶt se ƌesigŶeƌ la ŵoƌt daŶs l’âŵe… dĠfiŶitiǀeŵeŶt je Ŷ’Ġtais pas fait pour le sport! Je Ŷ’aiŵais pas çà à l’ĠpoƋue, j’aǀais suƌtout ďeauĐoup de ŵal aǀeĐ les spoƌts eŶ ĠƋuipe. J’LJ allais la ŵoƌt daŶs l’âŵe saĐhaŶt Ƌue ŵes autƌes Đaŵaƌades ŵe dĠtestaieŶt Đaƌ j’Ġtais uŶ ďieŶ piğtƌe joueuƌ. J’essaLJais de ŵe dĠfileƌ, j’ouďliais ŵes affaiƌes, je pƌĠtedžtais uŶe poussĠe de fièvƌe ŵais ŶoŶ, auĐuŶe edžĐuse Ŷ’Ġtait aĐĐeptĠe et je deǀais ŵe ƌĠsoudƌe à eŶfileƌ ŵa teŶue de spoƌt. EŶ plus, j’Ġtais plutôt fiŶ, ǀƌaiŵeŶt petit gaďaƌit. OŶ ŵe Đatalogua ďieŶtôt Đoŵŵe tƌop fƌagile, entendez par là fillette, pour la plupart des sports surtout ceux qui nécessitent un contact un peu phLJsiƋue. Ça aƌƌaŶgeait ďieŶ ŵes affaiƌes ŵais eŶ ŵġŵe teŵps, j’eŶ souffƌais Đaƌ j’Ġtais peƌsuadĠ Ƌue j’Ġtais Đapaďle Đoŵŵe uŶ autƌe de ŵ’eŶ soƌtiƌ daŶs la plupaƌt des spoƌts. AǀeĐ l’âge, j’ai laissĠ tomber cet état d’espƌit et ďieŶ plus taƌd, apƌğs ďieŶ de tƌop Ŷoŵďƌeudž edžĐğs je suis ƌeǀeŶu au spoƌt et ai vraiment aimé çà. Je ŵe souǀieŶs d’uŶ Ġpisode Ƌui ŵ’a ŵaƌƋuĠ, je deǀais aǀoiƌ ϴ ou ϵ aŶs. Apƌğs uŶ eŶtƌaîŶeŵeŶt désastreux de football américain (le sport que je devais détester le plus au monde à ce moment), TĠƌĠsa ŵ’aǀait eŵŵeŶĠ passeƌ uŶ ĐastiŶg pouƌ uŶe puďliĐitĠ pouƌ des fouƌŶituƌes sĐolaiƌes à ƋuelƋues eŶĐaďluƌes du stade. J’Ġtais d’huŵeuƌ ŵaussade, je ŵ’Ġtais fait tƌaiteƌ d’iŶĐapaďle paƌ l’eŶtƌaîŶeuƌ et je ǀoLJais bien que les autres enfants, surtout ceux qui étaient plus grands et plus forts, avaient une bien piètre opinion de moi eux aussi. Je haïssais en mon for intérieur celui qui avait iŶǀeŶtĠ Đe spoƌt, aiŶsi Ƌue les adultes Ƌui ŵ’oďligeaieŶt à le pƌatiƋueƌ(ma mère «ŵais Đ’Ġtait pouƌ ton bien» et l’eŶtƌaîŶeuƌ à la Đoupe ŵilitaiƌe Ƌui peŶsait Ƌue j’Ġtais uŶ petit ƌigolo Ƌui se ŵoƋuait de lui et qui avait entrepris de me faire rentrer dans le rang). Le casting se déroulait dans un grand appartement en duplex transformé en bureaux, je retrouvais les habitués, les sympas et ceux qui se prenaient déjà pour une star et oubliais rapidement le mauvais moment que je venais de passer. Je Ŷ’aiŵais pas tƌop le diƌeĐteuƌ de ĐastiŶg, j’aǀais dĠjà eu l’oĐĐasioŶ de tƌaǀailler avec lui et quelque Đhose ŵe gĠŶaît. DĠjà je Ŷ’aiŵais pas soŶ odeuƌ, il seŶtait l’eau de ĐologŶe ďoŶ ŵaƌĐhĠ et Đoŵŵe il tƌaŶspiƌait ďeauĐoup, Đela se ŵĠlaŶgeait à l’odeuƌ de sa sueuƌ. Je Ŷ’Ġtais pas ǀƌaiŵeŶt à l’aise aǀeĐ lui. Nous fîmes les essais habituels, réglage de la lumière, raccord maquillage et tenue, coiffure
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iŵpeĐĐaďle et soudaiŶ je ŵe ƌetƌouǀais seul aǀeĐ lui. Il ŵe deŵaŶda geŶtiŵeŶt de ŵ’appƌoĐheƌ et de ŵ’asseoiƌ suƌ ses geŶoudž. Je Ŷe ǀoLJais pas pouƌƋuoi ŵais ďoŶ j’oďteŵpĠƌais, Đ’Ġtait Ƌuand même ƋuelƋu’uŶ iŵpoƌtaŶt et je Ŷe ǀoulais pas le ĐoŶtƌaƌieƌ. Il ĐoŵŵeŶça à touĐheƌ ŵes Đheǀeudž, eŶ ŵe disaŶt ĐoŵďieŶ il aiŵait Đette ďloŶdeuƌ puis ses ŵaiŶs se posğƌeŶt suƌ ŵa Đuisse dƌoite. J’Ġtais fortement troublé, je ne savais pas quoi faire. Je sentais sous mes fesses quelque chose qui petit à petit durcissait. Je fus sauvé par un des maquilleuses