Yann Queffélec – Les noces barbares
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Publié le 13 janvier 2018
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Langue Français

Extrait

Yann Queffélec - Les noces barbares
Une note de lecture par Jean-François Ponge
L'histoire de Ludovic commence par un bal du quatorze juillet. Nicole, la fille du boulanger, y rencontre Will, un jeune soldat américain venu fêter avec ses copains son dernier jour en France. En 1966, notre pays s'est retiré du commandement intégré de l'OTAN, les camps américains doivent être rapidement évacués et les soldats rapatriés. La fête va se poursuivre au camp et, l'alcool aidant, va rapidement dégénérer. Nicole est sauvagement violée, et donnera naissance neuf mois plus tard à un garçon, l'enfant "de la honte", que personne, mère et grands-parents compris, n'acceptera. Pour en faire la mémoire vivante de la "faute" de leur fille, les grands-parents affublent Ludovic de la robe déchirée et ensanglantée de sa mère, qu'elle portait au moment du viol. Il va rester huit années ainsi, enfermé dans un grenier, sans la moindre manifestation d'amour maternel et sans le moindre apprentissage des codes de la vie en société. On aura vite fait de le cataloguer comme idiot, sans se préoccuper outre mesure du traitement inhumain qu'on lui a fait subir. Le reste de sa courte vie sera à l'encan, et l'auteur ne nous épargne rien de l'horreur de la condition humaine, qu'il s'agisse des victimes de la bêtise et de la méchanceté, tel Ludovic, ou des bourreaux qui vont s'acharner sur lui. L'enfance maltraitée est un thème qui a inspiré bien des écrivains, de Victor Hugo ("Les misérables"), à Jerzy Kosinski ("L'oiseau bariolé"), sans oublier Hervé Bazin avec son célèbre "Vipère au poing", mais ici se pose la question de la responsabilité de l'auteur par rapport à l'atrocité des personnages et des situations qu'il décrit. Faut-il en rire, tellement le monde dans lequel on est plongé semble iƌƌĠel, ou ďieŶ eŶ pleuƌeƌ, telleŵeŶt oŶ se seŶt au Đœuƌ d'uŶe ƌĠalitĠ Ƌue l'oŶ pƌĠfğre habituellement ne pas voir ? J'avoue très franchement être incapable de porter un jugement sur ce roman, qui m'a dĠƌoutĠ Đoŵŵe ŵ'avait dĠƌoutĠ uŶe autƌe œuvƌe, ultĠƌieuƌe, de Đet ĠĐƌivaiŶ ("Noiƌ aŶiŵal" ou" La Menace"), portant cette fois sur le racisme. Je soupçonne l'auteur de n'avoir aucun message à nous délivrer face aux horreurs qu'il décrit avec, à mon avis, une certaine complaisance. J'en retire une sensation de dégoût, comme un goût de vieille serpillière, dont je ne parviens pas à me débarrasser
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