The life is a dream, but to dream is not to life. (suite 9)
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The life is a dream, but to dream is not to life. (suite 9)

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Publié le 29 novembre 2011
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Chapitre9 :nUeimageutvaxuiemquunlongsrcsuodi.aSfusionn’a pasd’image.
Le bar François. Nous étions seuls, dans le bar François, lui sirotant un gin et moi un sirop de grenadine. Je n'aimais guère l'alcool. Il tournait son doigt en cercle sur le bord de son verre la tête posée dans le creux de sa main gauche, tandis que je l’observais, un sac de questions en tête.
__ J'espère que tu n'auras pas faim, je ne suis pas doué en cuisine admit-il.
__ Ça ira le rassurai-je, mais comme tu le sais, j'ai beaucoup de questions donc...
__ Ne t'en fait pas. Je sais.
Son ton était confiant, et même rassurant. Enfin une personne qui ne voulait pas me tuer dans ce monde... je n'étais pas du genre à être pessimiste, mais les tournures des derniers jours m’obligeaient à voir les choses en face, et pire encore, les accepter. Il me demanda si je souhaitais me poser ici, je répondis que je préférerais ailleurs, il me comprit et exigea que je le suive.
__ Suis moi, et sois sur tes gardes dit-il en buvant cul-sec son verre.
Nous sortîmes du bistrot aux aguets, lui avec un couteau de combat, qui s'appelle kunaï, et moi de même. Il couru jusqu'au numéro 16 de la rue, c'est-à-dire à vingt mètres de là. C'était simplement devant chez moi.
 Posté aux cotés opposés de l’entrée, on ne bougeait plus et on se regardait l’un l’autre. Le ciel riait des nuages qui profilaient à l’horizon, pourtant pacifiquement blanc coton.
L’ami entra, je le suivis. La porte d’entrée était enfoncée, le bleu azur portait fâcheusement une marque cubique sur le ventre. On enjamba celle-ci et gravîmes les marches. La maison était en deux étages, le dernier étant le bureau, le premier la zone de vie et le rez-de-chaussée était loué depuis quelque années lors de la
disparition de ma grand-mère. La porte bleu était aligner à celle donnant chez les locataires, où entre se trouvait les vélos. Il se déplaçait si silencieusement que les yeux fermés je me serai cru seul. Une fois à l’étage, il poussa la porte d’entrée débouchant d’abord sur la cuisine et menant ensuite vers le salon juxtaposé à la cuisine. Une fois au centre de la maisonnée il rangea son arme en ajoutant :
__ C’est bon nous somme seuls. Comment pouvait-il le savoir ?
__ Pourquoi on est entré en mode guerrier, alors ? Répliquai-je étonné.
__ L’entrée, je ne l’avais pas vérifiée, je suis passé par-dessus le local cuisinier dans l’autre rue, et puis par la fenêtre de la cuisine d’ici. Il disait vrai, on pouvait escalader depuis la rue adjacente à celle du bar jusqu’à la cuisine, avec un minimum d’agilité. Tu as des affaires à prendre ? Continua-t-il.
__ Je ne sais pas, allons voir.
Une fois dans ma chambre, je me sentis comme un aventurier revenir dans son pays. La décoration, l’odeur, tout était tellement familier et pourtant si étranger à la fois... Seulement, sur mon drapeau tricolore était tagué une femme aux courbes élégantes tenant un arc visant l’horizon dans une allure pleine de confiance. En rose en plus ! Les filles d’Artémis étaient passées par ici.
_ Prends ce dont tu auras besoin, nous ne reviendrons peut-être jamais ici expliqua-t-il, fait une valise et prend le plus nécessaire sur toi dans ton east pack.
__ Tu veux que je me trimbale avec une valise ?
S’il ne portait pas un masque, j’aurai vu son air décrépit.
