Sea, secte and sun, une nouvelle aventure de Thomas Fiera par Jean-Baptiste Ferrero
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Description

Résumés Thomas Fiera n’est pas un enfant de chœur et il préfère le Bourgogne au vin de messe. Aussi quand une grande entreprise du domaine de l’Énergie fait appel à ses services pour démasquer une secte qui tente d’infiltrer son organisation, Thomas se fait un plaisir d’aller botter le cul des adeptes du Maître, un genre de gourou eczémateux qui prône la pureté dans l’abjection. Mais ces affreux sectaires sont coriaces et Fiera va devoir monopoliser toute son équipe pour en venir à bout. Il va y récolter plaies et bosses et devra se résigner à ne trouver aucun réconfort auprès de deux belles espionnes qui ne lui veulent pas que du bien. Sea, secte and sun, ce n’est pas la vie de château ! Harcèlement Quand on n’aime pas les marrons, les feuilles mortes et que colchique dans les prés vous file des envies de buter tout ce qui bouge, l’automne devient une saison un peu problématique. Quand, par ailleurs, vous vous appelez Thomas Fiera, que vous êtes un aspirateur à emmerdes, un aimant à embrouilles, un paratonnerre à engastes, vous avez le choix entre vivre à la cave entouré de grigri et de sacs de sable ou bien braver les événements sans vous départir de votre flegme, armé d’un humour un peu grinçant et d’un gros calibre chargé de balles à têtes creuses. Aussi, quand un DRH aussi franc qu’un âne qui recule demande à Thomas Fiera d’enquêter sur un cadre qu’il soupçonne de harcèlement envers un collaborateur, il va accepter tout en flairant les ennuis.

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Publié le 25 mai 2014
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Langue Français
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Extrait

Résumés
Thomas Fiera n’est pas un enfant de chœur et il préfère le Bourgogne au vin de messe. Aussi quand une grande entreprise du domaine de l’Énergie fait appel à ses services pour démasquer une secte qui tente d’infiltrer son organisation, Thomas se fait un plaisir d’aller botter le cul des adeptes du Maître, un genre de gourou eczémateux qui prône la pureté dans l’abjection. Mais ces affreux sectaires sont coriaces et Fiera va devoir monopoliser toute son équipe pour en venir à bout. Il va y récolter plaies et bosses et devra se résigner à ne trouver aucun réconfort auprès de deux belles espionnes qui ne lui veulent pas que du bien. Sea, secte and sun, ce n’est pas la vie de château !
Harcèlement Quand on n’aime pas les marrons, les feuilles mortes et que colchique dans les prés vous file des envies de buter tout ce qui bouge, l’automne devient une saison un peu problématique. Quand, par ailleurs, vous vous appelez Thomas Fiera, que vous êtes un aspirateur à emmerdes, un aimant à embrouilles, un paratonnerre à engastes, vous avez le choix entre vivre à la cave entouré de grigri et de sacs de sable ou bien braver les événements sans vous départir de votre flegme, armé d’un humour un peu grinçant et d’un gros calibre chargé de balles à têtes creuses. Aussi, quand un DRH aussi franc qu’un âne qui recule demande à Thomas Fiera d’enquêter sur un cadre qu’il soupçonne de harcèlement envers un collaborateur, il va accepter tout en flairant les ennuis. Il préférerait se faire arracher les dents de sagesse plutôt que de mener ce genre d’affaire, mais son compte en banque crie famine, son chat a des goûts de luxe et l’ennui lui taraude sérieusement le fondement. Avant de pouvoir retourner gentiment déprimer dans son bureau de Belleville, il lui faudra démêler un sac d’embrouilles où les méchants ne sont pas ceux que l’on croit, croiser quelques cas cliniques, rencontrer des jeunes filles en détresse et compléter sa collection de salopards intégraux. Le monde des entreprises est vraiment un monde formidable !
Voleurs ! Thomas Fiera n’est pas du genre à courser les voleurs de pommes. Il serait plutôt tenté de leur faire la courte échelle, histoire d’emmerder le pandore et d’encourager l’artisanat. Mais si les voleurs s’industrialisent et se transforment en pillards sans scrupule ; si, drapés dans l’argument de la mondialisation, ils menacent de ruiner une entreprise et de faire connaître à ses salariés les joies délicates du chômage et de la mistoufle, alors Thomas et sa bande se fâchent pour de bon et se font un plaisir de botter le cul des indélicats. Quant aux nervis, gros bras et autres bas du front qui auraient le mauvais goût de s’interposer, il leur faudra prévoir un sérieux budget de chirurgie réparatrice.