qui entra sans frapper, je pris mes jambes à mon coup, rejoignis Térésa et pris la tangente. Je ne réussis à parler de cet épisode ni à Térésa, ni à ma mère, ni à mon père. Peut être est-ce de la honte ! je ne sais pas. Quelques mois plus tard, par le plus gƌaŶd des hasaƌds, j’aďoƌdais le sujet aǀeĐ uŶ de ŵes Đaŵaƌades de ĐastiŶg, RLJaŶ Ƌui aǀait uŶ aŶ de moins que moi et qui sous ses airs de petite brute était plutôt sLJŵpa. Ce Ŷ’Ġtait pas uŶ ŵauǀais bougre. mais parfois, sans raison, il me décochait un coup dans le ventre ou me donnait un grand Đoup d’Ġpaule. Bƌef, RLJaŶ, eŶ tout Đas, ĐoŶŶaissait ďieŶ le diƌeĐteuƌ de ĐastiŶg Ƌui seŶtait la sueuƌ et Ƌui ŵ’aǀait pris sur ses genoux. Il lui avait fait le même coup ! mais pour lui, çà avait été même plus loin, il avait essayer de mettre sa main entre les jambes! J’Ġtais hoƌƌifiĠ. RLJaŶ ŵ’edžpliƋua aloƌs Ƌu’il Ŷ’LJ aǀait pas de Ƌuoi fouetteƌ uŶ Đhat, Ƌue tout le ŵoŶde était au courant des petits travers du diƌeĐteuƌ et Ƌue si oŶ ǀoulait duƌeƌ daŶs Đe ŵilieu, et ďieŶ il fallait l’aĐĐepteƌ. C’est Đe Ƌue lui aǀait edžpliƋuĠ soŶ pğƌe loƌsƋu’il lui aǀait ƌaĐoŶtĠ sa ŵĠsaǀeŶtuƌe. Il ŵe ƌaĐoŶta ŵġŵe Ƌu’il iŶǀitait certains garçoŶs, uŶ peu plus âgĠs, Đhez lui à ǀeŶiƌ joueƌ daŶs soŶ ĠŶoƌŵe pisĐiŶe et Ƌue tout l’apƌğs-midi ce vieux pervers tournait autour de la piscine en se grattant régulièrement les testicules. Il racontait çà avec naturel et sans aucune gêne. Je ne savais que faire. Je rencontrais à ce moment Joël qui en quelque sorte me dira de ce mauvais pas.
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2 Commeje le disais, la ŵusiƋue Ŷ’Ġtait pas à l’ĠpoƋue l’oďsessioŶ Ƌu’elle a pu deǀeŶiƌ pouƌ ŵoi paƌ la suite. A Đette ĠpoƋue, je Ŷ’LJ ĐoŶŶaissais ǀƌaiŵeŶt pas gƌand-Đhose. C’est pouƌ çà, je peŶse, Ƌue loƌsƋue j’ai posĠ uŶ pied daŶs Đe ŵoŶde, j’ai ǀoulu tout assiŵilĠ tƌğs ǀite Đoŵŵe pouƌ ƌattƌapeƌ le teŵps peƌdu, j’ai fait uŶe Đƌise de ďouliŵie ŵusiĐale aïgue.Joël lui Ġtait dĠjà ƋuelƋu’uŶ daŶs le ŵilieu de la ŵusiƋue et du divertissement. Tout le monde le ĐoŶŶaissait à LA. Il faut diƌe Ƌue Đ’Ġtait ;et Đ’est toujouƌs d’ailleuƌsͿ uŶ saĐƌĠ ďoŶhoŵŵe. PhLJsiƋueŵeŶt, il ŵ’a loŶgteŵps fait peŶseƌ à Quasiŵodo du ƌoŵaŶ de ViĐtoƌ Hugo. Petit, uŶ peu vouté, le haut du crâne dégarni, quelques cheveux mi-longs à la limite du cou, un léger strabisme à l’œil gauĐhe, uŶ goût peu pƌoŶoŶĐĠ pouƌ la ŵode, ďƌef loiŶ tƌğs loiŶ des ĐaŶoŶs hollLJǁoodieŶs. DĠĐƌit de Đette façoŶ, il a tout d’uŶ ġtƌe iŶoffeŶsif, d’uŶe ǀiĐtiŵe. EŶ fait Joël ĐaĐheson jeu : bien Đ’est uŶ ďattaŶt, uŶ iŵpitoLJaďle pƌofessioŶŶel, ƋuelƋu’uŶ Ƌui Ŷe ďaisse jaŵais les ďƌas et Ŷe ŶĠgoĐie pas. SoŶ phLJsiƋue iŶgƌat a ĠtĠ soŶ pƌeŵieƌ Đoŵďat là ďas eŶ RouŵaŶie où il est ŶĠ, et il l’a gagŶĠ. EŶ Ϯϱ aŶs, il s’Ġtait faďƌiƋuĠ iĐi tout seul, à l’aŵĠƌiĐaiŶe. Il a dĠĐouǀeƌt de Ŷoŵďƌeudž taleŶts, les a pƌoduit et eŶ a fait des staƌs. Il aǀait uŶ flaiƌ iŶĐƌoLJaďle pouƌ ƌepĠƌeƌ les aƌtistes eŶ deǀeŶiƌ, Ƌu’ils deviennent stars de la chanson, présentateurs-tǀ ǀedettes ou aĐteuƌs de ƌeŶoŵ. A l’Ġpoque de notre pƌeŵiğƌe ƌeŶĐoŶtƌe, il Ġtait suƌtout ĐoŶŶu pouƌ pƌoduiƌe