Mélange de générations
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Description

Ma deuxième nouvelle, écrite encore dans le cadre d'un concours. N'hésitez pas à me laisser vos commentaires.

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Publié le 12 octobre 2012
Nombre de lectures 115
Licence : Tous droits réservés
Langue Français

Extrait

Mélange de générations Pendant combien de temps je suis restée assise dans ce parc ? Je ne pourrais pas le dire exactement. Un bon moment, sans aucun doute. Ce que certains n’hésiteraient pas à appeler une éternité. Mais comment savoir? Une chose est sûre, j'avais déjà lu et relu cent fois ce livre que je tenais entre mes mains. Comme je l’aimais bien, ça ne me dérangeait pas d’en tourner et d’en retourner les pages à l’infini. À mon âge voyez vous, les distractions sont à la fois peu nombreuses et incroyablement abondantes. Ce parc en fait, c’était tout mon univers. Alors assise là, j’avais pris l’habitude de laisser filer le temps en regardant tranquillement le monde vivre autour de moi. Ce jour là s’annonçait comme tous les autres. Et soudain, sans prévenir, un chien est passé. Juste là. Il ressemblait au vieux Twister. Ni grand ni petit. Ni gros ni maigre. Un adorable bâtard dont le pelage avait sans doute été d’un noir d’ébène par le passé. Aujourd’hui, il grisonnait. Une oreille tombante, l’autre dressée. La queue remuante. Et des yeux irradiant la joie de vivre. Oui. Il ressemblait vraiment à Twister. Mais, ce n’était sûrement pas lui. A moins que… J’aurais pu l’appeler, pour voir. Je ne l’ai pas fait. Une nouvelle occasion s’est envolée. Après ça, mon regard s’est porté sur cet homme. Il était assis un peu plus loin, dans son coin. Difficile à juger en pareil circonstances mais je l’ai tout de suite imaginé grand et athlétique. Un visage plutôt agréable, assombri par un regard soucieux. Il était perdu dans ses pensées. Des soucis avec son patron ? Qui n’en a pas ? Avec sa famille peut être ? Ce serait dommage. Quoi qu’il en soit, je n'aurai sans doute jamais la réponse. Pourtant, allez savoir pourquoi, je me suis prise à souhaiter qu'il retrouve rapidement le sourire. Du plus profond de mon être. Mais très vite mon attention a été attirée ailleurs. J'ai du mal à me concentrer bien longtemps sur un sujet, vous savez. A mon âge… Une odeur. Une odeur sucrée a trouvé son chemin jusqu’à mes narines. Une odeur de fraises. Non, de framboises plutôt. Je ne sais pas trop. Ce qui est sûr, c’est que j’adore les fruits. Les fruits rouges en particulier. Leurs couleurs et leurs goûts si doux sur ma langue. Et ce rayon de soleil qui tendrement caressait ma joue. Qu’il est délicieux le temps de l’enfance où tout n’est qu’innocence. Mon esprit s’est évadé et je n’ai pas cherché à le retenir. C’est le chien, celui qui ressemblait à Twister, qui m’a rappelé à la réalité. Il est repassé devant moi. Dans l'autre sens, cette fois. Avec toujours autant de bonheur et de légèreté dans le fond de ses yeux. Quand ces deux billes couleur des sables se sont furtivement posées sur moi, envolée l’odeur sucrée. Oubliée les savoureuses promesses de tartelettes et de sirops gourmands. Un océan d’amour a déferlé dans mon cœur. Peutêtre qu'il s'agissait bien du vieux Twister, finalement. Je l’ai simplement laissé aller. Tout à coup, un bruit strident. Une autre façon de me ramener sur Terre, là dans mon parc. Une sirène d’ambulance, portée par le vent. Je m’en serais volontiers passée. Ce bruit là m’a cassé les oreilles. Inutile de le préciser, vous vous en doutez, mes oreilles sont fragiles. Et même sans ça. Les fruits rouges, je les ai toujours aimés. Twister aussi. Mais les sirènes d’ambulance, jamais. Puis l'homme préoccupé s’est levé. Comme pour me faire oublier le désagrément. Il s’est dirigé vers moi. Sans me voir. Il fixait le téléphone portable qu’il tenait à la main. Il attendait surement un appel important. Ou peutêtre qu’il envoyait un message. D’ici, je ne voyais pas si bien. Juste l’occasion pour moi de confirmer ma première 1
impression. Un très bel homme. Je crois que c’est à ce moment précis que je suis tombée amoureuse. Malgré mon âge… et le sien. C’est lui qui m’a donné le courage. Lentement et avec toutes les précautions du monde, assurant mon équilibre sur une première jambe puis sur la seconde, je me suis levée. J'ai hésité quelques instants de plus. Et, un pied après l'autre, d'un pas mal assuré mais conquérant, je me suis lancée. « Enola ma chérie. Mais ça y est. Tu marches ! » La plus douce d’entre toutes les voix. Celle de maman. J’ai levé les yeux et j’ai souris. Ça ne faisait que commencer. Nathalie Mayer
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