Sa mère la pute
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Description

« Regardez la, ma pute de mère. Regardez la, rouler son gros cul cellulité dans sa robe western, écoutez la miauler sa petite voix de gamine aux oreilles de ces connards de parisiens venus goûter à la vie sauvage. La vie sauvage ? Pourquoi ? Parce qu'il y a des chevaux et que le bled le plus proche est à dix bornes du ranch ? Parce que ma mère joue à Scarlet O'Hara ? Que les sentiers de rando, que j’entretiens, se faufilent dans une des plus jolies forêts que la terre ait portée ? » Assis sur la barrière du corral, à une dizaine de mètres du groupe de stagiaires de la semaine, Yann allume un joint, dédaigneux. Comme tous les samedis, une volée de parisiens venaient se rafraîchir au ranch. Durant une semaine, ils allaient jouer aux cow-boy, parader dans des équipements équestres aussi inutiles que mal portés et coûtant la peau du cul … Carole les accueille par un discours de présentation, identique chaque semaine, parfaitement rodé, jusque dans ses petites blagues qui semblent arriver de nulle part. Elle présentera son fils, dans un grand sourire ainsi que son compagnon et associé, qui se tient bien droit derrière elle. « ..et l'autre bâtard de Pierre ? Regardez moi ce parfait crétin, ce grand chauve blafard a réussi à chasser mon père, il y a quinze ans. Enfin .. ce qu'il restait de mon père, après les bons soins de ma garce de mère.

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Publié le 26 octobre 2013
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Licence : En savoir +
Paternité, partage des conditions initiales à l'identique
Langue Français