l’ĠŵissioŶ de tǀ la plus ƌegaƌdĠe paƌ les adolesĐeŶts d’AŵĠƌiƋue du Noƌd- le Show -ŵais il ǀisait dĠjà plus haut à l’ĠpoƋue.J’ai ƌeŶĐoŶtƌĠ Joël loƌs d’uŶ ĐastiŶg. Il eŶǀoLJait souǀent ses équipes trainer dans les agences à la ƌeĐheƌĐhe de Ŷouǀelles tġtes. Il ĐoŶŶaissait ĠǀideŵŵeŶt tout Đe Ƌue Los AŶgeles Đoŵptait d’ageŶts ou de directeurs de castings. Cet après-midi là, entre deux rendez-vous, il rendit lui-même visite à un de ces plus Đheƌs aŵis Ƌue tout le ŵoŶde, LJ Đoŵpƌis les eŶfaŶts, suƌŶoŵŵait l’ĠpoŶge à Đause de soŶ petit peŶĐhaŶt pouƌ l’alĐool. BoŶ Đe Ŷ’Ġtait pas uŶ ŵauǀais ďougƌe ŵais ƌĠguliğƌeŵeŶt il s’eŶdoƌŵait loƌs d’uŶ ĐastiŶg uŶe ďouteille de ǁhiskLJ à la ŵaiŶ. Ce jouƌ Đi,il semblait à peu près sobre et fut ravi d’aĐĐueilliƌ soŶ ǀieil aŵi. Pouƌ fġteƌ l’oĐĐasioŶ, il soƌtit uŶe ďoŶŶe ǀieille ďouteille de ďouƌďoŶ. HĠlas la bouteille lui échappa des mains et se fracassa sur le sol. Il ne pouvait se résoudre à ne pas trinquer et donc fila précipitamment acheter une autre au supermarché du coin, hurlant au passage sur son iŶĐapaďle d’assistaŶte Ƌui se pƌoposait d’LJ alleƌ elle-ŵġŵe. C’est à Đe ŵoŵeŶt Ƌue Ŷous Ŷous soŵŵes paƌlĠ pouƌ la pƌeŵiğƌe fois, daŶs les toilettes de l’ageŶĐe.Joël cherchait quelque chose pour nettoyer les dégâts et moi je me lavais les mains. Il me demanda mon nom, mon âge et après un teŵps d’aƌƌġt d’où ŵe ǀeŶait Đe lĠgeƌ aĐĐeŶt. Il Ġtait futĠ Joël, peu de geŶs à l’ĠpoƋue eŶteŶdaieŶt cette légère différence. FiŶaleŵeŶt il ŵe teŶdit sa Đaƌte et ŵe dit Ƌue si Đela ŵ’iŶtĠƌessait, il aǀait uŶ tƌaǀail pouƌ ŵoi daŶs l’ĠƋuipe des eŶfaŶts Ƌui aŶiŵaieŶt le Shoǁ. Il ŵe dit Ƌu’il atteŶdait ŵoŶ appel et partit sans demander son reste. Je remarquais alors que je tremblais comme une feuille. J’ai ǀƌaiŵeŶt eu du ŵal à ġtƌe à l’aise aǀeĐ Joël et pouƌtaŶt il Ŷe ŵ’a jaŵais ƌieŶ fait de ŵal, il Ŷ’a jamais essayé de me tripoter ou quoi que ce soit. Il prenait soin à sa façon de ses petits protégés, donnait de son temps pour discuter avec les uns et les autres, tenait compte dans la mesure du possiďle de l’aǀis des paƌeŶts, Ŷ’Ġtait pas aǀaƌe eŶ salaiƌe, distƌiďuait ƌĠguliğƌeŵeŶt de petits Đadeaudž (un week-end à Palm Spring par ci, un téléphone dernier cri par là). Malgré tout ce quis’est passĠ bien des années plus tard, je ne peux pas lui en vouloir, ce serait vraiment injuste de ma part. Nos ĐheŵiŶs oŶt paƌ la suite diǀeƌgĠ, Đela Ŷ’eŶlğǀe ƌieŶ à l’estiŵe Ƌue je peudž eŶĐoƌe lui poƌteƌ aujouƌd’hui.Ces ϱ aŶŶĠes de tĠlĠǀisioŶ ŵ’oŶt pƌofoŶdĠŵeŶt ŵaƌƋuĠ, Đ’est iŶdĠŶiaďle. Je suis aƌƌiǀĠ eŶfaŶt, eŶĐoƌe ďieŶ Ŷaïf. J’eŶ suis heuƌeuseŵeŶt pas ƌessoƌti totaleŵeŶt dĠsaďusĠ ou ĐLJŶiƋue ŵalgƌĠ les épreuves. Nous avions un rythme de travail dingue, avec une émission en direct toutes les semaines et des spéciales tous les 2, 3 mois. Mon cursus scolaire fut aménagé en fonction de mes obligations « professionnelles» et Đe Ŷ’Ġtait pas saŶs dĠplaisiƌ. Je pƌĠfĠƌais ĠǀideŵŵeŶt le ŵoŶde des adultes. RetouƌŶeƌ ĐhaƋue ŵatiŶ au Đollğge, Đ’Ġtait uŶ peu Đoŵŵe alleƌ à la ŵiŶe et puis Đoŵŵe j’ai gagŶĠ petit à petit en notoriété, les relations avec les autres enfants sont devenues compliquées. Certains