__ Mais non ! La valise tu la prendras un autre jour geint-il en bougeant les bras en signe d’impuissance.
Cela me parut plus clair, je sortis la valise du placard et y mis tout ce qui me paraissait utile pour plus tard, vêtements, un couteau, de l’eau, des produits d’hygiène, une carte de Bordeaux et une autre d’Aquitaine et bien d’autres choses. Tantôt il m’observait, tantôt il se penchait à la fenêtre. Il parut concentré sur quelque chose de particulier, et ne sachant quoi, cela me mettait mal à l’aise. Ayant fini rapidement je fis un calcul rapide de l’inventaire réuni.
J’avais de quoi faire une nouvelle vie ailleurs, repartir à zéro.
Zéro.... Sans famille, sans celle que j’aime ? Personne ? Sauf l’Ami, mais...
__ Alors ? Coupa-t-il sec dans mes pensées ? Il regarda attentivement mon gros balluchon, et me dévisagea. N’aurais tu rien oublié ? Dit-il menaçant
Pour la première fois il me fit vraiment peur, même le connaissant bien.
__ Eh bien, commençai-je avec un tempérament saisi de stress, je pensais avoir fini, mais avec moi on ne peut être jamais sûr de rien. Il manque quelque chose d’important ?
__ Ouais
__ Ok, euh... De la nour...
__ Non !! Tonna-t-il. Je sentais, à travers le masque blanc et rouge, l’afflux de son énervement le gagner. Qu’avais-je pus oublier ? A force de me creuser la tête je forais dans mon cou.
Il frappa du plat de sa main contre mon calendrier accroché au mur et dit sur un ton fort :
__ Sais tu quel jour et quelle date nous sommes ?
Il me posait une colle ce saltimbanque.
__ Euh, j’en sais pas grand-chose balbutiai-je, mercredi ?... Ou Jeudi ?... Euh...
Je me sentais de plus en plus contracté, comme si mes parois internes se refermaient sur elles même, une douleur grasse et légère s’épaississait pour virer à l’aigu. Je failli sur moi-même et commençai à perdre mon contrôle. Des tâches grisonnantes entrèrent dans ma vision du monde, le contour des meubles et objets devenaient irréguliers et farfelus, le tout traversé par un son perçant résonnant dans mes oreilles.
__ Lwndhi kuotharse !! Macha-t-il entre ses dents et secouant mes épaules comme un prunier. Je répondis en hurlant un « quoi ?!! » et il répéta :
__ Lundi quatorze !! En beuglant.
Mes esprits resurgirent, reprirent le contrôle, comme le cavalier reprenant en main la selle de son destrier. Késako ?
__ Il s’est passé quoi nom de Zeus ?? Secouant ma tête comme pour en évacuer la panique précédente.
Il prit un ton adulte et m’enguirlanda :
__ Il faut connaître le temps, si tu perds cette notion, c’est lui qui s’empare de toi.
__ Hein ?
__ C’est compliqué, tu ne t’étais pas posé la question de ‘’ quel jour sommes- nous ‘’ avant aujourd’hui ?
__ Je ne sais pas dis-je déconcerté, peut-être...
__ Voila ! Tant que tu n’oublies pas et ne te questionnes pas à propos du temps sans en avoir une conscience exacte, tu ne te feras pas prendre. Si tu te poses la question mais que tu n’as pas de réponse sûre à 100%, tout se referme sur toi. C’est un paradoxe.
Je m’asseyais, perplexe, d’apprendre une chose aussi horrible et dangereuse. Je lui demandais s’il y avait d’autres pièges comme celui-ci, il répondit d’un signe de tête négatif qu’il n’en savait rien. Rien ne me prouvait qu’autre chose de pire peut-être, se tramait ? Pendant quelques minutes il tenta vainement de m’expliquer son « par-à-Doxe » qu’il qualifiait de ‘’super simple’’.