Extrait

Regardez la, ma pute de mère. Regardez la, rouler son gros cul cellulité « dans sa robe western, écoutez la miauler sa petite voix de gamine aux oreilles de ces connards de parisiens venus goûter à la vie sauvage. La vie sauvage ? Pourquoi ? Parce qu'il y a des chevaux et que le bled le plus proche est à dix bornes du ranch ? Parce que ma mère joue à Scarlet O'Hara ? Que les sentiers de rando, que j’entretiens, se faufilent dans une des plus jolies forêts que la terre ait portée ? »
Assis sur la barrière du corral, à une dizaine de mètres du groupe de stagiaires de la semaine, Yann allume un joint, dédaigneux. Comme tous les samedis, une volée de parisiens venaient se rafraîchir au ranch. Durant une semaine, ils allaient jouer aux cow-boy, parader dans des équipements équestres aussi inutiles que mal portés et coûtant la peau du cul … Carole les accueille par un discours de présentation, identique chaque semaine, parfaitement rodé, jusque dans ses petites blagues qui semblent arriver de nulle part. Elle présentera son fils, dans un grand sourire ainsi que son compagnon et associé, qui se tient bien droit derrière elle.
« ..et l'autre bâtard de Pierre ? Regardez moi ce parfait crétin, ce grand chauve blafard a réussi à chasser mon père, il y a quinze ans. Enfin .. ce qu'il restait de mon père, après les bons soins de ma garce de mère. C'est edlélev eqluoip ap evro, uflauir ce ed ceosi na ffdaei rceas mdbarnosu lses te,o uerlilse,m qe uié qa useosutrhea.itÉé idnevemstmire, nste,  mon  vi vieux comprenait pas grand chose à tout ça. Lui, c'est la mer, les copains, les femmes et l'alcool qui l'intéressaient. Il comprenait que dalle à l'argent. Ma mère l'a rendu fou, l'a épuisé et a fini par le jeter. L'autre abruti de Pierre était déjà dans le lit de cette salope et l'a encouragé... »
Mollement, hésitants et intimidés, les stagiaires suivaient à présent Carole
pour une tasse de thé et quelques gâteaux secs et bio. Leurs sacs étaient encore entassés dans le pick up. Yann doit s'en occuper. Décharger tout ça et monter ces sacs et valises, là haut, dans le dortoir au dessus des écuries. Vers midi, il ira aider Maria, à la cuisine, pour mettre la table et avancer les plats pour ces touristes niais et tapageurs.
« ..ces deux fumiers se sont bien foutu de la gueule de mon vieux. Moi, j'ai encore quelques souvenirs de lui. Je vois encore ce type brun, aux longs cheveux bordéliques, blaguant pour un oui, pour un non, riant fort et picolant raide. Un de ses potes m'a dit un jour que mon paternel était le plus gentil des mecs du monde … Sûr, il était généreux, brillant (même ma pute de mère le reconnaît), intelligent paraît il … Beau gosse, d'après la plus part des femmes du village. J'espère qu'il en a profité, mon daron ... »
Les bagages furent montés rapidement, avec la poigne et l'énergie de ce jeune homme de vingt ans. Yann vivait avec cette rage en lui. Ce feu avec lequel il aurait bien embrasé ce maudit ranch, avec tous ces stagiaires et sa mère détestée … mais pas les chevaux.
« J'ai le temps d'aller faire un tour avec Candy. C'est une jument Appaloosa, magnifique et douce comme son regard. Ma mère veut pas la voir. Elle la juge laide et grossière, petite et impropre à représenter son petit monde d'opérette équestre. Je l'emmerde, cette conne. Je la laisse à son monde d'apparences, de faux semblant, de non-dits, d'hypocrisie et de lâcheté. Elle ne comprend que le langage du fric et n'entend que la musique de la thune qui tombe dans la caisse. Qu'elle crève ... »
Dans ses pensées, Yann équipe rapidement, avec des gestes doux et précis, pleins d'égards pour la jument, l'équidé fébrile à l'idée de partir en balade. Quelques minutes plus tard, derrière eux, le ranch s'éloigne peu à peu.
« On va à la cabane ? Oh oui … et on y retrouvera Kate, Candy ! Kate... ce corps musclé, d'une minceur incroyable, ses longs cheveux noirs,ses seins justes suggérés mais dont les tétons de quinze millimètres saillent comme des flèches. Kate, féline et chevaline à la fois. Kate, qui à une peau comme une carte au trésor, une peau bi-colore, brune et blanche comme la robe de Candy. Exactement, comme la robe de Candy ... »
Le jeune cavalier arrive au pas de sa jument à l'approche d'un cours d'eau. Cachée dans la végétation dense de ces rives humides et ensoleillées , une petite cabane de bois, entretenue, semble attendre Yann et Candy, comme on attend des amis pour déjeuner.
« Avec Kate, dans la cabane, on aime bien s’asseoir sur des coussins et des
couvertures, sur le sol. On envoi de la musique, du rock ou du blues, c'est selon … On enfile des bières en fumant beaucoup d'herbe. On baise quand on veut, comme des bêtes, comme ces animaux que nous ne cachons plus. On rigole, on parle sérieusement. Ça dépend. On écoute la pluie ou la rivière. On regarde les oiseaux et les poissons, un pétard au bec.. Elle et moi torse nu. Elle est indienne, Kate. Comme Candy. Comme mon père. Comme moi. Comme moi, bordel de merde ! »
Assis au centre de l'unique pièce de la cabane, seul face au vide de l'abri déserté de tout objet ou meuble, Yann roule un joint.
« merci d' être venue, Kate. T'es toujours là quand il faut. Quand je suis énervé contre la vie, t'es toujours là... c'est bon de pouvoir compter sur quelqu'un. Sans Candy et toi, je sais pas c'qu … Putain, j'f'rai des conneries, tu sais !? Il suffit que je vienne ici, dans notre cabane, avec Candy et ça va mieux. Je me calme. Je ferme les yeux, laisse l'herbe doucement agir, me décontracter, la musique de mon juke box de cerveau s'écoule lentement. Et là, tu arrives. La cabane devient un palais, dans mon rêve et tu es ma chaman. Tes soins sont toujours appropriés, justes et sensuels, sensuellement sauvages. »
Allongé, les bras en croix, Yann ferme les yeux. Candy boit au ruisseau. Une petite brise fait frémir les arbres.
« je sais que tu n'existe pas, Kate. Pas ailleurs que dans ma tête. Que ma putain de mère est une sorcière. Je sais que je deviens dingue, bordel de merde, peu à peu … COMME MON PERE ! »
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