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deǀiŶƌeŶt eŶǀieudž ǀoiƌe jaloudž de ŵoi. D’autƌes pƌĠfĠƌaieŶt ŵ’Ġǀiteƌ pƌĠtedžtaŶt Ƌue je pƌeŶais la grosse tête. Les eŶseigŶaŶts Ŷ’ĠtaieŶt pas eŶ ƌeste et j’aǀais le dƌoit à des ƌĠfledžioŶs fƌaŶĐheŵeŶt pas sLJŵpas dğs Ƌue j’aǀais uŶe sale Ŷote ou ďieŶ dğs Ƌue je pƌeŶais ;ďƌillaŵŵeŶtͿ la paƌole eŶ Đlasse. Tout cela finit par me peser et je réclamais rapidement à ma mère de suivre les cours à la maison à distance. Mon père était contre et par conséquent ma mère accepta. Je décrocha à ce moment des programmes officiels. Très vite, dans le Shoǁ, j’ai tƌouǀĠ ŵa plaĐe. Je Ŷ’Ġtais pas Đelui Ƌui aǀait la plus ďelle ǀoidž, je Ŷ’Ġtais pas celui qui faisait le plus rire les (téle)spectateurs ou les internautes, je me débrouillais pas trop ŵal eŶ daŶse et j’aǀais uŶe ďoŶŶe pƌĠseŶĐe suƌ sĐğŶe. J’Ġtais uŶ des plus jeuŶes, j’aǀais à peiŶe ϭϬ aŶs ƋuaŶd j’ai iŶtĠgƌĠ l’ĠŵissioŶ et je ƌeŵplissais la part de quota blond/yeux bleus suite au départ du gaƌçoŶ Ƌui aǀait atteiŶt la liŵite d’âge ;ϭϱ aŶs ŵadžiŵuŵ). Ma mère était extrêmement fière de Đette situatioŶ, elle Ŷe ŵe l’aǀouait pas diƌeĐteŵeŶt ŵais j’appƌis paƌ TĠƌĠsa Ƌu’elle ƌegaƌdait, où Ƌu’elle soit daŶs le ŵoŶde, les ĠŵissioŶs audžƋuelles je paƌtiĐipais. La pƌeŵiğƌe fois Ƌue l’oŶ ŵ’a ƌeĐoŶŶu daŶs la ƌue d’ailleuƌs, j’Ġtais- ce qui était rarissimeavec elle à faire du shopping dans un des malls de LA. Une petite fille de peut être 6, 7 ansaĐĐoŵpagŶĠe de sa ŵğƌe ŵ’aďoƌda timidement et me demanda un autographe. Je fus pris au dépourvu mais pas ma mère qui sortit alors à la vitesse de l’ĠĐlaiƌ uŶ stLJlo. Je ŵe ƌappelle aǀoiƌ sigŶĠ gauĐheŵeŶt ŵoŶ pƌĠŶoŵ BeŶjaŵiŶ suƌ le feuillet d’uŶ petit carnet rose et pailleté. Plus Barbietu ŵeuƌs. J’ai ouďliĠ ĐepeŶdaŶt le pƌĠŶoŵ de la petite fille, Đ’est ďieŶ doŵŵage. Je sais Ƌue ĐeƌtaiŶs de ŵes faŶs iŶĐoŶditioŶŶels oŶt essaLJĠ depuis de la retrouver ainsi que la dédicace mais sans succès. L’ĠŵissioŶ ĠtaitdéjàďieŶ ƌôdĠe à l’ĠpoƋue, elle se dĠĐoupait eŶ ŵiŶi-séries pour adolescents, chansons accompagnés de danses plutôt de rue et sketchs plus ou moins réussis et drôles. Les mini-séries si elles trouvaient leur public se transformaient en séries à part entière et certaines ont même fini aux heures de grande audience. Les chansons - reprises et parfois originales - pouvaient finir en haut des classements en cas de relais sur les réseaux sociaux ou sur YouTube, tout comme les sketchs qui lancèrent la carrière de certains comiques les plus connus désormais. Je fus donc affecté à la danse et au chant. Je découvris alors que je chantais plutôt juste et en ƌLJthŵe. J’ai fait Ŷoŵďƌe de duos, tƌios, Ƌuatuoƌ etĐ. Je Ŷe ŵe souǀieŶs pas de ŵa pƌeŵiğƌe pƌestatioŶ eŶ solo, j’ai ƌeǀu les iŵages paƌ la suite ŵais l’iŶstaŶt, les ĠŵotioŶs Ŷe soŶt pasrestées graver dans ma mémoire. Nous reprenions souvent des grands classiques de la musique pop anglo-sadžoŶŶe ƌeoƌĐhestƌĠs au goût du jouƌ. J’aiŵais çà, plus fiŶaleŵeŶt Ƌue ĐeƌtaiŶes ĐoŵpositioŶs oƌigiŶales Ƌui paƌaissaieŶt ďieŶ fades et