Abel et Gus sont deux "vieilles canailles", pas si vieilles Ƌue ça d’ailleuƌs, ŵais la solitude et uŶe vie rude, au contact de la terre et des bêtes dans ce coin perdu de la Cévenne protestante, ne constituent pas un sérum de jouvence. Abel et Gus se détestent et pourtant quel choix a-t-on lorsque le plus pƌoche voisiŶ est à plusieuƌs kiloŵğtƌes et Ƌue l’oŶ paƌtage les ŵġŵes valeuƌs? Leur dĠtestatioŶ ƌĠcipƌoƋue, hĠƌitĠe d’uŶe loŶguetradition familiale, va progressivement se muer en une amitié diffusefaite de ƌeŶcoŶtƌes, peu fƌĠƋueŶtes, autouƌ d’uŶ veƌƌe de viŶ, ŵais suƌtout d’uŶe coŶfiaŶce ƌĠcipƌoƋue et l’assuƌaŶce de tƌouveƌ uŶe aide eŶ cas de ŵalheuƌ. JusƋu’au jouƌ où uŶe présence invisible se manifeste,saŶs Ƌue l’uŶ ou l’autƌe Ŷe veuille eŶ diƌe plus. La ŵĠfiaŶce ƌefait surface, alimentée par les visites de prédicateurs évangélistes aux méthodes particulièrement intrusives. Et l’aŶgoisse ŵoŶte, daŶs cette vallĠe peƌdue où peƌsoŶŶe jusƋu’à pƌĠseŶt Ŷ’osait s’aveŶtuƌeƌ. FƌaŶck BouLJsse sait distilleƌ l’aŶgoisse et eŶfleƌ le suspeŶse, daŶs ce thƌilleƌ ŵoŶtagŶaƌd aux vagues accents gionesques, mais hélassaŶs l’edžaltatioŶ de la Ŷatuƌe et des hoŵŵes Ƌue savait si bien exprimerl’auteuƌ du "ChaŶt du ŵoŶde".Et on ne peut guère pardonner à un natif de la Corrèze d’ignorer tout du culte calviniste, dont les temples n’ont jamais été couverts de vitraux ni n’ont jamais renfermé de christs en croix...