Horus Latrina (en cours d élaboration toujours)
3 pages
Français

Horus Latrina (en cours d'élaboration toujours)

YouScribe est heureux de vous offrir cette publication
3 pages
Français
YouScribe est heureux de vous offrir cette publication

Description

1 Je m'appelle Eléanore. Je suis née le 4 Avril 1887. Aujourd'hui, je fête mes 15 ans. Nous sommes en 1902. L'année de ma Révolution. Je vis dans un morceau de campagne près de Paris où mes parents sont d'aimables gens assez fortunés. Ils ont trouvé à me marier. Moi, je ne veux pas. Devenir fade et insipide comme ma chère mère, il en est hors de question. Je souhaite la liberté, l'indépendance et les soirées en tout genre, du plus profond de mon être. Aussi, étant de passage sur la capitale, je me suis permise d'aller sonner à leur porte. A ses femmes si belles, que tout homme désire. J'ai entendu parler d'elles et de leur établissement à une porte de la maison. Père discutait avec ses amis. Ils les appellent les filles de joies de l' Horus Latrina. Alors je m'y suis rendue en pleine après midi, perdant ma mère et ma tante sur les marchés du vendredi. La foule m'enveloppait d'un voile épais d'où l'on ne pouvait me trouver. J'avais mis dès le matin ma plus belle toilette de printemps. L'air était doux malgré les odeurs pestilentiels des égouts de Paris. Après une heure de marche dans les rues pavés qui se ressemble toutes, j'ai enfin trouvé ce fameux endroit dont les hommes parlent. A l'entrée, on pouvait y voir une inscription défraîchit par le temps. Les lettres formaient un demi cercle autour du haut de la porte. On pouvait y lire ceci: Etranger, franchit cette porte en toutes connaissances de cause.