__ Je répète une fois, la dernière, c’est-très-sim-ple-d’ac-cord ? Agitait-il professoralement avec son stylo.
__ Que tu me parles comme à un abruti, j’avais compris, mais la suite je crois que...
__ Tu crois ?
__ Non ! Rectifiai-je aussitôt, non, je pense !
__ Bien ! Donc, tout comme l’escalier ou le triangle de Penrose, ici nous sommes dans le même problème mais d’une autre manière. Tu penses avoir pigé pour de bon ?
__ Ouais... En gros le plus simple est d’avoir une montre dit-je en fixant mes yeux sur le cadrant à mon poignet droit.
__ Attends !!
Mon cristallin ajusta l’image en un millième de seconde sur la rétine et ce fut trop tard. La date affichait trois jours plus tôt que le 14. Mon esprit s’épingla dans un fracas comme des pop-corn en furie et le désastre précédent revint à l’assaut.
L’ami me ficha une claque monumentale, à la quelle j’en fus arraché aussi sec que la date. En colère je lui renvoyai l’ascenseur d’un crochet du droit qu’il bloqua avec son aisselle agilement. Sans tarder je voulu poursuivre les hostilités sous l’emportement, mais il stoppa chacun de mes coups avant de me coincer distinctement contre mon bureau taggué.
__ Tu as fini oui ? Lançai-je très désappointé. Il soupira et répondit :
__ Sans ça tu serais effondré. Que t’avais-je dit ?
__ Tu parles du temps ?
Sa prise se resserra et piqua sur un tendon
Oui, oui ! Continuai-je, eh bien quoi ?!
__ Sur ta montre je parie ce que tu veux qu’il y ait écrit une date complètement autre qu’aujourd’hui, c’est normal ! Le temps est affecté au sentiment de la durée, il coule du passé au futur, mais ici, penses- tu être le demain d’hier ? Tu ne l’es pas ! Comprends-tu ?
Mais oui, ma montre correspondait au temps dit « normal ». Sauf que la normalité m’avait quitté depuis longtemps, depuis mon arrivée.
__ Donc, si je ne me pose pas la question c’est bon ?
Mon poignet me faisait un mal de dromadaire, L’Ami n’était pas du style à être doux, même avec moi.
__ Voila. Tu as enfin compris.
Il me relâcha et il y eut un silence. Je coupai ce « bruit silencieux » en continuant la réflexion :
__ Mais... Si je ne veux pas y penser, j’y pense pour ne pas y penser donc ne pas vouloir y penser serait penser à ce qu’il ne faut pas penser alors...
__ Eh ! Eh ! Eh !! Doucement, j’ai compris. Le mieux est d’être à jour, quand tu es en classe tu devines la date parce que la veille tu savais la date du jour ?
__ Oui
__ Ici c’est pareil dit-il en déposant d’un air détaché le calendrier dans la valise. Il faudra prendre cette habitude.
__ Et si je mettais ma montre à l’heure et date de maintenant ?
Il appuya ses doigts sous son menton cacher par le masque de carton blanc et rouge pour réfléchir. Une brise douce circula à travers la pièce faisant voler de la poussière trahissant la présence de rais de lumière qui s’étalaient sur le parquet et la tête de l’Ami. Il finit par répondre d’un air peu sûr de lui :
__ Peut-être, mais rien ne garantit que là-bas tu ne perdrais pas la notion du vrai temps. Il se dirigea vers la porte et continua. Si tu as fini, continuons. Et il pointa du doigt l’escalier menant au second.
Par curiosité je voulu regarder la chambre de ma sœur. Rien n’avait changé, le parfum doux familier de jeune femme berçait la pièce, me mettant un peu de baume au cœur. Les posters du Japon, de pandas, de ses goûts et passions étaient bien présents. Elle n’avait pas eu droit aux si beaux tag. Chanceuse. Le salon semblait n’avoir eu aucune trace de lutte, et pourtant, j’en savais quelque chose, chacun des moments, l’attaque surprise, l’emprisonnement, la fuite... Une pensée fugace me vint, où était le téléphone fixe ? Dans ma panique j’eus un réflexe bien commun, appeler la police (qui s’était avérée complètement inutile d’ailleurs). Pas de réponse, encore.