aseptisĠes. Je passais d’ailleuƌs du teŵps suƌ YouTuďe à regarder les vieilles émissions de tĠlĠ eŶ Ŷoiƌ et ďlaŶĐ Ƌui aǀaieŶt aĐĐueilli taŶt et taŶt d’aƌtistes de légende, tant de tant de chansons inoubliables connus de tous et capables de traverser les années saŶs uŶe ƌide. J’ĠĐoutais tout, tout Đe Ƌui pouǀait ŵe passeƌ eŶtƌe les ŵaiŶs, Ƌuelque soit le style, ƋuelƋue soit l’ĠpoƋue. Je dĠĐouǀƌais uŶ aƌtiste et hop, j’iŶguƌgitais tout soŶ ƌĠpeƌtoiƌe, toutes ses ĐhaŶsoŶs, je ǀisioŶŶais toutes les ǀidĠos edžistaŶtes. J’aǀais ďesoiŶ de seŶtiƌ leuƌs âŵes à tous Đes interprètes, je les écoutais en boucle du matin au soir, au réveil, dans la salle de bains, dans la voiture paƌtout. UŶe ďoŶŶe paƌtie de Đe Ƌue j’aiŵe eŶĐoƌe aujouƌd’hui ǀieŶt de là, de Đette pĠƌiode.Je ŵe souǀieŶs tƌğs ďieŶ loƌsƋue j’ai iŶteƌpƌetĠ Đe Ƌui allait deǀeŶiƌ ŵoŶ pƌeŵieƌ d’uŶe longue série de ŶuŵĠƌos ϭ au Billďoaƌd. Coŵŵe je le disais, suƌ l’ĠŵissioŶ Ŷous ĐhaŶtioŶs ƌaƌeŵeŶt eŶ solo ŵais ce soir-là, ma co-interprète Casey perdit complètement sa voix. Après discussion, il fut décidé que j’iŶteƌpƌĠteƌais seul la ĐhaŶsoŶ, j’Ġtais daŶs la toŶalitĠ, je pouǀais faiƌe les deudž ǀoidž. Je ŵ’edžĠĐutais Đoŵŵe d’haďitude saŶs faiƌe d’histoiƌe et ŵis tout ŵoŶ Đœuƌ daŶs Đette histoiƌe d’aŵouƌ iŵagiŶaiƌe et iŵpossiďle. Aujouƌd’hui eŶĐoƌe, j’aiŵe Đette ĐhaŶsoŶ et taŶt pis si elle touĐhe le Đœuƌ principalement des adolescentes moins de 10 ans. La mélodie est simple mais efficace avec cette petite ƌitouƌŶelle au ƌefƌaiŶ. Je Ŷe sais pas edžaĐteŵeŶt Đe Ƌui s’est passĠ deƌƌiğƌe les ĠĐƌaŶs Đe soiƌ là, je Ŷ’ai pas Đoŵpƌis tout de suite. La ǀidĠo a ĐoŵŵeŶĐé à tourner sur les réseaux sociaux et sur iŶteƌŶet, YouTuďe a ĐoŵŵeŶĐĠ à s’affoleƌ et la pƌoduĐtioŶ a seŶti tƌğs ǀite Đe Ƌu’elle pouǀait tiƌeƌ de Đette oppoƌtuŶitĠ. Tƌois jouƌs apƌğs l’ĠŵissioŶ, le siŶgle Ġtait eŶ ǀeŶte et se ƌetƌouǀait eŶ tġte des classeŵeŶts. J’aĐƋuis le titƌe aloƌs de Ŷouǀeau phĠŶoŵğŶe ŵusiĐal du ŵoŵeŶt. Coŵŵe il fallait ďattƌe le feƌ taŶt Ƌu’il Ġtait Đhaud, la fiƌŵe ŵe fit eŶƌegistƌeƌ daŶs uŶ ǀƌai studio uŶe ǀeƌsioŶ
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espagnole à destination des latinos de Californie, je maîtrisais un peu la langue grâce à Térésa. Je pĠŶĠtƌais aiŶsi pouƌ la pƌeŵiğƌe fois daŶs uŶ studio d’eŶƌegistƌeŵeŶt, iŶtiŵidĠ et eŶ ŵġŵe teŵps tƌğs edžĐitĠ paƌ tout Đe Ƌui se passait. J’aǀais ϭϯ aŶs, je souhaitais ǀiǀƌe Đette ǀie toute ŵa ǀie, j’Ġtais simplement heureux.Je Ŷ’Ġtais pas le pƌeŵieƌ duShoǁ à dĠĐƌoĐheƌ uŶ suĐĐğs suite à l’iŶteƌpƌĠtatioŶ d’uŶe ĐhaŶsoŶ, oŶ Ŷous laŶçait suƌ le ŵaƌĐhĠ du disƋue de teŵps eŶ teŵps histoiƌe de testeƌ l’adhĠsioŶ du puďliĐ. OŶ appliƋuait la segŵeŶtatioŶ, pouƌ les jeuŶes adolesĐeŶtes on mettait en avant un beau jeune garçon si possible blond aux yeux bleus bien propre sur lui, pour les jeunes adolesĐeŶts Đ’Ġtait uŶe jolie jeuŶe fille lĠgğƌeŵeŶt plus âgĠe Ƌu’eudž ďƌuŶe ou ďloŶde ŵais suƌtout sexy. De même, on prévoyait un ou une asiatique, un ou une africain et un ou une indienne. Nous étions les nations unies du divertissement. Très vite, la production me fit enregistrer un duo