Jean-Baptiste Ferrero
Les Enquêtes de Thomas Fierra
SEA,SECTE AND SUN
suivi de HARCÈLEMENT et de VOLEURS !
ISBN : 978-2-89717-643-3 numeriklire.net
On ne discute pas plus avec les croyances qu’avec les cyclones.
 Gustave Le Bon
 InLa psychologie des foules
Toutes les croyances sont des idées chauves.
 Francis Picabia
 InJésus-Christ rastaquouère
Extrait Sea, secte and sun
Les neuf personnes qui me faisaient face étaient assises derrière des tables formant un genre de grand U évasé. Debout entre les branches de ce U, les mains jointes dans le dos, façon sergent instructeur, je les regardais à tour de rôle tout en leur débitant un laïus sur les beautés insoupçonnées de la communication non verbale chez les félins domestiques, Felis silvestris catus, le greffier, le matou, le chat. Comme toujours dans ce genre de circonstance, les réactions du public couvraient une gamme assez large : maussaderie renfrognée, ennui, hostilité pleine de morgue, ironie, curiosité étonnée, intérêt poli, adhésion sans frein, orgasme imminent. Ce dernier point concernait une ravissante petite chose blonde entre deux âges qui, la veille, s’était présentée au séminaire habillée au décrochez-moi-ça, le teint brouillé, non maquillée et des pulmolls au coin des yeux. À ma vue, elle avait paru comme électrisée. N’ayant guère de quoi me glorifier dans ma chair, hormis un charme largement résistible, j’avais mis cela sur le compte d’une démence précoce ou d’une frustration sexuelle prolongée. Peut-être lui rappelais-je un amour d’enfance ou son lapin en peluche ? Quoi qu’il en soit, elle avait profité de la pause de dix heures pour se replâtrer la façade et ce matin, avait débarqué largement en avance, nibards au vent et son joli postérieur moulé dans une minijupe au ras de la glotte. Bref. Je ne m’étais pas livré à cet exercice depuis déjà un certain temps, et j’avoue que j’éprouvais un certain plaisir à pérorer ainsi en public. Quoiqu’affligé d’une timidité surhumaine ou peut-être bien à cause de cela, je suis un affreux cabotin et quand je renonce à ma taciturnité naturelle – proche de celle d’un ours des Appalaches souffrant d’hémorroïdes – je peux me lancer dans des shows où la drôlerie et l’absurde le disputent à une indéniable virtuosité linguistique couplée à une culture aussi vaste que diversifiée. Enfin, disons que c’est ce que je me plais à croire. Mes amis disent plutôt que je suis un vrai raseur. Je ne vous répéterai pas ce que disent mes ennemis. Passons. Ma brillante intervention mêlait les anecdotes sur mon chat Bonnot – vieil anar félin, lunatique et atrabilaire – à des références plus littéraires – Perrault, Soseki, Tanizaki, Hoffman… – ou scientifiques – Desmond Morris et ses petits camarades. Elle avait vocation à introduire de façon décalée et un peu ironique la deuxième journée d’un séminaire consacré à la communication interpersonnelle en entreprise. Pour être tout à fait honnête et si on excepte ma blonde supportrice qui semblait prête à venir se frotter contre ma jambe, la majorité des participants donnait tous les signes de s’en tamponner le coquillard avec une patte d’astrakan. C’est le destin des esprits d’exception que de se ruiner le moral et la santé à donner des perles aux cochons. En réalité, je m’en foutais encore plus qu’eux puisque de toute façon ce rôle de formateur n’était qu’une façade et que ma présence était motivée par d’autres raisons que la volonté effrénée et missionnaire de contribuer à l’édification comportementale de mes
contemporains. Ça fait belle lurette que je ne nourris plus le moindre espoir sur la capacité del’homo sapiens sapiensà devenir un jour un animal réellement civilisé. Dans le meilleur des cas, il peut lui arriver d’être supportable, parfois même fréquentable et très exceptionnellement aimable. La plupart du temps, il est juste idiot, mesquin par essence et méchant par mégarde. Il n’écoute pas quand on lui parle, ne comprend pas quand il écoute et fait n’importe quoi quand il comprend. Par ailleurs c’est souvent un grand con sympathique et rigolo qui a au moins pour qualité d’avoir inventé la littérature, l’expresso, le vin de Bourgogne et les jupes moulantes. Et toc ! Alors me direz-vous, si