Fatalitas ! - Nouvelles Aventures de Chéri-Bibi - Tome II
133 pages
Français

Fatalitas ! - Nouvelles Aventures de Chéri-Bibi - Tome II

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Description

Suite de Palas et Chéri-Bibi.

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Publié par
Nombre de lectures 24
EAN13 9782824702605
Langue Français

Extrait

Gaston Leroux
Fatalitas !
Nouvelles Aventures de Chéri-Bibi
Tome II
bibebookGaston Leroux
Fatalitas !
Nouvelles Aventures de Chéri-Bibi
Tome II
Un texte du domaine public.
Une édition libre.
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www.bibebook.comDans la même série :
Les Cages flottantes - Premières Aventures de Chéri-Bibi - Tome I
Chéri-Bibi et Cécily - Premières Aventures de Chéri-Bibi - Tome II
Palas et Chéri-Bibi - Nouvelles Aventures de Chéri-Bibi - Tome I
Fatalitas ! - Nouvelles Aventures de Chéri-Bibi - Tome II
Le Coup d'état de Chéri-BibiI – Françoise ment
l y a de certains moments où le mensonge devient une chose sacrée et dérobe à la vérité
son éclat, son rayonnement, sa force irrésistible de persuasion. On ne voit point d’ombre
alors sur la figure qui ment, ni de trouble dans le regard. Et cependant Françoise ne sait
pas mentir. Elle n’a jamais menti. Voilà pourquoi elle ment si bien quand elle ment pour la
première fois, soutenue par cette idée terrible que si elle ment mal, elle va déterminer uneI
catastrophe. Laquelle exactement ? Elle l’ignore !… Elle ne comprend rien à ce qui se
passe, si ce n’est que la police poursuit son mari, que son mari se cache de la police, et d’elle,
Françoise !…Et qu’il a partie liée avec cette espèce de monstre blessé dont il lui semble
entendre le souffle au-dessous d’elle.
« Il y a longtemps que vous êtes dans cette pièce, madame ? demanda l’inspecteur…
– Mais, monsieur, depuis au moins deux heures… Vous m’effrayez, s’écria-t-elle. Etes-vous
sûr que des malfaiteurs ?… Il va falloir fouiller toute la maison ! Ne me quittez pas,
monsieur !… »
Elle s’est redressée sur sa chaise longue : elle est subitement haletante. Son mensonge
s’aggrave ! Et elle dit instinctivement tout ce qu’il faut dire pour que cet homme parte et
cherche ailleurs ! Elle lui dit de rester près d’elle ! Il est déjà parti !… Elle le suit ! Elle
l’accompagne !… Françoise est née instantanément à l’intrigue. Elle en connaît tous les
détours. Une attitude trop calme devant une irruption policière aussi inattendue aurait été
des plus maladroites, et Françoise s’est émue tout juste ce qu’il fallait.
Non seulement elle a convaincu de son ignorance l’inspecteur, mais encore cette sorte de
monstre qui se cache sous sa chaise longue, et son mari, derrière le rideau ! Tous deux
pensent qu’elle les sauve sans qu’elle s’en doute !
Cela aussi était nécessaire. L’œuvre est parfaite. Ils entendent la jeune femme questionner
anxieusement l’inspecteur qui redescend dans les jardins, appelé par ses hommes.
Aussitôt deux têtes se montrent dans le boudoir : celle de Palas d’abord, puis celle de
ChériBibi entre les glands qui pendent de la chaise longue…
« … Vingt-deux !(attention) souffle Chéri-Bibi, qui, dans les moments critiques, retrouve
facilement l’argot du bagne, c’est peut-être un « décanillage à la manque ! »
– Je ne pense pas ! réplique à voix basse Palas ; ma femme l’a convaincu…
– Sans Mme d’Haumont « nous étions cuits », continue Chéri-Bibi, qui sait allier les formules
du plus profond respect et de la plus grande correction (dès qu’il s’agit du beau sexe) au
jargon le plus verdâtre…
Palas ne répond pas. Le cœur battant et les tempes glacées, il écoute… il écoute s’éloigner
cette voix… cette chère voix qui les a sauvés… et qui questionne… questionne encore…
Le miracle heureux, pense Palas, ce n’est pas qu’ils aient échappé à l’inspection, c’est que
Françoise ne se soit pas soudain trouvée en face de l’horreur qu’ils apportaient tous deux
quand ils avaient pénétré dans le boudoir.
Il est comme assommé par l’idée que cette chose affreuse eût pu se produire, et il faut le