Informations

Publié par
Publié le 25 mars 2013
Nombre de lectures 59
Langue Français

Extrait

1 Je m'appelle Eléanore. Je suis née le 4 Avril 1887. Aujourd'hui, je fête mes 15 ans. Nous sommes en 1902. L'année de ma Révolution. Je vis dans un morceau de campagne près de Paris où mes parents sont d'aimables gens assez fortunés. Ils ont trouvé à me marier. Moi, je ne veux pas. Devenir fade et insipide comme ma chère mère, il en est hors de question. Je souhaite la liberté, l'indépendance et les soirées en tout genre, du plus profond de mon être. Aussi, étant de passage sur la capitale, je me suis permise d'aller sonner à leur porte. A ses femmes si belles, que tout homme désire. J'ai entendu parler d'elles et de leur établissement à une porte de la maison. Père discutait avec ses amis. Ils les appellent les filles de joies de l' Horus Latrina. Alors je m'y suis rendue en pleine après midi, perdant ma mère et ma tante sur les marchés du vendredi. La foule m'enveloppait d'un voile épais d'où l'on ne pouvait me trouver. J'avais mis dès le matin ma plus belle toilette de printemps. L'air était doux malgré les odeurs pestilentiels des égouts de Paris. Après une heure de marche dans les rues pavés qui se ressemble toutes, j'ai enfin trouvé ce fameux endroit dont les hommes parlent. A l'entrée, on pouvait y voir une inscription défraîchit par le temps. Les lettres formaient un demi cercle autour du haut de la porte. On pouvait y lire ceci: Etranger, franchit cette porte en toutes connaissances de cause. J'étais si excitée d'en voir plus que ma main tremblait en ouvrant la grande porte en fer. Derrière le portail, un paradis. Qui aurait cru qu'un jardin pouvait vivre en plein Paris? En un pas, je me suis retrouvée dans un monde féerique. Une allée de gravier séparait le jardin en deux. A droite, des bancs de fers blanc entouraient une fontaine. Un ange le sexe dans la main d'où sortait de l'eau. Je n'ai jamais compris en quoi cela pouvait être beau. Autour, des fleurs par milliers de toutes sortes, colorées, une oeuvre d'art de Dame Nature. Dommage que je n'ai pas été attentive durant mes cours de botanique. J'aurais alors pu aisément savoir quels fleurs se tenaient là devant moi. A Gauche, il n'y avait que de l'herbe avec des petites tables de jardins disposées ici et là. A l'autre bout de l'allée, une porte en bois sculpté me séparait de mon futur destin. Mon ventre se nouait petit à petit, au fur et à mesure que j'avançais sur ses graviers. Arrivée sur le perron, je pris une grand inspiration et pris mon courage à deux mains pour poser ma main sur la poignée. D'un coup, la porte s'ouvrit. Je manquais de tomber à la renverse. Une Dame, tout ce qu'il y a de plus élégant, fine taille, cheveux arrangés en un chignon, une robe à corset mauve et argent, un petit sac dans la main. Si élégante. D'elle, on pouvait apercevoir des volutes de charme émaner. Elle me regarda sans être surprise de me trouver là. Puis après m'avoir observé, elle m'indiqua le bureau de la cheftaine. Sa voix ne collait pas avec son physique. Rauque, comme malade et rouillée. Dans le hall, trônait un gigantesque escalier assez large pour y faire passer deux éléphants en même temps sans aucun soucis. De chaque côté, sur les rambardes, se tenaient deux lions, fiers d'être les gardiens d'une telle demeure. Ils devaient être en marbre, d'une brillance exquise. Un tapis persan accueillait les visiteurs. L'endroit paraissait fortuné. On ne devait manquer de rien dans cet Horus Latrina. Sur la gauche, un petit couloir fin et sombre indiquait l'entrée du bureau. Une seule porte se tenait dans ce petit couloir. Je frappais. On me dit d'entrée au bout de cinq minutes. Timidement, je poussais la porte laissant ma tête entrer dans la pièce avant mon corps. Une vieille Dame se tenait à son bureau, les lunettes lui glissaient sur le nez. Une fois devant son pupitre, elle m'examina sans même me poser des questions. De haut en bas, à gauche, à droite, derrière. D'un coup, elle m'ordonna de me déshabiller. Tremblante, j'exécutais. Me mettant à nue devant cette inconnue au regard foudroyant, cherchant le moindre défaut sur mon corps de jeune enfant. Es-tu encore vierge? Que devais-je répondre? sous ma poudre je sentais le sang monter et se poser dans mes pommettes. Dis moi la vérité mon enfant, je ne suis pas là pour te juger. Et ne plus être vierge ici, c'est une qualité appréciable. Je lui répondis, la gorge étranglé par la peur. Non madame, je ne suis plus vierge. Elle esquissa un sourire et recommença à tourner autour de moi. Pourquoi venir ici mon enfant? Je ne m'étais pas préparée à ce