Extrait de "La Conjuration", par Philippe Vasset (Fayard)
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Extrait de "La Conjuration", par Philippe Vasset (Fayard)

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Publié le 27 novembre 2013
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Langue Français

Extrait

#1
La conjuration n’a ni nom ni symbole: l’obscurité seule est son élément.
Je traîne dans les quartiers d’affaires, en quête de brèches dans les défenses crénelées
désormais que la ville des urbanistes n’est pas plus pleine que la mienne: la lumière a beau y briller en permanence, tout un infra-monde de parkings, de salles informatiques et de citernes reste continuellement désert. Et, la nuit, des tours vides de toute présence humaine dérivent à des allures d’iceberg.
Mais les sièges sociaux sont mieux défendus que les résidences privées : impossible
portiques qui ne s’ouvrent qu’aux possesseurs de badges accrédités.
Il a fallu faire des repérages. Adoptant un rythme inverse aux horaires de bureau, j’ai
par le babil des téléviseurs, les rideaux s’y soulevaient discrètement sur le sillage de
et de femmes aux bas filés, je montais dans un métro désert - on se pressait sur le quai d’en face —pour rejoindre La Défense ou le Front de Seine.
Là, posté sur une passerelle ou au dernier étage d’un parking, j’observais à la jumelle
distributeurs de boissons, circulaient des silhouettes solitaires qui, parfois,
s’éteignaient à intervalles réguliers, afin de donner l’illusion que l’immeuble était
mouvements aquatiques et, dans les vitres troublées de reflets, les flux de l’économie mondiale semblaient un ballet dé créatures marines se frôlant des nageoires.
J’ai passé des heures au pied des tours, scrutant à travers les fenêtres les plus infimes
bibelots et poubelles débordant des vermicelles de papier crachés par la broyeuse. J’ai
regret, puis l’arrivée des vigiles, cartes et clefs tintinnabulant autour de leur cou. La
désordre des dossiers imitait le plissé des draps écrasés par les corps des dormeurs.
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