je n’étais pas là pour édifier mes frères humains, que diable faisais-je en cette galère ? Et bien je faisais mon travail : j’enquêtais. Quelques jours auparavant, j’avais reçu la visite d’un cadre supérieur d’ENERGOS, la célèbre entreprise chargée de produire et d’acheminer de l’énergie. Aussi décontracté qu’une planche à clou, ce brave homme, qui portait le doux nom de Jacques André Salpéteur, marchait en donnant le sentiment qu’il reculait et transpirait littéralement le manque de confiance en soi, notamment au niveau des paumes qu’il avait froides et humides. Cela me procura la sensation désagréable de serrer la main à un noyé. Tout dans son comportement trahissait la gêne, le malaise et une forme pathologique de timidité. Nul besoin d’être grand clerc pour imaginer que ce pauvre homme avait passé son enfance et une bonne partie de sa vie à s’entendre dire qu’il n’était qu’une misérable petite crotte. Ce gars, cadre très supérieur très supérieurement rémunéré et dont j’apprendrai plus tard qu’il était polytechnicien, diplômé de Supelec et docteur en sociologie, se vivait comme étant un loser, une sous-merde, bref, un rien du tout. L’expérience m’avait appris que contrairement à ce que l’on pourrait croire, les profils de ce type étaient assez fréquents parmi l’encadrement supérieur des grandes entreprises. Bien sûr, ils n’étaient jamais de grands manitous – ces postes-là étaient squattés par quelques rares managers de talent et par des connards ambitieux et sans scrupule qui tuaient père et mère pour y parvenir –, mais formaient le second cercle des opérationnels de haut niveau, des laborieux un peu ternes, loyaux et mentalement prédisposés à bouffer des couleuvres à chaque repas. Terrorisé par mon chat qui se frottait contre ses mollets, effaré par le capharnaüm encombrant mon bureau et probablement résigné à contracter le typhus, la lèpre et diverses autres affections exotiques en venant ainsi traîner dans le quartier de Belleville, ce triste spécimen de ce qui est supposé être l’élite de la nation, se tenait sagement en face de moi, assis de l’extrême bout des fesses sur mon fauteuil visiteur, une chaise art déco signée Jacques-Émile Ruhlmann et que j’avais miraculeusement dénichée dans une brocante de banlieue. Manifestement, ce pauvre Salpéteur n’avait pas le cul esthétisant et aurait sans doute préféré un fauteuil à la provenance identifiée, un fauteuil neuf, propre, aseptisé et garanti sans acariens. Chacun ses goûts ! — Et bien cher monsieur, que puis-je pour vous ? Je lui fis mon sourire 32bis, celui auquel nul membre des classes moyennes et supérieures ne résiste, tant il exsude la franchise, l’honnêteté, le politiquement correct et les bonnes manières. Un vrai sourire de gendre démocrate-chrétien. Salpéteur se détendit notablement : peut-être échapperait-il, finalement, au typhus et à la peste bubonique. Il toussota. Ce genre d’homme toussote toujours avant de prendre la parole. Un genre de
symptôme hystérique probablement. — Comme vous l’indique ma carte de visite, je suis chargé de mission auprès du DRH d’ENERGOS. J’ai notamment en charge une étude portant sur le développement d’une culture managériale commune. Je dois initier une démarche participative et itérative qui débouchera sur l’élaboration d’une charte, la diffusion de valeurs partagées et la mise en œuvre d’une synergie culturelle s’incarnantin finedans l’opérationnalité au quotidien. Qu’en ce début de vingt et unième siècle, un être humain, plutôt bien cérébré, soit encore capable de débiter ce genre de colique verbale sans éclater de rire me laisse plus que rêveur quant à l’avenir de l’espèce. — Ça m’a l’air passionnant. Moi je collectionne les bagues de cigare. Mais chacun son truc, n’est-il pas ? Devant son air hagard, je m’empressai d’ajouter que je plaisantais. Vieille technique d’interrogatoire, etc. Cela ne sembla pas le rassurer, mais il laissa tomber le baratin pour entrer dans le vif du sujet. — Et bien voilà. Dans le cadre de ma mission, j’ai eu à m’intéresser de près à notre département formation qui doit prendre en charge l’accompagnement pédagogique de l’ensemble de la communauté managériale. Ils ont déterminé le