genre d'interrogatoire. Dans un balbutiement, je lui dis que mes parents voulaient me marier et que moi j'aimais la fête. La réponse paru lui convenir. D'un geste elle m'intima de me rhabiller et de suivre la servante à l'étage. Apparemment, les filles ne passaient pas par le grand escalier, les coulisses se trouvaient a l'autre bout du petit couloir sombre. La servante marchait vite, j'avais du mal à la suivre. A l'étage, le sol était en parquet, complètement usé. Pleins de porte ornaient les murs, mais aucune décoration. Elle m'amena jusqu'à une chambre assez lumineuse et me montra mon nouveau lit. tout petit et miteux. Mes rêves de grandeurs et de folies venaient de disparaître en voyant ma chambre.L'odeur de la chambre me prit le nez de plein fouet. Ça sentait le renfermé et la poussière. La servante me dit que toutes les fenêtres des chambres étaient condamnées et que mon petit nez de bourgeoise devrait se faire a l'odeur. Quelle rustre celle-ci de me parler ainsi! Décidément j'avais vraiment peur de faire une grosse bêtise. Mais comment reculer maintenant que je venais d'entrée dans cette maison close? Dans la petite pièce, on pouvait y mettre six lits. Rien de plus. Aucune décoration à pars des rideaux tellement vieux qu'ils cachaient à peine le soleil en journée et la lune le soir. Les lits étaient arrivés dans un état où dormir par
terre aurait été plus confortable. Le désenchantement et l'angoisse me prirent d'un coup le ventre. Qu'est ce que je suis en train de faire comme nouvelle bêtise? La servante que le temps avait rattrapé à une vitesse folle, m'intima de la suivre à nouveau. Elle laissa là, dans cette pièce grande ouverte mes affaires sans aucune surveillance. Je ne voyais pas ce genre d'endroit ainsi. Je pensais me prélasser dans le luxe toute la journée, je me suis bien trompée. Moi et ma naïveté, cela me jouera bien des tours encore. La servante, de sa voix raillée m'expliqua qu'il fallait passer devant un médecin et avoir son consentement pour devenir fille de joie. Il fallait que je sois propre en tout point de vue. L'angoisse monta un peu plus, j'avais envie de vomir. Pour les consultations, il n'y avait pas de cabinet. Tout se faisait dans la grande salle commune. Et de surcroît, sans aucune intimité. Le docteur ne m'inspirait guère confiance. Homme gras, négligé avec dans ses yeux une lueur perverse qui vous déshabillait avant même de le faire. Je n'aime pas ce genre de personnage. C'est de celui qui vous plantera une dague dans le dos le moment venu. Pourtant il doit en voir passer des vagins de femmes à longueur de journée. Que ce soit un vagin de catin ou bien celui d'une bourgeoise prête à marier. Écarté, torturé, observé par ses soins. Cette lueur reste dans ses yeux. Sans cesse. Sans en avoir marre d'ausculter cet organe sexuel. Sans bonjour, sans sourire, il m'ordonna de poser mes fesses sur la table à manger et d'ouvrir les cuisses. Il me charcutait le bassin pour y voir plus clair, aller en profondeur puis revenir sur les détails de mes lèvres. Les larmes montaient doucement dans mes yeux pendant qu'il triturait mon pauvre vagin. J'ai cru rester là pendant des heures entières sous ses ustensiles aussi usagés et élimés que lui. Je pensais que ma torture était finie, mais il fallait tout vérifier sur moi. Je me voyais comme un cheval avant une course. Comme un esclave que l'on achète. tout devait être regardé et examiné de près. Mes seins, palpations. Mes dents, détartrage de barbare. Ce la n'en finissait plus. Jusqu'au moment où l'impatience dont je faisais preuve lâcha la course et me laissa enfin seule dans ma rêverie. Dans le lointain j'entendis le médecin dire tout haut et fort. Approuvé! Puis des claquements de mains, des bravos bref et la vie qui continue. Alors ça y est? je suis officiellement une esclave de l'amour? Quand la cheftaine entendis le vacarme dans la grande salle, elle arriva et regarda le médecin d'un air impatient. Il prenait tout sont temps pour ranger ses affaires. Puis il la regarda et lui dit sur un ton très monotone: "elle est saine". La cheftaine eu l'air soulagé. Elle me prit le bras sans rien dire et me traîna jusqu'à son bureau. Elle marchait avec une élégance incroyable. Toujours droite, la tête haute et fière sans aucune expression apparente. Je l'admirais pendant que je trottinais derrière elle pour ne pas la perdre dans ce dédale de couloirs. Elle se déplaçait comme un chat. Sans faire de bruit. glissant doucement sur le sol comme si un coussin d'air se tenait sous ses pieds. Arrivée dans son bureau, elle m'intima de m'asseoir et me donna un règlement ainsi que le plan