L’Ami était déjà monté, je le rejoignis pour passer ensuite par le velux de la chambre de mon père, plus morte qu’elle ne l’a jamais été. Le velux était ouvert et une chaise disposée juste dessous. On se hissa plus aisément que la première fois pour moi, sur le toit. Des lueurs énigmatiques de lumières blanches embrasant les tuiles de toutes les maisons nous invitaient à danser avec elles.
J’étais au bout de l’angle de la toiture, les jambes pendantes au dessus du toit voisin un mètre plus bas et l’Ami était adossé contre une cheminée, dont le temps eu raison des briques rougeâtres, dévorées avec patience et quelques toiles d’araignées.
__ Alors qu’as tu à me dire ? Démarrai-je en premier. Je faisais l’air de celui qui n’en avait presque rien à faire.
__ Toutes les réponses dont tu as besoin. J’imagine que tu en as beaucoup alors commence par les plus importantes.
__ Très bien.
 Je triai rapidement dans ma tête et commençai un interrogatoire qui risquait de durer :
__ Où sommes-nous exactement ?
__ Je savais que tu demanderais cela en premier. Il humidifia ses lèvres et poursuivit. Où nous sommes, c’est... Comment dire, un monde complètement égal à celui que nous connaissons, un monde...
__ Parallèle ?
__ Oui et non. Si tu agis sur cet endroit il se peut que tu aies certaines conséquences dans la réalité. Je t’explique, quand tu étais en cours de Français, tu as eu un comportement que tu n’as pas habituellement n’est-ce pas ?
Il parlait du cours pendant lequel je m’étais jeté avec la prof, oui il est vrai que je ne suis pas dans l’agression défensive permanente mais elle, c’était un cas à part. Il n’attendit pas ma réponse :
__ Ceci est un exemple de ce monde qui à déteint sur la réalité. Si tu étais devenu un psychopathe violeur et éventreur je n’imagine même pas le résultat pour cette pauvre prof dit-il en riant. Moi ça me faisait plutôt un effet de pression, cela signifiait que je n’étais pas dans un rêve ?...
__ Est-ce que ce monde à un nom ? Demandais-je en soupirant. On se croirait dans un mauvais film de science-fiction.
__ Non, mais si ça te chante, tu peux lui en donner un.
Une brise fugace traversa la rue, soulevant débris et poussières se posant plus loin sans circonspection et faisant grincer des volets mal huilés. Ce son me rappela la scène au cours de laquelle le 22 m’avait trouvé dans ma maison. Comment ont-elles pu... ?
__ Aussi une question importante, comment font-elles pour me retrouver tout le temps ?
Les yeux de l’Ami roulèrent dans le sens d’une aiguille d’une montre avant de se fermer, puis de se rouvrir avec une étincelle d’adrénaline.
__ Grâce, commença-t-il en articulant chaque syllabe de façon précise, à la bille d’acier aux fleurs de lys.
__ A cause de ça ?! M’épouvantai-je
__ Non, grâce. Je n’aurai pas pu te trouver non plus, enfin si, là aussi c’est compliqué. Cette bille fonctionne un peu comme un pôle aimanté. Avec, on ne peut que savoir où son détenteur se trouve et pour se diriger vers un pôle il suffit de suivre la direction indiquée par un autre objet quelles doivent utiliser. Elles sont parfois surprenantes dans leurs logistiques. A mon avis elles ont toutes une de ces billes pour te retrouver, les chefs d’équipe peut-être puisqu’elles sont en groupe en général.
__ D’accord... Il ne faut pas que je me sépare de la bille pour une bonne raison, sans elle tu ne peut pas me retrouver, alors que je devrais m’en séparer... Super... Le « 22 » est différent des meufs d’Artémis ?
