Les Aventures Singulières de René : "La Mystérieuse Conférence"
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Description

René, docte médecin à la retraite, assiste à une conférence sur les phénomènes plus ou moins naturels restés à ce jour inexpliqués. De retour chez lui, il est soudain victime de cécité totale.Que s'est-il réellement passé ?

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Publié le 10 mars 2012
Nombre de lectures 139
Licence : Tous droits réservés
Langue Français

Extrait

La Mystérieuse Conférence  
Récit de Jean Paul POIRIER  
Éditions de la Corne d’Or  
                                        AVIS AUX LECTEURS : Grand JEU de l’Été       «  Quici les yeux se trompent , nous ne ladmettons pas !   «Voir la lumière et lombre , où que l es se trouvent , voilà leur fonction . «Mais est-ce la même lumière ou non ? Est-ce la même ombre qui était ici et court ai l eurs ?   « Cest à la raison seule den décider , les yeux ne sauraient découvrir la nature des choses .   «  Nimpute donc pas aux yeux lerreur de lesprit !  »                                                          LUCRCE, « La Nature » , livre IV , vers 379 -399    Cet extrait d’œuvre poétique classique devrait permettre aux lecteurs de comprendre ce qui est réellement arrivé à René au chapitre 3 du présent récit . Les dix premiers qui auront découvert la solution de l’énigme recevront , en cadeau des Éditions de la Corne d’Or , à télécharger, les sept premières des « Aventures Singulières de René » , malheureusement épuisées à ce jour en librairie en raison de leur vif succès littéraire .                                                                                                    L’ Éditeur .                                     
 CHAPITRE 1   « Approchez Mesdames et Messieurs , nayez pas peur ! Je ne suis pas venu sur cette place publique pour vous vendre des crottes de lapin roulées dans de la farine , mais pour vous présenter lunique remède vraiment efficace contre le stress , la morosité , lennui  et la pauvreté inte l ectue l e  Approchez ,  Approchez nayez pas peur »  Le camelot qui interpellait ainsi la foule nombreuse venue visiter la brocante organisée par le LIONS CLUB de Saint-Germain-en-Laye en cette belle matinée ensoleillée du mois de mai 1999 avait fière allure et son accoutrement ne pouvait pas passer inaperçu !   Vêtu d’un pantalon de zouave rouge sang , d’une veste militaire verte brocardée d’imposantes décorations multicolores , il devait toute sa superbe à son couvre chef d’un autre âge , un authentique chapeau claque sur lequel était fichée une gigantesque plume de paon .  Les badauds commencèrent peu à peu à s’agglutiner autour de lui , la curiosité aiguisée non seulement par le baratin mais surtout par l’accoutrement du personnage qui dénotait au milieu des notabilités locales de cette manifestation annuelle destinée à recueillir des fonds pour les œuvres sociales du LIONS CLUB .   Ils se demandaient également ce que ce bizarre orateur voulait leur vendre , car son stand se réduisait à une simple petite table rectangulaire , recouverte d’un tissu de velours noir , sur laquelle étaient disséminés quelques objets disparates allant de la boite de conserve ouverte et vide au verre à pied en cristal empli de liquide coloré .  Lorsqu’il estima que son auditoire était en nombre suffisant , René (car c’était bien lui , déguisé et grimé ) commença alors un discours à peu près en ces termes :  « Mesdames , Mesdemoise l es , Messieurs , je ne vais pas vous raconter ma vie , puisque vous nêtes pas venus ici pour lentendre , bien que l e fut jusqualors très passionnante . Mais parmi toutes les aventures singulières qui me sont arrivées , il en est au moins une qui mérite votre attention . Car jai eu lextrême privilège dapprendre un secret que vous ne découvrirez ni dans les livres , ni dans les journaux , ni à la télévision , ni même sur  le Web ».    Prenant subitement son chapeau d’une main , et un verre de liquide coloré de l’autre , René se mit alors à renverser doucement dans son couvre chef la totalité du liquide en élevant son bras comme le font les serveurs de thé à la menthe dans les restaurants marocains .   Le public , en le regardant faire , comprit alors que ce camelot était venu pour animer la brocante avec quelques trucs de prestidigitateur , et il ne put s’empêcher d’être un peu narquois en le voyant remettre vivement son chapeau sur sa tête , espérant secrètement , mais en vain , que le liquide se mette à dégouliner sur son visage . Puis il applaudit le bonimenteur bien que ’étant pas dupe devant la simplicité du tour . Seuls quelques petits  n enfants s’étonnèrent de la disparition du liquide et en restèrent bouche bée .     
 Sans désemparer , René ôta son chapeau et le posa à l’envers sur la table . Puis il en sortit , à la stupéfaction générale, un bouquet de roses à longues tiges dont il détacha les fleurs pour les offrir une à une aux femmes de l’assistance les plus proches de lui .   Sous les remerciements il retourna à son chapeau , et cette fois -ci il en ressortit d’abord de longs foulards de soie multicolores , ensuite un réveil matin au ressort bloqué, un calendrier des postes de l‘année écoulée , deux bouteilles de vin de Bordeaux piqué , un sifflet scout , une longue vue de marin dont une lentille manquait , un bocal de cornichons à demi entamé , un fer à friser à la résistance cassée , le premier roman de San Antonio , une paire de bésicles veuve d’un verre , un quarante cinq tours rayé de Johnny Hallyday , une statuette égyptienne en plâtre , un exemplaire écorné du lutrin de Boileau , un cou -cou suisse sans son balancier , et pour finir un lapin de garenne vivant qui gigotait comme un beau diable furieux d’être tenu par les oreilles .  Devant cet exploit , la foule enthousiasmée battait des mains à n’en plus finir , subjuguée par la virtuosité du prestidigitateur , ne réussissant pas , cette fois ci , à comprendre comment il avait pu réaliser une tel tour de passe-passe .  Comblé par tant de gratitude de la part de son public , René reprit alors le discours qu’il avait préalablement commencé :  « Je ne vous avais pas raconté des sornettes , tout à lheure , en vous parlant dun secret . Et vous navez vu quune toute petite partie de ce que les Mages de l Orient , Chaldéens , Grecs , Égyptiens et Arabes savent faire depuis des mi l énaires .  Vous vous doutez bien que je ne suis pas venu ici pour vous révéler comment jai  exécuté ce  tour de magie . Je suis là uniquement pour vous distraire  pendant que vous faites vos achats au profit des Œuvres Sociales du LIONS CLUB .   Tous les objets  que jai sortis de mon chapeau sont , bien entendu , à vendre  sauf le lapin que mon épouse a lintention de transformer dès demain en civet . A votre bon cœur , Mesdames , Mesdemoise l es , Messieurs , et  passez la monnaie . »     L’assistance s’empressa alors d’acquérir , sans trop marchander , les rebus sortis du chapeau et étalés sur la table , à la grande satisfaction de René qui n’avait pas espéré faire un tel chiffre d’affaires avec une si pitoyable marchandise .   La brocante annuelle du LIONS CLUB de Saint Germain en Laye commençait bien , et René se promit de refaire son numéro dans une demi -heure , après avoir ré-approvisionné discrètement la cache secrète de sa petite table de prestidigitation et calmé la nervosité de son lapin .  Pour l’heure , il était pleinement ravi de l’efficacité de son discours qu’il avait préparé la veille et appris par cœur . En outre , personne ne semblait l’avoir reconnu ! Il souriait donc intérieurement , heureux de son déguisement et de sa métamorphose .  