avec celle qui avait la plus belle voix du Show et laŶça la ƌuŵeuƌ d’uŶe loǀestoƌLJ eŶtƌe Ŷous deudž. Le siŶgle fit un carton non seulement en Amérique ŵais aussi eŶ Euƌope. Nous paƌtîŵes doŶĐ LJ dĠfeŶdƌe les Đouleuƌs du ŵoƌĐeau. Je Ŷ’Ġtais ƋuasiŵeŶt pas soƌti de la CalifoƌŶie depuis ŵes ϱ aŶs et là, je ŵe ƌetƌouǀais daŶs l’aǀioŶ à destiŶatioŶ de Londres, Berlin et Paƌis. MoŶ passage eŶ AŶgleteƌƌe fut ĠǀideŵŵeŶt l’oĐĐasioŶ de passeƌ du teŵps avec mon père. Comme il venait de démissionner (une fois encore comme me le fit remarquer ma ŵğƌeͿ de soŶ tƌaǀail, il s’oĐĐupa de ŵoi edžĐlusiǀeŵeŶt duƌaŶt ƋuelƋues jouƌs. Il ŵe fitla découvrir campagne anglaise, dont je ne me souvenais absolument pas ainsi que le littoral du Kent et du Sussex. Nous étions au printemps, le temps fut magnifique et mon père roulait fièrement dans sa ǀieille dĠĐapotaďle. L’iŶteƌŵğde fut de Đouƌte duƌĠeet je dus repartir vite aux Etats-Unis. Je ŵesuƌais aloƌs Đe Ƌui Ġtait eŶ tƌaiŶ de se passeƌ à ŵa desĐeŶte d’aǀioŶ. J’Ġtais suƌ les ĠĐƌaŶs depuis ϯ aŶs, j’aǀais plaĐĠ deudž titƌes eŶ tġte du hit-parade mais je pouvais me balader dans la rue sans problème.Je fus edžtƌġŵeŵeŶt suƌpƌis loƌsƋue je soƌtis du hall de dĠďaƌƋueŵeŶt de l’aĠƌopoƌt et fus aĐĐueilli, ŶoŶ pas paƌ ŵa ŵğƌe ŵais paƌ de Ŷoŵďƌeuses jeuŶes filles Ƌui ŵ’appelaieŶt paƌ ŵoŶ pƌĠŶoŵ. EŶ fait Đ’Ġtait uŶ Đoup de Joël: il avait engagé une trentained’adolesĐeŶtes, leuƌ aǀait dit de ramener leurs copines et leur avait promis des places de concert pour je ne sais plus quelle autre star du moment ! Ce fit son petit effet, la vidéoévidemment bien mise en scène - tourna sur les réseaux sociaux et sur iŶteƌŶet ĐƌĠaŶt aiŶsi le ďuzz. Joël ǀoulait eŶ fait Ġǀalueƌ si j’Ġtais Đapaďle de ĐƌĠeƌ uŶ lieŶ aǀeĐ le puďliĐ, si j’Ġtais uŶ iŶǀestisseŵeŶt suffisaŵŵeŶt ƌeŶtaďle. J’Ġtais eŶ passe de deǀeŶiƌ le pƌoduit de l’aŶŶĠe et Ŷe fut ŵis au ĐouƌaŶt de Đe suďteƌfuge Ƌu’apƌğs Đoup, ĠǀideŵŵeŶt. Cet épisode marqua un net tournant dans mes relations avec les autres enfants du Show : je devins si on peut le diƌe Đoŵŵe Đela l’hoŵŵe à aďattƌe. De foƌtes ƌiǀalitĠs edžistaieŶt au seiŶ de l’ĠƋuipe, et pas seulement chez les plus âgés. Certains cherchaient nettement à se mettre en avant et à utiliser l’ĠŵissioŶ Đoŵŵe uŶe ƌaŵpe de laŶĐeŵeŶt pouƌ leuƌ Đaƌƌiğƌe. C’est de ďoŶŶe gueƌƌe, Đeƌtes ŵais tout Đela pƌeŶait paƌfois des pƌopoƌtioŶs dĠŵesuƌĠes. Je Ŷ’Ġtais pas aǀeugle, je ǀoLJais ďien comment Đela se passait ŵais jusƋu’à Đe ŵoŵeŶt, j’aǀais ƌĠussi à ŵe teŶiƌ eŶ ƌetƌait de tout Đela. CeƌtaiŶs peŶsğƌeŶt aloƌs Ƌue j’Ġtais ĐlaiƌeŵeŶt le petit pƌotĠgĠ de Joël et Ƌue Đelui-ci avait tout prévu pour Ƌue je deǀieŶŶe la staƌ de deŵaiŶ. J’aǀaisleur dire combien Joël ne me ménageait pas à beau l’ĠpoƋue et ĐoŵďieŶ il Ġtait edžigeaŶt et ĐassaŶt dğs loƌs Ƌue je faisais uŶe faute, ƌieŶ Ŷe les faisait ƌeǀeŶiƌ à la ƌaisoŶ. UŶe fois, j’ai ƌetƌouǀĠ des Đafaƌds ĠĐƌasĠs eŶtƌe les pages du liǀƌe Ƌue j’Ġtaisen tƌaiŶ de liƌe. UŶe autƌe fois, oŶ ŵ’a dĠƌoďĠ ŵes Đlefs puis ŵoŶ tĠlĠphoŶe puis ŵa Đaƌte d’ideŶtitĠ. On me refilait toujours le mauvais micro et on essayait de me