__ Oui on peut dire que ces deux groupes ne sont pas « ensemble » ils possèdent le même objectif mais sont organisés seulement autour de leur idéologie, qui est heureusement commune d’ailleurs.
__ J’comprends pas. Ils ont le même objectif mais ne travaillent pas ensemble, c’est con.
__ Non au contraire, imagine une grande entreprise qui emploie différentes petites entreprises. Il y a plusieurs méthodes qui s’appliquent en fonction du but à atteindre et s’il y a une question budgétaire ou une motivation particulière, elle est plus facilement payable.
Je me mis en tailleur et laissa ma tête se pencher en arrière pour observer un petit nuage qui essayait de ne pas se faire distancer par le reste du groupe. Des tas de questions me venaient, il fallait vite les mettre sur le tapis sinon j’en oublierais la moitié doué comme je suis.
__ Pourquoi s’obstinent-elles autant ? Pourquoi moi et pas un autre ?
Le masque me dévisageait, on aurait cru le voir rire. Il fit craquer ses doigts et répondit :
__ Franchement ?
J’hochai en signe de confirmation.
__ J’en sais rien. Fit-il en mimant une tête désolée.
__ Oh p.... C’était l’une de mes questions les plus importantes ! M’indignai-je. Si je pouvais leur éviter de me courir après en leur refilant le premier péquenot qui passe, tu devines que je serais soulagé d’un sacré poids lourd.
Il garda le silence pour réponse. Je ne lâcherai pas le morceau songeai-je.
__ Et tu n’en sais pas plus sur le rituel j’imagine ? Dis-je sur un ton presque dégoûté. Il me le confirma. J’avais envie de me jeter sur le toit du voisin pour me laisser tomber comme une motte de terre qui vole au jet d’une pelle et d’oublier tout cela.
__ D’autres questions ? Je n’aime pas trop rester à découvert coupa l’Ami dans mes pensées. Ses yeux semblaient ennuyés et non à l’affut. Ironie ou bêtise ?
__ Dans ma chambre, et elle seulement, il y a des tags. Pourquoi ?
__ Elles laisseront (apparemment) des traces de leurs passages, ou alors c’est juste un moyen de faire une petite pression psychologique. Mais je sais que ça ne te fait pas du tout une pression mais provoque plutôt de l’ennui chez toi. La légion d’Artémis, comme son nom l’indique, est celui d’une déesse Grecque de la chasse. Ici elle a été modifiée dans un but : Toi. Elles te chassent et te chasseront toujours jusqu'à ce que tu sois livré au rituel.
Il avait raison...comme bien souvent. En repensant à ses dires, une réponse fut éclairée avant que la question soit posée : Le 22 et Artémis essayent de me choper tout en feignant de se dépêcher de m’amener au rituel parce qu’elles sont juste des ‘’employées’’, voila pour quelles raisons elles veulent abuser de cette chasse et disent des trucs comme « dommage il est si mignon et bla bla bla ».
__ Je crois que nous sommes là depuis un bien trop long moment. On redescend ordonna-t-il. J’aurai une surprise pour toi plus tard si tu es sage au fait.
Allons bon, la dernière fois que je devais avoir une surprise, c’était mon père qui m’avait offert un nouveau calendrier depuis que l’ancien était mort découpé en petits morceaux, juste par sadisme contre le papier.
__ Merci, ce que tu me dis là me fait penser à cela, tu sais où est ma famille ?.... Ah mais non, forcément... Il me regarda en croisant les bras. Il voulut me répondre mais je ne lui laissai pas ce plaisir et poursuivis : Si je suis dans un monde ou une dimension ou j’sais pas quoi ailleurs ! C’est normal qu’ils ne soient pas là... Mais est-
ce qu’ils vont bien à ton avis ? Dis-je pataud. Je n’aimerais vraiment pas qu’ils leur arrive quoi que ce soit....
__ Don’t worry. Il me semble qu’à chaque réveil tu les as vus dans leur état normal non ? Alors pas besoin de te créer un problème supplémentaire.
On rentra et se posa finalement dans le salon. Je me tenais droit devant la porte vitrée, regardant l’arbre du voisin qui m’avait toujours fasciné pour ses couleurs chaudes, faisant contraste avec le feuillage d’été des autres arbres, tout aussi beaux et majestueux. Mais pas autant que celui-ci. L’ami était tranquillement posé dans le fauteuil à bascule dans lequel mon père lisait habituellement. Aimait-il se prendre pour un père ?
__ Dis, il s’est passé des tas de truc que je n’ai pas compris depuis... Depuis le début en fait.
__ Dis moi le fond de ta pensée dit-il en mettant sa jambe par-dessus l’autre et joignant ses doigts en arcs. Décidément il faisait plus psy que lui-même cet andouille.
__ Eh bien, eh bien... Il y a eu la maison qui s’est mise à pencher dans le manoir, les filles qui sont parties du toit alors qu’elles allaient me choper, le papier dans l’ambulance à l’hôpital, le fait que tu...
__ Ouais ! Ouais ! Doucement. Il faut que tu te souviennes d’une chose qui a son importance. Ici, ce n’est pas la réalité.
Il se fout de ma gueule là ?
__ Ici, continua-t-il, est un monde parallèle, qui dit parallèle, dit en symétrie totale avec son origine. Sauf que, tout comme dans les gènes humains il y a des erreurs lors d’une copie ou d’une transformation, et ces erreurs on les remarque facilement ou non. Ça répond à ta question ?
__ Non.
Il soupira. Il me posa de nouvelles questions chacune à leur tour et ses réponses m’aidèrent surtout pour certaines comme celles-ci :
__ Comment as-tu disparu dans l’hosto ?
__ J’ai pris un passage plus rapide, la voie des airs.
__ Tu avais un hélico ? Demandai-je surpris.
__ Non, j’avais pris un genre de parapente militaire. D’ailleurs je n’en reprendrai sûrement pas, j’ai failli mourir en tombant dans une ruche au dessus de ronces et d’orties...
J’esquissais un sourire... La journée se passa relativement vite, on discuta un bon moment et grignotâmes même beaucoup de conneries du placard à friandises. Nos derniers sujets de conversation se finissaient toujours dans le salon.
__ Alors, mangeais-je mes mots avec un morceau de cookie au chocolat, tu m’avais aidé plusieurs fois sans que je m’en aperçoive ? Mais quand ?
Il termina de boire un grand verre d’ice tea, déglutit, puis dit :
__ Le papier qui était accroché aux clés dans l’ambulance c’était moi par exemple. Il marqua une pause pour réfléchir. Sur le toit de cette maison j’avais réussi à faire croire que tu étais parti ailleurs et dans l’appart j’avais fait un peu de bruit pour attirer l’attention.
J’étais surpris d’apprendre qu’il m’avait tant aidé à mon insu... Je lui devais plusieurs fois la vie.
__ Franchement merci... Sans tout ça je serai plutôt mort à l’heure actuelle !
__ Ou pire dit-il en sirotant un sirop de grenadine. Je lui jetais un regard déplaisant faisant comprendre que cette idée n’était pas plus plaisante.
Le ciel se mouvait dans une usuelle tendresse crépusculaire, jouant avec des couleurs fruitières exotiques qui faisaient rougeoyer le nectar grenadine du verre, jetant sa vie colorée au plancher de chêne brun. Cette douceur était enivrante et je me sentais paisible, en sécurité. Tellement bien que le sommeil me gagna. L’Ami dû le remarquer, car il me proposa gentiment d’aller me reposer. Ce que je fis avec allégresse.
__ Dis moi, se sera quoi la surprise ? Dis-je sur un ton enfantin
__ Tu verras demain riposta-t-il sur le même ton.
__ Allez, dis.
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