 CHAPITRE 2   A quelques pas de là , un homme distingué sombrement vêtu avait regardé en silence René pendant qu’il exécutait son numéro de prestidigitateur . Dès que le public se fut dispersé , il s’approcha de lui et l’aborda courtoisement :   -«  Cher Monsieur , je viens dadmirer le petit tour de passe -passe que vous venez de   faire , et il ma beaucoup amusé . Vous ne manquez pas de talent pour distraire votre auditoire , et je tiens à vous en féliciter . Jai moi -même quelque expérience en la matière , et je suis à votre disposition si vous souhaitez perfectionner votre connaissance  à ce sujet. »   Surpris par cette invitation pour lui inattendue , René tenta de discerner quel était la personnalité de ce chaland qui semblait si bien disposé à son égard . Et , ne sachant qu’en penser mais ne voulant pas faire montre d’impolitesse , il lui répondit :    -«  Vous êtes bien aimable  de me féliciter , car je ne connais que quelques  tours , appris récemment , pour les besoins de cette brocante . Jaimerais bien en savoir quelques autres , car cela pourra toujours me servir à loccasion »  .  Ils continuèrent alors leur conversation , René s’efforçant de lui louer les mérites du LIONS CLUB dont les membres bénévoles et désintéressés tentaient d’apporter aide et soutien aux personnes en difficulté . Au fur et à mesure qu’il parlait , son interlocuteur l’approuvait de chercher à améliorer le sort de l’humanité , et René avait la curieuse impression qu’il lui était familier , comme un vieil ami qu’il aurait perdu de vue et dont il ne se rappellerait même plus le visage . Mais il avait beau réfléchir , il n’arrivait pas à se remémorer où et quand il l’avait déjà rencontré .  Finalement , au bout d’une dizaine de minutes de bavardage , ils s’informèrent mutuellement de leurs prénoms et patronymes puis s’échangèrent leurs numéros de téléphone en se promettant de se re contacter prochainement .   Quelques semaines plus tard , René reçut par la poste une curieuse missive ainsi libellée :        «  Monsieur ,       « Si vous témoignez toujours autant d’intérêt pour les sciences magiques , je serais très honoré de votre présence Mercredi prochain , 18 Août , à 10 heures 30 au « Syndicat International des Mages » situé 7 rue Merlin , 75011 PARIS .        «   Vous pourrez y recevoir des explications sur leur utilité qui , je l’espère , ne manqueront pas de vous intéresser .        «    Dans cette attente , je vous adresse mes salutations distinguées .       Albert Legrand »    
  Lorsqu’il lut cette invitation , René mit un certain temps à se remémorer quel pouvait bien être ce Monsieur Legrand , ayant depuis la Brocante du LIONS CLUB vaqué à des occupations nombreuses et prenantes qui lui avaient fait totalement oublier sa sympathique rencontre .  Mais , poussé par la curiosité et l’envie d’apprendre de nouveaux tours de prestidigitation , il se rendit le matin fixé , en voiture afin de pouvoir plus facilement regagner ensuite son domicile de Saint-Germain-en-Laye , au siège de ce syndicat international dont il découvrait pour la première fois l’existence .   L’immeuble du 7 rue Merlin à Paris lui fit bonne impression , car il s’agissait d’un élégant petit hôtel particulier du siècle dernier , de part et d’autre duquel se trouvaient deux imposants clapiers de type HLM faussement qualifié « de luxe » , purs produits de l’architecture spéculative et pseudo moderniste des années soixante .  Sur l’huis , une plaque de cuivre étincelante de propreté mentionnait l’existence en ces lieux du siège social du syndicat , et un interphone interdisait l’entrée à quiconque n’y était pas invité . Dès qu’il y déclina son nom , la porte s’ouvrit automatiquement , donnant sur un hall dont le baroque de la décoration orientaliste créait une ambiance plus proche d’un antique caravansérail que d’un salon parisien mondain , laissant tout de suite entrevoir l’univers dans lequel devaient évoluer ces distingués syndiqués .  Le brouhaha des conversations des nombreuses personnes cosmopolites présentes dans ce hall enveloppa immédiatement René , et il tenta de reconnaître parmi la foule son hôte . Ne le voyant pas , et ne connaissant personne , il commença à se demander ce que pouvaient bien attendre tous ces gens qui discouraient entre eux par petits groupes , jusqu’au moment où il entendit une sonnerie stridente retentir .  Des portes s’ouvrirent alors , et la foule s’avança sans se presser vers une pièce contiguë . René la suivit et se retrouva dans une petite salle de spectacle , devant une estrade sur laquelle étaient installés une table et un écran de conférencier . Puis sous les applaudissements Albert Legrand fit son entrée en scène , s’assit et commença à parler .   Le public , si bavard avant l’arrivée du conférencier , s’arrêta immédiatement de faire le moindre bruit , n’ayant plus d’ouie que pour les paroles étonnantes qui sortaient de sa bouche . Totalement envoûté par celles-ci , il n’émettait plus aucune respiration comme s’il était devenu soudainement privé de vie .  René lui-même passait de la curiosité à l’étonnement puis à la stupéfaction en écoutant Albert Legrand , n’ayant jamais imaginé de telles explications , croyant d’abord à des affabulations d’un conteur hors du commun , mais se rendant peu à peu compte que, pour aussi invraisemblable que cela puisse paraître, les faits décrits par lui étaient plausibles et très vraisemblablement rée l ement vécus . D’ailleurs il accompagnait son récit par des diapositives constituant des preuves tangibles de la véracité de ses propos , s’agissant tantôt de photographies de lieux et de personnages , tantôt d’extraits de textes anciens et de journaux .   Et ce qu’apprit René ce matin là , il n’est pas prêt de l’oublier !  
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