besoin, établi une trame et ils ont fait appel à divers cabinets et entreprises de formation qui assureront l’animation proprement dite des séminaires destinés à nos cadres. Rien que de très classique ! Je lui fis un sourire de vicaire et d’un geste bienveillant, l’invitai à continuer. — Il s’agit pour l’essentiel de formations comportementales consacrées à la communication, au commandement, à l’affirmation de soi. Ce genre de choses. J’opinai benoîtement et il continua. — C’est assez classique, mais pour nous c’est plutôt nouveau. ENERGOS est une entreprise d’ingénieurs si l’on peut dire. Ils ne sont pas très portés à l’introspection et pour tout dire, ce genre de formation les met mal à l’aise ou les irrite. — J’imagine que s’ils ont choisi un métier où règne la règle à calcul, c’est que cela les rassure de croire que la rationalité mathématique nous gouverne. Ce fut à son tour d’opiner. Il avait l’air ravi. — C’est tout à fait ça ! Ils sentent confusément qu’ils pourraient y apprendre sur eux-mêmes des choses qu’ils ne souhaitent pas savoir. Finalement, sous ses dehors de congelé du rectum, ce gars semblait avoir une vision assez juste de son écosystème. Il commençait à me plaire, contre toute attente. Nous nous sourîmes comme deux personnes qui se reconnaissent par-delà les oripeaux de l’apparence. — Tout cela est très intéressant, dis-je, mais je ne vois pas bien en quoi je puis vous être utile. J’imagine que si vous êtes ici, c’est qu’il y a un problème. Il hocha la tête. — Un gros problème ? Il hocha derechef. — Un gros problème sur lequel vous ne souhaitez aucune publicité gênante ? Ayant épuisé sa capacité de hochage de tête, il prit la parole. — Il s’agit d’un très gros problème sur lequel nous ne voulons aucune fuite, d’aucune sorte et nous sommes disposés à payer assez cher pour cela. Cet homme savait trouver les mots qui parlent à mon cœur pur et désargenté. — Expliquez-moi ça ! Il m’expliqua que tout était parti d’une plainte émanant d’un participant à une formation au management. La personne en question, Richard Pariente, un chef de service d’une
unité commerciale, traversait des difficultés personnelles liées à un divorce apocalyptique et ruineux. Profitant du recul qu’offre un séminaire résidentiel, il s’était laissé aller à se confier au formateur qui lui avait prodigué force conseils plutôt pertinents et s’était engagé à lui faire parvenir des éléments bibliographiques qui pourraient lui être salutaires. Sur le moment, Pariente avait apprécié la disponibilité et l’humanité du formateur, mais de retour à sa vie quotidienne et à ses emmerdes, il avait oublié tout cela. Aussi avait-il été agréablement surpris quand il avait reçu, deux semaines plus tard, un mail du formateur avec, en pièce jointe, la bibliographie promise. Surprise un peu gâchée, il est vrai, quand au milieu des classiques de la philosophie et des sciences humaines, il avait découvert deux ouvrages inconnus, aux couvertures racoleuses. Un doute l’effleurant, il avait creusé un peu, et derrière les noms fantaisistes des éditeurs de ces deux livres, il avait découvert que se cachait l’Église Faustinienne, secte qui, si elle était moins connue que la Scientologie ou le mouvement raëlien, n’en était pas moins tout aussi dangereuse et envahissante. En menant ses recherches sur Internet, Richard Pariente avait été atterré par le ramassis de conneries qui constituaient le corpus sacré de la secte. Avait-il été à ce point égaré et geignard pour qu’il ait pu apparaître comme une proie possible pour les rabatteurs de ces salopards ? Il en eut honte rétrospectivement et bien décidé à ce que d’autres que lui ne tombent pas entre leurs griffes, il avait alerté la DRH. La Direction des Ressources Humaines n’ignorait rien de l’infiltration du milieu de la formation par des entreprises sectaires. En effet, un séminaire comportemental est un lieu idéal pour détecter des personnes fragiles ou en difficulté. C’est à tel point vrai, qu’une circulaire ministérielle, mise à jour chaque année et recensant les entreprises suspectes était régulièrement communiquée aux grandes entreprises françaises. L’église Faustinienne y figurait en bonne place. Le cabinet privé