de la maison. Les heures de services que ça soit pour le travail ou pour les repas, les tâches ménagères à effectuer et à faire tourner équitablement entre les filles de la maison. Ensuite, une fois les explication données sur le fonctionnement et la solidarité qui doit régner entre les filles, elle m'invita dans une pièce collé à son bureau. C'était la caverne d'Ali Baba. Tant de robes, de dentelles et de soieries! Mon armoire n'en avait pas autant. Et pourtant je venais d'une famille aisée! Elle me dit de choisir une robe parmi toutes celles qui se présentaient devant moi. Laquelle choisir! En les regardant bien, j'en choisis une qui collait à ma personnalité. Provocante, ouverte mais sans pour autant laisser voir les parties intimes. La suggestion et non la proposition. voilà comment je voulais fonctionner avec les hommes. La dernière règle et la plus importante, me fut donnée par la cheftaine. Aucune fille, une fois rentrée dans l'établissement n'en ressort comme elle veut. Il doit toujours y avoir avec elle, soit la cheftaine, soit un homme dont on peut avoir confiance. J'ai quitté une cage doré pour une autre. Mais je sais que celle-ci m'apportera ce dont je désire.
Une fois ma jolie robe du soir trouvée, la cheftaine me posa encore quelques questions; est-ce que tu sais lire et écrire? es-tu éduquée? Et celle qui me marqua le plus parmi de flot de questions fut celle-ci: Quel nom veux-tu avoir? Un nom? Mais pourquoi faire lui demandais-je. Elle me répondit aussi froidement que possible, que certaines filles ne voulaient pas être reconnues aussi utilisaient-elles des noms d'emprunts. Avais-je envie que l'on sache que je suis Eléanore, ou voulais-je vraiment changer de vie dans tous les sens du termes? Je lui répondis que ce soir elle aurait connaissance e mon prénom avant que les portes de l'Horus Latrina ne s'ouvre. Une fois sortie de son bureau, je décidai d'aller à la rencontre de ces jeunes demoiselles qui seront à partir de maintenant ma nouvelle famille. Elles étaient toutes à table en train de jouer ou de parler. Certaines se reposaient dans les chambres. On devait être en tout une vingtaine de filles. Une jolie petite meute de louve qui attire leur appât dans la tanière afin de lui dérober le plus d'argent possible. J'aimais ce principe là. Je fis connaissance tout d'abord avec Caroline. Une jeune fille entrée ici pour rembourser ses dettes. Elle me dit avec un pincement au coeur qu'une fois à l'Horus Latrina, on ne peut plus en sortir. Si tu es enceinte, ton enfant est
élevé ici. Si tu es malade, tu mourras ici. Si tu as des dettes, la fin de ta vie se fera ici. D'un coup, en la regardant si triste d'être coincée là, j'eu de la peine et de la culpabilité. Moi je suis venue ici par orgueil. Simplement pour ne pas me marier. Aussi, grâce à mon libre arbitre je me dis que moi je m'en sortirais. J'arriverais à mes fins. A ce que je souhaite réellement. Et là, mon nouveau prénom me sauta aux yeux. Comme une évidence. Une révélation de ma personnalité. Une cloche sonna. Il devait être six heures du soir à peu près. Caroline m'expliqua que c'était l'heure de la toilette et qu'elle allait me montrer comment ça se passe. Toutes les filles se retrouvent dans une grande salle de bain commune et elles se lavent entre elles. On était toutes nues collées les unes aux autres par manque de place devant les robinets. L'eau était à peine chaude. Caroline me montra la façon bien particulière de se laver. Surtout le vagin. Il fallait le frotter jusqu'à ce que la peau devienne rouge et irritée puis mettre un peu d'eau de Cologne dessus. Cela me fit très mal. Mais elle m'expliqua que c'était la seule manière pour désinfecter le vagin et qu'il fallait le faire avant et après chaque rapport avec un client. Elle me dit surtout qu'il ne fallait pas prendre de plaisir avec eux. Nous c'est notre travail de leur faire du bien. Après ce moment désagréable, on s'aida pour se coiffer, se maquiller et s'habiller. elle me prêta un loup pour aller avec ma robe. Puis nous nous dirigeâmes avec les autres filles dans la grande salle commune pour le dîner. La cheftaine vint nous chercher à la fin du repas pour nous amener dans la salle de jeux. Autrement dit, là où l'on devait voir les hommes et les attendre. Sur le chemin, la cheftaine me pris à part, et me demanda si j'avais trouvé mon nom, puisqu'il fallait qu'elle m'annonce devant toutes comme elle le fait avec chaque nouvelles qui arrive. C'était la coutume de la maison. Alors, avec un large sourire, je lui dis: Je désire que l'on m'appelle Eve.
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents