Un polar magistral, flirtant avec la géopolitique sans jamais tomber dans le complotisme cher à trop d’auteuƌs eŶ Ƌuġte de ƌeŶoŵŵĠeinternationale. L’aĐtioŶ se dĠƌoule à Aŵsteƌdaŵ, aveĐ des iŶĐuƌsioŶs à MosĐou, à la pouƌsuite des ĐoŵŵaŶditaiƌes d’uŶ douďle ŵeuƌtƌe et d’uŶ teƌƌiďle accident causé à un jeune garçon afghan, retrouvé inanimé dans les bois et affuďlĠ d’haďits ƌituels féminins. Une abominable tradition, qui perdure en Afghanistan, autorise les familles pauvres à vendre leurs garçons à de riches "seigneurs" de guerre, pour devenir la proie de leurs jeux sexuels. Mais que vient faire cette tradition au pays des tulipes et des moulins à vent ? Farah Hafez, une journaliste d’origine afghaneet ĐhaŵpioŶŶe d’arts martiaux,s’est pƌise de pitiĠ pouƌ l’eŶfaŶtlors de soŶ aƌƌivĠe à l’hôpital etva ĐheƌĐheƌ à ĐoŶŶaîtƌe soŶ histoiƌe. La piste Ƌu’elle suit va Đƌoiseƌ Đelle des enquêteurs officiels, en la personne de Joshua Calvino et Marouan Diba, respectivement d’origine italienne et marocaine, les deux inspecteurs en charge de l’enquête. On comprend très rapidement qu’immigration et racisme, et plus généralement ce qu’on peut appeler la dignité humaine, sont au centre du sujet abordé par Walter Lucius. Il y a de l’action, du suspense, mais aussi bien plus que cela. On navigue dans les milieux du journalisme, de la politique, du commerce international et du grand banditisme, et l’auteur met à jour, dans une démarche très courageuse, les liens étranges qui se tissent entre ces milieux. Il y a parfois des dérapages, ce qui doit rester caché parvient alors à la surface et l’édifice savamment construit s’abat alors comme un château de cartes…