faire sortir du champ de la caméra dès Ƌue Đ’Ġtait possiďle. Ce Ŷe fut pas uŶe pĠƌiode faĐile. J’ai eu paƌ ailleuƌs uŶe puďeƌtĠ taƌdiǀe et doŶĐ uŶe poussĠe de ĐƌoissaŶĐe seuleŵeŶt à ϭϲ aŶs. J’Ġtais doŶĐ petit ŶoŶ seuleŵeŶt paƌ ƌappoƌt audž garçons plus âgés mais également face aux garçons de mon âge. Les filles étaient un peu plus compréhensives, pas toutes ŵais la plupaƌt Ŷe ĐautioŶŶait pas l’attitude de ĐeƌtaiŶes petites ďƌutes. Je ŵe ƌappƌoĐhais ŶatuƌelleŵeŶt d’elles et de ĐeƌtaiŶes eŶ paƌtiĐulieƌ. J’auƌais souhaitĠ aǀoiƌ des ƌelatioŶs d’aŵitiĠ aǀeĐ des gaƌçoŶs ŵais Đeudž Ƌui Ŷe ŵe ĐheƌĐhaieŶt d’histoiƌe Ŷe souhaitaieŶt pas s’attiƌeƌ des eŶŶuis ou se faiƌe soƌtiƌ tout siŵpleŵeŶt du gƌoupe. Les filles soŶt dĠĐidĠŵeŶt les plus courageuses. C’est à Đette pĠƌiode Ƌue j’ai ĐoŵŵeŶĐĠ à ďoiƌe de l’alĐool. C’est aƌƌiǀĠ Đoŵŵe çà, uŶ soiƌ apƌğs uŶe demi-jouƌŶĠe edžĠĐƌaďle peŶdaŶt laƋuelle j’aǀais ĠtĠ la Điďle de Ŷoŵďƌeudž Ƌuoliďets et autƌes
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ǀedžatioŶs. Coŵŵe je ŵ’Ġtais ƌappƌoĐhĠ du gƌoupe des filles et Ƌue j’aǀais eŶĐoƌe uŶe ǀoidž aïgue,ĐeƌtaiŶs gaƌçoŶs Ŷ’aƌƌġtaieŶt pas ŵe tƌaiteƌ d’hoŵosedžuel et ŵ’appelaieŶt toute la journée Benjamine. Je rentrais seul, dégoûté, un véhicule de la production me déposa en bas de chez moi. Au ŵoŵeŶt où j’allais ouǀƌiƌ la poƌte de Ŷotƌe ŵaisoŶ, je ƌeçus uŶ ŵessage de ŵa ŵğƌe ŵe disaŶt Ƌu’elle allait ƌeŶtƌĠ plus taƌd Ƌue pƌĠǀu deSan Francisco, que son dernier rendez-ǀous s’Ġtait ĠteƌŶisĠ ďla ďla ďla. Je Ŷe sais pouƌƋuoi uŶe fois à l’iŶtĠƌieuƌ, je ŵe suis diƌigĠ ǀeƌs le ďaƌ ;les ďouteilles d’alĐool Ŷ’ĠtaieŶt pas sous Đlef Đhez ŶousͿ, ai soƌti uŶ ǀeƌƌe et ouǀeƌt uŶe ďouteille. Peut être est-Đe l’iŶflueŶĐe des sĠƌies tǀ aŵĠƌiĐaiŶes où oŶ ǀoit ƌĠguliğƌeŵeŶt Đe geŶƌe de sĐğŶe. J’ai rempli mon verre de whisky et me suis mis devant la grande baie vitrée du salon à contempler les iŶŶoŵďƌaďles luŵiğƌes de la ǀille. Je l’ai ďu Đul seĐ, Đe gƌand verre rempli à ras bord et suis allé me ĐouĐheƌ. J’ai ƌeĐoŵŵeŶĐĠ Đe ƌituel à ĐhaƋue fois Ƌue je ŵe suis ƌetƌouǀĠ seul daŶs Đette gƌaŶde ŵaisoŶ, saŶs paƌeŶts, saŶs aŵis. Je faisais çà disĐƌğteŵeŶt, saŶs attiƌeƌ l’atteŶtioŶ de ŵa ŵğƌe. Elle ŵ’a dit paƌ la suite Ƌu’elle s’Ġtait doutĠ de ƋuelƋue Đhose, Ƌu’à uŶ ŵoŵeŶt j’ai eu uŶ ĐoŵpoƌteŵeŶt diffĠƌeŶt. Elle aǀait attƌiďuĠ Đela à l’adolesĐeŶĐe. Elle s’Ġtait fƌaŶĐheŵeŶt siŵplifiĠe la ǀie. L’alĐoolisŵe juǀĠŶile si oŶ peut l’appeleƌ Đoŵŵe ça Ġtait fiŶaleŵeŶt assez répandu, et pas seulement daŶs Đe dƌôle de ŵilieu du diǀeƌtisseŵeŶt. MoŶ Đaŵaƌade de ĐastiŶg RLJaŶ ŵ’eŶ aǀait dĠjà paƌlĠ et ŵ’aǀait fait oďseƌǀeƌ uŶ apƌğs-ŵidi uŶe jeuŶe fille d’uŶe dizaiŶe d’aŶŶĠes Ƌue Ŷous ĐƌoisioŶs souǀeŶt à l’ĠpoƋue. Elle paƌaissait ailleuƌs et RLJaŶ ŵ’aǀait affiƌŵĠ l’aǀoiƌ ǀu soƌtiƌ ďoiƌe de l’alĐool daŶs les toilettes. Je Ŷe l’ai pas Đƌu à Đet iŶstaŶt, il ƌaĐoŶtait ďeauĐoup de Đhoses pas foƌĐĠŵeŶt ǀƌaies, sa ǀie était compliquée à ce moment, ses parents étaient en instance de divorce, sa mère ayant trompé son pğƌe aǀeĐ l’uŶ de ses plus ǀieudž aŵis. Suƌ le Shoǁ, tout Đela deǀiŶt plus ĠǀideŶt: les plus âgés, gaƌçoŶs et filles, s’aƌƌaŶgeaieŶt pouƌ se faiƌe aĐheteƌ de l’alĐool paƌ leuƌs fƌğƌes ou leuƌs sœuƌs ou piquaient dans les réserves de leurs parents. Circulaient principalement des alcools forts que certains iŶguƌgitaieŶt tƌğs tôt daŶs la jouƌŶĠe. Joël Ŷ’Ġtait pas dupe, il ǀoLJait ďieŶ ĐoŵŵeŶt Đela se passait ŵais taŶt Ƌue les pƌestatioŶs ĠtaieŶt assuƌĠes, Ƌue l’ĠŵissioŶ gaƌdait soŶ public et que les aŶŶoŶĐeuƌs paLJaieŶt, il Ŷ’aǀait pas d’Ġtat d’âŵe. Il aǀait pouƌtaŶt eu affaiƌe lui-ŵġŵe à l’alĐoolisŵe daŶs sa jeuŶesse, eŶ Euƌope. AǀaŶt d’ġtƌe adoptĠ à l’âge de ϳ aŶs aǀeĐ ses deudž petits fƌğƌes paƌ ses parents américains, il avait été le punching-ball favori de sa mère que la vodka à bas prix rendait particulièrement violente. Il a failli y rester, sa mère, il devait avoir 5 ou 6 ans, lui ayant balancé un ĠŶoƌŵe Đaillou daŶs la tġte, tout çà à Đause d’uŶe ƌoue de ǀĠlo ĐƌeǀĠe. Le jouƌ où il ŵ’a ƌaĐoŶtĠ Đette aŶeĐdote, j’ai ŵieudž Đoŵpƌis pouƌƋuoi il Ŷ’a jaŵais eu d’eŶfaŶts. J’ai loŶgteŵps peŶsĠ ;et Đ’est Đe Ƌu’il d’ailleuƌs laissait eŶteŶdƌe à tousͿ Ƌue lui ou AŶŶ, sa feŵŵe, Ŷe pouǀaieŶt aǀoiƌ d’eŶfaŶts. EŶ fait Đ’Ġtait uŶ Đhoidž. AŶŶ Đe Ƌui la ŵotiǀait pouƌ Ŷe pas aǀoiƌ d’eŶfaŶts, Đ’Ġtait ĠǀideŵŵeŶt sa Đaƌƌiğƌe. QuaŶd j’ai dĠďutĠ daŶs le Shoǁ et Ƌue j’ai ĐoŵŵeŶĐĠ à fƌĠƋueŶteƌ Joël, AŶŶ Ġtait au top de sa Đaƌƌiğƌe de pƌoduĐtƌiĐe et d’aŶiŵatƌiĐe tǀ. GƌaŶde, ďloŶde, edžtƌġŵeŵeŶt jolie, d’uŶe ĠlĠgance ƌaƌe, elle Ġtait la jouƌŶaliste politiƋue la plus eŶ ǀue de CalifoƌŶie et eŶ passe d’aĐƋuĠƌiƌ uŶe statuƌe ŶatioŶale. Les eŶfaŶts, Đe Ŷ’Ġtait pas pouƌ elle ou plutôt si, uŶ apƌğs-midi par an, à condition que les caméras soient là et la filment en train de courir ridiculement en talon aiguilles après un ballon dans un parc ou en train de préparer bien maquillée comme il faut des cookies dans sa cuisine. Elle ne ǀeŶait jaŵais suƌ le Shoǁ, elle dĠtestait et eŶ plus les eŶfaŶts et leuƌs disĐussioŶs l’eŶŶuLJaient rapidement. Je me suis souvent demandé adolescent pourquoi mais ma mère et elle ne se sont jaŵais appƌĠĐiĠes, Đ’Ġtait pouƌtaŶt ĠǀideŶt.Je ƌĠussis à Đette pĠƌiode à ŵ’eŶ teŶiƌ à uŶe ĐoŶsoŵŵatioŶ d’alĐool soŵŵe tout ƌaisoŶŶaďle. Je Ŷe buvais pas le matiŶ au ƌĠǀeil, j’aďsoƌďais uŶe ƋuaŶtitĠ ƌaisoŶŶaďle le soiƌ, juste assez pouƌ ŵ’eŶdoƌŵiƌ Đoŵŵe uŶe ŵasse et ouďlieƌ les tƌaĐas de la jouƌŶĠe. Je ĐƌoLJais ŵaîtƌiseƌ ŵais Đ’Ġtait faudž, je doŶŶais le ĐhaŶge, je ŵe ďeƌçais d’illusioŶ. Le ǀeƌ Ġtait daŶs le fƌuiten temps voulu, la et situatioŶ allait fiŶiƌ paƌ ŵ’ĠĐhappeƌ. Je Ŷe fuŵais pas, Đ’Ġtait uŶ peu plus ĐoŵpliƋuĠ à se pƌoĐuƌeƌ Ƌue l’alĐool et les dƌogues Ŷe ŵ’attiƌaieŶt pas. J’ai ďieŶ essaLJĠ de fuŵeƌ de l’heƌďe, loƌs de la ƌĠpĠtitioŶ d’uŶe spĠĐiale Ƌue ŶoustouƌŶioŶs à SaŶ Diego, j’ai ĠtĠ ŵalade toute la soiƌĠe. Je suis daŶs la vieille école, encore maintenant après tous ces excès et toutes ces années. Je plaçais à Đette pĠƌiode des ĐhaŶsoŶs eŶ haut du Billďoaƌd aǀeĐ la ƌĠgulaƌitĠ d’uŶ ŵĠtƌoŶoŵe. Les gens (suƌtout les jeuŶes filles et leuƌs ŵaŵaŶsͿ dĠsoƌŵais ŵ’aƌƌġtaieŶt saŶs Đesse daŶs la ƌue et ŵe
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