glissement douloureux de Chéri-Bibi sur le parquet et le sourd halètement du bandit pour le
rappeler à la réalité féroce de la minute présente :
« Où vas-tu ? demande-t-il, hébété…
– Eh bien, quoi ? tu ne m’invites pas à dîner, probable ? Et puis, Mme d’Haumont peut
rentrer ! je ne puis pas rester ici ! faut s’trotter ! mais t’occupe plus de moi ! Tu as assez fait,Palas ! T’as tout payé d’un coup ! Et ça, mon vieux ! je te le rendrai ! Et avant qu’il soit
longtemps ! Si tu n’étais pas si loin, j’embrasserais le bout de tes ripatons ! j’ai connu des
poteaux ! mais toi, tu es digne de mon cœur ! Et tu sais, le cœur de Chéri-Bibi, c’est quelque
chose dont on ne se doute pas !… »
Ce disant, il continuait de se traîner sur les coudes, et, peu à peu, il gagnait du côté du
balcon…
« On ne viendra plus par là ce soir ! Ecoute les flics ! Ils sortent de la volière ! (la villa). Ils en
ont assez vu par ici ! moi aussi !… Tu vas me descendre sur la pelouse !… et ce vieux cachalot
de Sylvio aura tôt retrouvé sa piaule… t’en fais pas !… »
Palas ne le quitta point. Il avait retrouvé toute sa lucidité d’esprit en entendant à nouveau la
voix de Françoise qui appelait les domestiques dans le jardin et leur ordonnait de fermer les
portes avec soin. Lui aussi était dans la nécessité de disparaître à nouveau, de sortir de la
villa pour y revenir le plus normalement possible. Tous deux purent profiter de ce que, sur
l’initiative de Françoise, qui avait fait rentrer tout le personnel, les jardins étaient redevenus
déserts, pour s’y glisser et gagner la grève.
De là, ils atteignirent la cabane, sans autre aventure, et Palas donna les premiers soins à
Chéri-Bibi :
« Mon vieux, soupirait le bandit, t’as des mains de femme, et tu me dorlotes comme une
poupée ! J’en ai l’âme en pleurs ! Mais, tout de même, j’ai le cuir déchiré, et je connais
quelqu’un qui n’a pas son pareil pour ces blessures-là ! C’est le docteur Yoyo !… »
Palas retourna à Nice et rentra à la villa avec une auto. Le soir même, le docteur Ross veillait
Chéri-Bibi.
Quand M. d’Haumont se présenta à la villa Thalassa, les domestiques lui apprirent en
quelques mots l’événement de la soirée. Effrayée par l’irruption de la police,
Mme d’Haumont s’était couchée. Elle reposait maintenant.
Après quelques minutes où, dans la solitude du cabinet de toilette, il avait fait disparaître les
dernières traces d’un labeur de forçat, Palas s’en fut entrouvrir la porte de la chambre de
Françoise. Celle-ci dormait d’un sommeil si profond que le malheureux remercia le Ciel… et
referma la porte.
A la vérité, dans ce sombre acharnement du mauvais sort à le poursuivre, il y avait des
éclaircies, un soudain retour heureux des événements qui le sortait de l’abîme au moment où
il croyait en toucher le fond. Cette femme qui reposait si paisiblement derrière cette porte lui
redonna un peu de calme.
Il avait cru qu’il allait falloir mentir encore, inventer des choses, tout de suite… expliquer
son retard, et montrer un visage de comédie… Déjà, par un effort suprême, le dernier d’une
journée bien remplie, il s’était préparé à cela… Ce n’était pas seulement de ses effets qu’il
avait fait la toilette, mais de son regard, mais de son sourire. Et voilà qu’elle dormait !…
Quand il se retrouva seul chez lui, il eut une détente farouche et il tomba dans un fauteuil en
riant d’un rire sourd et stupide qu’il arrêta net, du reste, car il lui faisait peur et cela
touchait à la folie…
Evénement formidable ! Palas était tranquille… jusqu’au lendemain matin… Alors il
s’endormit comme une bête. Il ne rêva même pas du bagne !
qII – Descente au fond de l’abîme
héri-Bibi, lui aussi, passa une nuit excellente grâce à de certains médicaments
primaires dont Yoyo avait le secret. Et il fit, lui, des rêves : des rêves admirables !
Il rêvait qu’il avait débarrassé à jamais Palas des trois bandits qui formaient le seul
obstacle à son bonheur. Quand il se réveilla, il était encore plein de cette idée
charmante et il tâcha, pendant quelques instants, à se rappeler par quel coupC

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