employant le formateur incriminé tomba des nues en découvrant que son vacataire free-lance était en réalité un recruteur. Elle était sans nouvelle de lui et les coordonnées qu’elle communiqua se révélèrent être fausses et correspondre en fait à un cimetière de banlieue. Manifestement les Faustiniens pratiquaient l’humour noir. Flairant l’embrouille, la DRH fit réaliser par un stagiaire acnéique, mais consciencieux un sondage assez exhaustif des évaluations que leurs cadres rédigeaient à l’issue des formations. Il apparut alors que le lièvre que Richard Pariente avait levé n’était pas un cas isolé et que de très respectables entreprises de formation pour adultes étaient littéralement truffées de taupes faustiniennes. On en était là. Il se tut. Je me tus. Nous nous tûmes. Quand j’en eus assez de me taire, c’est-à-dire au bout d’environ trois secondes, je toussotai à mon tour et pris la parole. — Tout cela est très intéressant. J’en avais effectivement entendu parler. Mais qu’attendez-vous de moi au juste ? — Nous souhaitons que vous démasquiez ceux de nos prestataires qui appartiennent à la secte Faustinienne. Un truc clochait. — Mais pourquoi moi ? Pourquoi pas la police ? Salpéteur se tortilla sur sa chaise comme s’il était soudainement victime d’une attaque de morpions affamés.
— Nous ne souhaitons donner aucune publicité à tout cela. C’est très gênant, vous comprenez. Je haussai les épaules. — Gênant ? Pourquoi gênant ? Vous n’y êtes pour rien. Ce n’est pas comme si vous annonciez que votre patron aimait les nymphettes. Salpéteur sursauta. L’image de son PDG déguisé en faune et coursant dans les bois des pré-ados en petites culottes dut lui traverser l’esprit, car il devint cramoisi et fut saisi d’une crise de toussotement qui combinée avec son tortillage du croupion, aboutit à une imitation assez réussie de la danse de Saint-Guy. Les polytechniciens sont de grands émotifs. En fait ce sont surtout de grand dadais. Du genre « bien dégagé derrière les oreilles » si vous voyez ce que je veux dire. Des premiers de la classe un peu lourds et laborieux, pas drôles pour trois sous et généralement coincés du cul. Les ados patauds qu’ils étaient et qui passaient leurs soirées à s’astiquer le poireau en matant les soutiens-gorge dans les Trois Suisses, sont devenus des adultes patauds qui passent leurs journées à s’astiquer le cerveau pour essayer de tirer quelque chose d’utile de leurs intelligences surdimensionnées et généralement non fonctionnelles. La lose ! Bref. *** Téléchargez le texte intégral
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Extrait de Mourir en août
RÉSUMÉÀ Paris au mois d’août, on s’ennuie sérieusement. Le meilleur remède contre : l’ennui, c’est LES ennuis. Et les ennuis, Thomas Fiera les attire à un point qui n’est pas raisonnable. Ancien universitaire en rupture de ban qui suite à un drame personnel est devenu enquêteur privé, Fiera promène son spleen et son humour caustique dans le monde des entreprises sur lequel il jette un regard sceptique et blasé. Recruté par le PDG de la société MC4 pour traquer un corbeau, un sale petit délateur sournois qui le met en cause auprès des médias, Fiera, flanqué d’une équipe d’aventuriers aussi improbables que dangereux, se retrouve embarqué dans un merdier infernal où il doit se farcir de faux druides, de vrais fachos et d’authentiques tarés en tous genres. Lui et ses quatre amis provoquent une forte augmentation de l’activité des pompes funèbres qui ne doit pas grand-chose à la canicule. Y’a pas à dire : Paris au mois d’août, c’est mortel !
*** Au mois d’août, les clients sont rares et j’avais donc tout loisir d’observer le comportement de Bonnot. Mon chat. Une bande à lui tout seul. Une fripouille, une crapule, un voyou. Un chat. Allongé dans la flaque de soleil qui décorait la planche me servant de bureau, il lacérait d’une griffe distraite une facture de téléphone que j’avais naguère, et très fugitivement, envisagé d’honorer. Le lourd bourdonnement d’une mouche endormait l’atmosphère et j’étais à deux doigts de me dissoudre et d’aller rejoindre les grains de poussière qui dansaient dans la lumière.
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